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La Frontière Orientale du Congo Belge

du Nil au Lac Tanganyka "

Invité par la Société Scientifique à lui parler du Congo belge, j'utiliserai 142 clichés diapositifs pour décrire sommairement les caractères naturels les plus intéressants des régions élevées et salubres longeant la frontière orientale de notre Colonie. Elles s'étendent sur plus de 1400 kilomètres, depuis le Haut-Uélé jusqu'au sud du Lac Tanganyka.

Le trajec que nous allons adopter sera en grande partie celui qu'adoptèrent pour aller et revenir du Congo, les trois aviateurs belges qui viennent de rentrer à Bruxelles aujourd'hui même, après avoir survolé une grande partie de l'Afrique centrale.

Nous partirons de Belgique par Marseille et Port-Saïd, pour remonter le Nil jusque Karthoum, et atteindre enfin les frontières du Congo belge non loin du lac Albert.

Ce voyage se fait aujourd'hui avec un très grand confort, et c'est même la plus intéressante et la plus agréable des six voies d'accès qui mènent vers notre Colonie et qui sont, comme vous le savez, la voie de Matadi, celle du Nil, celle de Port-Soudan, la voie de Mombassa, celle de Dar-es-Salam, celle de Beira et enfin la voie du Cap de Bonne-Espérance.

(1) Conférence faite à Bruxelles, le lundi 12 avril 1926, à l'assemblée générale de la Société scientifique.

Les commerçants et les fonctionnaires qui travaillent au Congo belge empruntent couramment l'une ou l'autre de ces six voies, d'après la région du Congo par laquelle ils désirent aborder la Colonie.

La voie du Nil offre le plus d'intérêt, parce qu'elle est la plus rapide et fait parcourir l'Égypte et le Soudan, pays de grande richesse économique et historique. Mais cette route présente l'inconvénient d'être la plus coûteuse : le voyage revient en première classe à près de 10.000 francs pour le trajet Bruxelles-Frontière congolaise.

Nous arrivons à Port-Saïd après environ quatre jours de traversée maritime à partir de Marseille.

De Port-Saïd nous nous rendons au Caire, et nous pouvons en repartir immédiatement pour remonter le fleuve, soit en bateau à vapeur, soit en chemin de fer.

A peine sortons-nous du Caire que nous nous trouvons en plein désert; toutes les cultures qui longent la rive du Nil et du delta sont obtenues par l'irrigation, c'està-dire par l'arrosage des terres pendant une grande partie de l'année.

J'attire votre attention sur le fait que le Nil traverse jusqu'au Soudan un désert bien caractérisé, l'Égypte, où l'on ne voit de végétation que sur deux bandes larges de quelques mètres et longeant chaque rive du Nil.

D'ailleurs, l'Afrique entière est un continent aride, où les déserts occupent une énorme surface. Une seule région du continent africain échappe à cette aridité : c'est précisément celle occupée aujourd'hui par le Congo belge et le Congo français, ainsi que la côte du golfe de Guinée.

Les clichés vous montreront que lorsque l'on atteint les frontières du Congo belge, on rencontre aussitôt une végétation tropicale et exubérante, contrastant avec la stérilité ou l'aridité des régions environnantes. Cette richesse forestière et agricole, due au régime favorable des pluies, est une des grandes qualités naturelles de notre Colonie.

Nous pourrions remonter le Nil en barque à voile et notamment en dahabieh, bateau de plaisance, luxueux mais très lent et coûteux. En pratique, on prend toujours, pour se rendre au Congo belge, un mode de transport plus rapide. Les bateaux à vapeur qui desservent le Nil sont très bien aménagés et appartiennent pour la plupart à la Compagnie Cook; ils circulent de novembre à la mi-mars, entre le Caire et Assouan, et mettent quinze jours pour couvrir cette distance de 884 kilomètres ; à la descente le trajet ne dure que six jours.

Les voyageurs en destination du Congo sont ordinaire ment plus pressés; ils font donc, presque toujours, le voyage en train express qui leur permet d'atteindre Assouan en vingt heures et le Congo belge en vingt-six jours. Dix jours après avoir quitté Bruxelles, ils atteignent Karthoum.

Dans tout le trajet égyptien le gravier du désert se rapproche étroitement des bords du fleuve. Le terrain irrigable n'avait autrefois que quelques mètres de largeur. Aujourd'hui, les eaux du Nil fertilisent une surface beaucoup plus grande, grâce aux travaux d'irrigation extrêmement importants construits par les Anglais et qu'on perfectionne constamment.

En remontant le Nil, nous rencontrerons les plus belles ruines de l'antiquité les Pyramides de Giseh et de Sakkara, Abydos, Denderah, les grands temples de Luxor et Karnak, les nécropoles royales, les colosses de Memnon, les temples d'Edfu, Kom Ombo et Philoe.

Nous atteignons à Philoe et Assouan la première cataracte du Nil.

Le développement du pays a nécessité la construction d'un barrage gigantesque, commencé en 1899, terminé en 1912, long de deux mille mètres, percé de cent quatrevingts pertuis ou vannes : il forme un lac artificiel contenant 2.420.000 mètres cubes d'eau et rend navigable le bief allant d'Assouan à Abu-Simbel, sur une longueur de 278 kilomètres.

Depuis la construction du barrage qui, malheureusement, submerge les temples de Philoe de décembre jusqu'en août, la valeur des terrains proches d'Assouan a monté de 190 millions à 488 millions de piastres.

Ce grand barrage accumule pendant les crues les eaux du Nil bleu qui viennent d'Abyssinie, chargées de limon; il les distribue méthodiquement aux terrains inférieurs, et supprime les disettes et famines, autrefois si fréquentes en Égypte.

Un barrage semblable à celui-ci vient d'être construit par les Anglais à Makwar, sur le Nil bleu ; il permet d'irriguer une grande partie de la Gesireh, et assure une irrigation plus copieuse aux terrains de la Basse-Égypte.

Nous rencontrerons plus loin, sur le Nil blanc, un autre barrage, celui du Gebel Aulia; grâce à ces énormes ouvrages, l'irrigation de l'Egypte n'est plus périodique mais permanente.

Ces grands barrages sont particulièrement intéressants. à notre point de vue, depuis que le Colonel Van Deuren a proposé la construction d'ouvrages du même genre sur le Bas-Congo, pour permettre à la navigation maritime ou fluviale de franchir les trente-deux rapides et chutes qui barrent le lit du fleuve entre Léopoldville et Matadi.

Autour d'Assouan apparaissent de curieux types indigènes, notamment des Bisharines, nomades vivant constamment à dos de chameau, dans le désert, aux confins du Soudan et de l'Égypte.

A partir d'Assouan et Shellal, nous devons reprendre le bateau à vapeur jusque Ouadi-Halfa. Nous passons en route le temple fameux d'Abu-Simbel ou Ipsambul, creusé dans le roc par les anciens Égyptiens, et dont l'entrée est gardée par quatre statues colossales de Rhamses II, hautes de vingt mètres. L'effet du barrage d'Assouan se fait sentir jusqu'ici.

A peine avons-nous dépassé ce temple que nous arrivons à Wadi-Halfa : le trajet depuis Assouan a pris

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