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gir qu'autant qu'elles profitaient de leurs succès, dont pourtant elles étaient jalouses. Ce que le grand Condé avait souffert de l'Espagne, ses descendants eurent à l'endurer de l'Autriche, de la Prusse, etc. : c'est l'un des moindres inconvénients des guerres civiles. En 1794, le duc d'Enghien reçut la croix de Saint-Louis. Ce fut dans cette même année qu'il laissa connaitre son attachement pour Mlle de

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Rohan-Rochefort et contracta avec cette
jeune princesse une liaison que la mort
seule interrompit. La campagne du duc
d'Enghien pendant 1796 fut brillante; |
en tête de l'avant-garde de l'armée de
Condé, sa bravoure et son habileté écla+❘
tèrent dans les combats de Kehl, de la
forêt de la Schouter, d'Oberkamlach, de
Schussenried, et à la défense du pont de
Munich. Le corps de Condé, licencié par
l'Autriche après le traité de Léoben
(1797), passa en Russie, d'où le duc
d'Enghien revint faire la guerre en Suisse
comme colonel des dragons-royalistes,
sous les ordres du général Korsakof en
1799, et se distingua particulièrement
à Rosenheim, en protégeant la retraite
des Russes et en arrêtant pendant sept❘
heures, à la tête de 2,000 hommes,
la division Lecourbe. Jusqu'en 1801,
où par suite du traité de Lunéville le
corps de Condé fut définitivement licen-
cié, le duc d'Enghien ne cessa d'aceroi-
tre sa réputation militaire. Forcé alors
de déposer les armes, il alla habiter
Ettenheim (ancienne résidence du car-
dinal de Rohan, située sur la rive droite
du Rhin, à quatre lieues de Strasbourg,
et qui venait d'être réuni à l'électorat de
Bade), bien que son père,ainsi que les prin-
eipaux membres de son parti, désapprou-
vassent son séjour dans un lieu aussi pro-
che de la frontière de France. Mais Mlle
de Rohan se plaisait dans cette résidence,
où le prince vivait au milieu d'un petit
nombre d'amis dévoués, n'ayant d'autre
plaisir que celui de chasser et de cultiver
son jardin. Peut-on mettre en doute
d'ailleurs que le duc d'Enghien n'ait pas
toujours espéré que les Français rappel-
leraient les Bourbons? Lui seul eut le
courage d'exposer sa vie en se fixant aussi
près des frontières; un intérêt immense
Py décidait, mais un intérêt semblable

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agissait aussi sur Bonaparte, qui, s'étant emparé du pouvoir, jugeait légitimes tous les moyens de le conserver. Dès le 24 décembre 1800, l'explosion d'une machine infernale (voy.) fabriquée par des royalistes avait mis en péril les jours du premier consul; au mois de février 1804, la conspiration de Cadoudal, Moreau, Pichegru, de Polignac, de Rivière et autres émigrés vendéens et royalistes, ayant été découverte, Napoléon, qui voulait se faire reconnaître empereur, eut recours, pour effrayer les royalistes et satisfaire les jacobins, à un de ces crimes exécrables que la raison d'état ne justifie qu'aux yeux de ceux qui les commettent. Il chargea de ses ordres Caulaincourt et le général Ordener : le premier quitta Paris et les emporta cachetés, sans les connaître (voy, son article). De toutes parts le duc d'Enghien recevait des lettres signées et anonymes qui l'avertissaient de s'éloigner; la princesse de Roban l'en conjurait: il résista. Dans la nuit du 15 mars 1804, trois cents soldats de la garnison de Strasbourg et des gendarmes commandés par un nommé Charlot violent le territoire de Bade et investissent la maison habitée par le duc d'Enghien, qui, n'étant point sans inquiétude, avait dit avant de se coucher à Canonne, son porte-arquebuse, en qui il avait toute confiance : « Mets mon fusil près de mon lit, et que le tien soit à côté de toi. — Il vaudrait mieux ne pas coucher ici, monseigneur, répondit Canonne.--Pourquoi? Bonaparte est un soldat, il ne me prendra pas en traître. » Au premier bruit le prince s'élance de son lit; lui et Canonne (qui lui avait déjà sauvé la vie au péril de la sienne en le retirant d'un lac) ouvrent une fenêtre et s'apprêtent à faire feu sur les soldats français, quand Schmidt, ancien officier attaché au prince, arrêté son bras et lui démontre l'impossibilité de la défense. Charlot et son maréchal – des - logis Pferdsdorf, suivis de leurs gendarmes, entrent et se saisissent de tous ceux qui s'étaient réunis dans la chambre du due, qu'aucun de ceux qui venaient l'arrêter ne connaissait. Les gendarmes emmènent leurs prisonniers, et des fenêtres de sa maison là princesse Charlotte, danu les conval

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d'un soldat! » A sa prière, un de ceux qui l'escortaient s'était chargé de remettre à la princesse de Rohan une lettre, des cheveux et un anneau; un officier s'en saisit en disant : « Personne ne doit faire les commissions d'un traitre. » Le prince s'agenouilla quelques instants, mais entendant commander le feu, il se releva, et les gendarmes d'élite le frappèrent debout; ils s'emparèrent ensuite de ses dépouilles et le déposèrent dans la fosse, que, par une amère dérision de toute justice, on avait creusée plusieurs heures avant sa condamnation.

Ainsi périt, le 21 mars 1804, à la pointe du jour, le duc d'Enghien, brave guerrier, prince aimable et instruit, dont la France se serait glorifiée dans d'autres temps. Mais en devenant l'égal des souverains, Bonaparte en adoptait

sions de la douleur, vit entrainer son amant, son mari peut-être, par cette troupe ennemie. Ce fut dans un moulin voisin, d'où le prince s'échappait sans une porte malheureusement fermée en dehors, que le détachement apprit enfin lequel de ses prisonniers était le duc d'Enghien. On le conduisit à Strasbourg, et, n'ayant pas d'ordre, Charlot le mena dans sa propre maison, où le prince essaya vainement de gagner cet officier, qui crut de son devoir d'accomplir l'odieuse mission qu'il avait acceptée. Après l'avoir renfermé d'abord dans la citadelle, on l'en fit partir le 18 mars pour le conduire au château de Vincennes, où il arriva le 20. La femme de Harel, commandant de ce château, était la sœur de lait du prince et le reconnut avec effroi. Excédé de fatigue, il se coucha, après un court repas, quoiqu'il ne fût que huit heu-les principes; et se rappelant Conradin, · res du soir. On le réveilla avant minuit Marie-Stuart, et tant d'autres illustres pour le faire comparaître devant une com- victimes d'un pouvoir disputé, il sacrimission militaire que présidait le général fia un Bourbon à sa nouvelle puissance, Hullin et que composaient des officiers motivant ainsi pour la suite la captivité de tout grade,nommés par Murat, gouver- de Sainte-Hélène, le supplice de Murat, neur de Paris. On accusa le prince d'être et toutes les rigueurs dont sa famille a pu à la solde de l'Angleterre et d'avoir porté souffrir. En 1816, le prince de Condé et les armes contre la patrie; il répondit : le duc de Bourbon firent exhumer les << J'ai combattu avec ma famille pour rerestes de leur infortuné fils, et on les découvrer l'héritage de mes ancêtres; mais posa dans la chapelle du château de Vindepuis la paix j'ai posé les armes, et j'ai cennes, où ils lui élevèrent un mausoreconnu qu'il n'y avait plus de rois en lée, œuvre du statuaire Bosio. L. C. B. Europe. Mais il ne s'agissait pas de la culpabilité du duc d'Enghien: on voulait sa mort. On le jugea de nuit, sans pièces à charge, sans témoins, sans défenseur ; aucune des formes de la jurisprudence militaire ne fut observée. Pendant qu'on l'interrogeait à Vincennes, on le condamnait aux Tuileries, et quand la commission le jugea digne de mort, elle ne fit que répéter l'ordre qui venait de lui être transmis. Le prince, après avoir | entendu son arrêt, demanda inutilement à parler au premier consul et à s'entretenir avec un prêtre : on lui refusa ces deux faveurs, et on le fit descendre dans les fossés du château. Ce fut alors seulement que, regardant autour de lui, il dit : « Je reconnais Vincennes!» car il ignorait où il se trouvait. En voyant l'appareil militaire qui l'attendait, il s'écria: «Grâce au ciel ! je mourrai de la mort

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On peut voir dans le Mémorial de Sainte-Hélène (t. VII, p. 330 et suiv.), ce que Napoléon a dit pour se justifier d'un acte qui n'en est pas moins une tache dans sa vie. « Tout avait été prévu d'avance,disait-il; les pièces se trouvèrent toutes prêtes, il n'y eut qu'à signer, et le sort du prince se trouva décidé.... Assurément, si j'eusse été instruit à temps de certaines particularités concernant les opinions et le naturel du prince, si surtout j'avais vu la lettre qu'il m'écrivit et qu'on ne me remit, Dieu sait par quels motifs, qu'après qu'il n'était plus, bien certainement j'eusse pardonné. » Ces paroles donnèrent lieu à une controverse d'autant plus vive que, sous la Restauration, il importait excessivement aux instruments de ce crime d'en décliner la responsabilité. Louis XVIII trouva suffi sante la justification de M. le prince de

charpentes et autres objets, a beaucoup de ressemblance avec la grue, dont il ne diffère que par la pièce de bois du sommet. En terme d'aiguiller et de cloutier d'épingles, engin est le nom d'une planche couverte de clous d'épingle plus ou moins forts, plantés de distance en distance, et entre lesquels on tire le fil de fer pour le redresser. Voy. ÉPINGLES.

Il y a eu plusieurs collections d'engins militaires celle du Louvre, après avoir été transportée, dans le siècle dernier, aux Invalides, s'est trouvée dispersée, sans doute à la suite des révolutions qui dévastèrent tant de fois nos musées militaires. On a beaucoup parlé des engins de forme ancienne qu'on voyait aux écuries royales de Berlin.

Talleyrand provoquée par une brochure sur un treuil ou rouleau à bras. Cet inassez maladroite du duc de Rovigo (Pa- | strument, destiné à élever les pierres, ris, 1823, in-8°) et par une autre signée de L***; mais on n'en jugea pas ainsi de celle du général Savary lui-même, qui avait présidé à l'exécution de la sentence et qui, suivant les explications du vieux général Hullin, président de la commission militaire, aurait précipité cette exécution sans nécessité. Un grand nombre de brochures parurent à cette occasion (voir la Revue Encyclop., t. XX, p. 630 et suiv.), et M. Dupin réunit et publia toutes les pièces de ce monstrueux procès précédées de la discussion des actes de la commission militaire (Paris, 1823, chez Baudouin). On a parlé de ce qui concerne Caulaincourt à l'article qui lui a été consacré; les articles SAVARY et TALLEYRAND ramèneront notre attention sur la même matière. J. H. S. ENGIN. On désigne par ce vieux mot les machines et instruments, composés de plusieurs pièces, qui servent à enlever, à lancer ou à soutenir un grand poids ou à produire quelque autre effet considérable, avec économie de temps ou de force. Les engins sont de différentes natures: les uns servaient à la guerre avant l'emploi du canon tels étaient les balistes, les catapultes, les scorpions, les béliers (voy.), etc.; d'autres servent dans les arts, comme les moulins, les grues, les pressoirs, etc.

On peut croire que c'est de ce mot, déjà français au x111° siècle, que nous vient celui d'ingénieur (voy.) s'appliquant à ceux qui en effet dirigeaient l'em-' ploi des engins. L. L.T.

ENGORGEMENT, expression médicale empruntée à l'hydraulique et supposant que les vaisseaux dans lesquels circulent les liquides s'engorgent et s'obstruent par l'épaississement de ceux-ci. Cette explication, tour à tour admise et rejetée, n'est ni meilleure ni moins bonne que bien d'autres; elle exprime un fait incontestable, savoir : l'augmentation de volume et de consistance des parties. Dans ces derniers temps, les recherches microscopiques ont montré qu'en effet dans l'inflammation, par exemple, les globules rouges du sang pénètrent dans des vaisseaux destinés à recevoir seule

Le nom de machine (voy.) étant devenu celui de tout agent mécanique, qu'il soit simple ou qu'il soit composé, le mot engin a nécessairement dû se confondre avec lui, et il est en effet très peu usité aujourd'hui ; néanmoins l'Académie lui a conservé cette acception générale et s'en sert même dans son Dictionnairement des globules blancs. Quoi qu'il en pour définir le mot machine.

On appelle aussi engins les filets et autres outils nécessaires à la chasse et à la pêche. Dans les mines, il se dit de toutes les machines employées à vider les eaux et à enlever les matières hors des mines. Dans l'art des constructions, c'est le nom spécial d'une machine en triangle composée d'un arbre soutenu de ses arcs-boutants et potencé en haut d'un fauconneau garni de poulies dans lesquelles passé un câble qui se dévide❘

soit, le mot engorgement reste dans le
langage médical et usuel avec une assez
large signification, et il sert, moyennant
des adjectifs, à désigner des phénomènes
différents : ainsi l'on dit engorgement
inflammatoire, squirrheux, cancéreux,
scrofuleux, etc.
F. R.

ENGOUEMENT. C'est cet enthousiasme frénétique, mais passager, qui s'empare soudainement d'une ou de plusieurs personnes pour un homme, un ouvrage,une découverte, etc., souvent même

pour une mode nouvelle, ou pour l'objet | le plus futile. Tant que dure cette fièvre d'admiration, n'espérez pas distraire de son engouement celui ou ceux qui l'éprouvent; car c'est un des caractères de cette manie que d'être avant tout exclusive.

On a vu une nation entière s'engouer de tel ou tel objet; et, il faut bien le dire, c'est surtout à la nôtre que ce reproche a pu être fréquemment adressé sans trop d'injustice.Combien de charlatans de toute espèce ont excité notre engouement, et pour combien de folies ou de niaiseries n'en avons-nous pas ressenti!

Une femme spirituelle, Me de Staal (Mlle de Launay), a fait une petite comédie intitulée l'Engouement, où cette passion d'un moment est peinte sous les traits les plus vifs et les plus heureux. Elle n'a toutefois pris pour sujet de sa pièce que l'engouement d'un homme: celui d'un peuple pouvait être l'objet d'un tableau plus vaste et d'une œuvre aussi piquante que philosophique.

Un frondeur ingénieux, le critique français Hoffman, l'a du moins esquissé dans cette fable où il montre la Nouveauté recevant dans notre patrie des hommages unanimes, captivant tous les cœurs, exaltant tous les esprits le jour de sa naissance; mais, hélas ! qu'arriva-til dès le lendemain?

« Le premier qui la rencontra,
S'écria : « Dieux! comme elle est vieille!

Cette fable ne fut que trop souvent notre histoire. Aussi un homme d'état et d'esprit, ne craignant pas d'employer des expressions un peu vulgaires pour rendre sa pensée d'une manière plus vive et plus frappante, disait-il de l'engouement politique ce qu'on pourrait dire de tous les autres : « C'est une omelette soufflée; << si on ne veut pas qu'elle tombe, il ne << faut pas lui donner le temps de re« froidir. »> M. O.

ENGOULEVENT (caprimulgus). Ce mot exprime, dans sa pittoresque énergie, un des traits les plus caractéristiques de l'organisation de ce genre d'oiseaux un bec largement fendu et engouffrant l'air, qui y produit un bourdonnement particulier. Les engoulevents

prennent place parmi les passereaux, immédiatement à côté des hirondelles, avec lesquelles ils ont assez d'analogie pour avoir été rangés par les ornithologistes dans une même famille, mais dont les éloignent beaucoup leurs habitudes. Ce sont des oiseaux nocturnes ou crépusculaires, c'est-à-dire qui ne quittent les lieux sombres où ils se retirent qu'à la naissance du crépuscule, et pour donner la chasse aux insectes. Les attributs qui caractérisent le genre se tirent d'abord de ce bec, légèrement crochu, très déprimé, fendu jusqu'au-delà des yeux, et garni à sa base de soies raides divergentes; de la brièveté des pieds, à tarses emplumés, à doigts réunis à leur base par une courte membrane. Les yeux sont grands, le plumage mou, nuancé de gris et de brun, sombre comme chez la plupart des oiseaux de nuit. Le plus souvent isolés, ces bipèdes volent cependant quelquefois par troupes. Le mâle ne partage pas avec la femelle les soins de la maternité. Quelque trou dans lequel ils se contentent d'apporter un peu de mousse leur tient lieu de nid. Leur nom latin de caprimulgus ou tette-chèvre a sa source dans l'opinion vulgaire, mais dénuée de fondement, qu'ils tettent ces animaux, et même les vaches. La dénomination triviale de crapaud-volant leur vient de la ressemblance de leur cri avec le croassement de ce reptile.

Oiseaux cosmopolites, les engoulevents sont cependant plus communs sous l'équateur. Leurs espèces assez nombreuses varient surtout par la taille et par la forme de la queue. L'engoulevent ordinaire ou d'Europe est d'un gris brun, ondulé et moucheté de brun noirâtre, avec une bande blanche allant du bec à la nuque. Il est gros comme une grive. C. S-TE.

ENGOURDISSEMENT, perte partielle et temporaire de la faculté de sentir et de se mouvoir, occasionnée par une compression des gros troncs nerveux. Cette sensation consiste souvent dans un endolorissement avec pesanteur et difficulté dans les mouvements, phénomènes qui diminuent et disparaissent bientôt quand la cause cesse d'agir, ou qui, allant toujours en croissant, aboutis

sent quelquefois à la paralysie. On observe l'engourdissement des membres lorsque, en conséquence d'une fausse position, d'une chute ou d'une luxation, les nerfs ont été foulés ou meurtris; à la suite de la ligature des artères, lorsqu'un nerf s'est trouvé lié par accident, enfin aussi par la suspension de la circulation et de l'action nerveuse qui succède à l'ossification ou à la compression des gros vaisseaux.

L'engourdissement n'est pas par luimême une maladie, mais il doit appeler l'attention parce qu'il est le signe précurseur de l'apoplexie, de la paralysie, de la gangrène par congélation, etc. Par la même raison les moyens curatifs ne sauraient être dirigés contre lui spécialement, mais contre les affections qu'il annonce ou qu'il caractérise. En général, les émissions sanguines, les résolutifs, certaines opérations chirurgicales, sont les moyens les plus utiles contre cet accident.

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choses qui sont la base de la théorie des engrais: 1° toutes les substances organiques, sans exception, doivent être des engrais dont les qualités varient d'après les proportions de leurs parties élémentaires; 2° tous les engrais ne sauraient être appliqués indifféremment à toutes les cultures, puisque ces plantes parasites dont nous venons de parler affectent telle espèce végétale et ne sauraient vivre sur une autre. En effet, la terre de bruyère (voy.) est indispensable à la vie de certaines familles végétales tout entières, tandis que la plupart des autres y périssent inévitablement ; et la terre de bruyère est un véritable engrais résultant de la décomposition des espèces du genre erica. Voy. ÉRICINÉES.

Les engrais sont ordinairement solides, quelquefois liquides; les uns appartiennent au règne végétal, d'autres au règne animal, d'autres enfin, comme les fumiers, sont un mélange des deux. Parmi les substances gazeuses ou aériformes, un assez grand nombre peut nuire à la végétation, d'autres lui sont nécessaires; mais leur mode d'application n'appartient pas aux procédés d'agriculture.

Parmi les engrais végétaux, les uns s'appliquent avant d'avoir subi la fermentation putride: tels sont les enfouissements de récoltes vertes, dont le mérite doit varier avec les localités et fait l'objet de plus d'un doute que nous partagerions volontiers.

On a voulu tirer parti de l'engourdissement dans les opérations de chirurgie pour amortir la douleur, et dans cette vue on a appliqué aux membres sur lesquels on devait pratiquer des incisions des ligatures annulaires plus ou moins serrées. Ce moyen n'a rendu que de faibles services et l'on n'en a pas continué l'usage. F. R. ENGRAIS. On nomme engrais toute substance organique, animale ou végétale, susceptible de se convertir en humus Toutes les matières végétales peuvent par la fermentation putride et de rendre être converties en engrais par la fermenplus fertile le sol sur lequel on l'applique, tation et par leur mélange avec des maou avec lequel on le mélange, avant ou tières animales : c'est ce mélange qui après qu'elle a subi cette fermentation. constitue les fumiers, engrais les plus géDans la nature, et dans le règne végénéralement employés et déjà connus au tal en particulier, la destruction de certains êtres entretient la vie de certains autres c'est ainsi que la graine ne se forme qu'aux dépens de la fleur et coûte souvent la vie au végétal entier, qui la produit; c'est ainsi que le lichen et le champignon parasites donnent souvent la mort à l'arbre qui les nourrit, et que l'humeur de leurs débris, lorsqu'ils croissent sur le roc aride, devient le premier rudiment d'un sol qui doit peut-être un jour, à son tour, se couvrir de forêts.

De ces observations ressortent deux

temps de Moise, comme on le voit dans la Genèse. Les pailles de seigle et de froment sont le plus employées à cet usage et celles qui y sont le plus propres, les premières surtout; ordinairement les pailles d'avoine sont employées comme fourrage; quant aux pailles d'orge, on les jette aux fumiers plutôt qu'on ne les y emploie. Les pailles agissent en absorbant les urines et les liquides de la délécation; elles forment d'ailleurs avec eux, par la fermentation, des composés plus fertilisants que s'il n'y avait pas eu

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