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tiques venus directement et en même temps du Bureau Central Météorologique de Paris où ils avaient été étalonnés. C'étaient les baromètres à mercure à large cuvette no3 408 et 409 de Tonnelot et deux psychromètres d'August. De juin 1890 à octobre 1894 les observations sont faites régulièrement 3 fois par jour à heures fixes, centralisées à Tananarive, dépouillées et réduites en tenant compte des erreurs instrumentales et de la température du baromètre. En octobre 1894, les Français sont chassés de Tananarive, et n'y rentrent qu'avec la colonne volante du Général Duchesne en septembre 1895. Cependant les observations de Tamatave continuent sans trouble. Celles de l'Observatoire de Tananarive sont fidèlement poursuivies par les employés malgaches jusqu'à la destruction de l'établissement par les Hovas le 18 septembre 1895. On remarque cependant de novembre 1894 à août 1895 une légère diminution (5 à 6 mètres) des altitudes calculées ; cette diminution constante laisse supposer que le calculateur indigène a commis constamment une erreur systématique de 0mm 5 à 0mm 6 dans ses réductions.

Voilà pour le matériel météorologique : il donne trois fois par jour pendant cinq ans les valeurs de la pression barométrique, de la température de l'air sous abri et de la tension de vapeur pour deux stations, sensiblement sur la même isobare moyenne, et dont la différence d'altitude est d'environ 1400 mètres. On peut supposer que le temps et le manque de personnel n'ont pas permis au successeur du P. Colin de traiter séparément ces 6500 observations pour des déterminations d'altitude. Restait donc à en choisir un certain nombre au hasard, ou à grouper les résultats pour utiliser tous les chiffres. Le groupement des résultats nous a paru meilleur, mais il a ses dangers; si l'on veut étudier la variation des éléments météorologiques et son action dans telles ou telles circonstances, la méthode des moyennes, chère à nos prédécesseurs,

introduit avec elle des abus étranges. On veut, par des moyennes, améliorer les données en éliminant les erreurs accidentelles (par exemple, erreurs de lecture ou de calcul). Mais on élimine en même temps des éléments de variation qui fausseront les résultats. Sans aller jusqu'au cas extrême d'un calculateur qui, cherchant la composante des vents en une station, se servirait de la résultante du parallelogramme des forces (1) et qui, par suite, dans un port comme Majunga soumis alternativement chaque jour à des brises de terre ou de mer opposées diamé tralement en direction, n'aurait en fin de compte qu'un vent nul ou minime, nous devons bien dire que les totalisations de moyennes ont mélangé parfois des données très disparates, au plus grand dam de la Météorologie.

Avec des moyennes mensuelles de pression, de température, etc..., il restera des chiffres se traduisant à Madagascar en courbes parfaitement régulières; mais on n'y retrouvera que deux éléments, la chaleur solaire, et le mouvement de la Terre. Plus trace de dépressions ou de surpressions à court terme, plus de Météorologie dynamique. Ceci explique le discrédit où sont tombées les méthodes de moyennes chez la plupart des météorolo gistes contemporains. On tend même, dans certains services à les exclure complètement; cela nous paraît excessif. La moyenne a du bon, à condition qu'elle soit faite avec discernement, et qu'on ne lui demande que ce qu'elle peut donner. Dans le cas particulier de la formule barométrique,quelles sont les lois de variations des composants? La pression barométrique a une variation diurne et semi-diurne très marquée en pays tropical, cette variation par ailleurs n'est pas la même au niveau de la mer que dans la montagne, puisque au bord de l'océan les deux marées diurnes sont égales en amplitude, et que la marée

(1) Procédé indiqué par Angot, Traité élémentaire de Météorologie, 1899, p. 126..

IVe SÉRIE. T. VIII.

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de la nuit est de plus en plus faible à mesure qu'on s'élève; donc, si nous faisons une moyenne, nous nous garderons d'additionner des pressions observées à des heures différentes; pas de moyenne journalière de la pression.

La pression barométrique a encore une variation périodique plus longue, mettons une variation saisonnière. Des moyenues mensuelles montrent que la pression croît en nos climats réguliers des tropiques, jusqu'à un maximum bien net l'hiver, et descend ensuite à un minimum d'été en passant successivement par les valeurs intermédiaires. Donc nous ne mélangerons pas les mois (espace de temps d'ailleurs assez arbitraire, mais commode). Enfin si nous faisons des moyennes à la fois horaires et mensuelles, nous éliminons par le fait la succession de petites dépressions et surpressions qui fait la variété relative du régime. Pour y suppléer, on devra, par la suite le groupement en régimes d'anticyclones n'étant guère praticable, revenir au choix d'un certain nombre de ces situations particulières pour y étudier les lois trouvées.

Ce que l'on a dit de la pression s'applique à fortiori à la température. Jamais on ne mélangera les heures, et le mois semble l'espace le plus long qu'on puisse prendre pour une moyenne. A un degré moindre, la tension de vapeur suit la même marche dans ses variations.

Lorsque les météorologistes d'Europe ont discuté, à maintes reprises, les inexactitudes provenant de l'emploi de la formule, on est en général tombé d'accord pour incriminer surtout la température adoptée pour la colonne d'air. Il n'est pas nécessaire de reprendre ici chacun des termes, et d'étudier à nouveau l'influence d'une erreur sur telle ou telle donnée. Si intéressante que soit cette question, elle a déjà été traitée et bien traitée (Voir un bon résumé dans Humphreys, op. cit., p. 66-69). D'ailleurs cette recherche ne pourrait se faire avec fruit sur l'équa

tion telle qu'Angot nous la donne, toutes simplifications faites, et préparée pour la commodité du calcul et des tables auxiliaires. Une erreur sur les pressions barométriques aurait fâcheuse influence; pour l'altitude de Tananarive, une erreur de 1mm dans la pression donne 10 m. d'erreur sur l'altitude. Mais la pression est bien lue et sur de bons instruments à 0mm 1 près, soit 1 mètre d'incertitude pour l'altitude.

L'erreur sur la tension de vapeur est négligeable, n'affectant que des centimètres ou au maximum quelques décimètres.

L'erreur sur la gravité semble, elle aussi, peu importante; on dit « semble », parce que la formule l'indique ; en fait jamais, à notre connaissance, des mesures de l'intensité de la pesanteur n'ont été effectuées à Tananarive ou à l'Observatoire, collines de 120 à 150 mètres isolées au milieu des rizières.

Les plus grandes chances d'erreur sont celles dues à la température; pour obtenir la formule de Laplace, on a intégré de l'altitude z à z + Z l'équation donnant la variation de pression; il a fallu supposer que la température varie uniformément avec l'altitude, et comme on n'a pas les valeurs de cette température de l'air pour les niveaux intermédiaires entre z et + Z, on 1 1 adopte la moyenne arithmétique + des extrêmes. C'est évidemment un pis aller; les sondages atmosphériques de plus en plus nombreux montrent clairement que le ballon traverse dans son ascension, des couches successives à températures bien différentes, des courants froids, des courants chauds, une zone voisine du sol où la convection est intense à certaines heures.

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L'explorateur n'a à sa disposition que la température de l'air au niveau du sol (plus exactement à 1 ou 2 mètres au-dessus du sol). Or on sait que les couches d'air s'échauffent principalement par le rayonnement émané du sol,

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et que ce rayonnement varie rapidement avec la nature du terrain, sa dénudation, etc.

Les abris météorologiques ont bien une hauteur déterminée d'avance, et identique partout; ils doivent tous 'être établis au-dessus d'un sol gazonné. Le rayonnement n'en sera pas pourtant égalisé entre les stations. La circulation de l'air sous abri n'est jamais parfaite, et la température ne sera pas en général celle de l'air ambiant telle que la mesurerait un thermomètre fronde. Sous un climat tropical le rayonnement du sol atteindra des valeurs excessives; l'état du ciel, la nébulosité ne sont pas identiques dans la montagne et au bord de la mer. On voit combien ce qui semblait le plus facile, c'est-à-dire déterminer la température de l'air aux deux stations extrêmes, révèle en réalité de difficultés pratiques, surtout aux pays chauds. Ces considérations confirment cette pensée qui dirigea nos recherches: l'altitude déterminée par des calculs hypsométriques doit varier de façon notable, à Madagascar, suivant les heures de la journée. Raison de plus pour opérer séparément sur les données météorologiques des principales heures. On constatera combien les résultats confirment cette manière de voir.

Dès 1873, le P. Roblet, et plus tard le P. Colin, sous l'influence d'explorateurs comme Alfred Grandidier et d'Abbadie, avaient décidé de faire toutes leurs observations hypsométriques à une heure déterminée. Ils avaient choisi 13 heures, non pas semble-t-il à cause des variations de température, mais pour des raisons de commodité et de marée barométrique.

On l'a dit plus haut, il importe, lorsqu'on a le choix de l'heure, d'observer alors que la marée barométrique est à la même phase de son évolution dans les deux stations; ceci n'aurait pas de vraie raison d'être en des points d'altitude peu différente, mais nous nous sommes

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