B7 v. 3 APPROBATION DE MONSEIGNEUR L'ÉVÊQUE DE MAURIENNE J'ai lu attentivement le tome troisième de l'Exposition de la Doctrine chrétienne, qui traite du culte divin, et je l'ai trouvé digne de ses deux aînés. Comme eux, il renferme une doctrine exacte et solide, exposée avec méthode et piété. Il couronne bien l'œuvre pleine d'actualité que s'est proposée l'auteur de cet ouvrage, de fournir aux communautés religieuses un manuel où se trouve condensée la doctrine chrétienne. Saint Pierre recommandait aux premiers chrétiens d'être toujours prêts à rendre raison de leurs immortelles espérances, à fermer la bouche aux contempteurs de nos dogmes, et à glorifier ainsi Notre-Seigneur JésusChrist. Au milieu des ténèbres de toutes les erreurs qui enveloppent nos sociétés, et en face de ces légions d'écrivains impies et incrédules qui nient toutes les vérités révélées et sapent les principes qui constituent la base de l'ordre naturel, il faudrait que chaque fidèle fût puissamment armé par une instruction religieuse complète et solide, pour se montrer partout enfant de la lumière, non seulement par ses vertus, mais encore par sa parole. Mais c'est là une nécessité qui s'impose à ceux qui ont la mission d'enseigner la doctrine chrétienne. C'est un adage bien connu et bien évident que personne ne donne ce qu'il n'a pas : comment donc communiquer la doctrine dans toute sa pureté, si on ne la possède pas soi-même clairement, nettement, sans mélange d'erreur? Comment enflammer d'ardeur pour la vérité l'âme des auditeurs, si l'on n'en a pas soi-même le cœur embrasé? Comment enraciner la vérité dans l'intelligence des auditeurs, si elle n'y pénètre pas avec la lumière de l'évidence? L'auteur de cet excellent ouvrage a dit avec autant de justesse que d'à propos : « En matière de dogme, rien de plus funeste que de faire dire à l'Église ce qu'elle ne dit point, d'enseigner comme de foi ce qui n'est qu'une pure opinion, ou ..002 d'atténuer," au contraire, de diminuer les vérités qu'elle impose à notre croyance. En matière de morale, il n'est pas moins dangereux d'exagérer dans un sens ou dans un autre les prescriptions de la loi divine. La voic qui mène à la vie est étroite. Il ne faut ni l'élargir ni la resserrer, pour ne pas fausser les consciences. Dans le premier cas, on s'expose à encourager au mal, et dans le second, à faire abandonner la vertu comme impraticable. » Le catéchiste qui possédera parfaitement la doctrine de ce cours d'instruction religieuse, donnera un enseignement sain et fructueux; sa parole sera cette partie de la semence qui tombe dans une bonne terre et produit des fruits au centuple; et, comme le disait Jésus-Christ à des juifs qui croyaient en lui, les disciples de ce catéchiste connaîtront la vérité, et la vérité les rendra libres; ils auront cette noble et sainte liberté des enfants de Dieu que le Christ nous a acquise par son sang. MICHEL, Évêque de Maurienne. Saint-Jean-de-Maurienne, le 31 mars 1895. |