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VARIÉTÉS

I

LA PLANÈTE MARS

Toute découverte touchant la planète Mars nous intéresse au plus haut point, tant nous éprouvons de plaisir à pénétrer plus complètement les secrets de notre mystérieuse voisine!

Nos méthodes d'observation astronomique ont fait de sérieux progrès depuis quelques années, et elles se perfectionnent si rapidement dans les études de physique stellaire, qu'il n'est pas du tout impossible qu'à une époque plus ou moins rapprochée, nous soyons en mesure d'aborder le troublant problème de la vie martienne !

En attendant, nous possédons déjà, depuis notre dernier rapprochement de la planète, des renseignements nouveaux et suggestifs, obtenus grâce aux persévérants efforts de divers observateurs, parmi lesquels nous citerons en France MM. Antoniadi, Baldet, Bosler, Buisson, Millochay, dont la plupart utilisèrent l'excellent équatorial de l'Observatoire de Meudon. Un astronome belge, M. Van Biesbroeck, fit ses observations à l'Observatoire d'Yerkes. Ces divers astronomes s'attachèrent plus spécialement à l'étude de la configuration, de la coloration et des variations de surface.

En Amérique, M. Templer, à l'Observatoire Lick, obtint des clichés à l'aide de méthodes photographiques perfectionnées, qui donnent moins de détails que l'observation directe, mais possèdent sur celle-ci le précieux avantage de fournir des renseignements indiscutables.

MM. Coblentz et Lampland, Wright, Pettit et Nicholson, aux Observatoires des Monts Wilson et Lowell, aux EtatsUnis d'Amérique, firent des mesures de la température dans diverses régions de la planète, en utilisant de merveilleuses méthodes qui fournirent des renseignements extrêmement précieux. Voici, du reste, l'ensemble de tous les résul

tats nouveaux.

La planète Mars présente de grandes analogies avec la Terre. C'est un monde très vieux, nous donnant l'image probable de notre globe dans des milliers de siècles. Mars est entourée d'une atmosphère renfermant problablement de l'oxygène, bien qu'aucune certitude n'existe encore à ce sujet. Cette atmosphère a une épaisseur d'environ 200 km, c'est-à-dire à peu près celle de la nôtre; elle renferme de la vapeur d'eau, bien qu'en faible quantité, qui se condense sous forme de nuages très rares du reste, ainsi que sous forme de neiges polaires. La densité de l'atmosphère martienne est beaucoup plus faible que la nôtre, elle est comparable à celle de nos hautes altitudes. Comme nous n'avons pas encore de données précises sur la composition de cette atmosphère, il nous est impossible de savoir si elle est susceptible d'entretenir la vie animale, bien qu'elle paraisse entretenir déjà la vie végétative. Parmi les gaz que nous connaissons, il n'existe que l'oxygène et le protoxyde d'azote qui soient susceptibles d'aider aux combustions organiques; mais celles-ci peuvent peut-être, puiser à d'autres sources que nous ignorons.

une

Cette atmosphère absorbe de la chaleur et de la lumière et les diffuse comme le fait l'atmosphère terrestre. Elle présente parfois une grande transparence permettant de percevoir les moindres détails de la surface avec grande netteté, les neiges polaires en particulier apparaissent avec une blancheur éclatante. Mais souvent la transparence au-dessus de certaines régions subit des variations rapides et parfois durables.

Le sol prend alors une teinte générale jaune orangé, envahissant parfois toute la surface de la planète. C'est précisément cette teinte orangée un peu rougeâtre que présente souvent Mars vue à l'œil nu.

Les observations photométriques indiquent que le sol

martien reçoit pendant ces périodes d'obscurcissement de l'atmosphère, une teinte affaiblie riche en radiations de grande longueur d'onde, telles que le rouge, exerçant une absorption presque complète sur les petites longueurs d'onde, telles que le bleu. Le firmament martien présente alors, dans toute son étendue, l'aspect embrasé d'un immense incendie, ou encore celui de certains couchers de soleil terrestres. Ce phénomène n'a pas encore reçu d'explication définitive; toutefois on admet généralement, qu'il est dû à la présence de poussières microscopiques analogues à celles qui résultent de certaines éruptions volcaniques très violentes, telles que celles du Krakatoa.

Ces poussières proviendraient, sans doute, de sables de couleur ocreuse, que soulèvent des vents violents sur d'immenses étendues désertiques. L'atmosphère renferme parfois des nuages blancs transparents, principalement au-dessus des neiges polaires. Ces nuages présentent l'apparence des nôtres, ils circulent dans l'atmosphère à une altitude de 18 kilom. analogue à celle de nos cirrus les plus élevés. Leur vitesse de déplacement est de 36 kilom. à l'heure.

La planète ne paraît renfermer qu'une faible quantité d'eau. On n'y découvre, en effet, que quelques cirques de faible dimension et de teinte bleuâtre; ces régions conservent un aspect invariable pendant toutes les saisons. On suppose que ce sont de vastes lacs ou des mers de faible étendue, les seules qui subsisteraient sur Mars.

De longues et étroites sinuosités ont une teinte variant suivant les saisons; elles paraissent emprunter leurs changements d'aspect et de coloration à une végétation abondante, prospère en été, languissante en hiver.

L'entretien et le développement de cette végétation nécessitent la présence de l'eau dans ces régions; occupant probablement les bas-fonds de la planète. Suivant les hypothèses en cours, la surface d'évaporation de la planète ne dépasserait pas 40 pour cent, c'est-à-dire le dixième seulement de celle de la Terre. Cette faible surface d'évaporation permettrait d'expliquer l'absence presque complète de nuages dans l'atmosphère et son ensoleillement perpétuel. Les régions polaires qu'il nous est plus facile d'observer

que les nôtres, sont couvertes de neiges et de glaces. Les régions boréales sont par endroits d'une éclatante blancheur, tandis qu'elles sont légèrement grisâtres dans d'autres parties. Il se pourrait que la faible épaisseur des neiges en ces régions, permît de voir par transparence la couleur sombre du sol; ou bien encore que leur surface fût recouverte de poussières grisâtres. déposées par l'atmosphère.

On assiste du reste très nettement à la fusion des neiges et des glaces dans les régions polaires; mais il y subsiste, même en été, une surface très brillante, située à 70° Nord dans la direction du méridien 35°, paraissant correspondre au pôle de froid, ou, peut-être encore, au sommet d'un massif montagneux.

La calotte australe est beaucoup plus étendue que la calotte boréale; un fait analogue a du reste lieu sur notre globe. On y voit à la fin de juin, c'est-à-dire en plein hiver austral, les glaces descendre jusqu'au 60e degré de latitude. La température s'abaisse alors dans ces régions polaires, jusqu'à 70° au-dessous de zéro. La majeure partie de la planète est occupée par d'immenses déserts de teinte ocreuse, analogues au Sahara, cù domine probablement le sable fin, résultat d'une érosion séculaire des roches.

Ces régions désertiques présentent un assez faible pouvoir absorbant pour la chaleur; leur température s'élève faiblement pendant la journée, malgré l'action continuelle des rayons solaires; elle ne dépasse pas 7° centigrades audessous de zéro.

Ces immenses déserts, infiniment plus étendus que ceux de la Terre, sont sans doute parcourus par de violents courants atmosphériques, qui produisent, comme dans le Sahara, le soulèvement d'énormes quantités de particules sablonneuses extrêmement ténues, qui restent en suspension dans l'atmosphère, où elles produisent les voiles orangés qu'on y observe souvent.

Il serait intéressant de contrôler si les phénomènes d'obscurcissement de l'atmosphère martienne sont en concordance avec les troubles solaires, comme le sont les simouns sahariens.

Les petites régions sombres de la planète sont celles qui

présentent le plus grand intérêt, car elles paraissent être celles où la vie martienne s'est réfugiée.

Notre éloignement ne nous permet pas de discerner des objets de petite dimension sur le sol martien; nous ne pouvons y apprécier que des modifications d'ensemble de 30 à 40 kilom. d'étendue. Ces modifications se manifestent par des changements d'aspect et de coloration, principalement aux époques de transitions saisonnières. La saison. d'été s'annonce dans ces régions par l'apparition de teintes plus sombres et de coloration variable suivant les régions; tantôt bleu vert tantôt vertes; tantôt rougeâtres. La teinte bleuâtre est surtout visible sur divers points de l'hémisphère austral. Il semble qu'on assiste, dès le début de la saison d'été, à l'apparition d'une végétation abondante, dont les teintes variées rappellent celles de nos diverses essences; le bleu verdâtre appartient en effet aux conifères et à beaucoup d'autres essences; la teinte verte est la plus répandue; quant à la teinte rougeâtre, elle est propre à beaucoup de feuillages, et elle apparaît dans les paysages d'automne.

La grande probabilité d'une abondante flore dans les régions sombres de Mars, conduit à admettre la présence nécessaire de l'eau et de l'humidité, dans ces régions favorisées. Ces régions et leurs vallées occupent sans doute une meilleure situation que le reste de la planète; elles sont placées dans les parties basses et profondes, où elles sont protégées des vents violents et des tourmentes de sable, soufflant au dessus des immenses déserts qui les dominent.

Il paraît difficile d'admettre que des contrées humides, au climat tempéré, pourvues d'une abondante flore, puissent être entièrement privées de faune; bien qu'il soit encore matériellement impossible de l'affirmer.

Le pouvoir absorbant du sol martien, tout au moins. dans les régions sombres, est une fois et demie aussi élevé que celui du sol terrestre, fait qui explique la température relativement haute de ces régions, malgré l'éloignement de la planète du Soleil.

MM. Coblentz et Lampland ont pu mesurer cette température avec le bolomètre, ils ont trouvé qu'elle était

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