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XI

CINÉMATIQUE APPLIQUÉE ET MÉCANISMES, par L. JACOB, ingénieur général de l'artillerie navale (ouvrage faisant partie de la Bibliothèque de Génie et Mécanique appliquée de l'Encyclopédie scientifique). 1 vol. in-18° jésus de 361 pages, avec 171 figures. — Paris, Doin, 1912.

A peine avons-nous signalé aux lecteurs de la REVUE le quatrième volume donné à l'Encyclopédie scientifique par M. l'ingénieur général Jacob (1), qu'il nous faut leur en présenter un nouveau non moins bien venu que les précédents. A voir la rapidité avec laquelle se succèdent ces volumes, sous une mème plume, on pourrait craindre a priori que leur rédaction ne se ressentit quelque peu d'une telle hate. Il n'en est rien; chacun d'eux a le caractère d'une œuvre longuement mùrie, ce qui atteste que les matières qui s'y trouvent traitées étaient dès longtemps familières au savant auteur.

Ni pour le fond, ni pour la forme, sa Cinématique appliquée ne le cède à son Calcul mécanique dont nous avons essayé précédemment de faire valoir toutes les qualités.

Il convient de considérer à part le chapitre 1, sorte d'introduction théorique, dont il est fait diverses applications dans la suite de l'ouvrage, que l'auteur a simplement intitulé: Vitesses et accélérations d'un système mobile, et qui fait connaître, en réalité, un mode purement graphique de détermination de ces divers éléments, dérivant de l'application systématique de certains principes, et constituant, à cet égard, une sorte de pendant à la statique graphique. Aussi jugerions-nous bon, pour notre part, que l'ensemble de ces procédés reçût la désignation parallèle de Cinématique graphique.

Cette cinématique graphique, telle que l'expose M. Jacob, est l'œuvre personnelle d'un savant constructeur naval français, M. l'ingénieur en chef Marbec, actuellement sous-directeur de l'Ecole du génie maritime, dont la très ingénieuse théorie ne jouit pas encore de toute la notoriété à laquelle elle peut légitimement prétendre; elle n'avait, en effet, encore jamais pris, jusqu'à ce jour, la forme d'un texte imprimé, mais seulement

(1) Voir la livraison de juillet 1911, p. 271.

celle de feuilles de cours autographiées, distribuées seulement à un très petit nombre d'exemplaires. Grâce à l'exposé que M. Jacob en offre, pour la première fois, au grand public, elle ne va certainement pas tarder à se répandre et même à devenir classique. Pour faire ressortir tout leur intérêt, il suffit de rappeler que l'étude dynamique des machines suppose la détermination des forces d'inertie qui se développent pendant leur mouvement, détermination qui se réduit elle-mème à celle des accélérations de certains points du mécanisme où l'on peut supposer les masses concentrées. Les considérations qui précèdent suffiront sans doute à faire ressortir l'intérêt majeur qu'offre le premier et court chapitre (une douzaine de pages) par lequel s'ouvre ce nouveau volume de l'Encyclopédie.

Le reste de l'ouvrage est consacré à la théorie des mécanismes. On sait combien il est délicat de faire choix, en une telle matière, d'une bonne classification. Divers savants se sont efforcés d'approfondir cette question, et l'on n'ignore pas que le distingué professeur de la Sorbonne, M. Koenigs, poursuit, à cet égard, depuis quelques années, des recherches du plus haut intérêt théorique. M. Jacob, s'adressant avant tout à des techniciens, a, dans la classification qu'il a adoptée, eu surtout égard à des considérations d'ordre pratique. Voici comment, dans son introduction, il en énonce le principe:

« Si l'on considère le tracé d'un mécanisme et qu'on le suppose en action, deux cas peuvent se présenter :

» Ou bien, par suite des dispositions mèmes des corps qui le constituent, le mécanisme est obligé de prendre le mouvement qu'il a effectivement; ou bien, au contraire, par suite de ses formes, le mécanisme peut prendre divers mouvements et celui qu'il prend effectivement résulte de l'expérience.

» Dans le premier cas, le mouvement peut être étudié par des considérations d'ordre purement cinématique et nous dirons que le mécanisme est à jonctions cinématiques.

» Dans le second cas, la cinématique seule est impuissante à déterminer le mouvement du mécanisme, et il faut faire intervenir le jeu de certaines forces que l'expérience nous fait connaitre Nous dirons alors que le mécanisme est à jonctions non cinématiques. >>

De là, les deux grandes divisions de l'ouvrage, désignées comme première et deuxième parties, et qui traitent l'une des mécanismes à jonctions cinématiques, l'autre des mécanismes å jonctions non cinématiques.

Les mécanismes de la première partie sont eux-mêmes répartis en trois sections suivant que les jonctions se font par contact direct, par liens rigides, ou par liens flexibles.

Les jonctions de la première section comprennent les engrenages des diverses sortes (cylindriques, coniques, hyperboloïdiques,...) et les trains qu'ils servent à constituer, les courbes roulantes, les cames et excentriques; ceux de la seconde, les roues accouplées, les joints, les systèmes articulés; ceux de la troisième, les transmissions par chaînes dont la théorie prépare, au reste, celle des mécanismes à courroies, rejetée plus loin.

La seconde partie, très sensiblement moins développée que la première, ainsi que de raison, se subdivise elle-mème en trois sections respectivement consacrées aux jonctions fonctionnant par frottement (roues et cònes à friction, courroies), aux appareils non fondés sur le frottement (jonctions par fluides), enfin aux dispositifs destinés à la modification du mouvement (embrayages, encliquetages...).

Un dernier et court chapitre, qui n'est pas le moins curieux du livre, est réservé à la question des automates qui a cessé de passionner le public comme elle le faisait au XVIII° siècle, mais qui n'a pas laissé d'influer sensiblement sur les progrès réalisés dans la construction des divers mécanismes.

L'exposé de M. Jacob, à la fois très clair et complet, est de nature à fournir tous les renseignements dont peuvent avoir besoin ceux qu'intéresse à un titre quelconque l'utilisation pratique des mécanismes. On doit y distinguer, d'une façon spéciale, la partie relative aux engrenages, qui occupe à elle seule plus du tiers du volume, et où toutes les questions tant pratiques que théoriques que soulèvent ces mécanismes d'un usage si courant, sont traitées avec un soin et une compétence remarquables.

PH. DU P.

XII

J.-B. J. DELAMBRE. GRANDEUR ET FIGURE DE LA TERRE. Ouvrage augmenté de notes, de cartes, et publié par les soins de G. BIGOURDAN, Membre de l'Institut. - Paris, Gauthier-Villars, 1912. Un vol. gr. in 8° de VIII, 401 pages (1).

(1) Publié en partie dans le BULLETIN ASTRONOMIQUE.

Jean-Baptiste Joseph Delambre, né à Amiens le 19 septembre 1749, était l'aîné de six enfants dont la famille vivait d'un petit commerce de draperie. Dès sa jeunesse, il se fit remarquer par son application à l'étude. Destiné à l'Eglise par sa famille, il s'adonna exclusivement aux lettres et fut connu assez longtemps sous le nom d'abbé de l'Ambre. Son compatriote Wailly, le grammairien, lui ayant obtenu une bourse au Collège du Plessis, Delambre vint à Paris, où il fortifia encore ses connaissances littéraires.

Sans ressources à la sortie du collège, il accepte peu après une place de précepteur à Compiègne, où il étudie les mathématiques pour les enseigner à son élève; là un habile médecin de la ville lui conseilla de s'adonner à l'astronomie. Un an plus tard, en 1771, Delambre devient, à Paris, précepteur du fils de Geoffroy d'Assy, receveur général des finances. Il se perfectionne surtout dans les langues anciennes, au point d'ètre bientôt considéré comme un des plus habiles hellénistes de France, et avec l'étude du latin et du grec, il continue celle des mathématiques.

me

Vers 1780, ayant terminé son préceptorat, il se trouva maître. de son temps, jouissant d'ailleurs d'une existence indépendante que lui avaient assuré la générosité et l'amitié de M. et Me d'Assy. Il étudia l'astronomie dans les ouvrages de Lalande qu'il commenta, puis il suivit, au Collège de France, les cours de cet astronome, dont il fit la connaissance le 10 décembre 1782. A partir de cette époque il ne cessa de s'occuper d'astronomie. En 1788, M. et M d'Assy lui firent construire, dans leur maison de la rue du Paradis, un observatoire qui existe encore, et où Delambre fit de nombreuses observations.

Reçu à l'Académie des sciences le 15 février 1792, il fut appelé à prendre part à la mesure de la méridienne. Cette mission nous valut un ouvrage célèbre dont l'auteur lui-même nous donne ici une analyse fort détaillée, particulièrement intéressante (pp. 199-304), la Base du système métrique décimal, ou mesure de l'arc de méridien compris entre les parallèles de Dunkerque et de Barcelone, exécutée en 1792 et années suivantes, par MM. Méchain et Delambre. Rédigée par M. Delambre (Paris, 1806, 1807 et 1810, 3 vol. in 4). Lorsque Delambre présenta cet ouvrage à Napoléon, l'Empereur lui dit : « Les conquêtes passent, et ces opérations restent. » Ce compliment paraît avoir touché profondément Delambre, car il l'a couché en épigraphe sur son exemplaire de l'ouvrage. M. Bigourdan a eu cet exem

plaire en mains et en a utilisé les notes manuscrites ajoutées par l'auteur.

Delambre était àgé de 63 ans quand il entreprit son histoire de l'astronomie. Il eut le temps d'en publier de son vivant cinq volumes (in-4): Histoire de l'Astronomie Ancienne (Paris, 1817, 2 vol.); Histoire de l'Astronomie au Moyen-Age (Paris, 1819, 1 vol.); Histoire de l'Astronomie Moderne (Paris, 1821, 2 vol.). A sa mort, il laissait encore deux volumes en manuscrit, l'Histoire de l'Astronomie au XVIIIe siècle, publiée en 1827, par L. Mathieu (Paris, in-4°) et l'Histoire de la mesure de la Terre, publiée enfin aujourd'hui, après bientôt un siècle d'attente, par M. Bigourdan, sous le titre adopté par l'auteur Grandeur et figure de la Terre.

Le manuscrit de ce dernier volume est contenu dans une chemise portant cette indication écrite par L. Mathieu Figure de la Terre. Manuscrit sur lequel M. Delambre parait avoir fait sa copie définitive. Ses dimensions sont de 025 020. Il se compose de 63 feuillets doubles, c'est-à-dire chacun de 4 pages, détachés les uns des autres, écrits recto et verso, et numérotés 1 à 63. En outre, quatre autres feuillets, simples ou doubles, ont été ajoutés après coup.

Le style du manuscrit est assez souvent négligé. « Parfois, dit M. Bigourdan, j'ai dù le modifier par l'addition de certains mots que l'on a généralement placés entre [ ] ou entre ( ). On a aussi ajouté la ponctuation, ordinairement absente, et rectifié certaines citations en remontant aux sources. L'orthographe est parfois incertaine; j'ai adopté celle de l'époque ou celle de la Base du système métrique. Enfin les exigences typographiques ont souvent obligé de modifier la disposition de certains tableaux. Mais tous ces changements ont été faits avec grande réserve, de manière à bien conserver à l'œuvre son caractère propre.

>> Des notes que nous avons ajoutées aux bas des pages sont distinguées par la signature G. B., sauf celles qui ont été tirées de l'exemplaire de la Base du système métrique annoté par Delambre. Enfin nous avons ajouté des cartes, qui manquent totalement dans le manuscrit.

» Delambre parait avoir eu l'intention de diviser cet ouvrage en Livres, mais il ne, réalisa pas ce projet, et il en résulte un défaut de clarté. Nous avons tâché de remédier à cet inconvénient par l'addition de deux tables détaillées, l'une méthodique, l'autre alphabétique.

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