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concernant le rendement ne subiront pas de changement essentiel si l'on substitue au poids de l'aliment et des tissus la quantité de chaleur qu'ils dégagent en brûlant. Le rapport Qa QA est sensiblement égal au quotient a A. Toutefois les données thermiques permettent de se rapprocher davantage de la valeur réelle du rendement en prenant pour critérium le rapport Qa/(QA-Qr) qui fait intervenir la quantité d'énergie inhérente aux résidus. Rabner a déterminé la valeur de ce rapport pour un grand nombre d'espèces. Dans le cas des microorganismes, il l'a trouvé passablement variable, égal à 26 % pour le bacille du pus bleu, à 11 seulement pour le typhus, 17 pour le vibrion cholérique, 12 pour le bacille de la diphtérie. Chez les mammifères, au contraire, le rendement ainsi défini se montre plus stable d'une espèce à l'autre, comme on en peut juger d'après les chiffres suivants :

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Là-dessus, bien des physiologistes estiment que, compte tenu des erreurs d'expérience, le rendement pendant la croissance est sensiblement le même pour tous les mammifères et voisin de 30 ° .Une telle conclusion demanderait à être vérifiée ; les chiffres du tableau précédent sont trop différents les uns des autres pour qu'on puisse attribuer les écarts à de simples erreurs ; des méthodes conduisant à des résultats aussi grossiers ne mériteraient aucun crédit; de plus, la médiocrité 60% du rendement chez l'être humain est un fait troublant qui jusqu'ici n'a pas reçu d'explication; s'il en faut chercher la cause dans le développement du système nerveux, il paraît difficile d'admettre que les divers groupes de mammifères, même en exceptant l'homme, puissent être placés sur

le même plan pour ce qui est de la valeur du quotient énergétique.

Le rendement est particulièrement élevé pour les œufs en voie de développement; il atteint 61 % dans le cas de l'œuf de poule et peut dépasser 80 % chez les animaux à sang froid, 78 % pour l'œuf de Fundulus, 87 pour celui du ver à soie.

Ces divergences énormes ont amené les physiologistes à réfléchir sur la technique en usage; on s'est vite rendu compte que le quotient Qa/(QA-Qr) ne correspond, en réalité, qu'à un rendement apparent; il ne fait aucun cas de la dépense que l'organisme est obligé, en tout état de choses, de consentir pour son entretien. Lorsqu'on établit le rapport de la somme de travail fournie par un adulte à la quantité d'énergie mise en œuvre, on n'obtient ainsi que le rendement brut; pour connaître le chiffre exact, il faut défalquer de la dépense globale l'énergie que l'organisme aurait consommée, alors même qu'il n'eût fait aucun travail. Ainsi en est-il durant la croissance; le rendement énergétique réel ne peut être calculé qu'en tenant compte de la dépense d'entretien pour la retrancher de la dépense totale. C'est à cette condition seulement que l'on pourra comparer entre eux les différents groupes d'êtres, notamment les homéothermes et les animaux à sang froid, la dépense d'entretien étant chez les premiers beaucoup plus considérable.

On ne possède qu'un petit nombre de données présentant ces garanties, encore ne sont-elles pas absolument rigoureuses; tout d'abord la durée des expériences est trop courte; de plus, on néglige généralement la dépense occasionnée par les mouvements des sujets; mais surtout il y a doute sur la dépense d'entretien; on l'évalue le plus souvent d'après la loi des surfaces, procédé qui, depuis quelque temps, est l'objet de critiques sévères.

Tels qu'ils sont, avec leur marge d'erreur, les résultats obtenus montrent que le rendement réel est très supérieur

au rendement brut; on voit ainsi s'atténuer les différences signalées plus haut entre la valeur du quotient énergétique suivant qu'il est question d'un embryon de mammifère ou d'un œuf de poïkilotherme.

Il est à souhaiter que de nouvelles mesures, de plus en plus précises, viennent ajouter à nos connaissances sur ce sujet. La question est d'importance; il ne s'agit de rien moins que de savoir si les processus de synthèse qui concourent à l'édification de la matière vivante mettent en œuvre, en toutes circonstances, la m me quantité d'énergie ou si, au contraire, les prix d'une molécule de graisse, d'albumine sont très divers suivant qu'on s'adresse à une espèce ou à une autre, suivant qu'on considère l'individu à telle ou telle période de son évolution organique. Dans le premier cas, la nature donnerait le spectacle d'une belle unité; dans la seconde alternative, il resterait à découvrir la raison profonde des divergences observées.

On ne doit pas s'illusionner, d'ailleurs, sur la rigueur des méthodes suivies jusqu'alors dans ces sortes de recherches. Le geste du physiologiste qui brûle successivement, dans l'obus calorimétrique, les matières alimentaires et les tissus pour déterminer le quotient énergétique propre à l'organisme en voie de développement, n'est pas supérieur en précision à celui de l'éleveur qui a mesuré tout bonnement la pâtée et qui pèsera ensuite le jeune pour établir le prix de revient du kilogramme de chair. La balance, il est vrai, se borne à enregistrer la masse des produits sans faire état de leur qualité, mais la bombe calorimétrique fait-elle davantage ? De toutes les substances que peut renfermer une plante, n'est-ce pas le bois le plus dur qu'elle indique comme la plus remarquable? Elle prise une graisse vulgaire plus qu'une lécithine, une résine plus que l'amidon ou l'inuline. C'est assez pour mettre en lumière l'insuffisance des méthodes de combustion. Le quotient Qa/(QA-Qr) est une donnée

qui a son intérêt mais qui ne nous apprend pas grand'chose de plus que le rapport a/A évalué par la balance. Qu'une substance ait pris naissance d'une façon ou d'une autre, que sa formation ait exigé des dissociations préalables de matières minérales ou organiques, sa chaleur de combustion est la même ; les méthodes thermochimiques ne peuvent donc, à elles seules, nous renseigner sur le prix des synthèses intracellulaires. Ceux qui penseraient le contraire se mettraient en singulière posture; il se trouve, en effet, du moins dans le cas des animaux supérieurs, que la chaleur de combustion des tissus pris en bloc est tout au plus égale à celle de l'aliment; faut-il en conclure que la synthèse de la matière vivante n'exige aucun apport d'énergie ?

Pour ce qui est des comparaisons que l'on institue entre les divers groupes d'êtres, du point de vue du rendement matériel ou énergétique, on fera bien de n'user qu'avec prudence de ces procédés. Sont-ils légitimes quand, l'aliment étant le même ou peu s'en faut, les produits élaborés différent du tout au tout, quand certains organismes renferment plus de graisse, d'autres plus de matière azotée, quand les uns sont riches en substance nerveuse tandis que les autres en sont dépourvus ? Est-on fondé à mettre en parallèle la chenille du ver à soie et l'embryon d'un mammifère ? D'où la nécessité d'établir, antérieurement à toute autre opération, le bilan substantiel des sujets que l'on veut comparer.

Jusqu'alors on n'a fait que déterminer brutalement la valeur du rapport Qa/(QA-Qr). Les résultats sont déconcertants; le quotient énergétique considéré dans la série des êtres prend toutes les valeurs depuis 6 jusqu'à 90 %. Il y a des raisons à cela. On les trouvera quand on se décidera à se renseigner exactement sur la nature des substances élaborées dans chacun des cas soumis à l'étude.

Ce dont il y a lieu d'être surpris, ce n'est pas de la modi

cité du rendement propre à certains organismes, à l'être humain notamment, mais bien plutôt de la valeur énorme qu'atteint le rapport énergétique de croissance chez divers groupes d'êtres, en particulier dans les œufs en voie de développement.

Convertir de la matière inerte en matière vivante sans que la perte de calorique dépasse 10%, on conviendra que cela approche d'un tour de force, si l'on tient compte de la complexité des réactions qui président à cette transformation.

L'idée de faire servir les données de la thermochimie à l'étude des phénomènes de croissance est assez récente ; il y a longtemps, par contre, que l'on s'est préoccupé de la genèse de la chaleur interne chez les animaux à sang chaud. L'aliment est brûlé, en partie, à l'intérieur de l'organisme; une fraction de la chaleur dégagée pendant la combustion sert à maintenir la température intérieure et à compenser les pertes dues au rayonnement. Ce sont là, évidemment, des considérations très simples et qui n'offrent aucune espèce de difficulté théorique. Quant à exposer le détail des réactions chimiques qui contribuent à entretenir la chaleur interne, c'est une autre affaire. Évidemment les oxydations sont prépondérantes, mais il s'effectue dans l'organisme bien d'autres réactions susceptibles de dégager de la chaleur.

Les combustions respiratoires comptent parmi les manifestations les plus élémentaires de la vie; elles n'en sont pas moins assez énigmatiques. Brûler à la température ordinaire et en milieu neutre une graisse, un sucre, une albumine jusqu'au stade acide carbonique est une opération laborieuse. Combien connaissonsnous d'exemples de ce genre? Deux ou trois ; encore les . réactions dont il s'agit font-elles intervenir les ferments solubles; de ce chef, elles ressortissent à la biologie plutôt qu'à la chimie. Lorsqu'on additionne une solu

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