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2,81 millions d'années, d'après un calcul de Struve : en utilisant la formule simplifiée de la précession, j'ai pu évaluer à 196 millions d'années le temps nécessaire à l'axe d'Uranus pour faire un tour complet dans le sens direct (la planète ayant une rotation rétrograde) autour de l'axe de l'écliptique. Tous les axes planétaires ont actuellement des orientations diverses qui paraissent dues au hasard il n'en est rien. J'ai pu établir qu'à l'origine de notre système tous ces axes étaient dans un même plan perpendiculaire à l'écliptique et y convergeaient en un même point (loi des inclinaisons d'axes) d'où ils divergeaient en éventail. D'après la position actuelle de l'axe de Saturne, peu différente de celle de l'origine, on peut d'abord conclure que l'âge de la Terre est un multiple de 2,81 millions d'années. Sachant en outre que l'axe d'Uranus a une position différant de 2410,6 de la position originelle et qu'il se déplace par un mouvement de précession de 0,66 par siècle (1), on peut en conclure qu'il a mis 131,7 millions d'années à tourner de 241o,6.

Toutes les planètes étant contemporaines, leur âge est au minimum de 131,7 millions d'années : nous disons au minimum; car il se pourrait que l'axe d'Uranus ait fait en outre, depuis l'origine, un nombre entier n de mouvements de toupie autour de l'axe de l'écliptique, en sorte que l'âge de la Terre et des planètes pourrait être de :

T=(131,7+n 196) millions d'années (n différant de zéro).

Remarquons de suite que la méthode géothermique donne également une durée de 122 ou 124 millions d'années, qui est aussi un minimum puisqu'on y néglige la radioactivité.

Voilà tout ce que l'on peut préciser sur l'âge de la

(1) P. 91. Essai de Cosmogonie tourbillonnaire (Gauthier-Villars, Paris, 1911).

Terre si l'on observe que la méthode radioactive donne non l'âge de notre planète, mais l'âge des roches superficielles qui peut être celui des matériaux nébuleux qu'elle a recueillis en parcourant l'espace interstellaire.

L'âge du Protosoleil. — Quelle a été la durée du voyage du protosoleil dans notre Univers avant et après la naissance de la Terre ? Ici les données sont encore plus incertaines que pour notre planète. Le système solaire se déplace vers Vega à la vitesse de 20 kilom. par seconde, mesurée par rapport aux étoiles de référence les plus fixes qui nous entourent. Il s'éloigne du centre de Charlier ou centre des étoiles du type B qui est sans doute le centre de la Voie lactée. Peut-être a-t-il contourné ce centre sur une orbite quasi-parabolique descendant vers le centre de la Voie lactée et provenant de la région du Sagittaire, la plus riche en amas d'étoiles. C'est dans cette descente qu'il a dû rencontrer la nébuleuse dont le choc l'a fait passer par la phase de Nova qui a produit nos planètes.

Or, en 131,7

millions d'années, le Soleil parcourt, à

la vitesse de 20 m. par seconde, 8820 années de lumière : si l'on prend n = 1 dans la formule précédente, le chemin parcouru serait de 22.000 a. 1. ; c'est-à-dire que le choc de la Nova solaire et la formation des planètes se sont produits bien au delà du noyau de la Voie lactée dont le rayon est estimé à 6.000 a. 1., peut-être sur la spire intérieure de notre nébuleuse spirale encore à l'état nébuleux. Mais le protosoleil existait géant bien avant qu'il fût entouré de sa famille planétaire. S'il provient de la région moyenne des amas globulaires à la distance de 100.000 a. l., il a dû voyager pendant 1500 millions d'années à la vitesse de 20 km. par seconde pour atteindre le centre de la Voie lactée. Mais cette durée est sans doute un minimum comme pour la Terre, car nous négligeons le parcours du protosoleil dans la spire extérieure de notre nébuleuse

spirale; là sans doute le protosoleil s'est formé par scissiparité aux dépens de la matière nébuleuse de la spire, selon la théorie de Jeans, et c'est seulement dans la région du Sagittaire qu'il a rencontré l'un des courants nébuleux de Kapteyn qui l'a ramené vers le centre de la Voie lactée.

Cette durée de 1500 millions d'années coïncide avec les valeurs les plus élevées que l'on trouve pour l'âge des roches terrestres radioactives, ce qui semblerait confirmer qu'elles proviennent de matériaux épars rencontrés par notre planète dans sa longue randonnée sidérale, et ayant le même âge que le protosoleil lui-même.

Conclusions. Depuis le début de ce siècle l'Astrophysique fait à pas de géant la conquête de l'espace cosmique peuplé d'Univers stellaires semblables au nôtre : le mètre dont elle se sert pour mesurer sa conquête est l'année de lumière qui vaut 63.000 fois la distance du Soleil à la Terre. Déjà notre planète nous paraissait bien petite au regard des dimensions du système solaire que le positivisme étroit d'Auguste Comte prétendait imposer comme limite à la curiosité humaine. Combien plus écrasante est l'étendue, insoupçonnée encore récemment, de notre Univers qui, à son tour, vu d'un des millions des autres Univers, n'apparaîtrait que comme un point nébuleux perdu dans le Ciel !

Les âges de tous ces astres vont de pair avec leurs dimensions, comme le montre l'étude précédente. C'est par centaines de milliards d'années qu'il faut sans doute mesurer l'âge d'une Voie lactée ; mais,de quelque méthode qu'on se serve pour mesurer l'âge de la Terre, elle est beaucoup plus jeune que le protosoleil qui lui a donné naissance, tout en étant sans doute beaucoup plus vieille comme planète que lui comme étoile.

Une science comme l'Astrophysique, qui se livre à des

recherches aussi hautes que désintéressées, mériterait de n'être pas frappée d'ostracisme dans l'enseignement primaire et secondaire éminemment éducative, elle oblige l'homme à regarder le Ciel et à élever ses vues au-dessus des contingences terrestres. En cherchant à mesurer des fragments d'éternité, elle aide l'esprit humain à comprendre la Puissance éternelle aussi majestueuse dans le temps que dans l'espace cosmique.

EMILE BELOT.

Aperçu sur l'Energétique stellaire

L'Astrophysique prit naissance à partir du jour où le spectroscope fut appliqué à l'étude du Soleil et des

astres.

Les méthodes d'analyse chimique à l'aide de la lumière ont subi bien des perfectionnements depuis leur naissance. S'aidant de découvertes faites récemment dans la structure intime de l'atome et des modifications importantes qu'y apportent la chaleur et l'électricité, l'étude spectroscopique des radiations lumineuses visibles et des radiations invisibles, telles que les ultraviolettes et les rayons X, a permis d'étendre considérablement le champ de l'analyse spectrale.

Des travaux de laboratoire récents ont permis d'obtenir les spectres ultraviolets d'un grand nombre d'éléments renfermés dans les étoiles, fait important pour la thermodynamique des gaz à haute température. En étudiant, d'autre part, l'action des champs électriques et magné

tiques

sur les atomes, des savants tels que Hale ont pu

appliquer des méthodes spectrales spéciales et en déduire d'importantes conséquences sur l'état électrique et magné-

tique du Soleil et des astres.

Rappelons que c'est à Meudon que fut créé par Janssen le premier Observatoire officiel d'Astrophysique, et que son successeur M. Deslandres est l'un des astro-physiciens qui contribuèrent le plus activement au perfectionnement de cette science.

Afin de donner un aperçu de l'état actuel de l'astro

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