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LE VOLCAN KARISSIMBI (ALTITUDE 4500 MÈTRES)

SOMMET COUVERT DE NEIGE ET DE GLACE PENDANT LA SAISON FROIDE

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de une journée et demie à deux jours, si nous avons emprunté les beaux vapeurs bi-hebdomadaires du Gouvernement soudanais; les vapeurs de Cook mettent trois jours. Nous franchissons la frontière du Soudan.

A Wadi-Halfa, nous nous trouvons au pied de la deuxième cataracte du Nil, et sommes obligés de prendre un train soudanais, qui va nous mener à Berber, Atbara et Khartoum.

La voie traverse d'abord, pendant 370 kilomètres, le désert le plus désolé que j'aie vu au cours de mes voyages en Afrique du sable blanc à perte de vue, sans la moindre trace de végétation.

C'est le désert de Nubie, qui sépare l'Egypte du Soudan et constitua pendant des siècles un obstacle presque insurmontable aux armées venant du Nord. Cette protection permit aux Mahdistes d'acquérir dans le Sud une puissance redoutable. Ils taillèrent en pièces une armée anglo-égyptiennes à El-Obeid (1883) et s'emparèrent de Khartoum.

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En cette ville fut massacré, en janvier 1885, par ces Madhistes, le Général Gordon, Gouverneur du Soudan pour le Khédive d'Égypte, soldat de hautes qualités que le roi Léopold II voulait nommer Gouverneur général du Congo.

La construction du chemin de fer à travers le désert de Nubie, fut l'œuvre de Lord Kitchener et rendit possible l'écrasement des Derviches à Kerreri sous les murs d'Omdurman, le 2 septembre 1898.

De Ouadi-Halfa, nous gagnons Abu-Hamed (370 Km.), puis Berber et Atbara, centre administratif des chemins de fer du Soudan, où aboutit la ligne venant de PortSoudan sur la Mer Rouge (474 Km.). A l'Atbara, Kitchener livra sa première bataille contre les Derviches et s'ouvrit le passage jusqu'à Kerreri.

Encore 311 kilomètres et nous arrivons à Khartoum. C'est là que le Nil blanc, qui descend du Congo, se réunit

au Nil bleu venant d'Abyssinie. Ce dernier amène en Égypte le limon rouge arraché à l'époque des grandes pluies aux collines et montagnes limoneuses de l'Abyssinie.

Khartoum est située à l'altitude de 412 mètres et habitée par une population de 30.000 âmes. Elle est la capitale du Soudan et la résidence du Sirdar ou Gouverneur en chef de l'armée anglo-soudanaise. C'est un des endroits du monde les plus intéressants et qui fut toujours, au point de vue géographique et politique, d'une très grande importance, car il commande les approches du Darfour et du Haut-Nil.

A côté de la ville anglaise, extrêmement bien établie, fort fiévreuse autrefois, mais qui est maintenant d'une hygiène parfaite, s'étend, sur l'autre rive du Nil, la ville indigène d'Omdurman. L'ancienne capitale des Derviches, vaste enceinte de six kilomètres de longueur, pouvait contenir 100.000 hommes. Un peu au Nord d'Omdurman se trouve le champ de bataille où les Anglais mirent en pièces les Derviches, leur tuant 10.000 hommes et n'en perdant eux-mêmes que vingt-cinq. La demeure du Khalifat et le tombeau de Madhi sont les vestiges les plus marquants de cette puissance éphémère qui attaqua le Congo belge à plusieurs reprises et provoqua la fameuse expédition de Stanley, à travers la forêt équatoriale, pour secourir Emin Pacha.

Nous sommes arrivés à Khartoum dix jours après avoir quitté la Belgique. Pour nous rendre au Congo Belge, nous devrons monter à bord d'un bateau à vapeur à roue-arrière ou Sternwheel, du Gouvernement soudanais. Il part deux fois par mois pour Gondokoro et Redjaf. Ces bateaux ne peuvent être de grandes dimensions, car le fleuve qu'il faut remonter pendant quinze jours, est barré par les paquets d'herbes qui viennent bloquer le cours des eaux le vapeur doit, en maints endroits, se frayer un chemin par des passages étroits et sinueux entre les hautes tiges de papyrus.

A cinquante kilomètres de Khartoum, nous passons les travaux du grand barrage de Gehel-Aulia, qui doit retenir les eaux du Nil blanc et compléter l'action des barrages d'Assouan et de Makwar.

A Gebelein, marqué par cinq pics gigantesques, nous entrons dans l'habitat de la race noire, représentée ici par des Dinkas, éleveurs de bétail.

Vers Kodok, l'ancien Fashoda, commence le pays des Shillouks, sur la rive droite.

A 1000 kilomètres de Khartoum, nous entrons dans le lac No et la mer de papyrus et d'herbes aquatiques. A perte de vue, pendant des jours, nous traversons la mer de papyrus, par des canaux resserrés. On améliore cette voie autant que possible, mais lorsqu'arrive une crue du fleuve, de nouveaux paquets de végétation flottante viennent bloquer la route, et nécessitent des dépenses très élevées pour maintenir une navigation régulière.

Nous avons au Katanga, près du lac Kisale, une végétation absolument semblable, couvrant l'immense cuvette d'un ancien lac. On y voit le même aspect de la végétation et les mêmes animaux que dans les papyrus du Nil, notamment le fameux Balaeniceps rex, le héron à bec en savate, dont deux spécimens furent ramenés du Congo par le Prince Léopold, pour le Jardin Zoologique d'Anvers.

Cet amas de végétation que les Anglais nomment Sudd, peut s'entasser parfois à six ou sept mètres de hauteur, obligeant les eaux du fleuve à s'épancher dans les vastes marécages où elles s'évaporent en grande partie. Afin de conserver ces eaux pour l'irrigation du Nil, l'éminent ingénieur anglais Sir William Garstin et d'autres techniciens ont proposé de creuser un nouveau lit du fleuve, entre Bor et le Bahr-el-Zeraf.

Actuellement, il faut dégager constamment les passages navigables et employer au lac No de fortes dragues à

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