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de trois années. Si, à l'expiration de ce délai, la réexportation n'a pas eu lieu, les marchandises sont rendues à charge de renvoi à l'étranger.

Les bâtiments chargés de la réexportation sont l'objet d'une surveillance spéciale jusqu'au moment où ils prennent la mer; ils sont signalés aux préposés des postes voisins, qui en suivent les mouvements, pour empêcher qu'ils ne cherchent à effectuer un versement sur les côtes.

Il est, à l'égard des marchandises prohibées, un autre genre de mesure qui a quelque analogie avec l'entrepôt, qui repose sur les mêmes vues, et que, par ce motif, nous croyons devoir faire connaître ici c'est le dépôt.

Lorsqu'un navire se présente pour entrer dans un port de France avec un chargement qui contient des objets prohibés, on n'a pas cru devoir lui refuser l'entrée, si ces objets ne sont qu'une faible partie du chargement; mais ils sont mis en dépôt sous la seule clef de la douane, moyennant un droit de magasinage et à charge de les réexpédier dans le délai de quatre mois, ou d'un mois, suivant les indications portées au manifeste du capitaine. Pour les navires de 100 tonneaux et au-dessus, il faut que les objets prohibés n'excèdent pas le dixième de la valeur du chargement.

tinué à recevoir les marchandises, à recueillir les profits de l'arrivage et du débarquement; mais le négociant de l'intérieur n'est plus forcé de laisser sa marchandise emmagasinée jusqu'au moment de la vente: il peut la rapprocher de lui et des consommateurs, c'est-à-dire supporter les frais de magasinage qui lui conviennent, donner directement et sans déplacement ses soins aux objets; enfin multiplier les chances de vente en plaçant, non-seulement des échantillons, mais les choses elles-mêmes sous les yeux du consom

mateur.

D'après la loi du 27 février 1832, toute ville de l'intérieur et des frontières peut obtenir la faculté d'établir un entrepôt réel pour toutes les marchandises prohibées et non prohibées, admissibles au transit, expédiées des ports d'entrepôt réel où elles ont été débarquées sur des bureaux frontières ouverts au transit (voy. ce mot). Les villes auxquelles cette faculté a été concédée doivent préalablement y avoir affecté un bâtiment spécial, isolé et distribué intérieurement de manière à ce qu'on puisse y classer séparément les marchandises d'origines diverses. Le même bâtiment doit offrir, en outre, la distribution convenable pour l'établissement des corps-de-garde des préposés, ainsi que des logements et bureaux réservés à l'agent du commerce et à celui des douanes, dépositaires chacun d'une clef de l'entrepôt. Ces édifices doivent être agréés par le gouvernement. Les villes ont à pourvoir à la dépense, non-seulement des bâtiments de l'entre

pôt occasionne, par exemple aux salaires fixés pour les employés chargés des écritures, de la garde, de la surveillance et de la perception. Elles jouissent, il est vrai, de droits de magasinage dont la perception a lieu d'après les tarifs adoptés par l'administration supérieure.

Tout récemment encore la France n'admettait même les marchandises non prohibées en entrepôt réel que dans les ports. Le législateur l'avait établi ainsi pour la plus grande sûreté de la perception, et on semblait croire dans les ports qu'il en ré-pôt, mais à tous les frais que cet entresultait pour ceux-ci un droit inviolable. Lors donc qu'il s'est agi d'accorder à des villes de l'intérieur la faculté de créer des entrepôts réels de douane pour les marchandises non prohibées et prohibées, les ports ont fait entendre les plus vives réclamations: ils ont prétendu qu'on portait atteinte à leur propriété, qu'on voulait les dépouiller particulièrement au profit de la capitale, et qu'on allait déranger toutes les spéculations du commerce régulier. Cependant l'établissement des entrepôts réels à l'intérieur a été une mesure favorable à la liberté et à l'extension du commerce. Les ports ont con

Le délai de l'entrepôt pour les villes de l'intérieur est de trois années, à partir du jour où les marchandises ont été importées, soit par terre, soit

par mer.

Les villes de l'intérieur qui ont des entrepôts réels sont celles de Metz, de Toulouse, d'Orléans, de Paris (qui en compte deux et de Mulhausen. Mais

Paris et Metz ont seules satisfait aux conditions exigées quant aux marchandises prohibées.

Du reste, les règles que nous avons indiquées ci-dessus pour les entrepôts maritimes sont applicables ici.

Indépendamment des entrepôts dont il vient d'être question, et dont chaque espèce est soumise à des règles générales qui lui sont propres, il y a des entrepôts spéciaux qui ont des règles particulières: tels sont ceux qui ont été successivement accordés aux ports et villes de Marseille, de Lyon, de Strasbourg et de Saint-Martin (ile de Ré).Ces entrepôts sont placés dans des conditions exceptionnelles, soit quant aux marchandises qu'on y admet, soit quant à la nature de l'entrepôt (réel ou fictif), soit quant à la durée.

Tels sont aussi les entrepôts pour les grains étrangers et pour les tabacs, et aussi ceux qui sont établis dans divers | ports de la Manche pour le smoglage. Ainsi Dunkerque, Gravelines, Calais, Boulogne, Cherbourg, Dieppe, Fécamp, Saint-Malo, Morlaix, Roscoff, ont, sous conditions spéciales, l'entrepôt réel pour l'eau-de-vie de grains, dite de genièvre, pour le tafia des colonies françaises, les raisins de Corinthe et le thé. Les cinq premiers ont, en outre, l'entrepôt pour les tissus de soie des Indes connus sous le nom de foulards, de croisés des Indes et crêpes de Chine.

Les droits de douanes ne sont pas les seuls qui donnent lieu à l'entrepôt: cette faculté est aussi admise pour les droits dont la loi frappe, au profit du trésor, les boissons, à leur entrée dans certaines villes, et pour les droits d'octroi qu'un grand nombre de communes perçoivent à leur bénéfice sur la plupart des objets de consommation qui pénètrent dans leur sein. Nous retrouvons ici des règles analogues à celles qui concernent les entrepôts de douanes. Jusqu'en 1834, les personnes qui avaient droit à l'entrepôt, soit pour les liquides sujets à l'impôt sur les boissons, soit pour les objets soumis aux droits d'octroi, pouvaient, excepté à Paris, obtenir l'entrepôt fictif, c'est-àdire à domicile, lors même qu'il existait dans le lieu un entrepôt public. Aujourd'hui, lorsqu'il y a dans une commune

un entrepôt public régulièrement établi, le conseil municipal peut faire supprimer les entrepôts à domicile pour les boissons. Cette disposition a été prise non-seulement pour prévenir les fraudes, qui sont toujours plus faciles dans le système de l'entrepôt fictif que dans celui de l'entrepôt réel, mais aussi pour favoriser la création d'entrepôts publics, création qui ne peut s'effectuer qu'autant que des revenus sont assurés à ces établissements.

La ville de Paris possède intrà muros un vaste entrepôt pour les liquides, élevé à grands frais, mais dont les produits sont bien faibles eu égard aux dépenses de la construction. L'entrepôt particulier de Bercy lui fait une redoutable J. B-R.

concurrence.

ENTREPRENEUR. C'est celui qui, muni de capitaux et de connaissances nécessaires, met en œuvre ou fait mettre en œuvre diverses matières, qui, converties en produits manufacturés, sont ensuite vendues par lui avec bénéfice. C'est aussi celui qui s'occupe d'une foule d'opérations non matérielles sur lesquelles il fait un gain quelconque. Dans le premier cas, le mot entrepreneur est synonyme de fabricant, mais toujours sa signification est plus étendue, on peut dire presque sans limite; l'autre au contraire est restreinte. En effet, il y a des entrepreneurs d'industrie agricole, manufacturière, et d'une foule d'industries de genres non définis, se rattachant aux sciences,aux arts, aux lettres, à la banque.

Cette définition est toute théorique; car dans le langage usuel le mot entrepreneur s'applique plus particulièrement aux personnes qui s'occupent de spéculations ayant pour but les travaux de bàtiment ou encore de spéculations qui se rattachent aux divers services des administrations publiques.

Un entrepreneur, pour toutes ses opérations, a besoin : 1o de connaissances générales et spéciales; 2° de capitaux.

Les connaissances générales doivent comprendre les règles fondamentales du langage, la géographie, l'arithmétique complète, le droit commercial et l'économie industrielle. Les connaissances spéciales peuvent se résumer dans la géomé

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trie, le dessin, la mécanique appliquée, di- | verses branches de chimie et de physique, enfin dans l'art agricole et dans celui des constructions. Une partie de ces connaissances est indispensable à l'entrepreneur s'il veut parcourir avec succès la carrière de l'industrie et ne pas marcher à tâtons ou être arrêté par la moindre difficulté. | Certes il est des entrepreneurs qui font | d'excellentes affaires en ne possédant que | fort légèrement les connaissances ci-dessus énoncées, mais il est à remarquer que toujours ces industriels y suppléent par un grand fonds d'expérience et beaucoup de prudence, et qu'en outre les opérations dont ils s'occupent sont en général fort peu compliquées, quoique lucratives. C'est surtout dans des sociétés en commandite et par actions qu'un entrepreneur-gérant doit de rigueur posséder un vaste savoir industriel.

Les connaissances que nous venons d'énumérer sont appelées capitaux immatériels productifs.

Les secondes espèces de capitaux, peutêtre plus nécessaires à l'entrepreneur que les premiers, sont les capitaux matériels productifs, au rang desquels on classe communément les matières premières, les ateliers ou constructions strictement nécessaires à une industrie, les machines de toute espèce, enfin l'argent ou numéraire, et même le crédit. Un entrepreneur doit toujours, sans aucune exception, apporter dans l'établissement de ses ateliers et autres constructions destinées à son entreprise la plus stricte économie, pourvu que ce ne soit pas au détriment de son industrie. Ainsi donc tout luxe de stabilité et de décoration doit être mis de côté. Un simple raisonnement fondé sur le calcul lui fera voir que des constructions légères sont les seules à adopter; car il est patent que les intérêts composés de la somme économisée sur les constructions le mettront à même plus tard d'agrandir ses opérations, tandis qu'un fort capital engagé dans de solides constructions ne peut que le forcer à les restreindre, souvent même à les arrêter.

Le choix des machines demande aussi une grande circonspection. L'entrepreneur doit sérieusement avoir égard aux fortes dépenses que nécessitent l'achat et

l'entretien des machines compliquées; il aura à peser si, par une division du travail sagement entendue, il lui est permis de se passer, surtout dans le commencement de son opération, de moteurs dispendieux. Il est bon d'envisager froidement les divers cas que présentent toutes les études qui ont dû être faites, et de voir si des dépenses fortes, mais faites à propos, donneront la facilité de soutenir avec plus de succès une grande concurrence. Les capitaux dont nous venons de parler s'appellent capitaux engagés.

Le numéraire, nommé aussi capitaux circulants, nom du reste que l'on donne encore aux matières premières, est la cheville ouvrière de toute entreprise, et le spéculateur ne doit le prodiguer qu'avec une grande circonspection, afin d'être toujours en état de faire face à toutes les circonstances malheureuses et imprévues qui se présentent journellement dans les affaires. On trouvera au mot ENTREPRISE quelques données omises ici pour éviter toute répétition.

Il est presque inutile d'ajouter que, sans les qualités morales que possède tout homme d'honneur, sans une activité soutenue, sans une exactitude scrupuleuse dans toutes les relations, enfin sans une grande entente des affaires, le spéculateur aura peu de chances de réussite.

Nous allons sortir un peu des généralités pour dire quelques mots des entrepreneurs de bâtiments ou de constructions diverses, puisque c'est par cette désignation que sont toujours désignées les personnes qui s'occupent de ces sortes d'opérations. Néanmoins l'agriculture, les transports parterre et par eau, l'éclairage des villes, et tout ce qui, dans l'administration, se met en adjudication, est également exploité par des entrepreneurs.

Sous le nom générique d'entrepreneurs de bâtiments on entend des industriels qui s'occupent d'une profession se rattachant à la bâtisse. Tous les principes que nous avons émis ci-dessus s'appliquent à ces professions; toutefois, elles exigent des connaissances spéciales qui dépendent toutes des sciences technologiques.

Comme homme de métier, l'entrepreneur a une foule de conditions à remplir. Pour simplifier et abréger, nous les résu

merons dans une bonne organisation de ses ateliers, qui se composent de machines et d'ouvriers. Les premières réclament tous les perfectionnements possibles, si l'entrepreneur ne veut rester au-dessous de ses concurrents. Cependant point d'engouement dans leur choix! au contraire, la plus grande prudence doit y présider afin de ne pas engager inutilement des capitaux. Au reste, en travaux de bâtiment le nombre des machines est très borné; on ne se sert guère que d'engins et d'équipages. Les grands ateliers de serrurerie comportent seuls des machines

coûteuses.

Dans le choix des ouvriers, un entrepreneur doit avoir égard d'abord à la probité, puis à l'adresse et à une certaine instruction; il est indispensable surtout, pour la conduite de ses ouvriers, qu'il ait de bons maîtres compagnons avec lesquels il n'a pas à regarder au prix de la journée. Ses ordres doivent toujours être donnés à ceux-ci, et il est de toute | nécessité qu'il fasse peser sur eux une grande responsabilité. Sa surveillance doit s'exercer presque en totalité sur ces agents principaux : c'est le seul moyen de conduire de vastes ateliers et d'entreprendre des opérations considérables.

Comme homme moral, l'entrepreneur a aussi de grands devoirs à remplir. En effet, ses opérations diffèrent des autres; les éléments qui les composent lui donnent la facilité de tromper les personnes avec lesquelles il a traité, et qui souvent lui ont confié une partie de leur fortune. Tous ces petits moyens illicites de gain doivent donc être repoussés par lui comme déshonorants. C'est à lui de tout prévoir et même de s'arranger dans les clauses de manière à ce que tous ses actes puissent être contrôlés pour éviter jusqu'au soupçon.

Le législateur a cru devoir faire peser sur les entrepreneurs de bâtiments une certaine responsabilité, et a prévu tous les cas qui peuvent se présenter dans les constructions: nous renvoyons à ce sujet au Code civil.

Les entrepreneurs d'industrie agricole peuvent, comme les précédents, former une classe bien distincte. Ils doivent posséder le métier et l'art agricoles,

Encyclop. d. G. d. M. Tome IX.

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deux objets qui, joints à un jugement sain et à une grande prudence, les mettront à même de juger le pays qu'ils habitent, et, par conséquent, de choisir un système convenable d'économie rurale et un plan de culture, qui forment deux bases fondamentales de leurs opérations.

M. Mathieu de Dombasle (voy.) a consigné dans les Annales de Roville des documents précieux qui, en toutes occasions, serviront de guides à l'entrepreneur d'industrie agricole. Il serait bien à désirer que, pour toute industrie, il y eût des manuels pratiques aussi parfaits que ceux des Annales de Roville, où les spéculateurs trouvassent des conseils et des exemples pratiques aussi sûrs. Malheureusement, l'égoïsme et l'intérêt font que chaque industriel garde ses connaissances pour lui. ANT. D.

ENTREPRISE, dans son sens le plus ordinaire en industrie, est une opération d'une durée plus ou moins longue et dont le résultat est communément un bénéfice quelconque pour celui qui la fait. Le mot entraîne toujours avec lui l'idée de chances incertaines. En effet, s'il n'entre un peu de hasard dans une opération financière, elle est soumise aux règles communes de l'échange ou du commerce, c'est-à-dire que, conduite avec prudence et selon les données convenables, elle offre des bénéfices certains connus à l'avance c'est alors le commerce pur et simple. L'entreprise, avec sa portion de hasard, offre par conséquent des chances de grands bénéfices comme des chances de grandes pertes.

Il existe des entreprises de toutes espèces, sur l'exploitation des mines, les théâtres, les messageries, les chemins de fer, les canaux, etc.; sur les denrées ayant des cours très variables, comme sucre, café, esprit-de-vin, huile, et enfin sur l'industrie manufacturière et l'agriculture.

En général, une entreprise sera bonne si les objets sur lesquels on spécule sont recherchés et qu'il y ait peu de concurrence; elle sera d'autant plus sûre que le capital engagé sera faible et le capital de roulement considérable. Ceci souffre quelques exceptions: ainsi, quand on spécule sur des opérations immenses, un fort capital engagé n'est pas nuisible; il 38

faire plusieurs grandes entreprises solides qu'une foule de petites, lors même que ces dernières donneraient des béné

est même presque toujours nécessaire et se trouve en rapport avec la masse d'affaires. Mais, dans une foule de petites entreprises, il faut bien se garder d'en-fices partiels un peu plus forts. Le résul

gager trop de capitaux, quand ils n'ont pas un but réel d'utilité : cela ne peut qu'entraver et même complétement arrêter un spéculateur dont le crédit n'est pas bien fondé.

Lorsque, par la nature de l'entreprise, de forts capitaux engagés sont nécessaires pour marcher, ce qui arrive fort souvent de nos jours avec le grand nombre d'agents et de machines employés, c'est toujours une chance désavantageuse de plus contre cette entreprise. Nous connaissons de petits constructeurs de machines qui, faisant peu d'affaires, par plusieurs causes, et étant obligés d'avoir dans leurs ateliers un matériel en machines de toute espèce, montant de 40 à 50,000 francs, ont chez eux, on peut le dire, un ver rongeur qui les mine, qui quelquefois les fait périr. D'un autre côté, il est de forts constructeurs qui, avec un matériel de 5 à 600,000 francs en ateliers et machines, font cependant, avec leur masse importante d'affaires, des bénéfices immenses.

Pour la sûreté d'une entreprise, on ne saurait trop faire d'études avant de rien commencer. Nous ne nous étendrons pas sur ces études extrêmement variables; mais en principe il est de toute nécessité de bien connaître ses ressources, de calculer les causes de succès et d'insuccès, en se basant toujours, pour les résultats, sur les bénéfices les plus minimes et faisant même la part des crises commerciales, qui seront d'autant plus fréquentes que l'industrie sera plus en faveur. Parfois une entreprise repose sur un brevet d'invention, objet de grandes espérances. Un entrepreneur prudent doit bien se garder de s'engouer de son brevet: il est certes rationnel de le considérer comme une chance de plus de succès; néanmoins aucune mesure de prudence ne doit être négligée par lui, et il aura bien à se garder d'épuiser son capital de roulement en remplissant ses magasins de produits.

Dans les travaux de bâtiment, il est presque toujours plus avantageux de

tat sera toujours en faveur des premières, quand on mettra en ligne de compte le moindre temps qu'elles prennent, le peu d'agents principaux qu'elles exigent, et une foule d'autres petites causes.

Les entreprises agricoles ne jouissent pas jusqu'ici d'une grande faveur en France, par la raison que, l'économie rurale y étant peu avancée, les bénéfices sont minimes, ce qui détourne les capitalistes d'y employer des fonds. Elles demandent une grande prudence, de grandes connaissances pratiques dans toutes les branches de l'agriculture, et un capital de roulement plus fort qu'on ne l'a cru jusqu'à présent.

La France est bien inférieure à l'Angleterre pour ses produits agricoles. D'après la statistique de M. Jean Schoen, de Breslau, la première a un revenu, provenant de l'économie rurale, de 4,262,000,000 de francs, l'autre de 5,425,000,000 de francs; l'Autriche a un revenu de 3,080,000,000 de francs; la Prusse de 1,350,000,000 de francs.

Eu égard aux autres industries, la France a encore une vaste carrière à parcourir pour atteindre l'Angleterre. Pour celle-ci, on évalue à 3,575,000,000 de franes la valeur des objets fabriqués; pour la France, à 1,820,000,000 de francs, et l'Angleterre a 45 de ses hommes occupés à la mise en œuvre, la France. Pour l'agriculture, le chiffre est l'inverse du précédent entre les deux pays: ainsi l'Angleterre emploie de ses hommes aux travaux agricoles, la France. Ceci s'explique par les grands perfectionnements qu'on a apportés en Angleterre dans l'art agricole, surtout dans les machines qu'on y emploie. ANT. D.

ENVIE. Dans son dictionnaire, l'Académie Française définit ainsi l'envie : << Chagrin qu'on ressent du succès, du « bonheur, des avantages d'autrui. » La Bruyère dit : « L'envie et la haine sont deux passions qui se confondent. » Cela est exact, surtout en ce sens que la haine naît presque toujours de l'envie. Au

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