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Contres, à cause des reliques de saint Corneille.

André établit plusieurs autres prieurés de son Institut, et il se retira ensuite dans une forêt du Berri, où, par les libéralités des seigneurs voisins, il bâtit l'abbaye de Chezal-Benoît dont il fut premier abbé. Ce monastère devint dans la suite le chef d'une congrégation de son nom, laquelle a été réunie à la congrégation de Saint-Maur. André mourut saintement à Chezal-Benoît le 21 janvier 1112, ainsi que nous l'apprenons de la lettre circulaire que ses religieux écrivirent pour annoncer sa mort et demander pour lui des prières (65). Ils y font un bel éloge de ce saint abbé.

Nous supposons que c'est cet André, moine de Vallombreuse, qui fut disciple de saint Arialde dont il a écrit la Vie (66), après avoir été témoin de ses actions et de son zèle pour la réforme des mauvais prêtres de son temps. Voy. l'article ARIALDE (Saint), diacre de Milan.

ANDRÉ, frère cadet de saint Bernard, était entré dans l'état militaire, et fut gagné à Dieu par son frère. Ce ne fut pas cependant sans beaucoup de peine; mais, comme il faisait, vers l'an 1113, sa première campagne, il s'écria un jour: Je vois ma mère ! Ce doux souvenir d'une mère acheva le travail commencé par saint Bernard et fit évanouir toutes les difficultés d'André. Il ne balança plus à renoncer à la milice pour se faire disciple de Jésus-Christ (67).

ANDRÉ DE LONG-JUMEAU, de l'ordre des Frères Prêcheurs, missionnaire en Tartarie aux siècle. Voy. l'article AMBASSADE DES TARTARES VERS SAINT LOUIS. Ce missionnaire revint de la Tartarie, où il avait été envoyé par saint Louis, après que ce prince fut arrivé à Césarée, c'est-à-dire le 28 mars 1251. Il paraît qu'André de Long-Jumeau se joignit aux missionnaires que le Pape Junocent IV envoya, en 1247, vers l'armée des Tartares, afin de tenter de protéger les chrétiens que ces idolâtres maltraitaient. Voy. l'article ASCELIN, Frère Prêcheur.

ANDRÉ OU ANDREAS, archevêquede Lund, en Suède, mort le 24 juin 1228. Dans sa jeunesse, il parcourut l'Allemagne, l'Italie, la France et l'Angleterre. De retour dans son pays, il fut nommé chancelier de Canut VI. Indeburge, sœur de Canut, avait été mariée au roi de France, Philippe II. Celui-ci, sans motif, répudia sa femme, qui revint auprès de son frère, le roi de Suède et de Danemark. Canut envoya André à Rome pour porter plainte auprès du Pape Célestin III. André plaida si bien la cause de la reine, que le Pape força le roi Philippe à reprendre sa femme. En revenant de Rome, André fut saisi par les Français en Bourgogne, et détenu pendant quelque temps. Après sa délivrance, il fut élu archevêque de Lund et primat de Danemark, et confirmé dans

(65) Spicil., tom. II, p. 518. (6) Apud Acta SS., 27 Junii.

cette dignité par le Pape Innocent III, en 1201. Après la mort de Canut, en 1203, André couronna à Lund le frère et le successeur de Canut, Waldemar II. Il l'accompagna ensuite dans sa croisade contre les Livoniens. Par suite de son âge et de ses infirmités, il se retira dans une île où il mourut.

On a de ce prélat quelques ouvrages, dont la plupart sont conservés en manuscrit dans les archives de la cathédrale de Lund.

ANDRÉ DE SIENNE (Le Bienheureux), de la famille des Galleran, fut d'abord militaire, et l'on dit qu'il se distingua à la guerre; il prouva bien, en effet, qu'il avait toute la violence et la dureté du soldat, car un jour, avant entendu proférer un horrible blasphème, il s'en montra si indigné qu'il tua le blasphémateur, comme si Dieu lui avait commandé de le venger ! En punition de ce crime, il fut banni. Čet emportement, reste de son ancien état, et la peine qu'il eut à en subir le firent rentrer en lui-même. Il consacra le reste de ses jours à des œuvres de piété, de charité, d'humilité et de pénitence. S'il rentrait clandestinement dans sa patrie, ce fut pour servir les pauvres et les malades, leur porter lui-même des remèdes, des vête ments et autres choses nécessaires. Il mourut à Sienne, en Toscane, le 19 mars 1251. On rapporte (68) un grand nombre de miracles opérés par son intercession, avant et après sa mort.

ANDRE DE PÉROUSE, Frère Mineur, évêque missionnaire en Chine, est cité dans l'histoire de l'Eglise à cause d'une lettre qui nous fait connaître l'archevêché de Pékin et ses Suffragants au XIV siècle. Voici les passages les plus importants de cette lettre

« Après beaucoup de fatigues et de périls, j'arrivai enfin à Cambalick, qui est la ville capitale du grand Khan, avec frère Péregrin, mon confrère dans l'épiscopat et le compagnon inséparable de mon voyage. C'était, comme je crois, l'an 1308. Nous y sacrames l'archevêque, savoir, Jean de Montcorvin, suivant l'ordre que nous avions reçu du Saint-Siége, et y demeurâmes environ cinq ans, pendant lesquels nous reçûmes de l'empereur la pension nommée alafa, pour la nourriture et le vêtement de huit personnes. Cette alafa peut valoir par an cent florins d'or, suivant l'estimation des marchands génois; et c'est ce que l'empereur donne aux envoyés des grands, à des guerriers, à des ouvriers de divers arts et d'autres personnes de diverses conditions. Je passe ce qui regarde la richesse et la magnificence de ce prince, la vaste étendue de son empire, la multitude des peuples, le nombre et la grandeur des villes, et le bel ordre de cet état, où personne n'ose lever l'épée contre un autre. Tout cela serait trop long à écrire, et paraîtrait incroyable, puisque moimême, qui suis présent, à peine puis-je croire ce que j'entends dire. »Voy. l'article JEAN DE MONTCORVIN.

(67) Guillelm., Vit. Bern., c. 3. (68, Acta SS., 19 Mart.

ainsi : « Je vous ai écrit tout ceci en peu de mots, afin que, par vous, il vienne à la connaissance des autres. Je n'écris point à nos frères spirituels ni à mes principaux amis, parce que je ne sais point ceux qui sont morts et ceux qui restent ; c'est pourquoi je les prie de m'excuser. Je les salue tous et me recommande intimement à eux; et vous, Père gardien, recommandez-moi au ministre et au custode de Pérouse, et à tous nos autres frères. Tous les évêques suffragants du siége de Cambalick qu'avait faits le Pape Clément, sont morts en paix et je suis demeuré seul. Frère Nicolas de Banthera, frère Andrucio d'Assise et un autre évêque sont morts à l'entrée de l'Inde inférieure, dans un pays très-cruel, où plusieurs autres sout morts et enterrés. Donné à Cayton, l'an 1326, au mois de janvier (70). » Voy. l'article CHINE (L'Eglise catholique en).

André de Pérouse ajoute: « Près de l'Océan est une grande ville nommée en persan Cayton, où une riche dame arménienne a bâti une église assez belle et grande, que l'archevêque a érigée en cathédrale, du consentement de cette dame, et, l'ayant suffisamment dotée, il l'a donnée pendant sa vie et laissée en mourant à frère Gérard, évêque, et aux frères qui étaient avec lui, et c'est le premier qui a rempli cette chaire. Après sa mort, l'archevêque me voulut faire son successeur, et, comme je n'y consentis pas, il donna cette église à frère Péregrin, qui, après l'avoir gouvernée quelque peu d'années, mourut l'an 1322, le lendemain de l'octave de Saint-Pierre, c'està-dire le septième de juillet. Environ quatre ans avant son décès, comme je ne me trouvais pas bien à Cambalick pour quelques raisons, je me procurai l'alafa ou aumône impériale pour la recevoir à Cayton, distante ANDRÉ, nom cominun à trois rois de de Cambalick d'environ trois semaines de Hongrie, de la dynastie des Arpades, que chemin; et, avec huit cavaliers que l'empe nous retrouverons dans les articles Horeur m'accorda, je m'y rendis en grand NORIUS HI PAPE, HONGRIE (Eglise catholique honneur. Dans un bois, à deux cent cin- en), et sur lesquels nous n'avons pas, dès quante pas de la ville, j'ai fait bâtir une lors, à nous arrêter en particulier, leur vie église avec tous les lieux réguliers pour appartenant à l'histoire civile. Donnons vingt-deux frères, et quatre chambres, dont seulement comme renseignements les dates chacune serait suffisante pour quelque prélat suivantes: André I", cousin de saint Etienne, que ce fût. Je demeure continuellement en était le quatrième roi du pays des Madjares, ce lieu, et j'y subsiste de l'aumône royale. et occupa le trône de 1046 à 1061.-André II, J'en ai employé une grande partie à ce bâti- fils de Bela III et surnommé le Hierosolymiment, et je ne sache pas qu'il y ait de sem-tain, fut le dix-huitième roi de sa race, et blable ermitage dans toute notre province, régua de 1205 à 1235. —André III, pour la beauté et l'agrément. Peu de temps nommé le Vénitien, dernier roi de la race après la mort de frère Péregrin, j'ai reçu un des Arpades et le vingt-deuxième de la série, décret de l'archevêque pour m'établir dans régna de 1290 à 1300, comme successeur de le siége de Cayton. Je l'ai accepté, et je suis Ladislas III, Cumaans. tantôt dans la ville à la cathédrale, tantôt à l'ermitage, selon qu'il me plaît. Je me porte bien, et, autant que mon âge avancé le souf fre, je pourrai travailler à cette moisson encore quelques années. En ce vaste empire, il y a des gens de toutes les nations du monde et de toutes les sectes, et on permet à chacun de vivre selon la sienne; car ils croient que chacun s'y peut sauver, et nous pouvons prêcher avec liberté et sûreté; mais il ne se convertit point de Juifs ni de Sarrasins. Un grand nombre d'idolâtres reçoivent le baptême, mais plusieurs ensuite ne vivent pas en bons chrétiens. Quatre de nos frères ont été martyrisés dans l'Inde par les Sarrasins; und'entre eux, ayant été jeté deux fois dans un grand feu, en sortit sain et sauf; et toutefois ce miracle ne convertit persoune. Ces quatre frères se nommaient Thomas de Tolentin, Jacques de Padoue, Pierre de Sienne et Démétrius, frère lai. Ils furent martyrisés le premier jour d'avril 1322, qui était le jeudi avant le dimanche des Rameaux, et leurs reliques rapportées de Thana, où ils avaient souffert, à Polombe ou Colombe, autre lieu de l'Inde, par frère Odoric de Port-Naon, qui a écrit l'histoire de leur martyre (69). »

La lettre d'André de Pérouse se termine

(69) Acta SS., 14 April.

sur

ANDRÉ DE MONT-RÉAL (Le Bienheureux) naquit à Musciuni, bourg situé près do Mont-Réal, dans le diocèse de Riéti en Ombrie, en l'année 1397.

1. Ses parents, qui étaient pieux, ne purent, à cause de leur pauvreté, soigner son éducation, et l'employèrent dès son bas âge, à la garde de leur troupeau. Cette occupation paisible continua sans doute à l'entretenir dans les sentiments de dévotion dont il fut rempli dès son enfance.

Parvenu à l'âge de quatorze ans, il rencontra un jour le prieur d'un couvent d'Augustins; il se jeta à ses pieds, lui exprima le désir qu'il avait de mener une vie parfaite, le pria instamment de le recevoir dans son ordre, et lui promit d'en observer fidèlement la règle. Sa demande ayant été favorablement accueillie, il fut, après avoir fini son temps de probation, admis à prononcer ses vœux, et plus tard il parvint au sacerdoce

Joignant la science à la piété, André se fit bientôt remarquer sous ce double rap port; aussi ses frères, persuadés de sa capa cité, le nommèrent-ils à plusieurs emplois, lui donnant ainsi une preuve de la contiance qu'il leur avait inspirée. Elle fut si grande, qu'en 1444 ils le choisirent pour provincial d'Ombrie, et le députèrent au chapitre géné

(70) Raynald., 1326, no 30.

ral qui devait se tenir à Avignon, mais qui fut transféré à Bourges.

II. Ce n'était pas la première fois que le bienheureux venait en France; il avait déjà, l'an 1430, assisté au chapitre de Montpellier, où le titre de docteur lui avait été conféré. Il est probable que, lors de son premier séjour en ce royaume, il avait appris la langue française; car, après avoir fréquemment annoncé la parole de Dieu en Italie, il s'adonna également à cette fonction du saint ministère, lorsque, pour la seconde fois, il revint en France. If paraît qu'il y fit un long séjour. Ce qu'il y a de certain, c'est que, pendant cinquante ans, il prêcha dans l'un ou l'autre pays, avec un zèle infatigable, les vérités du salut. Sa vie donnait à ses paroles une autorité merveilleuse, et ses austérités continuelles l'avaient rendu l'objet de la vénération des peuples. En effet, rien de plus rigoureux que sa pénitence. Trois fois chaque semaine, il jeûnait au pain et à l'eau, portait constamment un long et rude cilice, se déchirait chaque jour le corps par de sanglantes disciplines, se frappait la poitrine avec un caillou, et couchait sur une simple paillasse, n'ayant qu'une pierre pour oreiller. Il ne donnait que peu d'heures au sommeil, et il employait le reste du temps à prier, à prêcher, à instruire le prochain ou à l'assister de quelque autre manière; se trouvant heureux de pouvoir secourir et consoler ceux qui, de toutes parts, avaient recours à lui.

Telle fut constamment le genre de vie de ce saint religieux pendant le cours de sa longue carrière. Parvenu à l'âge de quatrevingt-trois ans, il tomba dangereusement malade et annonça bientôt le jour ainsi que l'heure de sa mort. Sa réception des derniers sacrements fut touchante par les sentiments de piété qu'il y fit éclater. Tous les frères de la maison étant rassemblés auprès de lui, il les exhorta à l'exacte observance de leur règle, puis il récita les sept psaumes de la pénitence, qu'il entremêlait de soupirs et de pleurs. Entin, en disant ces paroles de David: C'est en lui que je dormirai et me reposerai en paix, il s'endormit dans le Seigneur le 11 avril 1479. On fut obligé de le laisser exposé pendant trente jours, avant de le mettre en terre, pour satisfaire la dévotion des fidèles qui venaient en foule donner à son saint corps des témoignages publics de leur vénération. Plusieurs miracles prouvèrent bientôt le crédit d'André auprès de Dieu, et l'on. commença à l'honorer publiquement comme bienheureux. Ce culte n'ayant pas été interrompu, le Pape Clément XIII l'approuva et le confirma ,e 18 février 1764. On l'honore le 11 avril.

ANDRE CORSINI (Saint), évêque de Fiésole, était fils de Nicolas Corsini et de Pèlerine, qui, étant très-pieux et n'ayant point d'enfants, adressèrent au ciel d'ardentes

(74) On a deux Vies de saint André Corsini dáns les Acta Sanctorum 50 Januarii; Voy. M. l'abbé

prières pour en obtenir. Il leur en accorda un, qui vint au monde le 30 novembre 1302, le jour de la Saint André, et qui, à cause de cela, reçut le nom d'André au baptême (71).

1. Mais André ne répondit pas d'abord aux désirs de ses parents; il fut dissipé et se laissa aller à plusieurs désordres dans les mauvaises compagnies, jusque-là que sa famille craignait beaucoup pour son salut. Sa mère priait sans cesse pour que Dieu le convertit. Cette autre Monique fut encore exaucée, et elle obtint à force de larmes que son fils naquit enfin à la vie spirituelle. Il se rendit dans un monastère de Carmes, et il en prit l'habit en 1318, après avoir reçu la bénédiction de son père et de sa mère.

Pour éprouver la constance du jeune novice, on lui enjoignait les offices les plus bas, comme de balayer la maison, de garder la porte, de servir à table, de laver les écuelles à la cuisine. André regardait tout cela comme une gloire. Il vaquait surtout au silence et à l'oraison. Tourné en dérision par plusieurs de ses proches et par ses compagnons de plaisir, il le supportait avec pa

tience et sans rien dire.

Un jour que, pendant le dîner des frères, André gardait la porte, quelqu'un vint y frapper avec grande instance. André, regardant par la petite fenêtre, vit un personnage bien větu, accompagné de plusieurs domestiques, qui lui dit d'une voix impérieuse Ouvre bien vite, car je suis de tes parents et je n'entends pas que tu restes avec ces gueux; et c'est aussi la volonté de ton père et de ta mère, qui t'ont promis pour époux à une fille très-belle. » André lui répondit : « Je n'entends pas ouvrir, parce qu'il m'a été ordonné par l'obéissance de n'ouvrir à personne sans permission: ju ne crois pas que vous soyez de mes parents, car je ne vous ai jamais vu; et si je sers ici ces humbles frères, Jésus-Christ luimême s'est fait homme pour nous servir; je ne crois pas non plus que ce soit la volonté de mon père et de ma mère que je sorte d'ici, car ce sont eux qui m'y ont voué à Dieu et à la Vierge, service dont je me réjouis souverainement; je crois au contraire que vous êtes des parents du diable. » L'autre reprit : « Je te prie, André, ouvremoi un moment, pour que je cause avec toi de certaines choses, car le prieur ne te verra point. » André répliqua : « Et quand le prieur ne le verrait pas, il y a Dieu au-dessus de lui, qui scrute les cœurs et de qui personne ne peut se cacher. C'est pour l'amour de lui que je garde la porte, afin qu'il me garde lui-même et me soit en aide. » En parlant ainsi, André se munit du signe de la croix. Aussitôt le tentateur, qui n'était autre que le malin esprit, disparut comme un éclair fétide. André rendit grâces à Dieu de cette victoire : il en devint plus fort et plus parfait.

11. Ayant fait profession après un an, avec

Rohrbacher, Hist. univ. de l'Egl. cath., tom. XX, pag. 173-178.

la bénédiction de tous les religieux et de ses parents, il redoubla de ferveur dans la pratique des vertus, particulièrement de bumilité. Sa joie était de servir les pauvres et les malades, se souvenant de cette parole du Seigneur : « Ce que vous avez fait au moindre des miens, c'est à moi que vous l'avez fait.» Jamais il ne manquait aux heures saintes; nuit et jour il était le premier au choeur; jamais il ne résistait au commandement des supérieurs; plus on lui commandait, plus il en avait de joie. Pour ne pas perdre un moment, il était assidu à l'étude des lettres sacrées. Un jour il demanda au provincial, comme une très-grande grâce, d'aller à la croix tous les vendredis. Ce jour il prenait la discipline jusqu'au saug, et puis, un panier pendu au cou, il allait dans la grand'rue, au milieu des nobles et de ses proches, mendier du pain et des aumônes. Ses proches, persuadés que cela se faisait pour leur faire honte, en étaient indignés, et recommandaient à tout le monde de se moquer de lui et de lui dire des injures. Lui, au contraire, s'en allait tout joyeux, disant en lui-même : « Mon Seigneur Jésus-Christ étant injurié, u'injuriait point, étant accablé de souffrances, il ne s'en irritait point. » André fuyait la société des femmes et les paroles lascives. Sa récréation était le jardin et la solitude de sa chambre; son paradis était l'église; l'arbre de vie, le crucifix; la terre sainte, la Vierge Merie. Il était d'une abstinence et d'une austérité extraordinaires; outre les jeûnes de l'Eglise et de l'ordre, il jeûnait au pain et à l'eau les fundis, les inercredis, les vendredis et les samedis pour l'amour de la Lière de Dieu. Il domptait sa chair par un très-rude cilice, avec lequel il dormait toujours sur la paille.

Un de ses proches était tourmenté d'un mal de jambe qui lui rongeait les chairs. Pour faire diversion à ses douleurs, il se livrait au jeu, et sa maison était un rendezvous de joueurs. Un vendredi, comme André était sorti pour demander l'aumône, il alla le trouver et lui dit : « Mon oncle Jean, voulez-vous être guéri? » Jean lui répondit: Va-t-en, mendiant, tu penses te moquer de moi. » André lui répartit: « Ne vous troublez pas, mon oncle; mais, si vous voulez guérir, acquiescez à mes conseils. » Jean, revenu à des sentiments plus humbles, dit alors: « Je ferai tout ce que tu voudras, pourvu que cela soit possible. » André dit:

Si vous voulez être guéri, je veux que pendant sept jours vous vous absteniez de jouer, que vous en jeûniez six, et pendant sept vous disiez sept Pater et sept Ave, avec le Salve Regina, et je promets que la glorieuse Vierge obtiendra de son Fils votre guérison. Quoique Jean fût un homme indévot, toutefois, entendant cet agneau et voyant sa simplicité, il prit sur lui de promettre de faire tout cela, et il le fit en effet, quittant le jeu, priant et jeûnant. Le septième jour, qui était le sainedi, André alla lui demander comment il se portait. Jean

répondit: « Vous êtes vraiment un ami de Dieu, je n'ai plus de mal, je puis marcher comme un jeune homme, tandis que précédemment j'étais toujours couché. » André lui dit : « Allons au couvent, et ils vinrent devant l'image de la sainte Vierge, et y prièrent ensemble à genoux. Après la prière, André dit : « Mon oncle, déliez maintenant votre jambe, car elle est entièrement guérie.» En effet, au lieu d'être rongées jusqu'aux os, les chairs étaient comme celles d'un jeune enfant. Jean devint dès lors tout à fait pieux et dévot, ne cessant de rendre grâce à Dieu et à la sainte Vierge.

III. André fut ordonné prêtre l'an 1328. Ses parents avaient déjà tout arrangé pour la célébration de sa première messe, qu'ils avaient le dessein de rendre très-solennelle; mais l'humble religieux déconcerta leurs projets. Il se retira dans un petit couvent à sept milles de Florence, où, sans être connu de personne, il offrit à Dieu les prémices de son sacerdoce, avec un recueillement et une dévotion extraordinaires. Après la communion, la sainte Vierge lui apparut et lui dit qu'elle l'avait choisi pour son serviteur et qu'elle serait glorifiée en lui. André n'en devint que plus humble.

Après avoir prêché quelque temps à Florence, il fut envoyé à Paris, où il étudia trois ans, et prit quelques degrés; il alla ensuite continuer ses études à Avignon, avec le cardinal Corsini, son oncle: il y guérit un aveugle. De retour dans sa patrie, il fut élu prieur du couvent de Florence, par un chapitre provincial. Ses exemples et ses sermons produisaient de si merveilleux fruits, qu'il était regardé comme le second apôtre du pays. Outre le don des miracles, il avait celui de prophétie.

IV. Pendant que notre saint édifiait ses frères et les peuples de la Toscane par le spectacle de toutes les vertus, la ville de Fiésole, à trois milles de Florence, perdit son évêque. Le chapitre de la cathédrale choisit, d'une voix unanime, André Corsini pour lui succéder; mais celui-ci n'eut pas plus tôt appris ce qui se passait, qu'il se cacha dans une maison de Chartreux pour éviter un fardeau aussi redoutable. On fit longtemps d'inutiles recherches pour le découvrir, et les chanoines allaient procéder à une nouvelle élection, quand Dieu permit qu'un enfant indiquât la retraite de son serviteur. André donna son consentement dans la crainte de résister à la volonté du ciel, et reçut l'onction épiscopale en 1360.

Son changement d'état n'en apporta point dans sa manière de vivre : il redoubla même ses premières austérités. Ce ne fut plus assez pour lui qu'un cilice, il y ajouta encore une ceinture de fer. Chaque jour il disait les sept psaumes de la pénitence et récitait les litanies des saints en se donnant uue rude discipline. Des sarments de vigne étendus sur la terre lui servaient de Tit. Tout son temps était partagé entre la prière et les fonctions de l'éoiscopat. Il ne se dé

Christ. L'enfant voulut appeler du secours ; alors ils lui ouvrirent les veines, l'attachèrent en forme de croix à'un arbre et se sauvèrent. Dès que la nouvelle de cette horrible mort fut connue dans le pays, or restes du s'empressa de recueillir les malheureux enfant, et on les ensevelit à Rinn, où le Seigneur attesta la sainteté du jeune martyr par une multitude de guérisons qui y attirèrent une foule de chrétiens. Depuis ce moment, le tombeau du bienbeureux André fut visité par les pèlerins de loutes les contrées voisines; on s'y rendit même de plusieurs parties de la France. L'empereur Maximilien lui fit élever une chapelle, et les savants auteurs des Acta sanctorum lui ont consacré un article au 12 juillet, jour où il est honoré dans l'Eglise.

lassait de ses travaux qu'en méditant et en lisant l'Ecriture sainte. Il ne parlait que rarement aux femmes, et ne pouvait souffrir ni les flatteurs, ni les médisants. Sa charité pour les pauvres et surtout pour les pauvres honteux, était incroyable; il recherchait ces derniers avec un grand soin, et les assistait le plus secrètement qu'il lui était possible. Tous les jeudis il avait coutume de laver les pieds aux pauvres, afin de pratiquer plus parfaitement cette charité et cette humilité si recommandées par JésusChrist. Un d'entre eux ne voulant pas présenter les siens, parce qu'ils étaient tout couverts d'ulcères, le saint surmonta sa résistance; mais à peine les pieds de ce malheureux eurent-ils été lavés, qu'ils se trouvèrent entièrement guéris.

L'évêque de Fiésole, digne imitateur de saint Grégoire le Grand, avait sur une liste les noms de tous les pauvres qu'il connaissait, afin d'être plus en état de pourvoir à leurs besoins. Il n'en renvoyait aucun sans Jui avoir fait l'aumône; et il arriva une fois qu'il multiplia le pain pour avoir de quoi distribuer aux indigents. Il avait un talent singulier pour réunir les esprits divisés; aussi apaisa-t-il toutes les séditions qui s'élevèrent de son temps, soit à Fiésole, soit à Florence.

Cette heureuse influence qu'il exerçait, et qui était due à sa grande charité (tant il est vrai qu'on peut tout quand on agit en véritable apôtre du Christ), détermina le Pape Urbain Và l'envoyer comme légat à Bologne pour mettre fin aux troubles qui agitaient cette ville. André y rétablit une paix durable. Mais l'heure du repos et des récompenses était venue pour lui. En 1372, comme il chantait la messe de minuit, il se frouva mal et fut pris de la fièvre. Loin de s'affliger de son état, qui devint bientôt alarmant, il montra une grande résignation et une sainte espérance de s'unir enfin à son Dieu. C'est ce qui arriva en effet, le 6 janvier 1373. Plusieurs miracles s'opérèrent à son tombeau, et Urbain VIII le canonisa en 1629. Il est honoré le 4 février dans l'Eglise.

ANDRÉ (Saint), jeune enfant martyrisé par les Juifs, vers le milieu du xv siècle. Il était né le 16 novembre 1459, près d'Inspruck, dans le Tyrol. Ayant perdu de bonne heure son père, il fut élevé par son parrain, qui habitait une maison près de la grande route de Bolsano. André, jouant un jour dans la rue avec ses petits camarades, fut aperçu par une troupe de Juifs que séduisait sa beauté. Ces malheureux prièrent le parrain de le leur confier, afin de soigner son éducation; ils lui offrirent même une forte somme d'argent. Ils étaient au nombre de dix, ayant un rabbin à leur tête. Dès qu'ils furent maîtres d'André, ils le conduisirent dans une forêt, le placèrent sur un rocher et le circoncirent, en proférant les plus horribles blasphèmes contre le nom de Jésus

ANDRE DE CHIO, né en 1438, martyrisé par les Turcs en 1465. Ce bienheureux, étant atteint d'une grosse fièvre, avait fait vœu à la sainte Vierge, s'il guérissait, de garder la chasteté perpétuelle. Il guérit en effet, et, fidèle à sa promesse, il se revêtit de blanc et se rendit à Constantinople. Il était âgé d'environ vingt-sept ans.

Aussitôt des marchands égyptiens le traduisent devant le juge, comme ayant renié la croix en Egypte et fréquentant de nouveau les églises des chrétiens. André prouve par des témoins qu'il n'a jamais été en Egypte, et n'a quitté son fle que pour venir dans la capitale de l'Empire. De plus, on le visite, et on ne trouve sur lui aucune trace de circoncision. Le juge porte l'affaire au sultan, qui, informé que c'est un grand et beau jeune homme, commande de lui offrir le grade de capitaine s'il veut se faire musulman, sinon de lui couper la tête. A toutes les offres les plus brillantes, André se contente de répondre que la mori pour Jésus-Christ lui est plus chère que toutes choses. Le lendemain, lié à un poteau, il est battu de verges et de lanières; il ne dit que ces mots : Vierge Marie, secourez-moi! Cependant, au soir, les bourreaux pansent ses plaies et lui donnent à manger, comme touchés de compassion, mais en réalité, pour prolonger sa vie et ses tourments. Le second jour, on lui déchire le dos avec des ongles de fer; on le panse et l'on a le soin de le restaurer de nouveau, de peur qu'on n'attribuât sa guérison à Dieu. Il se trouva effectivement guéri cette nuit-là. Le troi sième jour, on lui tortura les mains et les pieds de telle sorte que tous les doigts, les coudes et les genoux étaient disloqués, avec une douleur excessive. Le quatrième jour, on lui détache la chair des épaules avec des épées. Le cinquième, la chair des fesses avec des rasoirs. Le sixième, les mollets. Le septième, les cuisses. Le huitième, on fui déchire à coups de fouets tout le corps de la tête aux pieds: un coup emporte la chair de la mâchoire ; ce lambeau, conservé par les chrétiens dans le monastère de SaintFrançois, répand une odeur merveilleusu

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