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tels que Ranvier pour l'histologie; Guignard pour l'étude de la fécondation; Chabry pour l'embryogénie expérimentale; Yves Delage pour la parthénogénèse expérimentale : Maupas, dont les travaux sur la reproduction des infusoires « ont été parmi les plus suggestifs de la période contemporaine et restent un modèle d'élégance et de précision » ; Van Tieghem sur les parties les plus variées de la botanique, etc...

Quant aux vues, de nature philosophique, qui se rencontrent dans les dernières pages du chapitre, elles sont, comme toutes les interprétations du même genre, sujettes, cela va sans dire, à contestation. On est en droit de ne pas admettre comme un fait scientifique l'identification de l'individualité spécifique avec une individualité chimique, vu, au contraire, le caractère variable des états chimiques dans la cellule, ni que la forme reste l'attribut essentiel de la vie. Une telle manière de voir laisse, de fait, en dehors de notre connaissance l'individu et son organisation, et cela peut apparaître comme une lacune d'importance dans le champ de la biologie.

Toujours est-il qu'on ne saurait trop louer M. Caullery, quelles que puissent être ses idées personnelles sur la philosophie du sujet, du souci d'impartialité qu'il a apporté dans la présentation des doctrines scientifiques rentrant dans son sujet, en même temps que de la forme vraiment attrayante qu'il a su donner à cet exposé.

La seconde moitié du même volume est occupée par l'histoire de la philosophie en France, depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, par M. René Lote, maître de conférences à l'Université de Grenoble. C'est un sujet auquel pourrait être consacré un article spécial par une plume plus compé-tente que la nôtre.

M. D'OCAGNE..

III

LES JARDINS BOTANIQUES ROYAUX DE KEW

Le village de Kew est situé sur la rive droite et dans une courbe de la Tamise, à l'ouest et à environ une demi-heure de train de la grande métropole anglaise. Favorisé par un climat relativement doux, Kew possède en outre des environs charmants. C'est au milieu de cette nature riante, que se trouvent les Jardins Botaniques Royaux dont la réputation est mondiale.

Travaillant à l'herbier de Kew, depuis plusieurs mois, nous avons pu admirer à loisir toutes les richesses accumulées dans ces Jardins Botaniques par le travail tenace et persévérant de plusieurs générations successives de botanistes et d'horticulteurs. Nous voudrions les faire connaître à nos compatriotes; nous voudrions aussi leur montrer la place importante que cet institut tient dans la vie scientifique et économique de tout l'immense Empire Britannique, et les convaincre, par cet exemple, de l'utilité actuelle et immédiate d'un jardin botanique pour un pays colonial.

Le premier but de tout jardin botanique est de favoriser l'étude des diverses branches de la Botanique pure et de la Botanique appliquée. Pour réaliser pleinement ce but, il faut tout d'abord des collections de plantes vivantes, surtout de plantes utiles à l'agriculture et à l'horticulture. Il faut ensuite une collection de plantes sèches ou herbier, qui permettra d'étudier la végétation des pays éloignés sur des documents authentiques. Des musées contenant tous les produits utilisables du règne végétal sont indispensables ainsi qu'une bibliothèque choisie, complément nécessaire des herbiers et des musées. Des laboratoires de recherches anatomiques, physiologiques et phytopathologiques sont également nécessaires.

Nous verrons que les Jardins Botaniques Royaux de Kew réalisent pleinement toutes les conditions citées plus haut et qu'ils répondent parfaitement à ce que le Gouverne

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Vue du haut de la pagode, montrant la serre tempérée et l'Arboretum (d'après le Illustrated Guide. The Royal Botanic Gardens, Kew).

ment Britannique attendit d'eux lors de leur réorganisation en 1841 (1).

I. HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE KEW

L'histoire des Jardins Botaniques Royaux de Kew est intimement liée à celle du village dont ils portent le nom ainsi qu'à l'histoire de la dynastie anglaise. Au début du XVIIIe siècle, Kew devint en effet une résidence royale et ce fut la Famille Royale qui fonda les Jardins Botaniques.

Le développement des Jardins Botaniques fut graduel et, dans leur état actuel, ils résultent de l'incorporation de plusieurs propriétés distinctes dont les deux principales portaient anciennement les noms respectifs de Kew House (démoli en 1804) et de Richmond Lodge (démoli en 1772). Ces deux propriétés, avec les terrains y attenant, longeaient la Tamise et comprenaient tout l'espace actuellement occupé par les Jardins Botaniques; elles étaient séparées l'une de l'autre dans le sens de la longueur, par une avenue publique appelée Love Lane. Cette dernière fut fermée au public en 1802. Richmond Lodge devint une résidence royale en 1721, sous le règne du roi George I. Quant au Kew House, qui était situé dans le coin nord-ouest des Jardins actuels, non loin de Kew Palace, il appartenait

(1) Nos informations proviennent en grande partie de l'excellent ouvrage de Monsieur W. J. Bean, conservateur actuel des cultures à Kew: The Royal Botanic Gardens Kew, et d'un article paru dans EMPIRE PRODUCTION OF EXPORT, no 99, nov. 1924, sous le titre de : « What we owe to Kew. The Royal Gardens as a factor in Empire development ». Nous avons complété ces données par les renseignements que donne le KEW BULLETIN, et par ceux qui nous furent fournis très aimablement par le personnel même de Kew.

Nous sommes heureux de pouvoir exprimer ici notre reconnaissance envers Monsieur le Contrôleur de « H. M. Stationary Office », qui a bien voulu nous autoriser à reproduire certaines vues des Jardins Botaniques, et envers le « Director General of the Ordnance Survey, Southampton », pour la reproduction du plan d'ensemble des Jardins. Enfin, nous tenons à remercier spécialement Monsieur W. E. Trevithick, qui nous a prêté très aimablement les négatifs des deux photographies du Lodoicea Seychellarum.

vers la même époque à la famille Capel. Sir Henry Capel, un grand amateur de fleurs, avait réuni dans son jardin une collection de plantes vivantes. En 1688, il possédait même deux orangeries et on peut dire que l'origine de Kew comme établissement horticole date de cette époque.

En 1803, le Prince de Galles loua le Kew House et, depuis cette époque jusqu'en 1904, la Famille Royale a présidé aux destinées de Kew.

Ce fut la princesse douairière de Galles, Augusta de SaxeGotha, mère du roi George III, qui fit de Kew un centre botanique, en 1760 (1). Elle engagea William Aiton comme jardinier en chef et Sir William Chambers comme architecte, tandis que Lord Bute, ancien membre de la maison du Prince de Galles, apparut en scène comme administrateur en chef donnant l'élan scientifique. Ce premier jardin botanique n'avait qu'une superficie de 9 acres (2). Il s'étendait tout autour du temple du Soleil qui en était le pivot central; il était nettement divisé en deux parties une première partie, appelée le Jardin Physique, était réservée à la culture des plantes herbacées classées d'après le système de Linné ; l'autre partie, appelée l'Arboretum, comprenait une collection d'arbres et d'arbustes dont quelquesuns survivent encore de nos jours. Sir William Chambers embellit considérablement ce jardin par la construction de plusieurs monuments. Aucun effort ne fut épargné pour enrichir les collections et, en 1761, on bâtit la première serre. Ainsi commença pour Kew une première période de gloire allant de 1760 à 1810.

Première période de gloire. La Princesse Augusta de Saxe-Gotha mourut en 1772, et son protégé, Lord Bute, se retira cette même année. Le Jardin Botanique qu'elle

(1) Kew n'est pas le plus vieux jardin botanique de l'Angleterre ; cet honneur revient plutôt au jardin botanique de l'Université d'Oxford, datant de 1683. Les noms des botanistes R. Morison (1620-1683) et de Dillenius (1684-1747) ont illustré à jamais ce dernier.

On sait que le plus vieux jardin botanique connu est celui de Padoue, dont l'origine remonte à 1540.

(2) L'acre vaut 40 ares 467.

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