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REVUE

DES RECUEILS PERIODIQUES

ENTOMOLOGIE

Le 3me Congrès international d'Entomologie. Ce Congrès eut lieu à Zurich, du 19 au 26 juillet dernier. Il marque la reprise des congrès scientifiques internationaux et fait bien augurer de ceux qui suivront.

A Oxford, au deuxième Congrès, on avait décidé que le troisième, en 1915, se ferait à Vienne, sous la présidence de M. Handlirsch. Mais la guerre rompit la série des assemblées scientifiques internationales et durant des années les esprits n'étaient guère disposés à reprendre contact; malgré les ardents désirs de plusieurs entomologistes, on dut ajourner tout Congrès. Enfin la Commission internationale des Congrès d'Entomologie, cédant aux voeux déclarés des uns et interprétant les désirs des autres, élut Zurich pour y convoquer le prochain Congrès; elle le mit sous la présidence de M. Schulthess, l'hyménoptériste zurichois bien connu. La Suisse, neutre pendant la guerre, se prêtait le mieux pour accueillir les savants de toutes les nations; elle occupe une position centrale; pleine d'attractions, elle est visitée tous les étés par plusieurs entomologistes.

Les inscriptions au Congrès furent nombreuses; seize Nations au moins y étaient représentées, d'Europe, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique; de la Grande Bretagne il y avait 60 participants; nous étions 6 d'Espagne.

La plus parfaite concorde et une amicale confiance ont régné dans tous les actes du Congrès.

(1) REVUE SCIENTIFIQUE, Paris, 1925, p. 86.

Il serait trop long d'énumérer seulement la plupart des communications faites aux cinq diverses sections. Je tiens pourtant à citer deux conférences remarquables du Professeur Poulton, qui fut le Président du Congrès d'Oxford, et du Professeur Van Bemmelen, de Groningue, sur les variations et le mimétisme des papillons.

On a donné beaucoup d'importance à l'Entomologie appliquée, en lui consacrant une section; plusieurs rapports montrèrent les progrès réalisés et suggérèrent les moyens d'en obtenir de nouveaux.

On a parlé et discuté largement de la nomenclature, et on a constitué une sorte de comité de diverses nations, pour corriger les défauts reconnus et introduire les améliorations convenables.

La caryocinèse chez les Insectes (1). M. Paillot a pu étudier, dans des conditions particulièrement favorables, la caryocinèse chez les Insectes. Au cours de recherches sur les réactions d'immunité chez les chenilles des Macrolépidoptères, il a remarqué qu'à la suite d'une inoculation de microbes peu pathogènes la proportion des cellules sanguines en voie de caryocinèse est beaucoup plus élevée que dans les conditions habituelles. Tandis que la proportion normale est 3 à 4 pour 1.000, chez les chenilles inoculées, elle était de 30 à 40 pour 1.000. Toutes les cellules du sang n'accusent d'ailleurs pas cette augmentation d'activité. De deux catégories principales des cellules, les unes à petit noyau (micronucléocytes) et les autres à noyau plus volumineux et comparables aux mononucléaires du sang des Vertébrés, ces dernières seules se multiplient anormalement. Or, ce sont précisément des cellules non phagocytes; il ne paraît donc pas que cette réaction à l'inoculation de microbes soit une réaction d'immunité au sens strict du mot.

Le sang des insectes inoculés se coagule très rapidement. Mais, en leur injectant une goutte d'une solution d'acide nucléique, d'après le procédé de Doyon pour les Vertébrés,

(1) A. W. Martinov. On the facetic Organs in the Veins of Insects. With 6 textfig. Minussinsk, 1924.

on rend leur sang incoagulable, et l'on peut étudier les cellules sanguines in vitro. M. Paillot a pu ainsi suivre chez la chenille d'une Agrotis, les diverses phases de la caryocinèse. Elles se succèdent rapidement à la température de laboratoire, environ 16o, à peine une vingtaine de minutes s'écoulent entre le moment où apparaît la plaque équatoriale et celui où la cellule est scindée. Dans les globules sanguins du Triton (Molge), Jolly a compté plus d'une heure entre la métaphase et la télophase.

Les organes facétiques des ailes des insectes (1). Depuis longtemps on connaît dans les ailes des Trichoptères deux petits « points corrés » (1) (Mac Lachlan), qui occupent une position bien définie dans les ailes. Des « points >> analogues existent aussi dans les ailes des Mecoptera (Panorpa, Bittacus), Megaloptera (chez les Corydalides) et quelques Neuroptera (Dilar, Osmylus, Polystachotes). Nous les retrouvons aussi, en nombre de 2-4, dans les ailes de tous les Tentredinida (Hymenoptera). Chez les Trichoptera chaque point ou « pupilla » (Navàs) (2) apparaît sous le microscope comme formé de 20-50 petites proéminences polygonales ou facettes, au-dessus, comme au-dessous, de l'aile. On trouve entre le groupe supérieur et le groupe inférieur des facettes des cellules à très grand noyau, de nature glandulaire. Il y a des intervalles entre les cellules, mais, à leurs bases près de la couche chitineuse, elles sont contiguës. En outre, de minces stries marquent la position basilaire des cellules. La structure de ces organes dans les échantillons très jeunes, par exemple de Limnophilus, ressemble beaucoup à celle des glandes à cire de plusieurs Apodex (Hymenoptera), et il n'est pas impossible que ces organes facétiques aient eu jadis une fonction similaire. Actuellement ils se trouvent en état de réduction; dans les Neuroptera, Mecoptera et Hymenoptera ils n'ont qu'une structure chitineuse, les élé

(1) Je les ai appelés nygma, du grec vúɣua, point.

(2) En réalité j'emploie toujours le nom de nygma pour les points des Trichoptères, et celui de « pupille », pour d'autres points des Mécoptères, Névroptères, etc., qui diffèrent des premiers par la forme et la position.

ments cellulaires ayant été tout à fait atrophiés. Chez les Corydalidæ leur nombre et leur position sont très.variables. Lorsque l'organe disparaît, il laisse à sa place une tache très petite. Aux ailes antérieures de Corydalus cornutus, par exemple, on compte environ 80 taches pâles; et ces faits suggèrent l'hypothèse, que les organes facétiques ou glandes des ailes des insectes holométaboles étaient autrefois plus nombreuses qu'à présent.

Coloration artificielle des Lépidoptères. M. R. Parmentier (1) a fait des expériences, qui ne manqueront pas d'intéresser les collectionneurs.

Après avoir utilisé divers procédés, restés infructueux, je suis arrivé à modifier, par des colorants vitaux, la nourriture de certains lépidoptères pendant la période larvaire. Ces colorants vitaux sont bien connus en chimie autant qu'en médecine, sous ce nom général; j'ai utilisé le rouge neutre et le bleu de méthylène...

» Je dilue une parcelle fort minime du colorant employé dans une quantité d'eau appropriée : l'expérience seule permet de fixer les quantités, une dose trop forte ayant pour conséquence l'empoisonnement du sujet expérimenté. Dans cette solution, je laisse macérer les feuilles servant à la nourriture un temps plus ou moins long, certains végétaux absorbant beaucoup plus lentement que d'autres le liquide où ils macèrent.

» Ma première expérience a porté sur 23 chenilles d'Urapteryx sambucaria L... Rien de particulier dans la tenue de mes élèves, qu'une véritable gourmandise à l'égard des feuilles de lierre préparées. La plupart délaissaient les naturelles et recherchaient avec avidité les autres, circonstance que j'ai constatée également avec quelques-unes des autres espèces expérimentées.

» Les effets du régime se firent bientôt remarquer; les chenilles prirent les colorations diverses voulues et j'obtins ainsi des sujets rouges, bleus, violets. Cela permettait toutes les espérances !...

(1) REVUE MENSUELLE DE LA SOC. ENTOM. NAMUROISE, 1924, déc., p. 69.

» L'éclosion, effectuée normalement, fut une déception : à part un sujet, venu avec l'abdomen brun de cannelle et dont le développement des ailes n'a pu s'opérer, tous les autres étaient de la coloration normale !... »

M. R. Parmentier rapporte ensuite d'autres expériences infructueuses et poursuit :

Je commençais à me décourager et je n'attendais plus, pour renoncer à mon expérience, que la venue de trois Pieris rapa L., dont les chenilles avaient été semblablement traitées. Deux des chrysalides étaient de teinte pourpre, la troisième d'un bleu foncé ! L'éclosion des deux premières s'est effectuée normalement, la troisième s'est desséchée...

» Cette fois, enfin, j'eus satisfaction. Le premier sujet porte des marques très légères d'une coloration rosée, très pâle, mais apparente; quant au dernier sujet, c'est une véritable merveille : il est d'un joli ton rose pâle violacé sur toute l'étendue des ailes, au-dessus comme en-dessous à l'exception du verso des ailes inférieures qui a conservé sa teinte jaune naturelle; le corps est également violacé... ». Concluons avec l'auteur :

« Il y a là un champ de recherches qu'il m'a paru intéressant de faire connaître à mes collègues qui seraient tentés de faire, comme moi, des essais sur les modifications apportées à la pigmentation des ailes des lépidoptères et autres insectes par l'adjonction de colorants vitaux à la nourriture végétale.»>

La Société Entomologique du Chili. Fondée naguère par quelques entomologistes de Santiago du Chili, la Société fonctionne normalement depuis un an; ses publications paraissent dans la REVISTA CHILENA DE HISTORIA NATURAL (I).

A cette occasion nous constatons avec grand plaisir, que cette revue fondée par l'initiative particulière d'un homme d'esprit, le Professeur Porter, et soutenue pendant plus d'un quart de siècle par ses soins les plus assidus, est digne de tout éloge; elle contribue pour une part importante à la culture des Sciences naturelles au Chili. Elle a attiré en outre les naturalistes des autres pays et elle est en quelque

(1) Voir REV. CHIL. DE HIST. NAT., 1923, p. 225 y 1924, P. 195.

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