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L'Astronomie Indienne

L'Astronomie Indienne, celle des livres anciens des Hindous, est trop peu connue en Europe. Bien des histoires de l'Astronomie la passent sous silence. Elle ne manque pourtant pas d'intérêt (1). Durant sa période scientifique, elle attira même les savants arabes, car les Indiens, comme les Arabes, mettaient en valeur le riche héritage des astronomes grecs.

L'Astronomie Indienne peut se peut se diviser en deux grandes époques, la période purement Indienne, et la période Gréco-Indienne. La première date de l'origine de l'histoire de l'Inde jusque vers l'an 400 de notre ère, la seconde du cinquième au huitième siècle. La première est peu ou point scientifique, la seconde est marquée par une érudition bien avancée.

Les sources principales de ces connaissances sont les suivantes :

(1) Depuis un siècle et demi, on a étudié beaucoup l'Astronomie antique de l'Inde ; mais presque toujours, on ne s'occupa que d'un auteur ou d'un point en particulier. L'absence de traités complets et systématiques est peut-être la raison pour laquelle cette Astronomie n'est pas plus connue en Europe. Cette lacune vient d'être comblée dans un certain degré par M. G.R. Kaye, qui tout récemment a publié, dans les MEMOIRS OF THE ARCHAEOLOGICAL SURVEY OF INDIA, une savante étude intitulée : Hindu Astronomy. Je m en sers beaucoup, dans cet article, ainsi que des publications érudites de M. G. Thibaut, ancien Registrar of the Calcutta University. Je ne puis omettre la traduction et l'explication du Surya Siddhânta, éditées de façon magistrale, par Burgess et Whitney, en 1859, dans le JOURNAL OF THE AMERICAN ORIENTAL SOCIETY. Pour l'Astronomie grecque, j'emprunte beaucoup au livre du P. Thirion, S. J.: L'Evolution de l'Astronomie chez les Grecs.

IVe SÉRIE. T. VIII.

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a Les livres Védiques (c. 1200 av. J.-C.-400 av. J.-C.) b Les livres Postvédiques, comme les Vedângas (ce qui est auxiliaire aux Vedas), le Mahâbhârata, les Purânas (c. 400 av. J.-C. 400 ap. J.-C.).

C Les Siddhântas et ouvrages d'Aryabhata, Varâha Mihira, etc. (400 à 1100) (1).

Les livres Védiques, dont le Rig Veda tient la primauté d'origine et d'honneur, ne traitent nulle part expressément d'Astronomie. On y cueille par-ci par-là des notions. astronomiques, dans les hymnes, dans les lois, dans le rituel des sacrifices, etc. Les Postvédiques marquent déjà un progrès. On y trouve un embryon d'Astronomie scientifique, p. e. dans le Jyotisha-Vedânga. Les Siddhântas sont de vrais traités d'Astronomie. Ils ont leur plein épanouissement dans le Sûrya-Siddhânta, qui se trouve être le grand classique, l'Almageste des Indiens.

L'Astronomie chez les anciens, comme chez les Chaldéens, les Grecs, les Romains, servait d'aide à l'Astrologie. Dans le peuple indien, toute la vie, de la naissance à la mort, semble régie par l'influence des astres, et le progrès de la civilisation ne paraît guère avoir entamé cette crédulité. Rien d'étonnant donc de voir l'Astronomie et l'Astrologie très souvent entremêlées dans les livres sanscrits. C'étaient les besoins de l'Astrologie qui stimulaient l'étude de l'Astronomie.

Période Indienne pure.

Zodiaque-Nakshatras. Le Zodiaque, avec ses douze signes de 30o, c.-à-d. la zone écliptique où circulent toujours le Soleil, la Lune et les planètes, est d'origine babylonienne ou chaldéenne (c. 600 av. J.-C.). Vers

(1) Les dates que nous indiquons pour ces livres sont les plus communément admises. Certains savants, comme H. Jacobi en Allemagne, font remonter certaines parties des Védas jusqu'à 4500 av. J.-C.

l'an 400 avant notre ère, les connaissances babyloniennes commencèrent à se répandre dans l'empire grec. Les Grecs donnèrent aux douze signes des Chaldéens le nom de Zodiaque. Les Babyloniens avaient divisé la zone en douze parties égales, probablement d'après les espaces que le Soleil parcourt pendant les douze mois de l'année. Chaque compartiment ou signe reçut le nom de la principale constellation qu'il renfermait. On sait que par suite de la précession des équinoxes, ces constellations ne se trouvent plus actuellement dans les signes qui portent leur nom.

Les Aryens primitifs étaient sans doute frappés bien plus par le mouvement de la Lune que par celui du Soleil. En effet, la Lune court bien plus vite, et son éclat n'efface pas toujours les astres qui s'échelonnent sur son passage. Elle était la grande horloge des peuples anciens. Ses positions et ses phases servaient à marquer le temps. De bonne heure on avait observé qu'elle mettait de 27 à 28 jours pour achever une révolution. Il est donc tout naturel que certains peuples, comme les Indiens, les Chinois, les Arabes, aient divisé la zone zodiacale non pas en 12, mais en 27 ou 28 parties. Les Indiens les appellent Nakshatras, ce qui signifie étoile ou groupe d'étoiles. Les Nakshatras sont restés fameux aux Indes. Les Védas en énumèrent d'ordinaire 27, les livres postérieurs plus généralement 28. Ils se trouvent presque tous dans le Zodiaque; certains, comme Vega, sont assez bien en dehors de cette zone. On en est venu à les considérer comme une échelle qui mesure approximativement les étapes de la Lune et des planètes, plutôt qu'une zone en dehors de laquelle on ne rencontrerait jamais ces astres errants. Les Nakshatras sont presque tous de petits groupes d'étoiles, comme les Pléiades, les Gémeaux, le Baudrier d'Orion; parfois une seule étoile très brillante, telle que Bételgeuse, l'épi de la Vierge, Arcturus, constitue un Nakshatra. Il y en a même une assez insigni

fiante, zêta Piscium, nommée Revatî. La raison en est sans doute qu'à cette époque reculée, zêta Piscium coïncidait à peu près avec l'équinoxe du printemps. Les plus anciennes énumérations commencent avec. Krittikâ (Pléiades), les plus récentes d'ordinaire avec Asvinî (bêta et gamma Arietis).

Comme les Hindous, les Chinois avaient leur Sieu et les Arabes leur Menazil, composés chacun de 28 demeures de la Lune.

M. Thibaut, après une longue et savante étude, conclut qu'il n'y a aucun argument valable pour la connexion entre les trois séries. Malgré les ressemblances, il y a des divergences trop caractéristiques pour qu'on puisse affirmer la transmission de la série d'un pays aux deux autres. L'hypothèse qui les ferait dériver toutes trois d'un système plus ancien, né quelque part en Asie centrale ou dans une contrée d'accès facile pour les trois peuples, ne repose non plus sur aucun fondement solide. Toutes les découvertes de Babylone et d'ailleurs, n'ont mis au jour, jusque maintenant, aucun indice d'une série plus ancienne (1).

La dépendance mutuelle de ces trois séries a été un sujet de controverse depuis que Biot ouvrit la discussion en 1839.

Voici le tableau des trois séries donné par BurgessWhitney dans leur Sûrya-Syddhânta (p. 468). Voir tableau, p. 13).

La première étoile de chaque Nakshatra est généralement l'étoile de liaison (yogatârâ): celle qui représente tout le groupe dans les calculs des conjonctions entre Nakshatras et planètes.

L'existence de la série au temps reculé des Védas témoigne de connaissances astronomiques relativement

(1) Indian Thought, Vol. I, 1907, p. 432.

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