Sayfadaki görseller
PDF
ePub

sont seulement déplacées, et remplacées par une énigme plus générale, beaucoup plus impénétrable » (1).

Appréciation juste, mais sévère. Il est difficile de taxer de superficialité tous ceux qui ont eu des complaisances pour les doctrines mobilistes. S'il fallait plaider en leur faveur, on invoquerait probablement le désarroi causé dans plus d'un bon esprit, par la carence, désormais bien établie, de l'hypothèse contractionniste, qui tenait une telle place, et depuis si longtemps, dans l'enseignement classique de la géologie, qu'elle faisait figure de vérité démontrée.

D'autre part, les progrès de la tectonique avaient fait ressortir, à l'évidence, la prépondérance pour ainsi dire exclusive des efforts tangentiels sur les actions verticales. Parmi les tectoniciens d'avant-garde, les plus hardis, à la suite de M. E. Argand, en sont venus à ne plus guère croire à la possibilité des déplacements purement verticaux, si souvent invoqués en géologie, et par voie de conséquence, à révoquer en doute l'existence des mouvements épirogéniques. La théorie des géosynclinaux, si féconde, commence à montrer des insuffisances qu'il faudra corriger.

Enfin, l'évaluation des distances parcourues par l'arrièrepays des grandes chaînes avait passé, en vingt ans, de l'ordre de grandeur de la dizaine de kilomètres à l'ordre de la centaine. Elle a tout récemment atteint, sous certaines plumes, le millier de kilomètres et menace de le dépasser. Pourtant, à l'énoncé de pareils chiffres, la fantaisie n'a aucune part. Quand, au congrès de 1922, à Bruxelles, Emile Argand jetait la Gondwanie à l'assaut de l'Eurasie, il s'appuyait sur un solide faisceau d'observations.

Il est d'ailleurs évident que les grands déplacements d'arrière-pays, dont il est impossible aujourd'hui de

(1) Loc. cit., p. 260.

douter, sont déjà, en raison de leur amplitude et de la grandeur des masses qu'ils affectent, une manière de dérive; et si l'on peut hésiter devant la hardiesse de certaines reconstitutions mécaniques, il paraît bien certain que le fixisme intégral a vécu.

Il en sera bientôt de même, je pense, du mobilisme radical, que l'on peut trouver séduisant, mais qui, devant une critique serrée, se montre inconsistant.

Cependant, les suggestions et les plaidoyers de Wegener n'auront pas été inutiles. Le bruit et les controverses qu'ils ont suscités nous ont obligés à faire un inventaire soigné des hypothèses couramment admises et à faire résolument table rase de celles dont l'état de nos connaissances ne peut plus s'accommoder.

Il est vrai que les progrès de la science, en général, et particulièrement ceux de la géologie, font souvent penser, comme l'écrivait Ch. de la Vallée Poussin, « à ces brouillards qui disparaissent tout à coup de la surface de l'océan pour ouvrir aux regards des perspectives lointaines, aussi mystérieuses que jamais » (1). Nous devons nous attendre, après avoir taillé, à trouver malaisé de recoudre; mais si la nature même de la cause générale des déformations. tectoniques nous échappe encore, nous commençons à connaître de mieux en mieux ses manifestations et il est permis de croire que cette connaissance nous mènera un jour, peut-être sans beaucoup tarder, au point où il sera possible de poser nettement le problème et de lui donner une forme accessible.

F. KAISIN,

Professeur de Géologie à l'Université de Louvain.

(1) Op. cit., p. 718 ; p. 3 du tiré-à-part.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][merged small][ocr errors]

Dix années de séjour et d'exploration

DANS

le Bassin du Fleuve Jaune, du Pai-Ho, du Loan-Ho et des autres tributaires du Golfe de Pe-Tche-Ly

C'est en 1912 que le P. Licent, S. J., a conçu le projet d'un musée-laboratoire d'histoire naturelle à Tien-tsin. Il s'est dit le Nord de la Chine est un pays encore assez peu connu et maigrement pourvu d'oeuvres de haut enseignement. Installer une chaire d'université serait, certes, chose intéressante, mais créer un centre de documentation et de renseignements, au service des Chinois studieux et des étrangers que la Chine occupe au point de vie scientifique et économique, est chose encore plus intéressante. Pour cela, il suffirait de recueillir tous les matériaux qui peuvent servir à l'étude des ressources naturelles du Nord de la Chine minières, agricoles et autres et qui doivent révéler au monde scientifique des problèmes à peine entrevus ou totalement ignorés.

Voici ce que ce dessein supposait :

1o L'exploration méthodique, et non plus simplement en diagonale ou par simple traversée, des provinces du Nord de la Chine et de leurs marches thibétaines et mongoles.

2o La réunion de tous les matériaux d'étude, zooloIV. SÉRIE. T. ¡X.

7

giques, botaniques et géologiques, recueillis dans ces régions, en des collections aussi complètes que possible, non pas précisément en vue d'un musée public bien que celui-ci rentre dans les visées du fondateur mais d'un service de documentation et de renseignements.

3o La publication de toutes études afférentes à ce domaine, faites par des spécialistes sur les collections ainsi constituées ou bien proposées aux missionnaires résidant dans les régions indiquées.

4o L'envoi de matériaux d'étude aux établissements scientifiques du dehors et aussi à des établissements scientifiques similaires établis éventuellement en Chine même.

En 1914, le P. Licent se mit à l'oeuvre et en 1924 il faisait connaître les résultats de ses recherches, pour la première fois et dans leur ensemble, par sa monumentale publication: Dix années de séjour et d'exploration dans le bassin du Fleuve Jaune, et des autres tributaires du golfe du Pe-tcheu-ly. Ce « carnet de notes » se développe en 1692 pages de texte in-folio et 154 feuilles d'Atlas; il est illustré de plus de 3.000 photographies et coûte la bagatelle de 120 dollars chinois (1). On ne saurait imaginer l'amoncellement de renseignements qui font de cet ouvrage un instrument de travail indispensable pour celui qui veut connaître cette immense région de la Chine. L'auteur le définit d'ailleurs en quelques mots : « Cet ouvrage, de par son titre, n'a pas la prétention d'être un ouvrage synthétique; ce n'est pas non plus un livre de tourisme. C'est un journal de naturaliste voyageur dont toute l'ambition est d'être aussi précis et aussi consciencieux que possible. Il relate les faits notés sur 30.000 kilomètres de route environ, parcourus, carnet en main, pour la collecte des matériaux de Sciences naturelles: Géolo

(1) Plus de 1500 francs au change actuel : Librairie Française, Tien-tsin.

« ÖncekiDevam »