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MÉLANGES

MÉLANGES

RÉFLEXIONS POLITIQUES SUR LES EUROPÉENS, EXTRAITES D'UN ÉCRIT DE KHANG-HI, EMPEREUR DE CHINE.

A

u moment où la Chine lutte contre l'influence que les puissances européennes sont appelées à exercer sur

elle, on ne verra pas sans intérêt les réflexions que la prévision de ce conflit entre l'Occident et l'extrême Orient suggérait, dès les premières années du siècle dernier, au plus remarquable des souverains qui se soient assis sur le trône de Pékin, l'empereur Khang-hi. Nous devons cette pièce importante au P. Gaubil; et nous l'imprimons aujourd'hui sur un manuscrit de ce père. Elle fait partie de la collection du P. Brotier, et elle est mentionnée sous le n° 11 par les PP. de Backer, dans le troisième volume de la Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus, p. 321, art. Gaubil.

Il ne faut pas la confondre avec une autre pièce qui a été imprimée sous le nom de testament de Khang-hi.

Ce testament a paru pour la première fois dans l'Histoire générale de la Chine du P. de Mailla. Le Roux Des Hautesrayes, qui surveilla l'impression de ce grand ouvrage,

l'avait inséré dans une note qui commence à la page 350 du tome XI, et à la page 481 du même volume; il semble s'excuser de l'avoir publié. Voici comment il s'exprime :

« J'ai rapporté ci-devant, page 350, le testament de Khang-hi; mais je dois avertir que cette pièce ne passe pas pour authentique; on doute que ce monarque ait dit en mourant tant de belles choses. Je lis dans un écrit du P. Prémare, jésuite, en date du 16 août 1727, que Khang-hi ne put proférer une seule parole les derniers jours de sa vie, ayant été suffoqué d'abord par une grosse fluxion qui lui tomba sur la poitrine. »

Cela n'empêcha pas le Magasin encyclopédique de reproduire cette même pièce dans son numéro d'octobre 1799, 5me année, t. VI, p. 7–29. Suivant Abel Rémusat (Biographie universelle, article Khang - hi), ce testament avait été traduit du chinois en français par le P. de Grammont et envoyé à M. Agote. L'édition du Magasin encyclopédique, toujours suivant Abel Rémusat, serait déparée par des fautes qui ne se trouvent pas dans celle de Des Hautesrayes. Plus récemment encore M. Pauthier, dans la collection de M. Firmin Didot, intitulée l'Univers pittoresque, histoire el description de tous les peuples, a imprimé le testament de Khang-hi à la page 438 du volume consacré à la Chine.

Nous ne reproduisons pas cette pièce; mais nous remarquons qu'il peut y avoir intérêt à la rapprocher de l'autre testament politique qui nous a été conservé par le P. Gaubil.

Ce dernier, comme on le verra en le lisant, a été écrit de mémoire par le P. Gaubil, qui, avec le P. Parrenin,

en avait entendu la lecture dans le tribunal où l'on ramassait les matériaux qui devaient servir à l'histoire de Khang-hi; il n'y a donc que le fond des idées qui appartienne à l'empereur de la Chine; mais on pensera peutêtre que ces idées sont dignes d'être connues, et que, dans les circonstances actuelles, elles ont un certain mérite d'à-propos.

Nous ne croyons pas que cette pièce ait jamais été publiée, du moins nous n'en avons trouvé trace nulle part.

En tout cas, nous avons l'avantage de la reproduire d'après l'autographe du P. Gaubil, écrit sur papier de Chine, et qui se trouve en notre possession.

Dans le Mercure de France, novembre 1725, page 2764, on en trouve une autre qui a été quelquefois indiquée comme le testament de Khang-hi. C'est une espèce de manifeste par lequel Yong-tching, son successeur, annonce à ses sujets son avénement au trône, et qui se termine par une amnistie en faveur de quelques catégories de criminels.

Il suffit d'en avoir indiqué l'existence; nous n'avons pas cru nécessaire de la reproduire.

Outre ces réflexions sur les Européens, le manuscrit du P. Gaubil donne des renseignements précieux sur la persistance du christianisme au Japon et sur l'état des îles Lieou-kieou.

Nous croyons devoir avertir le lecteur que pour les noms chinois cités dans cette pièce, nous avons suivi l'orthographe adoptée par le P. Gaubil.

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