Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[ocr errors]

Pensées

CONSOLANTES SUR LA MORT.

U'EST-CE que la mort a de si terrible! pourquoi craindrai-je la mort, qui me ramène dans vos bras, Dieu d'amour? - L'enfant doit-il trembler, lorsqu'il retourne dans la maison de son père? Le nourrisson doit-il pleurer, lorsque sa mère l'approche de son sein? N'êtes-vous pas le Dieu d'amour, le Dieu qui ne hait aucune de ses créatures? Et je tremblerais lorsque vous m'appelez ! Non, Père des hommes, et par conséquent le mien, je ne vous craindrai point, vous que mon cœur aime, et en qui j'espère avec une pleine confiance. Vous qui avez versé tant de plaisir sur la vie, vous dont la sagesse a tout arrangé pour le bien-être de vos créatures, votre bonté se signale et votre amour éclate jusque dans la destruction des choses créées. Cesserai-je donc d'exister par la mort? - J'entre dans un meilleur monde, je me rapproche de vous, je me dépouille de ce corps matériel qui m'en séparait. La mort est plus effrayante pour celui qui contemple le mourant, que pour celui qui meurt. Elle est le terme de nos maux; elle nous

dérobe aux injustices des hommes et aux. persécutions d'un monde corrupteur.

Nulle douleur n'opprimera plus ce cœur dont le battement a cessé; nulle larme ne mouillera plus cet œil qui vient de se fermer pour l'éternité. Je viens à vous, Seigneur, vous que mon âme adore, vous prendrez soin de mon sort. Le ver file son tombeau, s'y enferme et meurt; mais il renaît papillon blanc et léger, dans les beaux jours du printemps. Lui qui, reptile autrefois, se traînait dans la poussière, folâtre au milieu des fleurs.

Le faible grain de froment, enfoui dans le sein de la terre, s'y dévoloppe et devient un épi magnifique. Tout se métamorphose et se reproduit sur la terre; tout s'élève par degrés à une plus haute perfection; et moi homme, votre créature, l'empreinte de votre image, je serais plus chétif qu'un grain de froment, je serais moins favorisé qu'un ver? O pensée injurieuse à votre amour! Dieu et Père des hommes! Vous aimez, et le rapprochement, l'unité, est la tendance de l'amour!

Le père n'aspire-t-il pas au retour du fils qui s'est éloigné de lui?

La mère ne gémit-elle point après ses enfans! L'oiseau ne couvre-t-il point sa tendre couvée de ses ailes? Et vous, qui nous aimez plus qu'un père, plus qu'une mère, vous seriez in

différent envers les hommes? qu'ils vous connaissent mal, ceux qui vous jugent ainsi! Mais vous paraîtrez, dit-on, tel qu'un juge sévère qui demandera compte des actions de la vie. Oui, vous paraîtrez en juge, Seigneur, mais non en juge semblable aux juges de la terre, qui, animés de passions honteuses, cherchent avec ardeur le crime, afin de pouvoir châtier le criminel; qui trouvent une ignoble jouissance dans le mal, et qui se repaissent de la douleur de ceux qui souffrent; qui se croient meilleurs que les autres, parce qu'ils sont établis pour les juger. Non, Seigneur, vous n'êtes point un juge de cette espèce; en devenant le juge des hommes, vous ne cessez pas d'être leur Père.

Tremblerais-je devant mon père, s'il venait à être mon juge? — Et si je suis coupable à vos yeux, n'êtes-vous pas aussi miséricordieux que vous êtes juste? Je m'accuserai moi-même devant vous; je confesserai tous les crimes que j'ai commis, quand j'étais encore dans cette terrestre prison, et vous me pardonnerez comme un père pardonne à son enfant qui a failli par erreur. Ne ressemblez-vous pas au bon pasteur, qui parcourt les déserts, qui franchit les montagnes et qui grimpe sur les rochers, pour ramener à son troupeau la brebis égarée? Si cette brebis revient d'elle-même au bercail, le pasteur l'égorge-t-il, ou l'abandonne-t-il

en proie à la voracité des animaux féroces! Quelle pensée indigne de vous, Seigneur ! Quel être rempli de passions dans ce portrait! Vous ne ressemblez jamais aux hommes qui sont susceptibles de haine.

Oh! combien je vous ai mal jugé depuis ma jeunesse! je vous croyais pareil aux faibles mortels, qui peuvent se venger et tuer dans la vengeance: de là ma crainte de la mort. — Dieu d'amour, pardonnez-moi de vous avoir méconnu.

Vous êtes l'amour même, et jamais homme n'a aimé comme vous aimez.

Le plus pur amour des hommes n'est qu'une faible étincelle auprès du vôtre; cette connaissance me ramène dans vos bras, Seigneur, et enchaîne mon âme à vous pour jamais. Elle seule me donne un repentir pur et parfait, de vous avoir aimé si peu jusqu'à présent, tandis que vous m'aimiez. Désormais je mourrai volontiers quand vous l'ordonnerez, et de la manière que vous l'ordonnerez. Votre amour sera mon soulagement dans mes douleurs, et ma consolation à la mort. Si, au contraire, vous daignez prolonger ma vie, ne la prolongez qu'afin que je puisse réparer encore les fautes que j'ai commises en manquant d'un véritable amour, et accordez-moi assez de loisir pour former mon cœur et mon âme, comme vous voulez qu'ils soient ici-bas.

Mais si c'est votre volonté que je cesse de vivre, pardonnez à un faible mortel ses erreurs terrestres ; oubliez le pécheur, et ne considé rez en moi que votre enfant, qui retourne dans les bras du plus tendre des pères, et qui im plore sa grâce et son pardon.

Sentimens intérieurs

D'UNE AME ENVERS DIEU.

vous! source éternelle de tout bien! Vous de qui tout vient, par qui tout se

dont

conserve, et à qui tout doit retourner pour l'accomplissement des grands desseins de votre amour et de votre sagesse ! — Vous, en tout l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le principe et la fin! Vous, dont la toutepuissance et l'amour firent tout naître; la vérité et la sagesse conservent tout; dont la bonté et la justice règlent tout! Principe de l'harmonie des accords; amour, vérité, sagesse, bonté; ordre et beauté de toutes choses! je me prosterne devant vous, et je reconnais que je ne suis rien sans vous, et que je suis tout par vous.

Nul ne peut atteindre jusqu'à vous, comment

« ÖncekiDevam »