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Élévation

DE SES SENTIMENS VERS LE CRÉATEUR.

RAND Dieu! donnez-moi, je vous supplie, l'innocence de la sagesse, car je reconnais que les anges mêmes ne sont sages devant vous, que parce que leur âme est innocente et pure. Je reconnais que je ne puis rien m'attribuer du bien qui est en moi, mais que c'est à vous, mon Seigneur et mon Dieu, que je suis redevable de tout.

Le mal, c'est mon ouvrage; mais le bien qui est en moi, c'est le vôtre, ô mon Créateur et mon Conservateur!

- Lumière inépuisable de vérité, je vous supplie, soyez mon guide dans les voies égarées de mon pélerinage; car c'est par vous seul et non par la fausse lueur de mon orgueil, de ma présomption et de mon amour-propre, que je veux être conduit. Je m'écrie vers vous, Seigneur, soyez mon protecteur et mon guide. J'aimerai tout ce que vous m'enseignerez être bon; je me plairai à tout ce qui est vrai, parce que vous êtes la bonté et la vérité même; je connais et je sens qu'aimer le bien, le vouloir et l'exécuter, c'est aimer Dieu; aimer le vrai

le vouloir et l'exécuter, c'est aimer le prochain; -permettez-moi donc que je vous aime et que j'aime mon prochain.

Je suis content de tout ce que vous m'avez donné, Seigneur, parce que je sais que j'ai reçu tout ce qui m'était avantageux, et parce que vous m'avez appris que qui a peu reçu avait aussi besoin de peu.

Créature bornée que je suis, j'ignore ce qui m'est avantageux; mais vous, vous le savez, Seigneur, vous dont la providence s'étend à tout. Quiconque espère véritablement en vous, quiconque s'attache à vous, ne saurait périr.

Seigneur, je vous implore, car vous êtes mon père; quel autre que vous puis-je implorer? quel autre m'aime autant que vous m'aimez? quel autre que vous me tend les bras dans le malheur?

Vous êtes l'amour éternel, immuable, toujours prêt à écouter les prières de vos créatures; jamais sourd à la voix de vos enfans. Vous ne ressemblez pas aux hommes qui ferment si légèrement leur porte aux malheureux; qui donnent aujourd'hui et reprennent demain ; qui regrettent le morceau qu'ils vous jettent, ou qui vous l'envoient à leur porte par leurs serviteurs. Non, vous ne leur ressemblez point; le monarque devant vous n'est pas plus que le mendiant, nous sommes tous vos enfans.

J'ai donc recours à vous, mon père; et qui a recours à vous, vous ne sauriez le rejeter. Je vous rappelle vos promesses. Je ne suis qu'un faible mortel; mais qu'un enfant vienne à moi implorer ma pitié, je ne le repousserai pas; et vous, Seigneur, vous, dont l'amour surpasse infiniment l'amour de toutes les créatures, vous pourriez m'abandonner! Ils ne vous connaissent pas ceux qui pensent ainsi ; vous êtes l'amour même, et que n'effectue point l'amour?

Regardez, Seigneur, cette terre où vous m'avez placé; voyez la foule des maux dont elle est couverte; voyez mon œil baigné de larmes dès l'aurore. Le soleil à son lever éclaire mes pleurs de ses rayons, il les éclaire à son coucher. Entendez mes soupirs, Seigneur; ce cœur que vous m'avez donné est en proie au chagrin dévorant; ces bras que vous m'avez donnés, je les étends vers vous; maître du ciel et de la terre, soyez mon libérateur.

Vous qui dirigez tout, vous qui savez tout, écoutez ma prière, et venez me secourir. Vous êtes mon créateur, mon père; vous m'avez donné le cœur et l'âme ne permettez point que l'âme de votre enfant succombe à la douleur, et que ce cœur soit la victime de ses maux. Souvenez-vous que je suis un être sensible, doué de faibles organes, et que je souf

fre. Pouvez-vous voir souffrir vos enfans? Non, vous êtes mon père, vous serez aussi mon aide, mon Sauveur.

Dussè-je avoir abandonné vos voies, dussèje vous avoir désobéi, je ne tremblerai point devant vous, Seigneur; je ne désespérerai point d'être écouté, d'être secouru de vous; non, je ne désespérerai point, car vous écoutez aussi ceux qui vous ont abandonné et qui retournent à vous, et vous tendez avec plaisir les bras à ceux qui sont égarés.

Vous ne ressemblez point à l'homme qui est pétri de caprices, vous n'êtes point colère et passionné comme lui, vous n'êtes point querelleur, vous n'avez point l'injure à la bouche, pour terrasser le coupable; il ne faut pas longtemps gémir pour vous attendrir; vous êtes toujours égal, Seigneur, toujours amour.

Vos commandemens ne sont point comme ceux des rois de la terre; notre seul bien-être est l'objet de votre loi. Tout ce que vous nous ordonnez de faire, c'est par amour pour nous. Si j'examine mes actions, Seigneur, j'en trouve Feaucoup où j'ai agi contre vos saints cominademens.

Je ne m'excuse point, je reconnais mes erreurs; mais vous m'excuserez, Seigneur, vous qui connaissez la faiblesse des mortels. Que peut une créature composée d'argile,

un faible roseau qui cède à l'orage des passions?

Je reconnais que j'ai offensé votre amour, par mes actions, j'en ai du regret, un regret véritable, non parce que j'ai besoin de votre secours ou par crainte du châtiment, mais uniquement parce que je vous ai reconnu si tard; parce que je sais combien vous m'aimez et combien peu je vous ai aimé.

Si les tourmens pouvaient apaiser votre justice, je les endurerais sans peine; si de nouveaux supplices pouvaient réparer mes offenses, je m'y soumettrais avec plaisir; seulement ne me privez point de la pensée de votre amour. Mais vos châtimens ne sont point vengeance. Vous voulez uniquement que notre injustice nous conduise d'elle-même à la connaissance du bien voilà la loi de votre

amour.

Je reconnais maintenant, Seigneur, que tout. vient de vous. Ne refusez donc point de me recevoir dans votre sein, lorsque j'y retourne. Mon repentir ne consiste point en des gémissę mens puérils ou dans un chagrin inquiet; il consiste à réformer ma volonté et à ne plus retomber :- corriger les mouvemens de mon âme, voilà ma pénitence. Ma volonté est ferme, Seigneur, mais je n'oublie pas que la chair est faible. Je ne suis point orgueilleux de me

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