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de la peau, qu'on a eu soin de dégraisser auparavant. Cette énumération, que nous ne pousserons pas plus loin, pourrait prêter encore à de larges développements. Plusieurs naturalistes ont essayé | de concilier, dans la recherche des préservatifs, l'énergie de conservation avec la salubrité hygiénique des substances; mais malheureusement ils ont tous échoué plus ou moins, comparativement aux résultats que donnent les poisons violents. Des scalpels de diverses grandeurs, c'est-à-dire des instruments tranchants, les uns des deux côtés, les autres d'un | seul, à lames minces et plates et à manches aplatis ; des brucelles de toutes dimensions et des pinces de dissection ; | des ciseaux ordinaires à lames pointues et des ciseaux recourbés comme ceux des chirurgiens; des pinces plates et rondes pour courber les fils de fer et d'autres pour les couper; des limes, des alènes ou petits poinçons pour forer la tête, les pattes, etc., et y introduire des fils de fer; des pinceaux en crin ordinaire pour étendre les préservatifs, et quelques-uns en poils de blaireau pour lisser les plumes des oiseaux et enlever la poussière, tels sont les instruments nécessaires au naturaliste-empailleur.

Pour les jardiniers, l'empaillement est une opération qui consiste à emboîter les cloches (voy.) les unes dans les autres, en interposant de la paille entre elles pour éviter de les casser; à garnir de paille les espaliers, figuiers, groseillers, et certains arbres et arbustes indigènes et exotiques, pour les préserver des intempéries des saisons, de la rigueur du froid et quelquefois de l'ardeur du soleil,

Enfin, l'empaillement constitue encore l'art de garnir les chaises et fauteuils de paille, de joncs, roseaux, etc. L'empailleur de chaises n'a d'autres instruments qu'un marteau, un morceau de bois aiguisé ou plat qui lui sert à rembourrer ses nattes, et des ciseaux. Plus les tissus sont serrés et plus l'ouvrage a de consisE. P-C-T.

tance.

EMPALEMENT, voy, PAL (supplice du).

EMPÊCHEMENTS, terme du droit canonique relatif au mariage; en latin impedimenta, obstacles qui empêchent

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| deux personnes de se marier ensemble. Navarre et saint Thomas donnent des empêchements une idée très claire. Les empêchements sont ou prohibitifs ou dirimants. Les empêchements prohibitifs font que le mariage est illicite et non pas invalide, que les parties ne peuvent se marier sans péché quand elles n'en ont pas obtenu la dispense, ce qu'il est très facile d'obtenir. On en compte ordinairement quatre avec le rituel de Lyon; ils sont exprimés ainsi : Ecclesiæ vetitum, tempus, sponsalia, votum. 1o La défense de l'Église de se marier avec un hérétique; 2° les temps de l'Avent et du Carême; 3o les fiançailles contractées en face de l'Église; 4o les vœux simples de garder la chasteté.... Dans le diocèse de Paris, suivant les conférences de ce diocèse, les empêchements prohibitifs se réduisent aux trois derniers.

Les empêchements dirimants rendent les personnes en qui se rencontrent ces obstacles inhabiles à contracter l'une avec l'autre, de sorte que si elles se marient leur mariage est nul, et si elles sont mariées leur mariage est déclaré nul de plein droit.

Depuis le concile de Trente, les empéchements dirimants sont au nombre de quinze, dont quelques-uns sont fondés sur le droit naturel, d'autres sur le droit positif divin, plusieurs sur le droit humain. Ils sont renfermés dans les vers suivants :

Error, conditio, votum, cognatio, crimen,
Cultûs disparitas, vis, ordo, ligamen, honestas,
Amens, affinis, si clandestinus, et impos,
Si mulier sit capta, loco nec reddita tuto;
Hæc facienda vetant connubia, facta retractant.

1o L'erreur. Il faut que l'erreur tombe sur la personne elle-même, ou que l'erreur de la qualité emporte l'erreur de la personne. 2o La servitude. On voit que cet empêchement ne regarde ni la France ni la plupart des autres états policés. 3o Le vœu public. Le concile de Trente en a fait un empêchement général. 4° La parenté. Dans la ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne. Cette disposition de l'art. 161 du Code civil français est la loi de l'Église. La parenté en ligne collatérale n'est un empêchement diri

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sionnés par les dispenses n'en sont pas le prix : ils sont une espèce d'indemnité pour la violation de la loi ou pour l'entretien des buralistes.

Que de désordres, que de maux sont nés du refus et aussi de la concession des dispenses des empêchements de mariage! L'histoire de l'Église dans le moyen-âge et depuis en est la preuve la plus constante. La séparation de l'Angleterre avec le Saint-Siége a été amenée par la dispense accordée à Henri VIII d'épouser Cathe

tus, et du refus de Clément VII de séparer ces deux personnes lorsque cette union fut devenue insupportable au roi.

mant du mariage, dit le Rituel de Lyon, que jusques et compris le quatrième degré, et elle n'a cet effet que de droit positif. En ligne collatérale, le mariage est prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels; entre les alliés au même degré, l'oncle et la nièce, la tante et le neveu. Néanmoins il est loisible au chef de l'état de lever, pour des causes graves, les deux dernières prohibitions. 5° Le crime d'homicide et celui d'adultère qui en est la cause. 6o La différence de religion. On obtient facilement des dis-rine d'Aragon, veuve de son frère Arpenses moyennant quelques engagements. 7° La violence capable d'ébranler un homme ferme. Le Code civil reconnaît, art. 146, qu'il n'y a pas de mariage L'histoire de ces empêchements, de lorsqu'il n'y a point de consentement. leur origine, de leur caractère, ne serait 8° L'ordre (ordination). C'est la loi du pas sans un grand intérêt. On peut conconcile de Trente, adoptée en France. sulter sur ce point Thomas Sanchez, De 9o Le lien. Le Code civil dit, art. 147: sancto Matrimonii sacramento, libri On ne peut contracter un second ma- tres, Anvers, 1607, in-fol.; Gibert, Trariage avant la dissolution du premier.dition ou Histoire de l'Église sur le sa10° L'honnêteté publique. Cet empêche-crement de Mariage, Paris, 1725, in-4°, ment résulte des fiançailles ou du lien d'un mariage célébré et non consommé. La loi civile a prévu les mêmes cas dans l'art. 147. 11° La folie, répondant à l'art. 146 du Code civil. 12° L'affinité. Si l'affinité est publique, elle est régie par la loi canonique et par la loi civile; lorsqu'elle est secrète elle est du ressort de la pénitencerie. 13° La clandestinité, empêchement reconnu par le concile de Trente. Nos lois veillent à ce que tout mariage soit public et solen-griculture, il aurait probablement suivi nel. 14° L'impuissance. Cet empêche ment n'a pas peu multiplié les scandales dans l'ancien régime; le Code civil n'en parle pas. 15° Le rapt. Cet empêchement n'opérait plus la nullité d'un mariage contracté après que la personne enlevée avait été séparée de son ravisseur et qu'elle avait recouvré une entière liberté.

La dispense (voy.) des empêchements autres que ceux qui sont fondés sur le droit naturel et divin, s'obtient facilement avant l'acte, et plus facilement encore après. La loi civile peut y mettre obstacle avant la célébration du mariage; mais cette célébration une fois faite, la dispense est accordée avec indulgence et sans beaucoup de peine. Les frais occa

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3 vol.; Le Semelier, doctrinaire, Conférences ecclésiastiques de Paris sur le Mariage, Paris, 1767, 5 vol. in-12, nouv, édit.; Pothier, Traité du Contrat de Mariage, Paris, 1771, 2 vol. in-12,

et autres ouvrages.

J. L.

EMPECINADO (don JUAN-MARTIN DIAZ, dit L'). Tout le monde connait le nom de ce fameux chef de guérillas (voy.) espagnoles. Né en 1775, à Cas trillo, d'une famille qui vivait de l'a

le même état, paisible et obscar, si les événements politiques de l'Espagne n'avaient donné l'éveil à cet esprit ardent et déterminé son courage à entrer dans une carrière plus brillante et plus périlleuse. Cè fut lors de l'entrée des Français en Espagne, l'an 1792, que Diaz, par haine pour l'étranger, prit du service dans les rangs des volontaires décidés à défendre leur patrie contre l'agression. Cependant, comme le gouvernement espagnol ne jugea pas prudent d'engager sérieusement la lutte contre les Français, la paix fut rétablie et les volontaires licenciés. L'Empecinado, sans avoir eu occasion de signaler sa bouillante ardeur, retourna aux travaux rustiques, qui paraissaient devoir être désormais sa seule occupation. Mais,

en 1808, lorsque Napoléon eut résolu d'en finir avec la dynastie des Bourbons d'Espagne, Martin Diaz se sentit bien autrement excité que la première fois, où il s'agissait seulement d'une invasion passagère. Dès qu'il eut compris que la guerre de détail ou de guérillas était la seule qui fût possible aux Espagnols contre les forces imposantes de Napoléon, il se mit en embuscade sur la grande route, aux environs de Madrid, avec deux paysans aussi déterminés que lui. Ils commencèrent par assassiner un courrier et par enlever les dépêches d'un autre. Quelques | guet-apens de ce genre lui procurèrent des aides, de l'argent, des armes. Ayant renforcé sa troupe, il devint plus hardi et osa attaquer les convois, même bien escortés. C'est ainsi qu'il enleva les équipages du maréchal Moncey, escortés cependant d'une colonne de quelques milliers d'hommes. Bientôt ce fut un chef redoutable qui inspirait la terreur et avec qui on négociait, ne pouvant l'atteindre et le combattre. Se trouvant alors à la tête d'un corps de guérillas de quelques milliers d'hommes, il obtint de la régence le grade de général. Il reprit, en 1811, les villes de Siguenza et Cuença, mais sans pouvoir s'y maintenir. Il marcha ensuite sur Madrid que les Français venaient d'évacuer.

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faction, fut arrêté par le corregidor de Roa, jeté dans un cachot et abreuvé de toute sorte d'outrages. On lui fit son procès comme traître et on le condamna à mort. En vain la mère de l'Empecinado adressa au roi une lettre pleine de dignité pour lui rappeler les services autrefois rendus à la patrie par son fils et pour demander en sa faveur la faculté de sortir d'Espagne : Ferdinand fut impitoyable. La sentence de mort, ayant été confirmée à Madrid, fut exécutée avec une barbarie insultante; l'Empecinado mourut sur le gibet, en 1825, au milieu des hurlements féroces de la populace. Ce surnom d'Empecinado, qui signifie enduit de poix, vient de ce que la plupart des habitants de Castrillo, son village natal, exercent l'état de cordonnier, ou, suivant d'autres, de la couleur noire du sol dans le même endroit. D-G.

EMPEDOCLE, philosophe pythagoricien, était d'Agrigente, en Sicile; selon Diogène de Laërte, il florissait dans la 84 olympiade et fut, avec Zénon d'Élée, disciple de Parménide; néanmoins Zénon était de beaucoup son aîné. On ne s'accorde pas sur le nom du père d'Empédocle, que l'on appelle tantôt Méion, tantôt Archirome, tantôt Exénète. Quelques auteurs ont eu le tort de faire d'Empédocle un disciple de Pythagore, ce qui serait chronologiquement impossible: il ne peut avoir fréquenté les écoles des pythagoriciens que sous Telaugès, fils du fondateur de cette secte, comme le croit Vossius, ou bien sous un autre Pythagore, disciple du premier. Empedocle, voulant aller à la source des sciences, voyagea chez les peuples que les Grecs appelaient barbares; Pline le met au nombre de ceux qui s'exilèrent de leur pays pour apprendre la magie. Poète, historien, médecin, il voulut encore être in

En 1814, après la rentrée du roi et le rétablissement du pouvoir absolu en Espagne, l'Empecinado fut mis en non-activité comme les autres chefs qui avaient combattu pour la régence. Un mémoire qu'il présenta à Ferdinand VII en faveur du régime constitutionnel compléta sa disgrâce aussi fut-il un des premiers, en 1820, lors de l'insurrection des troupes de l'île de Léon, à se prononcer pour la constitution des cortès. Il obtint, sous ce nouveau régime, le commandement de Zamora, et combat-struit à l'école des prêtres égyptiens. Il y tit avec succès contre les absolutistes commandés par le curé Mérino. Lors de l'entrée des troupes françaises, en 1823, l'Empecinado avait un commandement dans le corps d'armée du général Placencia. Quand ce corps, à la suite de la révolution de Cadix qui rendit le pouvoir aux absolutistes, fut obligé de capituler, l'Empecinado, qui était la terreur de cette

a apparence qu'il fut de retour à Agrigente avant la 84° olympiade, mais il n'y fixa pas tellement son séjour qu'il ne voyageât encore dans les autres villes de Sicile, d'Italie et de Grèce, et il vint à Thurium peu de temps après que cette ville italique eût été bâtie; or sa fondation est de la 3 année de la 83 olympiade. Non content d'écrire des traités,

fit le même honneur aux Purgations d'Empédocle, poème de trois mille vers sur les devoirs de la vie civile, le culte des dieux et les préceptes de morale. Il paraît qu'il composa cet ouvrage dans le Péloponèse, le retour à Agrigente lui ayant été interdit par ses ennemis. Apollodore dit d'après Aristote qu'il mourut à l'âge de 60 ans; il combat l'opinion qu'Empedocle aurait porté les armes avec les Syracusains contre les Athéniens. Il paraît qu'il mourut un an avant la première expédition de ces derniers, qui appartient à la seconde année de la 88 olympiade; les uns disent qu'il tomba d'un

tomba dans la mer et se noya; Diodore de Trezène veut qu'il se soit pendu; enfin le plus grand nombre des auteurs soutiennent qu'il se précipita dans l'Etna pour disparaitre comme un Dieu; mais s'il est vrai qu'Empedocle ait songé à une telle déification, il n'a pu vouloir dire autre chose sinon que l'âme une fois dégagée du corps était immortelle. Il ne nous reste de lui que des fragments. Il avait écrit un poème sur la Nature, et, selon Aristote, il est le premier qui ait traité des principes de la rhétorique. Voir sur lui la savante monographie d'un Allemand: Empedocles; de vita et philosophiá ejus exposuit, carminum reliquias collegit, etc. F. W. Sturz, Leipz., 1805, 2 vol. in-8°.

il se fit le réformateur des mœurs de sa patrie; mais il refusa l'autorité suprême, n'agissant que par l'autorité de sa sagesse et de ses exemples. Il fit condamner à mort par le sénat de son pays deux citoyens qui furent convaincus, sur sa dénonciation, d'aspirer à la tyrannie. Il fit ensuite de grandes réformes politiques et financières, sans se laisser arrêter par les calomnies des hommes que blessaient sa droiture, sa science et sa noble fierté. Parmi les ridicules accusations dont il était l'objet figurait en première ligne celle de magie, et l'orateur Gorgias de Léontium, en Sicile, assurait avoir assisté à ses opérations. Si l'on en croit l'his-char et se cassa la cuisse, les autres qu'il torien Satyrus qui nous transmet cette étrange assertion, la magie d'Empédocle consistait en remèdes pour rajeunir les vieillards, pour faire régner tel ou tel vent, amener la pluie ou le beau temps, et même à retirer les morts des enfers. Mais l'étude approfondie des sciences naturelles a pu passer aux yeux du vulgaire pour l'emploi de moyens extraordinaires, et la physique à pu être confondue avec la magie; Plutarque, saint Clément d'Alexandrie et Suidas nous confirment dans cette opinion. On lui attribuait aussi un miracle: il aurait opéré la résurrection de Panthia, femme d'Agrigente. Héraclide avait écrit un livre sur | ce sujet; mais, d'après un auteur plus digne de foi, il ne s'agissait là que de la guérison d'une femme abandonnée des médecins et qu'ils avaient cru morte. Empédocle avait délivré les Sélinuntiens de la peste ou d'une autre épidémie par la simple dérivation des eaux d'une rivière qui emmenèrent une vase infecte: ils se jetèrent à genoux devant lui et l'honorèrent comme un Dieu. Quelque temps après, le philosophe alla, dit-on, se précipiter dans le gouffre de l'Etna; mais ce fait est fort contesté. D'autres disent qu'il se retira dans le Péloponèse et qu'il remporta le prix de la course de chars aux jeux olympiques ; il offrit à cette occasion un bœuf fait de myrrhe, d'encens et de parfums; car en sa qualité de py-père adoptif victime des conjurés. Consul thagoricien il ne voulait immoler aucun animal. Du reste on chantait aux jeux olympiques les vers des grands poètes, comme d'Homère, d'Hésiode, et on

P. G-Y.

EMPEREUR. Ce mot vient du latin imperator, titre qui, comme on sait, était donné par les soldats romains, sur le champ de bataille, au général signalé par une victoire éclatante; un décret du sénat donnait ensuite la sanction légale à cette brillante qualification, accordée par l'acclamation militaire (voy. IMPERATOR). Porté par César, ce terme, jusqu'alors tout honorifique, changea bientôt de valeur: il indiqua, sinon de droit, au moins de fait, la souveraine puissance du citoyen qui subjuguait la république.

Auguste se garda bien de se faire adjuger la dictature, qui avait rendu son

pour la cinquième fois l'an 29 avant J.-C., il se fit décorer du titre d'imperator, qui devint pour toujours le signe dé l'autorité souveraine et dictato

riale qu'il devait exercer. Cette autorité, du reste, nous paraît avoir été exagérée par Dion Cassius, qui a confondu les temps dans l'énumération de toutes les prérogatives qu'il attribue au premier empereur romain, et a prêté par anticipation à Octave un pouvoir qui a dû être seulement le résultat des usurpations de ses successeurs. Il est certain, comme l'assure Dion, que l'empereur levait les armées, qu'il en avait le commandement suprême ou le déléguait à ses lieutenants, qu'il déterminait l'emploi des deniers publics; mais il n'est pas exact de dire que l'empereur déclarait la guerre et concluait les traités de paix, qu'il avait droit de vie et de mort sur les chevaliers et les sénateurs, et qu'il exerçait tous les droits qui appartenaient au consulat et aux grandes magistratures de la république. La politique d'Octave fut au contraire de persuader aux Romains qu'il n'apportait aucun changement dans l'état, tout en s'emparant du gouvernement. La dénomination d'imperator qu'il se fit donner signifiait que sa principale fonction, que l'essence de son pouvoir était le commandement des armées :

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exemple avec plus ou moins de précautions et d'égards pour l'opinion. Entre les mains de beaucoup d'entre eux la puissance tribunitienne, la censure, l'empire proconsulaire, qu'ils ne se donnèrent même pas la peine de faire régulièrement conférer, devinrent des armes terribles par lesquelles ils se rendirent maîtres de la vie, des biens, de l'honneur des habitants de Rome et des provinciaux. N'oublions pas surtout que l'inviolabilité dont

les lois anciennes avaient couvert le tribunat fut un des priviléges les plus redoutables d'Auguste et de ses successeurs. Tout citoyen qui, par ses actions ou même par ses paroles, se rendait coupable envers l'empereur de la plus légère offense, était puni comme sacrilége. La loi de lèse-majesté, qui fit verser tant de sang sous le règne des premiers Césars, ne fut renouvelée en leur faveur que parce que la puissance tribunitienne les rendait dépositaires des droits de la nation et représentants de la force publique. Ce fut sous le titre républicain de princeps senatús, obtenu l'an 27 avant J.-C., qu'Octave accepta tous les pouvoirs qui lui furent décernés dans la suite et qu'il gouverna l'empire romain*.

La constitution romaine, sous les empereurs, ne présente aucun caractère décidé; la relation des pouvoirs y est à peine indiquée : aussi ne peut-on déterminer rigoureusement quels furent, aux diverses époques, les véritables droits des empereurs. Si le pouvoir des Anto

utile à la prospérité de l'état, combien de monstres, jetés par le caprice du sort de règle que leur odieuse volonté, de lisous la pourpre impériale, ne connurent mites que la lassitude!

en cette qualité il avait des gardes et pouvait porter dans la ville l'écarlate et la pourpre dont les anciens généraux n'étaient décorés qu'à la tête de leurs troupes ou dans les cérémonies du triomphe. Octave étant le commandant suprême de toutes les armées, aucun de ses lieutenants ne pouvait, sans son autorisation, être proclamé par les soldats gé-nins et de quelques autres fut modéré et néral victorieux. Cependant les premiers Césars et Tibère lui-même permirent que des membres de leur famille ou leurs lieutenants fussent décorés du titre d'imperator; mais, après le règne de Vespasien, cette faveur ne fut plus accordée qu'aux fils des princes que ces derniers associaient à l'empire. Octave, loin de rapporter les droits qu'il exerçait réellement à l'autorité de l'empereur, les rapportait à celle que donnaient les charges de la république. Le consulat, le pouvoir | proconsulaire, la censure, la puissance tribunitienne, le grand pontificat, l'investissaient en effet d'un pouvoir suprême, même pour les affaires civiles et religieuses. Ses successeurs imitèrent son

Afin, disent les historiens, que l'empereur n'ignorât point qu'il avait reçu l'autorité pour l'intérêt de sa patrie et non pour le sien propre, le sénat lui accordait le même honneur que Cicéron, sauveur de Rome, avait reçu de CatuJus : il le décorait du titre de Père de la patrie, par lequel le peuple était simple

(*) Princeps et principatus sont les mots dont Tacite se sert habituellement en parlant de l'empereur et de son autorité. On les retrouve dans le Code Justinien. S.

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