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CINQUIÈME PROBLEME. Evolution et fréquence de la

tuberculose.

Ce qui frappe dans l'infection tuberculeuse spontanée, et ce qui la différencie de presque toutes les autres infections microbiennes, c'est qu'elle n'est d'emblée réellement progressive que dans des cas exceptionnels, à savoir après infections massives et répétées à court intervalle. Dans tous les autres cas, elle débute par quelques tubercules isolés et reste circonscrite, souvent même elle rétrograde et devient complètement latente. Mais un beau jour, lorsque les bacilles enfermés dans un tubercule viennent à s'en échapper, de nouveaux foyers se produisent et cela dans des organes différents et, parfois, très éloignés (articulations, os, séreuses, etc.); toutefois la localisation la plus fréquente se produit dans les poumons, et principalement dans les sommets, d'où elle s'étend de proche en proche, provoquant la fonte pulmonaire avec toutes ses conséquences et se termine d'ordinaire par la mort. Encore, si 10 à 20% des décès sont dus à la tuberculose, dont 80% relèvent de la phtisie pulmonaire; si le phtisique est malade pendant 3, 5, voire 10 et 20 ans avant de mourir, le nombre des personnes qui ont été et sont encore touchées par le bacille tuberculeux est autrement considérable.

Le nouveau-né ne réagit pas à la tuberculine; il n'est donc pas tuberculeux, comme nous le disions plus haut; mais dans le courant de la première année et de plus en plus au cours des années suivantes, le nombre d'enfants qui réagissent par une poussée fébrile après injection sous-cutanée de la tuberculine, ou qui présentent la cutiréaction à la tuberculine, augmente au point qu'à l'âge de 15 à 20 ans presque tout le monde a réagi et souvent réagit encore à la tuberculine, c'est-à-dire a été hypersensibilisé à la tuberculine par une certaine infection bacillaire.

Mais si tout le monde est frappé, et si au maximum 20% succombent, c'est donc que l'infection tuberculeuse, loin d'être toujours mortelle, souvent même ne rend pas malade. Et voici qu'en face de cette généralisation de l'infection tuberculeuse, se pose la question de ses origines d'où vient cette infection générale ?

Les tuberculeux humains qui éliminent des bacilles ne sont pas tellement nombreux et ubiquitaires qu'ils puissent semer leurs bacilles en quelque sorte partout. Je suis porté à croire, mais ceci n'est qu'une présomption ou hypothèse de ma part, que le bacille bovin se trouvant dans le lait, le beurre et le fromage, pourrait intervenir ici, non pour déterminer la maladie de la tuberculose, mais pour provoquer cette infection tuberculeuse bénigne, se manifestant seulement par la réaction à la tuberculine et par des lésions tuberculeuses cicatrisées et guéries qu'une autopsie minutieuse parvient à déceler chez la plupart des enfants morts dans les hôpitaux des grandes villes.

SIXIÈME PROBLÈME. Prophylaxie de la tuberculose. Si l'infection tuberculeuse est souvent bénigne et latente, elle n'en reste pas moins la plus meurtrière des maladies, puisqu'annuellement elle tue 15 000 personnes en Belgique et plus de deux millions dans le monde entier. La lutte contre cette « peste blanche », comme l'ont appelée les Américains, s'impose done impérieusement; nous aurons peut-être un jour l'occasion de traiter ici en détail la question si importante du traitement préventif et curatif de la tuberculose; disons seulement aujourd'hui que la prophylaxie proprement dite se réduit à tuer les bacilles humains au moment où ils sont éliminés par le tuberculeux, et à supprimer les bêtes bovines tuberculeuses, afin d'assurer la consommation d'un lait sans bacilles.

Mais ces préceptes si faciles à énoncer sont d'une

extrême difficulté d'exécution, surtout en ce qui concerne le bétail.

Aucun pays n'est encore parvenu à organiser logiquement et efficacement la lutte contre la tuberculose bovine; en dépit de toutes les mesures prises, le mal augmente partout, moins en Belgique qu'ailleurs il est vrai, grâce à l'intervention énergique de nos Ministres de l'agriculture. Par contre, quant à la tuberculose humaine, grâce aux efforts réalisés depuis 20 ans, grâce aussi à la collaboration active et intelligente du malade lui-même, la mortalité diminue dans les divers pays; ainsi en Allemagne elle est tombée de 2,7% en 1890 à 1,5 % en 1911. En Belgique, nous avons certains groupes de médecins et de philanthropes qui ont pris à cœur cette campagne d'assainissement; mais que de lacunes il reste à combler! Aussi, en terminant cet exposé sommaire, qui nous a permis d'entrevoir quelle œuvre humanitaire immense s'offre ici à toutes les activités et à tous les dévouements, qu'il me soit permis de répéter aux lecteurs de la REVUE l'appel que j'adressais à mes auditeurs.

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Je vous disais tantôt qu'actuellement encore il meurt annuellement en Belgique 15 000 tuberculeux, soit 20; en France le nombre des victimes atteint 150000; en Allemagne 160 000; dans l'Europe entière 1 000 000 et 2 000 000 dans le monde civilisé, car ce fléau hélas ! sévit sous toutes les latitudes. Or 80, voire même 90% de ces malheureux, ont été tués par le microbe meurtrier qui leur a été inoculé, involontairement cela va de soi, mais, cela ne reste pas moins triplement horrible à dire, le plus souvent par une mère, par un père, par un frère, une sœur ou un ami intime!

Quand un assassinat mystérieux se commet, les journaux s'en occupent pendant des mois; tous les rouages judiciaires et policiers s'ébranlent. On frémit, avec raison, en songeant aux centaines de cadavres déchi

quetés par la force expansive des poudres entassées dans les soutes d'un cuirassé.

Mais que faisons-nous, qu'éprouvons-nous à la pensée de ces millions d'êtres humains rongés jusqu'à en mourir par le bacille tuberculeux? Et pourtant, chacun de nous dans la mesure du possible ne doit-il pas empêcher l'homicide? Le cinquième commandement du décalogue ne nous crie-t-il pas : « tu ne tueras point », même par omission?

A l'oeuvre donc au nom de l'humanité et de la charité chrétienne! J'en appelle à nos admirables religieux et religieuses qui ont voué leur vie au soulagement de toute misère humaine. La voici, la misère humaine dans ce qu'elle a de plus navrant ! J'en appelle aux membres des conférences de St-Vincent de Paul et de tant d'associations bienfaisantes. Donnons aux pauvres poitrinaires de salutaires conseils; réservons-leur la meilleure part de notre dévouement, et en aidant à les soigner médicalement sachons aussi les consoler chrétiennement.

Dr HEYMANS.

LA

PRÉCESSION DES ÉQUINOXES

SELON LES ASTRONOMES GRECS ET ARABES (1)

(Suite et fin)

VII

DE LA THÉORIE PAR LAQUELLE PTOLÉMÉE EXPLIQUE LES MOUVEMENTS DE L'ÉPICYCLE PAR RAPPORT L'EXCENTRIQUE.

A

Les astronomes arabes, comme les astronomes hellènes, éprouvaient une répugnance bien légitime à attribuer au ciel des étoiles fixes le mouvement imaginé par les anciens astrologues; ce mouvement uniforme d'accès, suivi d'un mouvement de recès également uniforme, heurtait le sentiment de la continuité qui avait inspiré toutes les autres hypothèses astronomiques.

Cette répugnance devait naturellement prendre fin lorsqu'un géomètre donnerait à ce mouvement oscillatoire une forme d'où tout changement brusque de vitesse se trouverait exclu; de ce jour daterait la

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 3 série, t. XXI, 20 janvier 1912, p. 55; 20 avril 1912, p. 465.

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