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gue, dont les premiers colons furent Espagnols. Au lieu d'ouvrir à grande peine et à grands frais des routes qui conduisissent aux divers ports de l'ile, les planteurs trouvèrent plus commode et moins dispendieux de faire, sur le point de la côte le plus rapproché d'un certain nombre d'habitations, des travaux qui en rendissent l'accès facile et permissent d'enlever leurs denrées pour les transporter soit à un port, soit à bord même des navires dont elles devaient composer la cargaison. Les établissements ainsi formés prirent le nom d'embarcadères. Aux colonies, un embarcadère est ainsi une espèce de petit môle qui, du rivage, s'avance un peu dans la mer à la hauteur d'une chaloupe ou d'un acon (les acons sont de la forme et à peu près de la grandeur des petits bateaux à blé qu'on voit sur la Seine). L'embarcadère n'est pas toujours un ouvrage de maçonnerie en pierres taillées et cimentées ce n'est quelquefois qu'un amas de pierres brutes; en certains lieux il est formé par des pilotis sur la tête desquels on a établi une espèce de pont en madriers.

En Europe, l'embarcadère ne sert pas à l'embarquement et au débarquement des marchandises, et c'est ce qui le distingue des cales de chargement et de déchargement (voy. CALE); il est plutôt destiné au passage des personnes que des choses, d'un navire à terre et réciproquement. Il suffit qu'il soit propre à l'embarquement et au débarquement des passagers et de leurs menus bagages: aussi quelquefois ce n'est pas une cale, mais un escalier ou même une simple échelle appliquée contre la jetée ou le quai d'un port*. Cependant, partout où il y a un grand mouvement de voyageurs, on a soin que les embarcadères soient larges et commodes. Dans certains ports on a même apporté de l'élégance | dans leur construction.Le plus magnifique embarcadère qui existe aujourd'hui est celui de Brighton : c'est un môle construit à l'instar des ponts suspendus et qui fait l'admiration de tous les étrangers. Malheureusement la mer, dont la furie est presque indomptable, a déjà (*) Alors le mot pourrait être une abréviation d'escale. Voy. ÉCHELLE.

S.

plusieurs fois endommagé ce bel ou vrage. J. T. P.

EMBARGO. C'est au vocabulaire espagnol que le droit des gens a emprunté ce terme pour désigner tout arrêt ou saisie des navires étrangers qu'un gouvernement ordonne dans ses ports et ses rades, ou même au large. Le but de l'embargo peut être ou de suspendre seulement le départ des bâtiments, ou de s'en servir comme transports dans une expédition maritime qu'on médite, ou de s'approprier tout ou partie de leur chargement. Lorsqu'il n'est pas une mesure de représailles, justifiée par les voies de fait de la nation à laquelle appartiennent les navires retenus, l'embargo est en lui-même une violation évidente de la foi publique. Si les navires saisis sont restitués, après qu'on s'en est servi, sans qu'une juste indemnité soit accordée à l'équipage et aux armateurs, il devient un abus de la force, exercé par un gouvernement contre des particuliers; c'est bien pis encore s'il y a spoliation commise par la confiscation des marchandises.

On ne saurait, selon la plupart des publicistes, considérer comme une violation des droits des neutres l'embargo mis momentanément sur leurs navires pour dérober à l'ennemi la connaissance d'un armement qu'on prépare et dont ils lui porteraient la nouvelle. En effet, la raison d'état est ici prépondérante; mais la justice rigoureuse exigerait en pareil cas que les neutres fussent indemnisés à raison du retard, lors de la levée de l'embargo.

Quelque hostile que soit, en général, le caractère de cette mesure, elle ne précède ou n'accompagne pas toujours une déclaration de guerre : elle n'est quelquefois qu'un acte de conservation ; il en serait ainsi, par exemple, si l'embargo était la suite du non-paiement à son échéance d'une somme stipulée par les traités.

Il résulte des articles 350, 369 et 403 du Code de commerce que la perte ou la détérioration des marchandises par suite d'un embargo sont aux risques de l'assureur, que l'embargo est une cause légitime de délaissement ( voy.) de la part de l'assuré, lorsqu'il a lieu après le voyage commencé, et enfin que les frais de loyer

que faire se peut. Il faut donc que le chef de l'expédition combine ses mesures de manière à ce que l'embarquement s'effectue avec le plus d'ensemble et de célérité possible.

Lorsqu'on veut trouver un modèle d'ordre et de régularité dans les dispositions nécessaires pour approprier une force navale à son objet, c'est presque toujours à la flottille de Boulogne qu'il faut recourir. Cet armement fera époque dans les annales de la marine militaire de France, et jamais préparatifs maritimes ne furent combinés et exécutés avec une aussi grande perfection.

et de nourriture des matelots pendant la f versée, et répartir les vivres, munitions détention du bâtiment sont réputés ava- et attirails de guerre de manière à ce ries simples. O. L. L. qu'elles puissent agir avec promptitude EMBARQUEMENT et DÉBAR- et vigueur, aussitôt débarquées. Nous renQUEMENT. L'embarquement est verrons sur ce point à ce que nous avons l'introduction à bord d'un navire de l'une dit au mot DESCENTE. Une des plus granquelconque, de plusieurs ou de la tota- des difficultés de l'opération provient de lité des parties du personnel et du maté- ce que l'embarquement des troupes exriel qu'exige sa destination, soit militaire, péditionnaires doit être instantané et n'asoit commerciale. Le débarquement est voir lieu, pour ainsi dire, qu'au moment l'opération contraire; ce n'est pas tou- du départ. Encombrées comme le sont jours,comme on paraît assez généralement ces troupes à bord des bâtiments, un séle penser, la mise à terre des hommes ou jour trop prolongé aurait de graves indes choses, car le transbordement d'un convénients sous le rapport sanitaire, et navire à un autre est un véritable débar-la prudence veut qu'on l'abrége autant quement pour le premier, en même temps qu'il est un embarquement pour le second. La principale partie du matériel d'un navire de commerce est sa cargaison, dont l'embarquement présente peu de difficulté; c'est une opération qui ne comporte que les plus simples règles de la mécanique. Il n'en est pas de même pour les divers objets composant le matériel d'un navire de guerre : leur embarquement exige des appareils plus ou moins compliqués suivant leur poids; il en faut, par exemple, d'assez puissants pour embarquer l'artillerie d'un vaisseau de ligne, et de bien plus puissants encore pour embarquer et planter les bas mâts de ce vaisseau là où il n'existe pas de machines à mâter; mais la force reunie du cabestan et des caliornes d'appareil (mouffles d'une grande puissance) produit des effets dont il serait difficile d'assigner la limite. En somme, un navire de guerre, à l'aide de ses seuls agrès et apparaux, parvient à embarquer des fardeaux d'une pesanteur étonnante. Le débarquement du matériel s'opère par les mêmes moyens que l'embarquement. Pour ce qui regarde le personnel ordinaire d'un navire quelconque, son embarquement ne saurait donner lieu à aucune remarque; mais, dans le cas où l'on doit embarquer, soit sur des transports, soit sur des bâtiments de guerre, en outre de leurs équipages et garnisons, des troupes destinées pour une expédition outre-mer, il y a à prendre des mesures qui demandent de l'habileté et de l'expérience. Il faut pourvoir à l'avance aux besoins de ces troupes pendant la tra

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L'organisation de la flottille de guerre avait été réglée sur celle de l'armée : chaque bateau de première et de seconde espèce devait embarquer une compagnie, chaque section un bataillon, chaque division un régiment, chaque demi-escadrille une brigade, et chaque escadrille une division; plusieurs escadrilles réunies formaient un des grands corps de la flottille, chacun desquels était affecté à un corps d'armée. Les bataillons étaient alors composés chacun de neuf compagnies on composa les sections de flottille de neuf bâtiments et les divisions de dix-huit. Les camps étant établis sur les falaises à droite et à gauche de Boulogne, on avait eu soin de placer près de la rive droite du pont les divisions destinées aux régiments du camp de droite, et près de la rive gauche celles qui devaient porter les troupes du camp de gauche; enfin les bâtiments étaient rangés par sections, c'est-à-dire par files de neuf. Des poteaux plantés sur le quai,

la division, la brigade ou le régiment qu'elle devait embarquer.

vis-à-vis le centre de chaque escadrille, mation pure et franche de l'estomac demi-escadrille et division, indiquaient | Dans les idées du célèbre auteur que nous venons de citer, la présence de la bile dans les premières voies n'est qu'un phénomène secondaire de la maladie. Ce qui lui imprime son caractère, ce qui surtout doit commander le traitement qui lui convient, c'est l'inflammation de l'organe à la surface duquel cette bile, ces saburres sont amassées. Si ces deux états coexistaient nécessairement et toujours, nul doute qu'il n'en dût être ainsi; mais les faits établissent que ces deux états existent quelquefois isolément : il nous suffit que l'expérience nous fournisse cette donnée pour que nous ne les confondions point dans une commune description.

Lors de l'embarquement, les troupes arrivaient en colonnes serrées, celles du camp de droite la gauche en tête et celles du camp de gauche la droite en tête; au moment où les colonnes faisaient halte, la tête de chaque bataillon se trouvait présentée vis-à-vis la file de bateaux qui lui était affectée; la compagnie de grenadiers traversait toute cette file pour gagner le bâtiment le plus au large; la première compagnie de fusiliers s'arrêtait sur le bâtiment le plus voisin de celui-ci, et ainsi de suite jusqu'à la dernière compagnie du bataillon, qui se trouvait occuper le bâtiment le plus près du quai. Les chevaux, enlevés de terre sur de larges sangles qui leur embrassaient toute la partie du corps comprise entre les jambes de devant et celles de derrière, traversaient en l'air tout ou partie d'une file de bâtiments et étaient embarqués avec autant d'ordre et de promptitude que les hommes. Deux fois l'on exécuta, en présence de l'empereur, cette opération, sur la célérité de laquelle il importait d'avoir des notions précises. Le résultat surpassa son attente. Quoique les troupes occupassent des camps dont l'extrémité fût éloignée de plus de 1,800 toises du point d'embarquement, une heure et demie après la générale battue, hommes et chevaux, tout était embarqué!

Quant aux dispositions relatives au débarquement des troupes, les détails que nous avons donnés au motDESCENTE nous dispensent de revenir sur ce sujet. J.T.P.

EMBARRAS GASTRIQUE, EMBARRAS BILIEUX, état saburral de l'estomac, plénitude de l'estomac, etc. Le nom donné à cette maladie en indique suffisamment la nature. Pendant longtemps cette affection a figuré dans les cadres nosologiques comme une de celles auxquelles l'homme est le plus exposé; mais depuis que M. Broussais a ramené presque toutes les maladies à l'irritation de la fibre vivante comme à leur point de départ commun, l'embarras gastrique n'est plus qu'une forme de l'inflam

Les causes sous l'influence desquelles l'embarras gastrique se développe sont nombreuses. Nous ne signalerons ici que celles dont l'action est la moins contestable: tels sont l'usage trop exclusif et trop longtemps continué des aliments farineux, du lait, des viandes salées, celles surtout dont la chair est compacte. L'action indéterminée de certains poisons sur la muqueuse gastrique, un érysipèle à la face, des blessures plus ou moins graves en diverses parties du corps, certaines opérations chirurgicales, enfin certaines constitutions médicales, placent l'économie dans des conditions telles qu'il n'est point rare de voir, sous leur influence, se développer l'embarras gastrique avec ses caractères les plus tranchés.

Voici ces caractères. Souvent, avant qu'aucun trouble se manifeste du côté des voies digestives, les malades accusent un véritable état de courbature; les articulations principales sont roides et douloureuses, une sensation de brisement est perçue dans la continuité des membres, comme si ceux-ci avaient été contus; la face est comme fatiguée; une teinte jaunâtre se remarque au pourtour des lèvres et aux ailes du nez; puis l'appétit, qui pouvait tout d'abord avoir diminué, se perd complétement; la bouche est amère ou pâteuse, la langue se recouvre d'un enduit jaunâtre ou blanchâtre plus ou moins épais; souvent il y a des rapports nidoreux; en même temps des ondées de bile arrivent dans l'arrière-bouche et y

ments de sang, ou bien, enfin, qui sont
atteints d'une hernie, dont l'état pour-
rait se trouver aggravé par les secousses
du vomissement.
M. S-N.

laissent la sensation d'une amertume nauséabonde. Avec cet ensemble de symptômes, l'estomac peut être complétement insensible à la plus forte pression dans quelque sens qu'elle soit exercée. Mais d'autres fois les malades accusent un sentiment de pesanteur à la région épigastrique. Il n'y a point de fièvre. Si, malgré tous ces accidents, on continue de se nourrir, c'est alors que d'autres symptômes peuvent surgir et que le simple embarras gastrique peut se convertir en une véritable inflammation de l'estomac voy. GASTRITE).

Tels sont à la fois les causes et les symptômes de l'embarras gastrique, qu'on ne peut, sans une dangereuse préoccupation, confondre avec une maladie dont il est souvent le prélude, mais dont il s'isole aussi complétement dans un grand nombre de cas.

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EMBAUCHAGE, terme de la criminalité militaire, employé pour la première fois dans la loi de 1791, maintenu et défini dans plusieurs lois subséquentes, et qui désigne une provocation à la désertion. Sous la Restauration, on a appliqué ce crime au cas du colonel Caron (v.), cas où pourtant il ne pouvait être question de désertion; mais on avait décidé que cet ennemi des princes restaurés serait jugé par un conseil de guerre, tribunal dont la provocation à la désobéissance, à l'infidélité, adressée à des militaires par un homme qui était rentré dans l'ordre civil, n'eût pas été justiciable. Ce sont, en effet, les conseils de guerre permanents qui sont appelés à juger les individus prévenus d'embauchage; c'est un crime tout

guère coupable qu'en temps de guerre et de grande perturbation.

Autrefois on disait qu'un compagnon était embauché lorsqu'il était reçu chez un maître; et alors il payait son embauchage aux autres compagnons, ce qui signifie qu'il leur donnait un repas. S.

Quel est maintenant le traitement que les médecins opposent à cette affec-à-fait militaire et dont on ne se rend tion? Les médicaments connus sous le nom générique d'émétiques ou vomitifs remplissent la double indication qui se présente dans l'embarras bilieux des premières voies d'une part, ils déterminent l'évacuation des matières accumulées dans l'estomac ; d'autre part, par la secousse qu'ils impriment à l'économie tout entière et à ce dernier organe en particulier, ils rompent le mode de sécrétion vicieuse dont l'embarras gastrique est le résultat. Les médicaments vomitifs auxquels on a le plus souvent recours dans cette maladie sont le tartre stibié et l'ipécacuanha. Le premier, plus actif, s'administre à la dose de un, deux, trois grains, suivant la susceptibilité des malades; pour le second, vingt ou trente grains forment les doses auxquelles on s'arrête ordinairement. Est-il besoin d'ajouter que le repos, la diète plus ou moins complète, l'usage de quelques boissons légèrement acidulées, qui sont celles que les malades goûtent le mieux, doivent concourir, avec le moyen principal, à assurer la soJution heureuse et prompte de la mala- | naturellement. die. On doit même s'en tenir à ces simples moyens dans plusieurs circonstances. Il en doit être ainsi, par exemple, chez les malades que leur constitution dispose à l'apoplexie ou qui sont sujets aux crache

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EMBAUMEMENT, opération fort anciennement connue, pratiquée surtout dans l'Orient, et qui a pour objet de garantir de la décomposition putride les corps qu'on va déposer dans le tombeau. Maintenant, éclairée par les progrès de la chimie, la conservation des corps est une opération simple et facile et d'ailleurs même peu usitée depuis qu'on se borne à déposer les morts au sein de la terre, où le corps ne tarde pas à se décomposer; mais chez les anciens elle avait une grande importance motivée par les opinions religieuses sur le retour de l'âme dans le corps qu'elle avait d'abord animé, et peut-être aussi par des considérations hygiéniques que, chez les Égyptiens, les inondations annuelles du Nil suggéraient

Le mot d'embaumement vient évidemment des baumes (balsamum, de là le mot germanique balsamiren, einbalsamiren) que l'on employait pour conserver les corps; mais bien d'autres substan

observations en anatomie, puisque les légères incisions qu'ils pratiquaient ne mettaient rien à découvert.

On a confondu l'embaumement avec la conservation des cadavres. Ainsi, dans la plupart des ouvrages où il est question de cette matière, on parle des cavernes sépulcrales des Guanches, où les corps se conservaient par dessiccation, de même que dans les climats septentrionaux la congélation amène un résultat

ces plus efficaces ont été mises en usage. | L'histoire, souvent peu exacte lorsqu'il s'agit de la science ou de l'industrie, prétend que les Éthiopiens enfermaient les cadavres dans de la gomme qui, en se desséchant, prenait un aspect vitreux. Les anciens Perses, dit-on, les enveloppaient de cire fondue, et les Scythes les cousaient dans des sacs de peau. Il est plus que douteux que ces procédés pus-❘ sent donner de bons résultats, et il faut arriver aux Égyptiens pour trouver quel-pareil. C'est qu'en dernière analyse tous que chose de positif; d'ailleurs les momies sont là pour témoigner de la bonté de leur méthode (voy. MOMIES).

les embaumements ont nécessairement pour objet de dessécher plus ou moins parfaitement les corps, afin que la putréfaction ne puisse plus s'en emparer. Aussi retrouve-t-on à toutes les époques des procédés qui diffèrent peu de ceux qu'on employait en Égypte. Dans ces derniers temps, on a utilisé, pour la conservation des cadavres, le deuto-chlorure de mercure ou sublimé corrosif, qui, en se com

Suivant Hérodote (II, 86, sqq.), les embaumeurs égyptiens avaient plusieurs classes d'embaumement, qui variaient moins pour le fond que pour la forme et le prix. Ils emportaient chez eux le cadavre: là, par des incisions, ils retiraient les viscères, et, après les avoir nettoyés et préparés, ils les replaçaient dans les cavi-binant avec les matières animales, forme tés qu'ils bourraient ensuite avec des aromates pulvérisés. Cette préparation achevée, le corps était salé pendant soixantedix jours avec le natron (mélange naturel de carbonate, d'hydrochlorate et de suifate de soude); puis il était lavé, et alors on l'enveloppait de bandes de toile enduites de gomme et on le plaçait dans une boite destinée à cet usage et qui était conservée dans une pièce particulière de la maison. Cette préparation, la plus magnifique de toutes, ne différait pas beaucoup des deux autres pour l'opération fondamentale, c'est-à-dire la salaison, car il faut bien l'appeler par son nom. En effet, dans l'embaumement de la seconde classe on s'abstenait de toute incision, et, se bornant à une injection d'une liqueur tirée du cèdre et dont on ne connaît pas bien la nature, mais qui était corrosive, à ce qu'il paraît, on faisait macérer le corps dans le natron. Cette dernière macération constituait à elle seule l'embaumement des pauvres.

Les embaumeurs étaient voués à leur profession dès l'enfance, et, bien qu'ils fussent nécessaires, ils étaient peu considérés; on dit même qu'ils étaient poursuivis à coups de pierres par les parents du mort. Il est d'ailleurs peu probable que ces hommes aient pu faire de grandes

un composé dur et imputrescible. Par ce moyen on a pu conserver des cadavres entiers, et même les laisser à visage déconvert, pour satisfaire au désir des familles. Enfin l'opération s'est simplifiée de plus en plus, et la méthode proposée tout récemment par M. Gannal consiste à employer une solution de sel commun, d'alun et de nitre, dans laquelle on plonge les cadavres. M. Berzélius a également proposé d'injecter dans les artères du vinaigre de bois, et d'employer une solution de sublimé pour conserver la peau et les viscères. M. Braconnot veut qu'on substitue au sublimé le proto-sulfate de fer, qui est moins dangereux pour l'opérateur. Enfin, MM. Capron et Boniface sont parvenus, par un procédé qu'ils ont tenu secret, à conserver des corps exempts dé toute corruption pendant plusieurs années, même étant exposés à l'action de l'air et de l'eau. Il parait qu'ils emploient une substance végétale tellement avide d'humidité, qu'en huit ou dix jours un cadavre pesant 120 livres était privé de toutes ses parties liquides, au point de résonner au choc.

Les embaumements, tels qu'on les pratique encore quelquefois au moyen des substances résineuses mêlées au su

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