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Enfin, et ceci constitue la difficulté la plus grande, celle que les expérimentateurs ont eu le plus de peine à surmonter comment estimer les unes par rapport aux autres les fautes d'inattention commise dans un exercice de dictée? Il y a toutes sortes de fautes d'inattention, les unes trahissant une inattention légère, les autres une véritable obnubilation de l'attention. Ecrire par exemple << ils son» au lieu de « ils sont » suppose un manque d'attention infiniment plus accentué que d'omettre le point sur l'i.

d) Il faudrait être certain de coter chaque faute par un chiffre représentant exactement ce qu'elle implique d'inattention. La difficulté de parvenir à une semblable exactitude dérive de ce que nous venons de dire. Si l'on compte 1 pour l'omission d'un point sur un ¿, combien comptera-t-on pour l'omission d'un mot entier? combien pour le remplacement d'un mot par son synonyme? combien pour un redoublement de mot ou seulement de syllabe?

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On voit que la méthode des dictées, qui à première vue paraît simple et facile au point que foule de pédagogues croient pouvoir s'en servir pour faire des découvertes est loin d'être telle. Maniée par des expérimentateurs de profession, malgré toutes les précautions prises, elle ne peut donner que des résultats approximatifs, des conclusions générales, des indications.

Tous ceux qui voudront essayer cette méthode s'apercevront s'ils sont consciencieux et intelligents

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de son extrême difficulté. Il leur suffira d'examiner jusqu'où leurs résultats concordent réellement. Nous entendons par concordance réelle celle non seulement de la résultante finale mais de chacune des composantes qui ont servi à la former. Il ne suffit pas d'obtenir pour l'ensemble de la classe un total de fautes constant avant la première leçon, après une heure, après deux

heures, etc.; il faut examiner à part le travail de chaque élève. Et ce n'est que pour autant que la proportion des accroissements d'incorrections est sensiblement pareille chez chaque sujet, en proportion de son degré de culture et de capacité d'attention, que l'on peut considérer les résultats comme sérieux. En d'autres termes, il faut réduire au minimum les variations moyennes. On s'apercevra bien vite que pareil résultat ne sera atteint qu'après un nombre très élevé de mensurations. La méthode des dictées maniée

par un

pédagogue ne donnera de conclusions certaines que si on multiplie considérablement les exercices, si l'on y consacre un temps fort long, au détriment de l'en seignement proprement dit.

La méthode des calculs.-Elle fut employée d'abord par Bürgerstein dans le but d'étudier l'allure de la fatigue dans le cours d'un travail d'une heure.

Elle consiste à faire faire des additions de nombres de vingt chiffres et des multiplications d'un nombre de vingt chiffres par un nombre d'un seul chiffre compris entre un et six.

Chaque élève reçoit une feuille sur laquelle les nombres sont imprimés- on laisse un temps uniforme, 10 minutes pour effectuer l'opération

après 5 minutes de repos durant lequel on ramasse les copies on fait une seconde opération durant également 10 minutes puis encore 5 minutes de repos et ainsi de suite. Quatre séries en tout.

Bürgerstein avait opéré sur 162 sujets : 68 filles de 11 à 12 ans et 94 garçons de 12 à 13 ans. Or en comparant les résultats des quatre séries d'opérations on arrive aux conclusions suivantes: 1) Le nombre des chiffres calculés c'est-à-dire additionnés ou multipliés -va en augmentant de la première série à la quatrième; 2) le nombre des fautes croit également

du début à la fin; 3) le nombre des corrections suit une marche parallèle.

On a utilisé cette méthode pour la mensuration de la fatigue intellectuelle. Friedrich entre autres a fait faire des additions et des multiplications le matin et l'aprèsmidi avant toute leçon; puis après une heure de classe, après deux heures, etc.

Cette méthode, que pour notre part nous considérons comme plus précise que celle des dictées, comporte pourtant bien des inexactitudes citons en quelques

unes.

:

a) L'accélération très marquée, l'augmentation rapide du nombre de chiffres calculés masque plus ou moins les effets de la fatigue, car on est en droit de supposer que dans cet exercice comme dans tout exercice auquel les élèves sont peu habitués l'entraînement est très considérable. Or, cet entraînement on le constate et on le mesure en quelque sorte par un de ses résultats, l'accélération. Mais l'autre effet, l'amélioraration du travail lui-même, le gain réalisé au point de vue de la correction et qui doit certainement se produire aussi est bien difficile à déceler : il est d'une part amoindri par l'accélération même, et d'autre part masqué et compensé au delà par la fatigue croissante. Celle-ci prédomine en effet, puisque le nombre des fautes va réellement en croissant depuis le début jus qu'à la fin; mais elle prédominerait davantage si l'entraînement était réduit. Or, nous ignorons pour combien cet entraînement intervient dans l'atténuation des résulats de la fatigue.

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qui

b) Il est des écoliers bons élèves d'ailleurs éprouvent à l'égard de tout ce qui est arithmétique, une répugnance insurmontable. Celle-ci se manifeste naturellement dans les exercices de mesure comme partout ailleurs. Elle contribue largement à multiplier les fautes. D'où difficulté très grande de déterminer les

incorrections que produit chez ceux qui n'aiment pas les chiffres la fatigue proprement dite.

c) Comment comptera-t-on la valeur exacte des fautes de calcul? En additionnant, en multipliant on peut faire des fautes inégalement graves. Comment reconnaître sûrement certaines fautes d'inattention d'avec d'autres dues à l'ignorance? Enfin comment compter les inexactitudes résultant d'une faute antérieure? Dans une addition par exemple, une erreur commise au début peut influer sur tous les calculs suivants.

La méthode d'Ebbinghaus. - La méthode imaginée par le regretté psychologue allemand est intéressante à plusieurs points de vue. Un jour le magistrat de la ville de Breslau voulut contrôler scientifiquement la valeur de son régime scolaire et constater notamment si la répartition des heures de travail, 5 heures de suite, de 8 heures du matin à 1 heure les après-midi étant libres ne déterminait pas de surmenage. Une commission fut constituée. Elle se composait de médecins, de pédagogues et d'un psychologue, Ebbinghaus. Celui-ci fut chargé de trouver la méthode la plus efficace et la plus sûre de mensuration de la fatigue. Il eut le grand tort de ne pas éprouver par avance la valeur de son outil scientifique choisissant d'abord parmi les méthodes courantes, il recourut à divers procédés connus: 1) la méthode des calculs de Bürgerstein d'une part― les écoliers de Breslau furent invités à faire des additions et des multiplications pendant 10 minutes après chacune des 5 heures de classe du matin; 2) la mémorisation des chiffres : les élèves apprenaient de mémoire des séries de 6 à 10 chiffres. Le maître énonçait ces chiffres, chaque écolier les écrivait, puis les apprenait par coeur. Dans cet exercice même Ebbinghaus manqua de précision. On prenait

comme tests les chiffres de un à douze qui en allemand sont monosyllabiques. Les tests étaient pareils au point de vue auditif mais pas au point de vue visuel ; les deux derniers étant visuellement composés de deux chiffres. Or, comme chaque sujet était invité à écrire les tests avant de les apprendre par cœur, les formes visuelles avaient une grande importance et partant la complexité différente de ces formes visuelles pouvait faire varier la proportion des défauts de mémoire. 3) Outre ces deux méthodes connues, Ebbinghaus en utilisa une troisième qu'il avait inventée et qu'il considérait comme donnant mieux que toute autre la mesure de la fatigue de l'esprit. L'exercice imposé consistait essentiellement à compléter des textes tronqués. Dans une phrase, certains mots, certaines parties de mots sont remplacés par des traits de longueur uniforme un trait par syllabe supprimée.

Le sujet est invité à rétablir le texte dans sa forme première, de remplacer chaque trait par la syllabe qu'il représente.

mini tou

Citons d'après Binet une phrase ainsi préparée : Depuis plus mois, la santé chancel, était profon

lit mala, en proie

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al

cru

pro

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-; c'était de doul qu'il de Cinq Mars. »

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Il s'agit de reconstituer dans son intégrité première le texte ainsi tronqué. Or, tout texte si parfait soit-il comporte des variantes. Dans les phrases choisies par Binet, le premier des traits doit être remplacé par la syllabe ieurs, (Depuis plusieurs mois), si l'on veut rétablir le texte tel qu'il a été fixé par l'auteur auquel il est emprunté. Mais au point de vue du sens, on peut hésiter et se demander si le trait remplace la syllabe ieurs (depuis plusieurs mois) ou la syllabe d'un (depuis plus d'un mois). Or comment cotera-t-on la faute commise par l'élève qui aura adopté cette dernière version?

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