Sayfadaki görseller
PDF
ePub

théorie des sels ammoniacaux, ou dérivés de l'ammonium.

L'azote dans l'ammoniaque possède encore une valence secondaire, qui peut être saturée par la valence secondaire de l'atome d'hydrogène de l'acide chlorhydrique; la formation du chlorure d'ammonium doit donc être représentée d'après Werner de la façon sui

vante :

H2

=

= N + HCl H3 = N... HCl.

Comme il est difficile d'admettre que l'un des 4 atomes d'hydrogène soit uni à l'azote par une force d'affinité différente des trois autres, Werner suppose qu'il y a entre les 4 atomes une égalisation d'affinité qui a pour résultat de les lier d'une façon identique à l'azote. L'ammonium est donc finalement un complexe NH, formé par un atome d'azote central dont l'affinité est également partagée entre les 4 atomes d'hydrogène : à chacun de ces atomes d'hydrogène il reste encore une certaine affinité non saturée qui transforme le complexe (NH) en radical monovalent; les sels d'ammonium seront donc représentés par le symbole suivant :

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

La théorie de Werner a pris en quelques années une extension énorme et on l'a appliquée avec succès à des faits nombreux et fort différents.

Hantsch (1) notamment montre par l'exemple suivant l'avantage de la théorie de l'ammonium de Werner sur la théorie ordinaire.

Br
Br

Le composé RN devrait, semble-t-il, donner sous l'action de la potasse

caustique successivement les composés :

(1) BER., 38.2164.

[blocks in formation]

Or, ces composés quoique relativement stables ne peuvent être obtenus par cette voie; on obtient ainsi directement des composés du type R2N.

Le mode de représentation de Werner est bien d'accord avec les faits: d'après lui on exprimera l'action de la potasse caustique sur le dérivé (CH3)3 N = Br2 par les formules suivantes :

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Cette équation est bien d'accord avec le fait expérimental que l'on ne peut

OH
Br

ni l'oxyde (CH3)3 NO. Hantsch va même

obtenir ni l'oxybromure (CH3)3 N plus loin et considère cela comme une démonstration expérimentale de la non existence de l'azote pentavalent: la non existence des pentalkylènes d'azote en est une conséquence.

Il faut encore citer ici la théorie de Cain (1) concernant les composés de l'ammonium ; voici comment il formule le chlorure et l'hydroxyde d'ammonium :

[blocks in formation]

Cain les considère donc comme un dérivé du chlore trivalent et comme un dérivé oxonique. On voit de suite pour le chlorure d'ammonium que la dissociation électrolytique en ions Cl ̄ et NH4+ ne peut s'expliquer qu'en admettant des migrations moléculaires très compliquées.

Hantsch (2) a d'ailleurs montré, en les appliquant à une série de réactions, le peu fondé de ces formules.

Pour terminer l'étude de la valence de l'azote il faut rappeler les travaux qui se rapportent à l'identité ou à la différence de ses unités d'action chimique.

Le premier travail à ce sujet est celui d'Hoffmann (3), qui prépare l'éthylamyl-aniline par deux voies différentes, en introduisant successivement les deux groupes alkyle dans la molécule; il obtint ainsi des produits identiques. Le travail de V. Meyer et Lecco (4) conduit à la même conclusion: ils ont préparé l'iodure de diméthyl-diéthyl-ammonium en partant de la diethylamine

(1) JOURN., CHEM. SOC. 91.1049.

(2) BER., 41.3532.

(3) ANN. CHEM., 74.158.

(4) BER., 8.233.

III® SÉRIE. T. XXII.

10

et de l'iodure de méthyle, de la diméthylamine et de l'iodure d'éthyle : ils obtinrent ainsi des produits identiques.

D'autres observations conduisent à un résultat bien différent. Ainsi Ladenburg (1) obtint dans l'action de la triéthylamine sur le chlorure de benzyle un composé qui transformé en son iodure,

N(C2H5)3 + C6H5- CH2Cl == N(C2H5),CH,CH2Cl →→→ CH5 · CH2N(C2H5)3 I

était différent du produit de l'action de la diéthylbenzylamine sur l'iodure d'éthyle,

CH5 CH2 N(C2HƑ)1⁄2 + C2H¿I → CH¿CH2 — N(C2H5); I
· ·

[ocr errors]

Lossen (2) arrive à un résultat analogue dans l'étude des dérivés de l'hydroxylamine et il admet que les résultats obtenus par Hoffmann, Victor Meyer et Lecco sont dus à des transpositions moléculaires.

Pour van 't Hoff (3) les trois premières valences sont identiques entre elles, la troisième et la quatrième au contraire sont différentes pour la représenta tion géométrique il admet que l'atome d'azote occupe le centre d'un cube et que ses valences sont dirigées vers cinq angles.

Comme pour le carbone, on connait à l'heure actuelle pour l'azote de nombreux cas d'isomérie physique que l'on explique par des configurations stéréochimiques. Leur exposé sortirait du domaine de la question de la valence : on peut se borner à remarquer que les différences des composés obtenus par Ladenburg et Lossen peuvent s'expliquer par la stéreo-chimie de l'azote et que par conséquent il semble que l'on puisse se ranger aux idées de Hoffmann et de V. Meyer et Lecco.

(A suivre).

(1) BER., 10.43 et 1634.

(2) ANN. CHEM., 175-271; 181-364; et 186.46 et 52.

(3) Ans. über org. Chem., p. 80.

P. BRUYLANTS.

A PROPOS DU TABAC

AU CONGO BELGE

Parmi les excitants utilisés par les indigènes africains, le tabac occupe une place prépondérante. Il n'est cependant pas originaire de ces régions, il y a été importé. Il est curieux de voir combien vite il s'est introduit jusque dans les régions les plus centrales du continent noir, où hommes, femmes et enfants fument, chiquent et prisent le tabac et souvent même le chanvre.

Dans le Congo belge, l'introduction du tabac a été probablement faite par plusieurs voies: il doit avoir été amené du nord, du sud, de l'ouest et peut-être même par l'est.

Ces introductions par des courants différents ont probablement amené des plantes différentes.

C'est aussi de l'étranger que lui est venu le chanvre contre lequel le gouvernement de l'État Indépendant du Congo avait dû légiférer et promulguer des décrets en défendant la culture et l'emploi, car il occasionne des accidents aussi néfastes que l'opium.

Mais malgré ces ordonnances et les effets pernicieux de la fumée du chanvre, les indigènes restent fortement attachés à cet excitant et en usent en cachette malgré tous les efforts faits pour détruire les plantes que l'on trouve cultivées dans presque tous les villages indigènes.

Les voyages exécutés par les traitants d'esclaves ont

été indiscutablement la cause de l'importation du tabac au Congo, comme d'ailleurs dans toute l'Afrique tropicale occidentale.

D'après M. le Prof. Hartwich de l'Université de Zurich, les premières plantes de tabac importées en Afrique occidentale provenaient des Antilles, et une des preuves de cette assertion résiderait, pour le spécialiste zurichois, dans le fait que c'est le Nicotiana rustica, originaire des Antilles et encore très estimé des indigènes africains, que l'on aurait connu d'abord en Afrique tropicale (1).

Il convient cependant de remarquer qu'au Congo belge, le Nicotiana rustica paraît être beaucoup moins répandu que les variétés du Nicotiana tabacum. La première de ces deux espèces a été signalée par le Prof. G. Schweinfurth dans la région des Mangbettus, puis par des Belges dans la région des Stanley-falls et, à l'état cultivé et sans doute d'importation récente, dans le Bas-Congo. Mais la seconde de ces espèces a été signalée bien plus souvent, et la forme qui paraît le plus largement répandue, comme nous l'avons signalé dans la Mission Laurent (2) est la variété brasiliensis Comes, ce qui semblerait faire croire à une introduction brésilienne.

Cette opinion est également celle de M. le Prof. Comes, de Portici; pour lui cette dernière plante est bien la première, de celles capables de produire du tabac, qui ait été importée en Afrique occidentale (3).

Il est intéressant de faire remarquer en passant que c'est cette même plante qui fut importée en Europe, en 1556, par le R. P. Thévet, avant que l'ambassadeur Nicot n'eût introduit la plante qui fut très cultivée et à

(1) Dr C. Hartwich, Die menschlichen Genusmittel. Leipzig, 1911, p. (2) É. De Wildeman, Mission Em. Laurent, vol. I, p. 441 et suiv

(3) 0. Comes, Histoire, Géographie et Statistique du tabac. Naples, 1900, p. 136 en note.

« ÖncekiDevam »