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cer leurs fonctions dans tous les actes qui appartiennent à cette institution.

ARTICLE 7.

<< Les évêques pourront, indépendamment des peines canoniques, ordonner à un ecclésiastique qui s'est rendu coupable, de se retirer pendant un temps déterminé dans un séminaire, ou dans un couvent, en punition de sa faute.

ARTICLE 8.

<< Si un ecclésiastique trouble la tranquillité publique dans l'exercice de ses fonctions, l'évêque diocésain sera requis de l'interdire, sauf à l'autorité civile à prendre, en cas de refus de la part de l'évêque, les mesures qu'exigerait le maintien du bon ordre.

ARTICLE 9.

<< Tout ce qui tend à corrompre les mœurs, à avilir le culte et ses ministres, est absolument défendu.

ARTICLE 10.

<< Il sera libre aux archevêques, évêques et toutes autres dignités ecclésiastiques, d'ajouter à leur nom les titres d'usage.

ARTICLE 11.

<<< Le ministre des relations extérieures de la République italienne résidant à Paris, le ministre de l'intérieur, le ministre des finances et le ministre spécialement chargé de la partie du culte veilleront, chacun en ce qui les concerne, à l'exécution du présent arrêté qui sera imprimé et publié ».

CHAPITRE TROISIÈME.

Conclusion du Concordat Italien.

Réclamations des évêques Cisalpins.

Noble Nouveau Le

Alarme du Pape et sa menace de refuser au cardinal Caprara les pouvoirs pour la négociation du Concordat. M. Cacault en informe Bonaparte. conduite du premier Consul et sa résistance aux demandes exagérées des Cisalpins. projet de Concordat formulé par Bonaparte. Résistance et propositions du Pape. premier Consul, Mgr Bernier et M. Cacault calment les agitations du Pape. · Congrégation des cardinaux convoquée par Pie VII pour examiner ce nouveau projet. Le cardinal Caprara chargé officiellement de conduire et de terminer cette négociation.- Généreuse conduite du Pape au sujet de la restitution des Légations. M. Cacault presse la solution à Paris et à Milan. Bonaparte reproche aux Cisalpins leur conduite insensée. La négociation reprise et conduite à son terme par l'énergie de Bonaparte. Le Concordat, amendé à Rome, est accepté après des débats orageux et signé de part et d'autre. Pie VII en félicite le premier Consul.

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Les évêques cisalpins s'empressèrent aussitôt de faire au Pape les plus fortes remontrances au sujet de ces décrets de la République, en le conjurant d'y porter remède. Le cardinal Caprara, de son côté, avait porté également ses plaintes au premier Consul contre ces mêmes décrets, et informé en même temps le Pape de ce triste état des choses.

Pie VII, justement alarmé de ces actes arbitraires des Cisalpins, si contraires aux assurances qu'ils avaient données à Lyon, épancha son cœur à M. Cacault dans un entretien long et remarquable, en lui faisant comprendre que sa conscience ne lui permettait guère de prêter sa main à un arrangement si subversif de tous les droits de l'Eglise, et que, par conséquent, il se trouvait dans la douloureuse nécessité de refuser au cardinal Caprara les pouvoirs requis pour cette négociation. Ce digne diplomate ne manqua pas d'envoyer à M. de Talleyrand un récit touchant de cette conversation, qui honore autant le Pontife que le narrateur. Il y conseille, en toute franchise, de ramener les

Cisalpins à des dispositions plus conformes aux vrais intérêts de l'Eglise et à la paix religieuse des peuples d'Italie (1).

Rome, 9 thermidor an x. (28 Juillet 1802.)

<< Citoyen ministre,

<< Je dois vous informer que le Pape m'a fait appeler à une audience particulière, pour me faire connaître une dépêche qu'il a reçue du cardinal Caprara, en date du 3 Juillet, dans laquelle se trouvait inséré un projet de Concordat entre la République italienne et le Saint-Siége.

« Le Saint-Père était très-affecté de la peine de refuser au cardinal Caprara les pouvoirs qu'il lui demande pour traiter cette affaire.

« Sa Sainteté m'a dit : Je voudrais ne jamais rien refuser aux désirs du premier Consul; mais qu'on ne me jette pas hors des bornes, hors des mesures de ce que le Pape peut faire. Il y avait des motifs qui me justifieront toujours dans ce qui a été accordé à la France, où cependant ma condescendance à l'égard de quelques évêques, qui donnent du scandale par les écrits dont les gazettes sont remplies, a déjà eu un inconvénient terrible qui m'expose à bien des reproches.

<< Ce que nous avons fait à l'égard de la France était nécessaire, et sera pour nous un mérite devant Dieu; mais le souverain Pontife est le conservateur et le gardien des lois, des règles de la religion catholique. Je ne veux pas troubler le monde en déclarant aucune espèce de guerre aux autorités temporelles, qui abrogent les institutions religieuses; mais je ne saurais être le premier Pape à agir contre nos lois, nos principes. Comment serait-il possible que j'adoptasse, par un Concordat avec une partie de l'Italie, des bouleversements nouveaux, des suppressions nouvelles et une doctrine subversive des lois de l'Eglise?

«Le premier Consul m'a décidé à concourir avec lui à

(1) Archives du ministère des affaires étrangères, à Paris.

établir pour la France le meilleur ordre de choses possible à l'égard de la religion. La France a montré, dans ses habitants, un fonds de moralité au-dessus de tout, en revenant à la religion après une secousse aussi terrible. La France et le premier Consul ont tout mérité; mais pourquoi vouloir aujourd'hui rendre commun et général ce qui n'est véritablement dû qu'au mérite extraordinaire de la nation française et de son chef?

Si je signais le Concordat qu'on me propose avec la République italienne, il faudrait le lendemain en signer un pareil avec toutes les autres puissances. Ainsi, ce serait le Pape qui serait le promoteur d'une nouvelle révolution, d'après celle d'où nous sortons, et qui a rendu le calme si nécessaire après tant de tempêtes.

<< J'ai fait mon possible pour calmer l'esprit du Pape, en lui faisant sentir que le premier Consul savait aussi bien que les souverains, qui font eux-mêmes toutes les réformes sans le concours du Saint-Siége, que son autorité opérait tous les changements qu'il voulait, mais que son amour sublime des règles, des principes, et son respect pour la conscience des peuples, lui faisait rechercher le concours du Pape, et que trop de rigueur dans le maintien des anciennes règles exposait la religion, dans ce qu'elle a d'essentiel, à de bien plus grandes pertes, et que les progrès du protestantisme, peut-être plus commode aux gouvernements, deviendraient chaque jour plus à craindre, si le Pape refusait son approbation aux vues de biens temporels et d'économie politique nécessaires aux pays qui ont été ruinés par la guerre.

« Le Pape m'a répondu du fond de l'âme : Hélas! je n'ai de vraie paix et de vrai repos que dans le gouvernement des catholiques qui sont sujets des infidèles ou des hérétiques ceux de Russie, d'Angleterre, de Prusse et du Levant, etc. ne me causent aucune peine. Ils demandent les bulles, les directions dont ils ont besoin, et ils marchent d'après cela de la manière la plus tranquille, suivant les lois de l'Eglise; mais vous connaissez tout ce que mon prédécesseur a eu à souffrir des changements opérés

par les empereurs Joseph et Léopold. Vous êtes témoin des assauts qui me sont livrés tous les jours par les cours d'Espagne et de Naples. Rien de si malheureux aujourd'hui que le souverain Pontife. Il est gardien des lois de la religion; il en est le chef suprême. Cette religion est un édifice dont on veut bouleverser toutes les parties, en disant toujours qu'on en respecte les lois. On croit avoir besoin de nous pour opérer sans cesse des subversions, et sans considérer que c'est notre conscience et notre honneur qui se refusent à tant de changements, on repousse avec humeur, avec colère, nos objections. Les demandes nous arrivent presque toujours accompagnées de menaces.

« Je m'étais flatté que la France, ayant maintenant pour elle tout ce qui fait l'ambition des autres puissances, serait en perpétuelle harmonie avec le Saint-Siége. Je compte encore sur ce grand bien, d'où dépendent la parfaite tranquillité des esprits et l'amour de la religion dans l'immense étendue de la France; mais, si le premier Consul fait entrer en Italie les innovations, il n'y aura plus moyen de tenir à Rome, et ce grand homme n'a sûrement pas le dessein de nous perdre, et de me rendre l'objet des inculpations et des reproches de toutes les églises dont je suis le chef.

<< L'esprit dominant aujourd'hui dans les têtes qui gouvernent partout, est dans une discordance affreuse avec les sentiments d'un Pape comme celui d'aujourd'hui, dont le cœur est bon et pur, dont l'esprit est droit et sage, mais qui est animé des idées religieuses en théologien consommé. Ce bon Pape, que vous aimeriez comme moi si vous le connaissiez, est d'un naturel infiniment sensible: il s'affecte de toutes les contradictions et du moindre danger. L'esprit des cabinets d'aujourd'hui n'est pas tendre envers Sa Sainteté, qui n'a de confiance et d'appui que dans le premier Consul, qu'il craint de fâcher au-delà de tout ce que je peux vous dire.

<«< Connaissant la faible santé du Pape et sa sensibilité, je dois faire connaitre au premier Consul, qui certainement ne veut pas faire mourir de chagrin un religieux respectable, qu'il est

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