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Dans le Borinage, la profondeur moyenne est de 703 mètres. La force motrice pour l'extraction est de 110 000 H. P. La puissance des moteurs dépasse parfois 900 H. P.

Il y a 355 ventilateurs exigeant une force de 31 000 H. P. Au couchant de Mons, le poids d'air extrait est de plus de 8 tonnes par tonne de houille produite.

Les charbonnages belges sont les plus grisouteux du monde; la lutte contre les accidents miniers est organisée scientifiquement par le corps des mines (1). Ses succès sont nettement marqués dans la statistique ci-dessous, donnant le nombre d'ouvriers tués par 10000 annuellement dans les travaux souterrains:

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Ce dernier chiffre est le plus bas du monde entier.

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Si nous prenons seulement le grisou et les inflammations de

poussières, nous trouvons pour les mêmes bases:

1881 à 1890

.

4,37 ouvriers tués par 10 000 et par an. 2,80

1891 à 1900 .
1901 à 1909 . . 0,82

Ce résultat, tout à fait remarquable, est dû aux mesures dictées par l'administration, au souci qu'ont les exploitants des vies humaines dont ils ont la garde et, en grande partie, à l'emploi des explosifs de sûreté dont l'étude est activement poursuivie au laboratoire spécial créé par l'État à Frameries.

De 1881 à 1890 plus de la moitié des victimes du grisou périssaient par des accidents dont la cause première était

(1) L'an dernier les États-Unis ont appelé pour une consultation devenue célèbre, M. Watteyne, inspecteur général des mines, l'éminent directeur du service des accidents miniers et du grisou.

l'emploi des explosifs. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 0,27 sur 0,82 tués.

Les accidents dus aux inflammations du gaz provoquées par les lampes ont diminué dans une proportion plus forte encore. Pour se documenter, sur la question du grisou, M. Izart a visité une mine où il n'y en a presque pas.

Quant au système d'exploitation belge, ceux qui liront son livre resteront persuadés qu'en Belgique on déhouille par traçage et dépilage; or, ce système n'existe que dans deux chantiers des charbonnages de Mariemont et Bascoup; très généralement on exploite par tailles montantes, par tailles chassantes ou par gradins, méthodes dans lesquelles le tracé des voies suit l'enlèvement du charbon.

Nos charbonnages produisent 2700 000 tonnes de coke, à l'aide de 3630 fours.

Les fours à récupération et les usines de récupération des sous-produits de la distillation de la houille, se répandent de plus en plus et forment une division importante d'un grand nombre de charbonnages.

Les agglomérés atteignent un tonnage annuel de 2340 000 tonnes, valant 45 236 000 francs.

De tout cela, M. Izard ne parle pas.

Il ne dit rien non plus des lavoirs de charbon si perfectionnés, qui font de la houille un véritable produit manufacturé. Leur influence est sensible à ce point sur le tonnage vendu, qu'ils le réduisent de 10 p. c. environ.

Notre consommation croissante nous conduit à importer une quantité de plus en plus grande de combustibles étrangers; le nouveau bassin campinois nous viendra donc bien à point.

Le chapitre IV est une parenthèse consacrée à « l'histoire. naturelle » ou «naturiste » du travailleur et aux institutions économiques créées au pays de Charleroi pour améliorer les conditions matérielles et morales du travailleur.

Le Belge, d'après M. Izart, est le plus fort consommateur d'eau de vie.

Ce serait le moment de parler de tant d'efforts faits en Belgique pour combattre le fléau de l'alcoolisme. Voici sur les résultats obtenus au cours de ces dernières années, quelques chiffres intéressants :

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La Belgique au Travail ne connaît que les œuvres socialistes ; il semble qu'elles soient seules à combattre l'alcoolisme et à assurer les bienfaits de la coopération et de la mutualité aux travailleurs.

« Le terrain de combat de l'alcoolisme, dit l'auteur (1), c'est de dégrossir la jeunesse, lui donner le goût du sport, de la musique, de la peinture, du théâtre. Tout le reste c'est de la fantaisie, de la distraction innocente pour gens bien intentionnés. Dans toute la Belgique, je n'ai rencontré qu'un seul exemple vraiment entendu : c'est le cinématographe installé dans la salle des fêtes de la Maison du Peuple de Bruxelles. J'ai assisté à une soirée donnée en faveur des carriers d'Ecaussines, alors en grève. Les gamins avaient été envoyés à Bruxelles ; c'était une joie de voir toutes ces petites frimousses inconscientes, éclater de rire, du bon rire de l'innocence, aux péripéties du film... » Le cinéma facteur social, pourquoi pas ? >>

Il y a toute une littérature belge pour réfuter de pareilles affirmations.

M. Izart n'a-t-il pas eu connaissance des patronages de garçons et de filles qui fourmillent en Belgique ? Tous les dimanches on y réunit les enfants des ouvriers, pour les amuser, les instruire et leur apprendre à aimer Dieu, le Roi, la Patrie. Un grand nombre de ces patronages ont des sections dramatiques, musicales et sportives.

M. Isard entre dans d'infimes détails sur la ruche socialiste, la Concorde de Roux. On y ferait quatre millions de pains par an mettons que ce soient des pains de deux kilos cela nous fait huit millions de kilos, c'est le chiffre principal dans les huit pages consacrées à la monographie de cette coopérative, née en 1891.

Nous nous garderons bien d'en critiquer le fonctionnement ;

(1) Page 56.

nous demanderons seulement à M. Izart s'il n'a pas entendu parler du Bon Grain de Mariemont-Morlanwelz et des œuvres sociales qui gravitent autour de cette vaste organisation due à l'initiative privée catholique.

Le Bon Grain naquit en 1891, comme la Concorde. Il comprend une boulangerie, une meunerie, une brasserie, une vinaigrerie. L'établissement central se trouve aux Hayettes-Mariemont, il a des succursales à Strée, Braine-le Comte, Nimy et Saint-Remy-lez-Chimay. On y fabrique annuellement 24 millions de kilos de pain, soit le triple du chiffre de la Concorde!

Le nombre de sociétaires-coopérateurs s'élève à 40 000 contre 15 000, chiffre indiqué pour la Concorde.

La ristourne est de 2 ou 3 centimes par pain et 1% sur marchandises livrées aux sociétaires. En 1909 le montant des ristournes a été de 497 703,96 fr. en espèces, versement à la caisse de secours et pensions.

La caisse des pensions a une réserve de 337 930,28 fr., le nombre des pensionnés est de 2435. La pension est accordée à l'âge de 60 ans après 5 années d'affiliation sans interruption. Il a été versé à la caisse de pensions en 1909 la somme de 125 000 fr.

La caisse de secours subsiste à l'aide d'une cotisation de 3 fr. par semestre, déduite des ristournes. En cas d'incapacité de travail, le membre reçoit un pain par jour.

La brasserie a produit, en 1909, 18 283 hectolitres de bière, vendue à 10 fr. l'hectolitre, avec un franc de ristourne.

En 1908 le Bon Grain s'est annexé 25 magasins d'épicerie qui ont un chiffre de vente supérieur à 500 000 fr.

A côté de cela, il a été établi à Morlanwelz une série d'autres œuvres de moralisation et d'agrément : bibliothèque, patronages de jeunes gens, syndicat professionnel, fanfare, chorale, cercle sportif, cercle gymnastique, etc.

L'âme de toutes les belles créations a été le regretté Valère Mabille, maître de forges, propriétaire des usines de Mariemont, un noble cœur, enlevé trop tôt, l'an dernier, à l'affection de ses amis et des milliers de travailleurs dont il était le père. Son gendre, M. Jules Borel continue à soutenir et à développer les œuvres de Morlanwelz.

Le Bon Grain possède aujourd'hui la boulangerie la plus importante de la Belgique, mais dans plusieurs de nos grands centres il existe des établissements similaires créés par les catholiques et qui ne le cèdent en rien à la Concorde de Roux.

Le chapitre Vest consacré à Liége. Notre voyageur y arrive par le plateau et le plan incliné d'Ans et marque sa joie de voir s'épanouir une ville gaie, riante « où l'horrible brique n'étale pas son uniforme robe de bure » (1).

Cette horreur pour la brique a empêché M. Izard de parler de sa fabrication qui est une de nos très grosses industries. Voici quelques données à cet égard :

C'est principalement dans la province d'Anvers que l'on fait des briques, et cela dans deux centres principaux: Boom et la Campine (environs de Turnhout). Le nombre d'ouvriers briquetiers pour cette seule province est de 13 000 environ, et la production est d'au moins un milliard de briques par an, valant plusieurs millions de francs.

Si on tient compte des briquetiers du Haut-Escaut, du Littoral, des environs de Bruxelles, de Liége, de Namur, etc., on arrive à un total dépassant certainement vingt mille ouvriers et à une valeur de production de dix millions de francs, au moins. Il faut y ajouter les industries connexes:

Les produits réfractaires, valeur annuelle
Les carreaux de pavement »

L'industrie faïencière

La porcelaine

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fr. 6 300 000

» 4 000 000

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5 000 000

» 1 200 000

Soit un total d'environ 26 millions de francs pour les produits céramiques en général (2).

De la ville des princes-évêques, M. Izart conduit le lecteur à Seraing, où il traverse les établissements Cockerill. I visite ensuite Ougrée-Marihaye, la fabrique nationale d'armes de guerre, les cristalleries de Val-St-Lambert, la Vieille-Montagne et, pour terminer la revue du travail à Liége, les écoles techniques.

Il s'apitoie sur la Faculté technique qui étouffe, dit-il, à l'étroit dans des locaux dispersés et insuffisants... ; depuis longtemps il est question d'installer la Faculté dans un local digne d'elle. Mais voilà, me disait un Liégeois, Liége a toujours été libérale, elle l'est encore tandis que le gouvernement est catholique, alors, tous les subsides, tous les encouragements vont à la Faculté catholique de Louvain, comme les étudiants « recalés » par les examinateurs Liégeois vont de même à Louvain conquérir plus aisément leurs diplômes... » (3).

(1) Page 70.

(2) Voir Les Industries Céramiques en Belgique, par M. de Meester, ingénieur. Bruxelles, Lebègue, 1907.

(3) P. 143.

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