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fait qu'une province ecclésiastique et civile, avant été divisée en deux pour le civil, Césarée demeura métropole de la première Cappadoce, et la ville de Thyanes acquit la même dignité pour la seconde. Anthime, évêque de cette dernière ville, prétendit que le gouvernement ecclésiastique devait suivre la division faite pour le gouvernement civil; qu'ainsi la province de Césarée devant être divisée en deux, les évêques des villes qui composaient la seconde Cappadoce devaient le regarder comme leur métropolitain, et que l'archevêque de Césarée n'avait plus de droit sur eux.

Saint Basile, de son côté, voulait suivre l'ancienne coutume, et conserver la division des provinces qu'il avait reçue de ses pères. Anthime faisait tous ses efforts pour soustraire à saint Basile les évêques qui composaient ses conciles, et pour les soumettre à sa juridiction, en les attirant aux siens. Ceux-ci se voyant dans une nouvelle province agissaient comme s'ils n'eussentjamais connu saint Basile. Anthime, qui n'avait pas moins d'avarice que d'ambition, pillait aussi autant qu'il pouvait les revenus de l'église de Césarée, surtout ceux qui venaient de l'église de Saint-Oreste, dans le mont Taurus, et qui passaient à Thyanes avant que d'arriver à Césarée.

n'avait rien obtenu, et en reprochant au saint son attachement pour saint Basile. Anthime tenta une autre voie qui ne lui réussit pas davantage : ce fut d'appeler saint Grégoire à son synode comme suffragant. Le saint rejeta encore 'cette proposition comme une injure qu'on lui faisait (410). Seulement il consentit, à la prière d'Anthime et de ceux de son parti, d'écrire à saint Basile pour le porter à entrer dans quelque accommodement. Dom Ceillier dit (411) que cette lettre et la réponse qu'y fit saint Basile sont perdues. Voy. l'article GRÉGOIRE DE NAZIANZE (Saint), archevêque de Constantinople.

Cependant il paraît que la dispute entre saint Basile et Anthime cessa par la multplication des évêchés (412). On en mit dans chaque ville, apparemment pour conserver dans la métropole de Césarée autant d'évêchés que saint Basile en avait cédés à celle de Thyanes, et ce tempérament fut très-avantageux pour l'instruction des peuples. Cet accommodement se constate par les actes d'un concile des évêques de Cappadoce, tenu vers le mois de juin de l'année 372, et où l'on di: que l'on accorda les deux parties belligérantes en multipliant les évéchés de la Cappadoce (413). Toutefois, les souscriptions du second concile cecuménique, tenu en 381, offrent la preuve que la Cappadoce était encore comptée à cette époque pour une seule province (414).

Pour s'autoriser dans ces brigandages, Anthime accusait saint Basile d'errer dans la foi, et disait qu'il ne fallait pas payer le tri-. ANTHIME, évêque de Trébisonde, faux but aux hérétiques: il se moquait encore de patriarche de Constantinoble, au vr siècle. son exactitude à observer les canons, et il Epiphane, patriarche de Constantinople, ordonna pour évêque d'une église d'Arménie venait de mourir en 535. Anthime fut mis à un nommé Fauste (407), que saint Basile sa place, non par les voies ordinaires, c'estavait refusé comme étant indigne de l'épis-à-dire par l'élection, mais par le crédit de copat. Mais ce saint prit occasion des entre l'impératrice Théodora. prises d'Anthime pour ordonner de nouveaux évêques, et, prétendant que la petite ville de Sasimes était de sa métropole et même de son diocèse, il proposa à saint Grégoire de Nazianze de l'en faire évêque. Ce saint s'en défendit. Mais son père, agissant de concert avec saint Basile pour lui faire accopter cet évêché, il reçut l'ordination, soumettant, comme il le dit lui-même (408), plutot sa tête que son cœur.

Après beaucoup de délais, saint Grégoire se mit en devoir de prendre possession de son évêché. Mais Anthime s'y opposa; et, s'étant saisi des marais de Sasimes, il se moqua des menaces dont saint Grégoire vonlut user contre lui. Il lui écrivit une lettre pleine d'insolence et d'injures (409). Anthime vint ensuite à Nazianze voir le père de saint Grégoire, et fit tous ses efforts pour obliger le fils à le reconnaître pour son métropolitain, lui promettant, s'il le faisait, de le laisser paisible dans son évêché, Saint Grégoire rejeta cette proposition, et Anthime s'en retourna fort en colère de ce qu'il

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Anthime passait pour catholique, et comme tel, avait été un des commissaires de la conférence contre les sévériens; mais en effet, il était ennemi du concile de Chalcédoine, aussi bien que de l'impératrice. Ephrem, patriarche d'Antioche, ayant appris cette ordination, écrivit à l'empereur Justinien, le priant de faire en sorte que les lettres synodiques qu'Anthime devait envoyer selon la coutume, fussent entièrement conformes à la doctrine de l'Eglise. Ensuite, après qu'Anthime lui eut envoyé sa lettre synodale, il lui écrivit à lui-même, ne refusant pas de la recevoir, car Anthime n'y découvrait rien de son impiété, mais le priant de s'expliquer avec plus de détail et d'exactitude, et d'anathématiser Eutychès et sa doctrine. Ephrem était bien averti des sentiments d'Anthime, comme il paraît par une lettre qu'il lui avait écrite auparavant, où il lui montrait que le concile de Chalcédoine avait également condamné Nestorius et Eutychès, et en quoi consistait l'hérésie de ce dernier.

(411) Hist. des aut. sac. et ecclés., tom. VIL, PICTIONN. DE L'HIST. UNIV, DE L'EGLISE, II.

L'ordination d'Anthime encouragea telle

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(414) Conc. Labb., tom. II, p. 966.

ment les acéphales, que les principaux de la secte vinrent à Constantinople, savoir: Sévère, faux patriarche d'Antioche; Pierre, chassé d'Apamée, et un moine syrien nommé Zoaras (415-16). Is tenaient des assemblées dans des maisons particulières et osaient même y baptiser. Le clergé catholique de Constantinople envoya à Rome avertir le Pape Agapet ou Agapit I de tous ces désordres. Mais ayant appris qu'il devait venir lui-même dans cette ville, ils attendirent son arrivée.

En effet, ce saint Pape fut obligé de se rendre à Constantinople pour y régler différentes affaires suscitées par Théodat, roi des Goths, contre l'empereur Justinien, et qui tournaient aussi au détriment de la religion. Agapet s'y occupa aussi de l'intrusion d'Authime sur le siége de Constantinople, résista avec une sainte indépendance aux caresses et aux menaces de l'empereur et de l'impératrice, et finit par déposer Anthime et par nommer à sa place, d'après Jes vœux du clergé et du peuple, Mennas. Avec le faux patriarche Anthime, furent condamnés Sévère, Pierre et Zoaras. Nous avons rapporté au long toute cette affaire en parlant d'Agapet I". Voy. cet article

nos vi et VII.

Pour achever ce que ce saint Pape avait commencé et ce que la mort l'avait empêché de terminer, et pour juger définitivement les schismatiques, l'empereur Justinien fit tenir un concile à Constantinople dont la première session cut lieu le 2 mai 536. Mennas présida ce concile, auquel assistèrent cinquante-deux évêques, A la droite de Mennas étaient assis les cinq évêques d'Italie qui étaient venus à Constantinople comme iégats du Pape Agapet. A sa gauche, le premier était Hypace d'Ephèse. Ensuite étaient les députés des absents. Premièment ceux de l'Eglise romaine en particulier, car les cinq évêques d'Italie représentaient toute l'Eglise d'Occident. C'était les clercs que le Pape avait amenés avec lui, entre autres le diacre Pélage. Puis les députés d'Ephrem, patriarche d'Antioche; de Pierre, patriarche de Jérusalem; de Soteric, archevêque de Césarée en Cappadoce, d'Elphide d'Ancyre, de Photius de Corinthe. Le clergé de Constantinople assistait aussi au concile. Mais personne n'y parut de la part de l'Eglise d'Alexandrie, à cause du trouble où elle était.

Après que chacun eut pris sa place, on fit entrer les abbés qui avaient présenté requête à l'empereur, et avec eux le référendaire Théodore, chargé de l'apporter au concile. Les abbés de Constantinople étaient au nombre de cinquante-quatre, tant il y avait de monastères dans cette grande ville et aux environs. Le premier était Marius, abbé de Saint-Dalmace, et le second, Agapit, abbé de Dius. D'Antioche, c'est-à-dire de la seconde Syrie, ils étaient onze, dont le premier fut

(415-16) Voyez, indépendamment de ce que nous disons de ces schismatiques dans l'article AGAPET

Paul, député au monastère de Saint-Maron. De Palestine dix-neuf, et à leur tête Domitien, abbé du monastère de Saint-Martyrius. Il y en avait du mont Sinaï et de Raïthe. Tous les abbés et les députés étaient au nombre de quatre-vingt-sept.

On fit lire leur requête, qui contenait des plaintes contre Anthime, Sévère, Pierre t Zoaras, à peu près semblables à celles des requêtes présentées au Pape Agapet I". Voy. cet article. Ils accusent Anthime d'avoir quitté depuis longtemps son église de Trébisonde, et d'avoir trompé le monde par une apparence de vie mortifiée. Ils disent à l'empereur: « Quoique vous eussiez pu chasser ces schismatiques, vous êtes louable d'avoir voulu qu'ils fussent jugés canonique ment par l'archevêque de l'ancienne Rome, que Dieu a envoyé ici comme il envoya à Rome saint Pierre, pour dissiper les prestiges de Simon. Nous vous supplions donc de faire exécuter son jugement, et de délivrer TEglise d'Anthime et de ces autres hérétiques. » Ensuite les évêques d'Italie et les légats du Saint-Siége donnèrent à lire les deux requêtes présentées au Pape saint Agapet, tant par les abbés que par les évêques, et la lettre synodale du Pape à Pierre, patriarche de Jérusalem, en exécution de laquelle le patriarche Mennas nomma des commissaires pour chercher Anthime, lui signifier ce qui avait été fait, et le citer à comparaître devant le concile dans trois jours. Ainsi finit la première session.

La seconde se tint quatre jours après, c'est-à-dire le 6 mai 536. Les commissaires présentèrent leur rapport de la perquisition qu'ils avaient faite d'Anthime en tous les lieux où ils croyaient qu'il pouvait être, sans avoir pu découvrir où il était. Sur quoi te patriarche Meunas dit : «< Quoique l'intention d'Anthime soit évidente, de ne se pas présenter, toutefois, pour imiter la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous lui donnons encore un autre délai de trois jours. Et il nomma d'autres commissaires, qui, ayant fait leur rapport à la troisième séance, le 10 mai, le patriarche donna encore un troisième délai et nomma de nouveaux commissaires. Enfin pour ôter à Anthime tout prétexte d'ignorance, il ordonna que l'on afficherait publiquement un monitore, contenant la perquisition et la citation.

On avait donné trois jours francs pour chaque citation, et l'on en douna sept pour le monitoire. Ainsi la quatrième session ne se tint que le 21 mai. Les commissaires présentèrent leur rapport des perquisitions qu'ils avaient faites, sans pouvoir apprendre aucune nouvelle d'Anthime, et du monitoire qu'ils avaient fait afficher sur quoi le patriarche Mennas demanda les avis, premièrement des Romains, et secondement du reste des membres du concile. Les Romains dirent qu'ils suivaient en tout le jugement du Pape Agapet. Le concile, iar la bouche

:

(Saint), les articles que nous consacrons à chacun d'eux.

d'Hypace, d'Ephèse, dit qu'Anthime se trouvait coupable d'avoir violé les canons par sa translation, et la foi, en soutenant secrètement l'hérésie d'Eutychès, et travaillant à rompre l'union des Eglises, procurée avec tant de peines, quoiqu'il eût promis à l'empereur et écrit aux patriarches qu'il suivrait en tout le Saint-Siége. Qu'on lui avait donné tout le temps de se reconnaître, mais que, puisqu'il persévérait dans sa contumace, il devait, suivant le jugement du Pape, être privé de l'évêché de Trébisonde et du monde catholique. Le patriarche prononça donc le jugement conforme à cet avis.

Quand le concile fut levé, les Orientaux et quelques autres firent plusieurs acclamations, demandant qu'on anathématisat en même temps Sévère, Pierre et Zoaras. « Chassez, disaient-ils, ceux qui baptisent dans les maisons, renversez la caverne de Zoaras, brûlez les cavernes des hérétiques. Pourquoi Pierre a-t-il des monastères? Il y tient tous les hérétiques. Le patriarche les pria de prendre patience jusqu'à ce qu'on en eût parlé à l'empereur. Ainsi finit la quatrième session, qui fut souscrite par soixante et onze évêques. Les Romains souscrivirent en latin, les Grecs en grec, et les Syriens, au nombre de quarante, en syriaque.

Hy eut, le 4 juin 536, une cinquième session pour ce même concile. On y condamna les complices d'Anthime, c'est-à-dire, Sévère, Pierre et Zoaras, ce dont nous faisons mention dans chacun des articles consacrés à ces hérétiques. La condamnation d'Anthime fut de nouveau confirmée dans cette session. Enfin, l'empereur Justinien envoya ce faux patriarche de Constantinople en exil et fit brûler ses livres. On ne nous apprend pas l'époque de la mort d'Anthime (417).

ANTHROPOMORPHITES, hérétiques des HORPE I, I et ve siècles, auxquels se joignirent les audiens, et contre lesquels s'élevèrent pour les réfuter, Origène, Jean de Jérusalem, saint Epiphane, Théophile d'Alexandrie et saint Cyrille d'Alexandrie. Voy. ces articles. Au x siècle, il parut de nouveaux Antropomorphites qui rencontrèrent pour adversaire Rathier, évêque de Vérone. Voy. cet article.

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ANTHUSE (Sainte), vierge, fille de Constantin Copronyme, fut élevée dans la piété par Irène, sa mère, qu'elle perdit de bonne heure. Elle persévéra dans la vraie foi, malgré l'impiété de son père. Celui-ci aurait voulu la marier, et lui fit, pour cela, beaucoup d'instance; mais Anthuse refusa constamment. Après la mort de Constantin, arrivée en 775, la jeune vierge, se trouvant libre désormais, distribua tous ses biens aux pauvres, aux églises, aux monastères, ou pour la rédemption des captifs. Elle donna ses habits d'étoffes d'or pour l'ornement des glises. C'était la mère des orphelins et des

(417) Anasthase le bibliothécaire, in Agap.; Baronius, an. 555, 556; Fleury, Hist, coclés., liv. xxxi. n° 52, 53, 54, 55.

enfants abandonnés; elle les rassemblait, les élevait et les instruisait. Elle mettait les vieilles gens dans des hôpitaux, et prenait soin des mourants. Irène et Constantin l'invitèrent souvent à prendre part avec eux au gouvernement de l'empire; mais elle le refusa constamment; et, ayant reçu le voile des mains du patriarche Taraise, elle se retira dans le monastère d'Eménie, où elle mourut vers la fin du vin siècle. L'Eglise grecque honore sa mémoire le 12 avril.

ANTIDICOMARIANITES, ou adversaires de Marie; hérétiques du iv siècle, qui soutenait que Marie n'était pas demeurée vierge, et qu'après la naissance de JésusChrist elle avait eu des enfants de saint Joseph.

Saint Epiphane (418), ayant appris que celte erreur avait cours en Arabie, écrivit une grande lettre pour la réfuter, adressée à tous les fidèles de cette province, depuis les évêques jusqu'aux laïques et même aux catéchumènes. Il y rapporte plusieurs traditions touchant saint Joseph, que l'on croit avoir été tirées de quelques livres apocryphes; mais il répond solidement aux objections que les hérétiques prétendaient tirer de l'Ecriture, contre la perpétuelle virginité de Marie. Il y eut dans le même pays une erreur tout opposée, qui faisait regarder la très-sainte Vierge comme une espèce de divinité. Voy. l'article CoLLYRIDIENS.

ANTIDIUS ou ANTIDE (Saint), évêque de Besançon, martyr. Il y eut sans doute deux saints de ce nom, évêques de Besançon, car nous voyons, dans le Catalogue des évêques de cette Eglise, un saint Antidius qui fut décapité par les Vandales, commandés par Crocus, l'an 267; et Fleury, sous l'an 407, fait mention d'un saint Antidius, évêque de Besançon, honoré le 17 juin comme ayant été martyrisé par les Vandales. Mais nous croyons que ce saint est le même que celui de l'an 267, et que le second, saint Antide, vécut plus tard, qu'il était chanoine de Besançon quand il en fut fait évèque, et qu'il ne souffrit point le martyre. Fleury aura fait une confusion, ou bien, pariant, sous l'année 407, des ravages occasionnés par les Vandales dans les Gaules, il aura rappelé, comme en passant, le martyr du premier Antidius. Il paraîtrait que ce saint est honoré à Besançon, non le 17, mais le 27 juin, quoique le Martyrologe romain le mette au 25 du même mois. Les auteurs de l'Histoire de l'Eglise gallicane prétendent que les actes du martyr Antidius n'ont aucune autorité.

ANTIMOND (Saint), et vulgairement Aumond, premier évêque de Térouanne au v siècle. Il menait la vie d'un saint solitaire, lorsque saint Remi, évêque de Reims, l'envoya, vers l'an 497, pour travailler à la conversion des Morins, c'est-à-dire les habitants de Térouanne (419) et de Boulogne. Le saint missionnaire, qui fut le premier évêque de

(418) In hæres. LXXVII, n° 26; LXXVIII.

(419) Térouanne fut détruite par Charles-Quint l'an 1553, et de son diocèse on a fait trois siéges

Térouanne, n'en fut pas pourtant le premier apôtre les saints Fuscien et Victòric, et ensuite saint Victrice y avaient annoncé l'Evangile; mais le temps et les ravages des barbares y avaient presque étouffé jusqu'aux semences de la foi, et la mission de saint Antimond y était nécessaire.

ANTINORI (LUDOVIC), cité dans l'Histoire de l'Eglise à cause de plusieurs commissions dont il fut chargé par le Pape Pie IV au concile de Trente. Il vint aussi en France pour y faire recevoir ce concile.

ANTIOCHE. Voy. I article EGLISE APOSTOLIQUE D'ANTIOCHE.

ANTIOCHE (LE PATRIARCHE D') fut décoré de celle dignité par Benoît XIII, et avait été précédemment trésorier de Maguclonne; il assista au concile de Constance (an 1415), et s'était détaché de l'obédience de Benoît XIII pour suivre celle de Rome, qui était la plus nombreuse. Mais Jean XXIII l'accusait d'être toujours l'ami secret de Pierre de Lune, et il paraît que les motifs de ces reproches venaient en grande partie des soins que se donnait le patriarche pour avancer la cession demandée par le concile et par l'empereur.

Malgré cette indisposition du Pape contre le patriarche d'Antioche, celui-ci, voyant la dignité pontificale vivement attaquée, composa un Mémoire où il établit qu'un Pape catholique n'est point soumis au concile général, et où, répondant à quelques canons du décret de Gratien, qui paraissent soumetire le Pape au concile, il dit que cela doit s'entendre des définitions de foi auxquelles le Pape est obligé d'acquiescer comme les simples fidèles (420). Ce Mémoire fut d'abord envoyé au Pape Jean XXXIII, et réfuté dans la suite par le cardinal Pierre d'Ailly, qui soutint, lui, qu'en certaines Occasions le concile général peut juger le Pape (421). Au concile de Bale (an 1434) le même patriarche présenta, dans la dix-huitième session, un ouvrage qu'il avait composé et répandu quelques mois auparavant (422), et où il semble se contredire avec son précédent Mémoire. Co nouvel écrit a d'ailleurs été jugé comme faible, et ne répondant ni à la dignité du sujet ni au nom de l'auteur.

ANTIOCHE (SYNODE DIT D') se tint en 1806, non dans cette ville, mais au monastère de Carcapb, diocèse de Béryte. Adami (Voy. cet article) en fut l'âme, et s'attacha à y copier ce qui se fit à Pistoie, en évitant néanmoins de prononcer le nom de ce synode schismatique. Comme cela se passait douze ans après la condamnation portée par Pie VI contre cette assemblée (Voy. PISTOIE) dans la bulle Auctorem fidei. Adami ne pouvait avoir assurément l'excuse de la bonne foi. Il eut soin de rédiger les Actes du Synode, dit

épiscopaux, savoir: Boulogne, Ypres et Saint-Omer. (Notes de l'Hist. de l'Egl. Gal., liv. v.)

(420) Hist. de l'Egl. Gal., liv. xiv, tom. XIX, p. 495 de l'éd. in-12, 1826.

(421) Id., ibid., p. 496.

(422) Ibid., liv. XLVII, tom. XX, p. 291.

(425) L'Ami de la religion, tom. LXXXIX, pag.

d'Antioche, en arabe, sans y joir dre la version latine, comme le voulait l'usage. De plus, ces Actes ne furent point envoyés au Saint-Siége, ainsi que cela est prescrit et que cela se fait toujours.

Ce ne fut qu'en 1810 qu'on les imprima et qu'on les répandit dans tout l'Orient, avec une approbation surprise à Gaudolfi, alors visiteur apostolique au mout Liban; l'erreur profita des malheurs de l'Eglise pour se propager. Cependant des bruits vagues et sinistres pénétrèrent en Italic. Quelques chrétiens fidèles et vigilants donnèrent sans doute l'éveil. Le patriarche des grecs Melckites, Maxime Mazlum, envoya à Rome un exemplaire du Synode, traduit en italien, en certifiant que cette version était conforme à l'original arabe. Elle fut soumise à l'examen de la congrégation chargée de la correction des livres de l'Eglise d'Orient; et sur le rapport qui lui fut fait, intervint, de l'avis unanime des cardinaux, une condamnation du faux Synode d'Antioche. Le patriarche Mazlum déclara adhérer à la censure, et promit de faire tous ses efforts pour empêcher que les décrets du Synode ne fussent mis à exécution ou n'obtinssent quelque autorité (423).

Il faut croire, cependant, que les erreurs enseignées par Adami, et consacrées par le Synode d'Antioche, ne restèrent malheureusement pas sans effet, puisque nous voyons, en 1833, le Saint-Siége être obligé de publier une bulle au sujet de ces erreurs. Voy. l'article GERMAIN ADAMI.

ANTIOCHUS (Saint), martyr. I cultivat la médecine et vivait sous l'empereur Adrien. Il était chétien et natif de la Mauritanie. Son art fut uniquement employé au soulagement des malades pauvres. Il passa quelque temps en Galatie et en Cappadoce, et se rendit, vers 120 de Jésus-Christ, à l'ile de Sardaigne, où il souffrit le martyre. Sa mémoire est le 13 décembre.

ANTIOCHUS (Saint), autre médecin martyr, natif de Sébaste, persécuté et mis à mort sous Dioclétien (303-311 de JésusChrist). On rapporte qu'il fut miraculeusement sauvé des griffes des bêtes féroces auxquelles il avait été exposé, et que de ses blessures découlait du lait au lieu de sang. L'Eglise célèbre sa mémoire le 15 juillet.

ANTIOCHES, prêtre, neveu de saint Eusèbe, évêque de Samosate et tils de son frère, fut enveloppé dans la persécution d› son oncle, et envoyé en exil dans l'Arménie (au 373). Il est à présumer qu'Antiochus demeura quelque temps auprès de son oncle aussi exilé, car saint Basile, lui écrivant, le félicite de ce que l'exil lui donne occasionde le posséder plus en repos, que lorsqu'il était occupé avec lui du gouvernement de l'E527-528. Nous sommes étonné que M. l'abbé Rohrbacher n'ait pas fait mention de ce synode dans sou Histoire universelle de l'Eglise catholique: it ne s'est guère occupé, dans la période de 1802 à 1848, que de la France. Aussi trouvons-nous beaucoup de lacunes dans son tome XXVIII.

glise (424). Eusèbe ayant souffert le martyr vers 379, Antiochus fut appelé à lui succéder sur le siége de Samosate. Le concile de la province s'assembla, suivant la coutume, pour l'ordonner évêque. Jovien, évêque de Perge, qui avait été quelque temps dans la communion des ariens, se troava à celle assemblée (423). Tous ayant donné leurs suffrages pour l'élection d'Antiochus, on le mena près de l'autel, et on le fit mettre à genoux pour recevoir l'imposition des mains; mais quand il vit Jovien qui s'avançait avec les autres, il repoussa sa main et voulut qu'il se retirât, disant qu'il ne pouvait souffrir sur sa tête une main qui avait reçu des mystères célébrés par des blasphemes, c'est à-dire l'Eucharistie des ariens. Antiochins souscrivit au premier concile général de Constantinople, et depuis nous ne voyons plus rien sur lui dans l'histoire.

ANTIOCHUS, évêque de Ptolémaïde, entra dans la conspiration des ennemis de saint Jean Chrysostonie, et assista au concile du Chêne, comme à celui qui fut tenu à Constantinople contre le saint doe eur. Il ordonna secrèicment Porphyre, évêque d'Antioche, et mourut en l'an 408. Il avait écrit un grand nombre de sermons, d'homélies et un grand traité contre l'avarice: il n'en reste plus que de fa.bles fragments (426).

ANTIOCHUS (Saint), ermite de la haute Syrie, conseilla à saint Théodore Sicéote de quitter l'épiscopat qui lui était à charge. Antiochus, revenant de Constantinople, vers l'an 599, passa chez Théodore. Il était alors âgé de cent ans. Il y avait soixante années qu'il n'usait ni de vin ni d'huile, et trente qu'il ne mangeait point de pain, ne vivant que d'herbes crues avec du sel et du vinaigre. Théodore, qui avait le dessein de vivre dans la retraite, consulta donc Antiochus. Celuici lui dit d'exécuter au plus tôt sa résolution, et mourut peu après l'avoir quitté.

ANTIOCHUS, moine de Seba ou Sabas, près de Jérusalem, vivait au commencement du vir siècle, pendant la guerre de l'empereur Héraclius contre Chosroës, roi des Perses. I fut témoin de la prise de Jérusalem par les Perses en 614, et parle des traitements barbares qu'éprouvaient alors les moines de la Palestine.

En 619, les Perses ayant, pris Ancyre, capitale de la Galatie, près de laquelle était le monastère d'Attaline, les moines, avec leur abbé Eustathe, furent obligés d'abandonner le pays et de changer souvent de place, par la crainte des infidèles. Comme ils ne pouvaient, dans ces fréquents voyages, porter avec eux beaucoup de livres, l'abbé Eustathe écrivit à Antiochus pour le charger de lui faire un abrégé de toute l'Ecriture sainte, contenant en un seul volume, facile à porter, tout ce qui est nécessaire au salut. En même temps il le pria de lui raconter exactement les vertus et la mort de quarantequatre moines de la laure de saint Sabas,

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tués par les Arabes cinq ans auparavant. Antiochus fit ce que lui demandait l'abbé Eustathe; mais il ne put le faire avec toute l'exactitude qu'il eût désiré, parce qu'il était lui-même contraint de changer continuellement de demeure, par la crainte des barbares. Avec le récit du martyre de ses confrères, il lui envoie un extrait moral de l'Ecriture sainte, distribué en cent trente chapitres ou homélies. C'est comme un corps de théologie morale à l'usage des religieux. Il porte le nom de Pandectes, qui signifie à peu près la même chose que le nom théologique de Somme. Dans le dernier chapitre, Antiochus met le catalogue des hérétiques, depuis Simon le Magicien jusqu'à ceux de son temps, et finit par les sévériens et les jacobites.

Ces derniers avaient pris leur nom d'un certain Jacob, surnommé Zanzale ou Bardai, qui était un moine syrien, disciple de Sévère, et qui prêcha l'hérésie d'Eutychès dans la Mésopotamie et l'Arménie. Antiochus parle d'un certain Athanase, jacobite, qu'il appelle précurseur de l'Antechrist, et qui voulait usurper le siége d'Antioche. Quant à lui-même, il proteste qu'il s'en tient, avec l'Eglise catholique, à ce qu'ont enseigné saint Athanase, saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Chrysostome et saint Cyrille d'Alexandrie. A la fin de l'ouvrage est une grande prière, où Antiochus confesse que c'est à cause des péchés des Chrétiens que Dieu a permis que les sanctuaires fussent abandonnés, le peuple mené en captivité, les corps des saints jetés sans sépulture, et la croix du Sauveur enlevée par les barbares.

En tête de son ouvrage Antiochus mit une lettre dédicatoire à Eustathe, abbé d'Ancyre.

Dans cette lettre, Antiochus raconte ce qui lui est arrivé et aux autres moines, ses confrères, depuis l'incursion des Arabes, et comment ils demeurèrent deux ans au monastère de Saint-Anastase, près de Jérusalem. Ensuite, ajoute-t-il, le saint abbé Modeste nous couseilla de retourner à la laure, notre ancienne demeure. Quelques-uns suivirent son conseil, d'autres demeurèrent dans le monastère de Saint-Anastase, sous la conduite du saint abbé Justin, qui, après avoir demeuré plusieurs années dans la laure, étant ordonné prêtre pour son mérite, avait assemblé une grande communauté dans ce monastère et y gardait les observances de la laure; en sorte qu'aucun n'était mieux réglé dans toute la Palestine.

Le livre d'Antiochus, écrit en grec, fut d'abord publié en latin par G. Tilman, abbé d'Ancyre, Paris, 1543, in-8°, et réimprimé dans la Bibliotheca Patrum, Paris, 1579, vol. H; Cologne, 1618, vol. VII; et Lyon, 1677, vol. XII. Le texte grec a été publié par Fronto Ducans, avec la traduction latine de Tilman, dans le premier vol. de l'Auctuarium Bibl. Patrum; Paris, 1624. On peut

(426) Cave, Script, eccles, hist. liter.

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