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que des machines à faire des découvertes scientifiques et même des inventions pratiques. La recherche scientifique systématiquement organisée, voilà le domaine propre du savant : superposer une infinité de petits progrès, accumuler des résultats partiels définitivement acquis et entraîner ainsi des avantages dont l'importance croît sans limite, tel est son rôle. M. Le Châtelier cite l'exemple des aciers rapides de Taylor, obtenus à la suite de recherches méthodiques, sans aucune intervention du hasard. Taylor a, de cette sorte, révolutionné toute la construction mécanique ; il ne s'était pas proposé de découvrir quoi que ce soit d'extraordinaire, mais seulement de faire de la saine recherche scientifique, de mesurer avec précision la qualité des aciers habituellement employés.

Il conviendrait de signaler en détail — mais ce serait nous étendre trop loin les pages extrêmement suggestives consacrées par M. le Châtelier à l'enseignement scientifique et, particulièrement, à ce qu'il appelle la formation générale. Celle-ci comporte d'abord le développement de certaines qualités intellectuelles: observation, raisonnement, imagination, trois choses dont la réunion constitue le fondement de l'esprit scientifique, et ensuite l'acquisition de certaines connaissances du monde extérieur : propriétés les plus importantes de la matière, phénomènes dont elle est le siège, relations essentielles existant entre ces phénomènes, c'est-à-dire les lois. Les deux chapitres du volume traitant cette question sont à lire en entier, avec grande attention. Pour ne rien laisser dans le vague, l'auteur donne un exemple concret et présente en détail un programme de l'enseignement d'une industrie déterminée, l'industrie céramique. Enfin, un des derniers chapitres expose le système Taylor, dont l'application générale permettrait avec la même dépense de travail une production bien plus considérable.

En résumé, le livre de M. Le Châtelier n'est qu'un plaidoyer en faveur du véritable esprit scientifique : tout ingénieur et tout industriel doit savoir que chaque phénomène dépend inéluctablement de certaines conditions antérieures, que par l'étude on peut connaître et mesurer ces conditions, et que, les connaissant, on peut les orienter méthodiquement

de façon à provoquer dans chaque circonstance le résultat désiré. Aux hommes actifs et intelligents, amateurs d'un travail normal et régulier, de s'inspirer à fond de cet esprit pour l'accroissement de la richesse et de la puissance du pays. Aucune autre voie ne mène à ce dernier résultat.

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F. G.

XXII. TRAITÉ DE PSYCHOLOGIE, par GEORGES DUMAS, Professeur de psychologie expérimentale à la Sorbonne, et par de nombreux collaborateurs. Tome II. - Un vol. de 1173 pages (23 x 14). - Paris, Alcan, 1924. 60 fr.

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Nous avons rendu compte ici même (oct. 1923, p. 529) du premier volume de ce grand Traité de psychologie empirique. Le tome second n'est pas inférieur à son devancier, et même, à certains égards, il nous a paru plus intéressant. Mais jetons d'abord un coup d'œil sur le riche contenu qui nous est offert.

Le Livre I décrit et analyse les formes supérieures de l'activité psychologique, les Fonctions systématisées de la vie mentale. M. Bourdon ouvre la série des exposés par une leçon claire et exacte, mais peut-être un peu sommaire, sur la perception en général, sur la représentation visuelle et auditive de l'espace, et sur les problèmes afférents (ch. 1, pp. 1-43). M. Delacroix s'est chargé des deux importants chapitres qui suivent: avec sa modération et sa finesse coutumières, il expose les délicates questions qui se rattachent aux «< souvenirs » (ch. 2, 44-112) et au mode psychologique des « opérations intellectuelles » : pensée, à ses divers étages (113-152), langage (152-184), degrés et formes de l'intelligence (184-194), croyance (194-211), rêve et rêverie (211226). Puis un long chapitre (ch. 4), composé en collaboration, énumère trois grandes classes de « sentiments complexes », où de multiples éléments intellectuels s'enchevêtrent aux formes affectives simples: l'amour, que dissèque le Dr Dumas (231-252); le sentiment social, auquel M. Belot (qui n'est point théologien !) sentiment religieux (252-297 étudié, dans sa nature et

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par M. Delacroix (297-332). Sur les « volitions » et la volonté, M. Ch. Blondel écrit un chapitre très vivant (ch. 5, 333425), où décidément nous aimons mieux les parties descriptive et critique que la partie constructive (« explication sociologique » du fiat volontaire). Avec les pages de M. A. Rey sur l'invention artistique, scientifique, pratique »> (ch. 6, 426-478), s'achève l'étude des diverses fonctions qui collaborent immédiatement à l'unité systématique de la vie consciente.

Cette unité doit être examinée maintenant dans ses manifestations d'ensemble (Livre II. Les synthèses mentales, pp. 479-634). Conscience claire, subconscience normale et pathologique, conscience du Moi: tels sont les thèmes que développe, en les renouvelant quelque peu, M. Wallon (ch. 1, 479-521). Mais peut-être, touchant la « conscience du Moi », le chapitre 2, intitulé : « La Personnalité » (522574), intéressera-t-il davantage : le Dr Ch. Blondel sait y grouper les principaux éléments observables de la «< personne humaine », en gardant le sens rare et vif de se mouvoir aux frontières extrêmes de la psychologie. Enfin M. Poyer nous donne deux études consciencieuses sur « la psychologie des caractères» (ch. 3, 575-607) et sur « l'activité mentale, le travail intellectuel et la fatigue » (ch. 4, 608-634).

Dans le Livre III, consacré aux Sciences annexes de la psychologie, beaucoup de lecteurs seront charmés de trouver, condensé en peu de pages, un aperçu exact et critique de quelques disciplines voisines. Ils remarqueront surtout l'abrégé de « psychologie zoologique », tracé par M. Piéron (ch. 1, 635-702) et les résumés de « pathologie mentale >>> et de « psychologie pathologique » de M. Dumas (ch. 5 et 6, 811-1070). La « psychologie génétique et ethnique » de M. Challaye (ch. 2, 703-735) paraît un peu terne, sans doute parce que trop brève ; et l'« interpsychologie » de M. Dumas (ch. 2

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64) n'est guère qu'une introduction. M. Davy «sociologie » expose en raccourci les concepgiques fondamentales de l'école de Durkheim ). Enfin, MT

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ajoute un chapitre d'ac

glandes endocrines

7, 1071-1120).

ait être exécuté

rapports de documentation sur la Physique.
« Journal de Physique », 1924. — 22,50 fr.

Paris, Société

C'est à propos des éléments radioactifs qu'on a commencé à parler d'isotopes et c'est parmi ces éléments ou les plombs inactifs qui en proviennent que se trouvent les seuls exemples connus d'isotopes existant à l'état isolé. Voilà pourquoi, sans nier que la méthode du spectrographe de masse d'Aston soit logiquement indépendante des considérations qui, en fait, ont conduit à la notion d'isotopie - notion qu'elle eût suffi, peut-être, à faire découvrir — on doit reconnaître que les fondements les plus solides de la nouvelle doctrine se trouvent dans cette science de la Radioactivité dont M. et Mme Curie furent les fondateurs. Cela ajoute un intérêt particulier à la belle monographie dont Mme Curie a enrichi la Collection des Conférences-rapports.

Les deux sources dont jaillissent nos connaissances de fait sur les isotopes sont examinées dans les deux premières parties de l'ouvrage : « Les radioéléments » et « Les rayons positifs ». Alors que la deuxième partie résume surtout l'exposé classique de M. Aston dont il a été rendu compte dans cette REVUE (1), la première partie nous apporte une mise au point très précise de la chimie des éléments radioactifs. Signalons spécialement le chapitre IV sur « L'électrochimie des radioéléments » qui synthétise les données récemment fournies par les publications de Heavesy.

Les relations d'isotopie sont évidemment fondamentales dans l'étude des noyaux atomiques. C'est à ce point de vue que se place la troisième partie intitulée « La structure des atomes ». Enfin la quatrième partie constitue un rapport très complet sur les possibilités théoriques de réaliser «La séparation des isotopes » et sur les tentatives effectuées dans cette voie.

W. MUND.

LE RADIUM ET LES RADIOÉLÉMENTS, par MAURICE CURIE, avec préface de Mme Curie. Un vol. de 354 pages (2416) de l'Encyclopédie Minière et Métallurgique. Paris, J. B.

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La théorie des transformations radioactives, l'étude scientifique des radioéléments et de leurs rayons ont été faites en plusieurs excellents traités (Mme Curie, Rutherford, St. Meyer et v. Schweidler). Il n'est pas besoin d'un nouvel ouvrage sur la matière (bien qu'on doive souhaiter de nouvelles éditions aux traités existants). C'est pour cette raison. que les notions théoriques sur la radioactivité sont condensées par Maurice Curie dans un chapitre initial écrit en manière d'introduction. Le véritable sujet proposé est autre. Conformément à l'esprit de la collection dont l'ouvrage fait partie, les radioéléments n'y sont envisagés que comme l'objet d'une industrie chimique des plus intéressantes. En Belgique cette industrie est devenue nationale. Ceux qui s'y intéressent pourront trouver dans ce livre une grande abondance d'informations extraites de publications souvent peu accessibles comme les « Technical papers » du << Bureau of Mines, U. S. A. »

Une large part est faite à l'étude des procédés de dosage de l'uranium et du radium, tels qu'ils sont pratiqués dans les laboratoires industriels. Une description détaillée est donnée des principaux minerais radioactifs, de leurs gisements, de leur prospection, de leur extraction, de leur valeur, de leur utilisation, de leur traitement. Comme le fait remarquer Mme Curie dans la Préface, M. Maurice Curie donne « de la partie industrielle l'exposé le plus complet qui ait encore été publié ».

Un long chapitre rédigé par M. Ferroux (Services Pasteur de l'Institut du Radium de Paris) traite de l'emploi des radioéléments en thérapeutique. Il est écrit pour les nonmédecins et intéressera un grand nombre de personnes.

Bien que de loin les plus importantes, les applications médicales ne sont pas les seules qui assurent des débouchés à l'industrie des radioéléments. Malgré son peu d'extension, l'industrie des produits lumineux radioactifs mérite bien le chapitre détaillé et neuf que lui consacre l'auteur. Enfin, dans le dernier chapitre, on trouvera une bonne documentation sur une question peut-être importante, mais sur laquelle « on ne peut à l'heure actuelle porter un jugement définitif », la question de l'emploi des substances radioactives en agriculture.

W. MUND.

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