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Le neuvième jour, amené au lieu du supplice, on le voit guéri, très-vigoureux et d'un visage rayonnant de joie. Les mahométans de vanter la vertu de leurs remèdes et de promettre la faveur du prince, du prince, s'il veut renier la croix. Le martyr attribue sa guérison à Jésus-Christ et à la sainte Vierge; et, désirant mourir pour JésusCorist, il présente sa tête au bourreau. La tête et le corps, par ordre du sultan, sont portés à Galata et ensevelis honorablement dans l'église de la Sainte-Vierge. Dix mois après, le célèbre Georges de Trébisoude, qui a célébré ce martyr dans un élégant discours, vit le corps tout entier et de couleur vermeille, comme d'un homme qui dormait, quoique le lieu fût si humide. que toutes les étoffes dont on avait enveloppé le corps se trouvaient déjà pourries (72). Ce bienheureux martyr est honoré le 29 mai.

ANDRÉ GREGO (Le bienheureux) naquit au commencement du xv siècle, à Peschéria, dans le diocèse de Vérone, en Italie, de parents pauvres, mais vertueux. Il entra chez les Dominicains, et lorsqu'il eut reçu la prêtrise, on l'adjoignit au père Dominique de Pise, qui allait en mission dans la Valteline. Saint Dominique avait autrefois lui-même visité cette contrée et y avait laissé des souvenirs profonds de sa charité et de son zèle. André résolut de marcher sur les traces d'un si glorieux prédécesseur. Plusieurs fois il parcourut en tout sens ces pays montueux et sauvages. Les difficultés les plus grandes, les privations les plus cruel les n'étaient point capables de l'arrêter. Il visitait les cabanes des pauvres bûcherons et partageait souvent leur frugal repas: du pain noir, des châtaignes et de l'eau de la source voisine étaient tous ses aliments; un peu de paille sous une humble chaumière était sa couche habituelle.

Continuellement occupé de la prédication de l'Evangile, il ne se délassait de toutes ses fatigues qu'en allant visiter les pauvres et les malades, pour les faire participer aussi, par les consolations qu'il leur portait, aux fruits de son apostolat. Il fit construire plusieurs églises et institua plusieurs monastères dans les gorges et les vallées les plus reculées de ces montagnes; mais son humilité et son ardeur pour la prédication évangélique l'empêchèrent toujours d'accepter la direction des maisons religieuses qu'il avait fondées et de se fixer dans aucune; seulement il se retirait quelquefois dans celle de Morbègue, pour s'y livrer à la contemplation et à la prière. André passa quarante-cinq aus dans la Valteline et les pays circonvoisins, et, malgré ses fatigues et ses travaux excessifs pendant ce long espace de temps, il parvint à un âge très-avancé. Sa mort arriva le 18 janvier 1485. Son corps fut enterré sans appareil; mais plusieurs miracles ayant illustré son modeste tombeau, on lui érigea un monu

(72) Allatins, De Eccles. Occid. et Orient., perpetua consensione, liv. m, c. 7. n. 2:

ment plus somptueux. Lorsqu'en 1630, la peste ravagea Morbègue et les environs, les magistrats de cette ville firent un vœu en l'honneur du bienheureux André; et, en 1631, après l'entière cessation de ce fléau, on transféra ses reliques dans l'église, où elles ont été depuis cette époque l'objet de la vénération articulière des fidèles du pays. Le Pape Pie VII approuva le culte du bienheureux André de Peschéria par un bref daté du 23 septembre 1820 (73).

ANDRÉ HIBERNON (Le bienheureux), naquit à Alcantarilla, en Espagne, d'une famille ancienne, l'an 1534.

1. Sa mère était très-pieuse, et ses vertus l'avaient fait surnommer la bonne Marie. Aussi forma-t-elle au bien son enfant, et celui-ci acquit-il sous sa direction, l'amour de la piété chrétienne et du travail. Quand il fut avancé en âge, on le plaça auprès d'un de ses oncles pour le servir. Là, destinant à la dot de sa sœur les petites sommes qu'il gagnait, à l'âge de vingt ans, il quitta son oncle pour aller remettre à son père le fruit de ses épargnes, lorsqu'il fut volé par des brigands. Cet accident fit sur lui une vive impression, et, le portant à réfléchir sur la vanité des choses humaines, lut tit prendre la résolution de quitter le monde et d'embrasser l'ordre de Saint-François.

Il passa d'abord quelque temps dans une maison de conventuels; mais altiré par la régularité qui régnait dans les monastères réformés par saint Pierre d'Alcantara, il entra dans un couvent où l'observance était ramenée à sa première austérité, et prononça ses vœux. Il resta simple frère iai, et pratiqua, dans une des positions les plus humbles de la vie monastique, les plus héroïques vertus. Sa vie était partagée entre la prière et le travail. Vingt ans se passèrent ainsi dans l'exercice de fonctions souvent très-pénibles selon la nature, mais qu'André savait relever par l'esprit qui les animait.

11. Sous les dehors de la plus grande simplicité il cachait l'âme la plus grande, et alliait d'une manière admirable les distractions de la vie active aux douceurs de la vie contemplative. Son livre était la croix de Jésus-Christ, au pied de laquelle il étudiait et acquérait cette science sublime qui devint souvent l'objet de l'admiration publique. Il parlait de Dieu et des choses de la religion avec une telle élévation, que l'on ne pouvait se lasser de l'entendre.

Quoique André ne fût point dans les ordres sacrés, il travaillait avec zèle à la conversion des Maures. Souvent il passait une partie des nuits à prier, et y trouvait d'inéfables délices. Envoyé successivement dans plusieurs provinces d'Espagne pour soutenir dans les couvents la régularité qu'il prêchait si bien par ses exemples, André, toujours humble, manifesta partout sa sainteté par d'éclatants miracles et par le don de prophétie. Une pleurésie l'enleva au monastère de

DICTIONN. DE L'HIST. UNIV. DE L'EGLISE. II.

(73) M. l'abbé Rohrbacher, Hist. univ. de l'Egl. cath,, tom. XXII, pag. 241.

2

Gaudée, le 18 avril 1602, à l'âge de quatrevingt-huit ans. Le Pape Pie VII le béatifia le 22 mai 1791.

ANDRÉ, Grec de nation, archevêque de Colosse ou de Rhodes, fut légat du Pape Eugène IV au concile de Bâle, et fut choisi par les Latins pour parler en leur nom au concile de Ferrare et de Florence, en 1432.

I. André fit un discours dans la seconde session de ce concile général, tenue le 11 octobre. Dans la troisième, Marc d'Ephèse ayant parlé de la charité que l'on devait garder dans les discussions, fit entendre qu'il commencerait à parler de l'addition faite au symbole du mot Filioque. André répondit de la part des Latins, qu'ils priaient les Grecs d'avoir pour eux la même affection réciproque. Il voulut ensuite entrer en matière sur l'addition du mot Filioque; mais on lui dit qu'il n'était pas encore temps de traiter cet article. André répondit au discours de Marc d'Ephèse, et lui dit, réduisant son discours à cinq chefs « J'admire comment vous avez oublié la sollicitude que l'Eglise romaine a tonjours eue pour l'Eglise orientale; elle a été telle, que jamais il ne s'y élève une hérésie quelconque, sans qu'elle travaille à y porter remède, soit par ses lettres, soit par ses légats, soit par tous autres moyens. Car vous vous souvenez que Sylvestre présida au concile de Nicée et aux autres, sinon par soi-même, du moins par ses légats. Et si les empereurs ont aidé aux Pontifes romains, cela n'est pas étonnant. Depuis que le lien de la paix a été rompu, ies Pontifes romains n'ont point cessé d'exhorter les empereurs et les autres orientaux à revenir à la paix par l'obéissance. Or, quoique ce que je vais dire semble dur, je vous prie de l'écouter sans trouble. Si c'est nous qui n'avons pas gardé la paix, quand est-ce que vous autres l'avez demandée? Quand est-ce que vous avez réclamé cette dilection que vous nous reprochez d'avoir abandonnée? Quand est-ce que vous avez envoyé des ambassadeurs à ce sujet? Pour ce que vous dites aujourd'hui que l'Eglise romaine a rappelé la paix, cela est véritable; témoin le bienheureux Pape, qui a consacré de grandes sommes à cette affaire, et envoyé souvent des légats. Que si vous aviez cherché cette dilection auparavant, vous l'auriez trouvée comme aujourd'hui; témoin le Pape Grégoire qui envoya des légations à l'empereur, au patriarche et aux Orientaux, célébra le concile de Lyon, et y conclut l'affaire de l'union qui se fit alors. Vous n'avez donc pas de quoi accuser l'Eglise romaine touchant la charité, qui, soit dit sans vous offenser, demeure et demeurera toujours en elle. »>

Marc d'Ephèse convint que la charité de l'Eglise romaine était véritable; mais il conclut que, pour cela même, elle devait ôter la cause de la division, l'addition au symbole. André de Rhodes lui tit observer avec beaucoup de justesse, que ce n'était pas une cause de division, puisque la paix avait subsisté longtemps et s'était rétablie plusieurs fois, sans que cette addition eût

été ôtée. Enfin il s'offrit de prouver deux choses 1° que ce n'était pas une addition: 2° que, en fût-elle une, elle était juste et nécessaire.

II. Dans la sixième session, du 20 octobre, on convint de ne point parler du huitième concile général, attendu que les catholiques reconnaissaient pour tel celui où Photius fut rétabli. Alors André de Rhodes commença un long discours, où il fit voir que ce mot Filioque n'est ni une addition ni un changement, mais une simple explication, une simple conséquence tirée de son principe. Il le prouve par les Pères grecs, nolamment par saint Chrysostome, qui dit : Tout ce qu'a le Père, le Fils le possède aussi, excepté la paternité. Ce que le Fils de Dieu dit positivement dans l'Evangile Tout ce qu'a le Père, est à moi. D'où il s'ensuit que, si le Père est le principe d'où procède le Saint-Esprit, le Fils est aussi nécessairement le même principe. Ce n'est donc qu'une de ces explications, comme le deuxième concile en inséra plusieurs au symbole du premier. D'ailleurs, quand le sens est le même, il ne faut pas s'inquiéter des paroles. C'est ce qu'enseigne votre docteur Grégoire Palamas, que vous estimez beaucoup, quand il ait : Je me soucie peu des expressions: car ce n'est pas dans les mets, mais dans les choses que consiste la piété, suivant Grégoire le Théologien: ce sont les dogmes et les choses que j'ai à coeur; et si quelqu'un s'accorde dans la chose, je ne dispute pas des mots. Enfin, comme il n'y a qu'un Dieu, qu'une foi, qu'un baptême, il n'y a aussi qu'une Eglise, qui est toujours la même. Si donc elle a pu, dans un temps, ajouter quelque explication au symbole, elle le pourra également dans un autre, d'autant plus que le Seigneur a promis d'être avec elle tous les jours jusqu'à la consommation des siè

cles.

Ayant ainsi constaté sommairement que le mot Filioque n'était pas une addition, mais une explication orthodoxe, et que, fût-ce une addition proprement dite, l'Eglise avait pouvoir de la faire, l'archevêque de Rhodes annonça dans la session suivante, qu'il lui restait à prouver que c'est un dogme vrai et nécessaire, et que tout chrétien doit tenir. Mais auparavant il répondra aux objections des Grecs. C'étaient les conciles généraux qui défendaient de composer une autre créance. Mais ces conciles s'expliquent assez par eux-mêmes. Ceux qui viennent après les autres disent toujours que les définitions précédentes suffiraient, si tout le monde voulait bien les entendre; mais que les chicanes des hérétiques obligent de faire des définitions ou déclarations contre de nouvelles erreurs. Il y a plus : Marc d'Ephèse convenait que le symbole de Nicée et de Constantinople était le même; cependant le concile de Constantinople y avait ajouté des lignes entières. On ne pouvait donc faire un crime à l'Eglise romaine d'avoir ajouté un mot, pour expliquer un dogme vrai et nécessaire. Vrai, comme on le voit

par les Pères latins et grecs, entre autres Siméon Métaphraste, que vous lisez tous les jours dans vos églises, par Anastase le Sinaïte et saint Epiphane; nécessaire, nonseulement parce qu'il est vrai, mais à cause d's circonstances où l'explication en a été ajoutée au symbole par l'Eglise romaine; Eglise qui en a le pouvoir. Car votre docteur Etienne, que vous appelez le nouveau martyr, (c'est saint Etienne d'Auxence), disait aux hérétiques assemblés à Constantinople: Comment osez-vous convoquer un synode et tenir votre assemblée illégitime, sans la présence du Souverain Pontife des Romains, ou d'un autre qui tienne sa place? Paroles qui montrent bien que la présence du Pape est nécessaire, mais non celle des autres (74).

III. Dans les huitième et neuvième sessions (1 et novembre), Bessarion, métropolitain de Nicée, répondit de la part des Grecs à l'archevêque de Colosse, et son discours remplit deux séances. André ne se regarda pas pour battu. Il tint à bien ramener la question à son état. Votre problème, dit-il, était: Comment la sainte Eglise romaine a fait une chose défendue. A cela j'ai dit que ce n'était pas une addition, que ce n'était pas défendu, que c'était vrai, que c'était nécessaire, que c'était une vérité manifeste dans l'Eglise de Dieu, et que cela devait se faire par le Pontife romain, que ces affaires regardent spécialement. D'où j'ai conclu qu'il était tout à fait loisible à l'Eglise romaine de faire cette déclaration. Mais, en répétant ce que j'ai dit, vous n'en avez observé ni l'ordre ni le sens. Par exemple, je me suis servi de cet argument: Nulle explication ou déclaration de quelque parole n'est une addition; or, dire que le Saint-Esprit procède du Fils, est une explication de ce qui est contenu dans ce qui précède; donc ce n'est pas une addition. Vous, au contraire, vous me faites dire: Toute addition se fait de dehors; donc une exposition n'est pas une addition. L'archevêque de Colosse prouve sa mineure par ce syllogisme: Tout ce qu'a le Père, le Fils l'a; or, le Père a que l'Esprit procède de lui; donc le Fils l'a aussi. Vous admettez les prémisses qui sont de l'Evangile; il faut donc aussi admettre la conclusion. L'archevêque la prouve d'ailleurs par des passages de saint Epiphane, qui dit expressément que le Saint-Esprit procede du Père et du Fils.

IV. Telles sont les paroles que l'archevêque de Colosse prononça à la neuvième session, d'après les Actes latins recueillis par Horace Justiniani, bibliothécaire en chef du Vatican. On voit qu'André ne se laissait pas dérouter par les longs discours. C'était un des meilleurs théologiens de l'ordre de Saint-Dominique. Malgré son savoir, auquel les auteurs rendent hommage, et malgré les faits tels que nous venons de les rapporter,

(74) M. l'abbé Rohrbacher, Hist. univ. de l'Egl. cath.. tom. XXI, pag. 558.

(73) Le P. Fabre, Hist. eccles., année 1158, no 49.

le continuateur de Fleury (75) n'en a pas moins l'audace de déclarer en parlant du concile de Ferrare, ce qui suit:

« Tout ce que nous dirons de ce concile est tiré des Actes qu'en a recueillis Horace Justiniani, premier bibliothécaire du Vatican, et qu'on a imprimés à Rome en 1630. » Or, un peu plus loin (76), le même continuateur résume ainsi la fin de la neuvième session du concile : « Après que Bessarion eut fini son discours, ceux des Latins( choisis pour la dispute, avec tous les cardinaux et quelques autres, s'approchèrent du Pape et s'assirent auprès de lui, après avoir délibéré quelque temps; et, quoiqu'il fût nécessaire de répondre au discours de Bessarion, cependant aucun ne le fit, il n'y eut qu'André de Colosse ou de Rhodes qui osa l'entreprendre; mais, comme il n'était pas préparé, les Actes disent qu'il battit la campagne_et_qu'il s'écarta beaucoup de sor sujet. Enfin, après avoir dit plusieurs choses inutiles, il tomba sur le fond du dogme, mais d'une manière si vague, que le secrétaire qui écrivait ces disputes, dit qu'il n'a pas cru qu'il fût à propos de les rapporter, d'autant plus que ce n'était pas le desseiu des Grecs d'y répondre. »

C'est ainsi que l'Oratorien Fabre, après avoir promis de ne rien dire qui ne fût conforme aux Actes du Vatican, avance précisément tout le contraire. D'où vient cela? Fabre était janséniste, et tous les sectaires se tiennent par quelque lien. En conséquence, sans en prévenir son lecteur, ou plutot en le trompant, il suit ici l'histoire altérée ou non d'un grec. Moréri a été plus juste envers Andre lorsqu'il a dit de lui (77): « Il assista au concile de Constance, et longtemps après il disputa avec beaucoup de succès au concile de Ferrare et de Florence, contre Marc d'Ephèse, qu'il confondit en présence des Pères, et ne travailla pas peu pour la réunion des deux Eglises. »> On ne connaît pas au juste en quelle année mourut l'archevêque de Colosse; on sait seulement qu'il vivait encore en 1445.

ANDRÉ AVELLIN (Saint) naquit à Castronuovo, petite ville du royaume de Naples.

I. Dès son enfance, il montra les plus heureuses dispositions à la vertu. Une physionomie heureuse exposa sa chasteté à de grands périls; il en triompha par la prière, la vigilance sur lui-même et la fuite des compagnies dangereuses.

André ne désirant vivre que pour Dieu, embrassa l'état ecclésiastique; il fut reçu docteur en droit canon avant son sacerdoce. Une faute où il tomba lui fit entièrement quitter le monde. Un jour qu'il plaidait devant la cour ecclésiastique, il lui échappa de dire un mensonge, dans un point toutefois qui n'était pas de grande importance. La lecture de ces paroles de l'Ecriture. La bouche qui profère le mensonge donne la mort d

(76) Ibid., n° 99.

(77) Dict. hist., art. André de Rhodes.

l'ame, fit sur lui une telle impression, qu'il renonça pour toujours à la profession d'avocat, pour se consacrer uniquement à la pénitence et au saint ministère. Chargé par l'archevêque de Naples de réformer et de diriger un monastère de religieuses, il eut bien des contradictions à essuyer. Il se vit même en butte à la fureur de quelques personnes qu'il avait fait exclure des parloirs. I échappa une fois à la mort dont il avait été menacé; une autre fois il reçut trois coups au visage. Il souffrit sans se plaindre, et il aurait fait volontiers le sacrifice de sa vie Your la gloire de Dieu et le salut des âmes.

II. Entré en 1556 dans la congrégation des Théatins, il prit le nom d'André (78); voulant se mettre dans la sainte nécessité de devenir parfait, il fit, avec la permission de ses directeurs, deux vœux particuliers: le premier, de combattre toujours sa volonté; le second, de tendre toujours, le plus qu'il serait en lui, à la perfection. Le reste de sa vie répondit à cet engagement extraordinaire. Il supporta, sans le moindre trouble, l'assassinat d'un de ses neveux; et non content d'empêcher qu'on ne poursuivit le meurtrier, il sollicita sa grâce avec les plus vives instances.

Saint lui-même, André en forma plusieurs auties; en particulier Laurent Scupoli, le pieux auteur du Combat spirituel. I fut l'ami de saint Charles, et l'aida beaucoup dans la réformation du clergé. Dieu l'honora du don de prophétie et de miracles. Le 10 décembre 1608, àl'âge de quatre-vingthuit ans, épuisé de travaux et cassé de vieillesse, saint André Avellin était au pied de l'autel pour dire la messe. Il répéta trois fois ces paroles: Introibo ad altare Dei, mais ne put aller plus loin. Il tomba en apoplexie, reçut les derniers sacrements avec la piété la plus tendre, et expira tranquillement. Canonisé en 1712 par Clément XI, la Sicile et la ville de Naples l'ont choisi pour un de leurs patrons. André Avellin avait été chargé de quelques missions importantes, et fut lié avec le cardinal Paul Arétius qui le connut au noviciat de la congrégation des clercs réguliers de Naples. Voy. l'article ARÉTIUS OU AREZZO (Paul).

ANDRÉ, professeur de théologie morale au grand séminaire de Nines. Appelé au sacerdoce en 1833 il avait été successive ment vicaire à Saumières, et curé à Sauilhac, et a laissé dans ces deux paroisses d'ineffaçables souvenirs. Doué d'un talent remarquable pour la prédication, il s'y livrait avec ardeur, quand l'évêque de Nîmes crut devoir l'appeler à la chaire de théologie morale de son grand séminaire; l'abbé André l'a occupée pendant sept ans avec succès. Il est mort, dit l'Ami de la Religion (79), victime de son dévouement pour l'instruction des jeunes lévites et l'honneur du sacerdoce. Ce fut le 10 août 1845 qu'il quitta cette terre d'exil: il n'était âgé que de trente-six ans. ANDRÉA (JEAN, marquis d'), secrétaire (78) Son nom de famille était Lancelot.

d'Etat des finances et des affaires ecclésiastiques du royaume de Naples. Né le 29 avril 1776, il acquit par une jeunesse laborieuse de vastes connaissances qui, unies à son nom, le désignèrent à l'attention des Français lorsqu'ils s'emparèrent de l'Italie méridionale. Le marquis d'Andréa touchait alors à sa trentième année. On lui offrit des chages, on tâcha de le séduire par tout ce qui peut flatter l'orgueil d'un jeune homme capable de bien servir quiconque sait le bien apprécier; mais il résista constamment, et le principal motif de son refus est tout à son honneur. Il ne pouvait, disait-il, prêter serment à des lois dont plusieurs étaient en contradiction avec celles de l'Evangile et de l'Eglise, entre autres à la loi récemment promulguée, qui permettait le divorce aux époux. Ainsi, au moment de recueillir le fruit de sa studieuse préparation aux affaires, il s'arrêta tout court devant la voix d'une conscience pure et délicate! Retiré à la campagne, il y reprit ses premières études; les lettres, l'histoire, la jurisprudence civile et canonique retrouvèrent en lui un ancien ami à consoler. Il traduisit les Annales de Tacite, mais il n'en publia pas la traduction, malgré les instances qu'on lui fit. Il aimait la science pour elle-même et ne demandait point au public la récompense d'un amour qui suffisait à son cœur. Dix années s'écoulèrent ainsi pour le marquis d'Andréa.

En 1815, le roi Ferdinand I", de retour à Naples, lui confia la direction générale des postes. En 1821, il l'appela à la tête du département des finances, où le ministre opéra en peu de temps des réformes qui révélérent l'homme d'Etat, Les événements l'ayant chassé de ce poste, il y fut rappelé en 1830 par le roi Ferdinand II, dont cette nomination fut le premier acte de souveraineté. Les finances de Napies étaient alors dans un état déplorable. Le marquis d'Andréa les rétablit par une administration pleine d'ordre, de fidélité, d'exactitude, qualités soutenues en lui d'un travail infatigable et des intentions les plus droites pour bien diriger le crédit public. Mais de plus hautes verlus se recélaient encore dans son âme, et il eut occasion de les manifester lorsque le portefeuille des affaires ecclésiastiques, par une singulière rencontre, fut réuni dans ses mains à celui des finances. Naples avait été, dans le dernier siècle, l'un des foyers de cet esprit qui avait fait des grandes maisons catholiques les auxiliaires imprévoyants de l'irréligion. Elle avait produit, comme la France, l'Espagne et l'Autriche, des ministres ennemis de l'Eglise, haineux contre lo Saint-Siége et résolus, ce semble, de renverser tout l'édifice de la chrétienté, pour porter aussi haut que possible le pouvoir temporel. Le marquis d'Andréa, instruit par les leçons de la divine Providence, ne marcha point sur les traces de ses tristes prédécesseurs.

(79) Tom. CXXVI, p. 470, ou n° 4106, 23 août 1845

li s'efforça, pendant tout le cours de son ministère, de réparer les maux faits à l'Eglise; il favorisa le retour des ordres religieux dans le royaume, favorisa l'érection de nouveaux évêchés, soutint les séminaires, les colléges, les paroisses, et sut donner au roi, sur toutes ces matières, des conseils courageux, dont l'accomplissement honorait ensemble le monarque et le ministre. Lorsqu'il fallut régler l'exécution du concordat conclu en 1818 entre le SaintSiége et la cour de Naples, ce fut lui que Ferdinand II choisit pour plénipotentiaire. I termina aussi plus tard, à la satisfaction du Pape et du roi, des affaires très-épineuses relatives à l'immunité ecclésiastique, à la collation des bénéfices et aux impôts sur les biens d'Eglise. L'ordre de Malte fut rétabli sous son ministère en 1839.

Tous ces services lui avaient mérité l'affection des Pontifes qui se succédèrent pendant son administration sur le siége de saint Pierre. Il fut grandement estimé et aimé des Papes Pie VII, Léon XII et Grégoire XVI. Pie VII voulut donner le sacrement de confirmation à trois de ses fils qui étaient élevés à Rome, au collége des Pères Somasques. Grégoire XVI l'avait nommé chevalier grand-croix de Saint-Grégoire et du Christ.

Arrivé tard aux affaires, le marquis d'Andréa y avait apporté une application d'homme jeune et actif. Sa santé s'altéra par des travaux si continus, que la perte successive de deux fils avait tristement troublés; il mourut à l'âge de 65 ans, dans la nuit du 30 au 31 mars de l'année 1841. Quand on apprit sa mort à Rome un mouvement de reconnaissance y produisit un spectacle qu'on n'avait vu dans aucune autre orcasion. Tous les généraux des ordres religieux et des clers réguliers, sans exception, se réunirent à l'église de Sant' Andrea delle Frate pour lui faire un service solennel. Le marquis d'Andréa a laissé un fils honoré de la prélature romaine, et qui a été élevé, dans ces dernières années, au poste si difficile de nonce apostolique en Suisse.

Un ministre d'Etat, vraiment catholique, aimant sincèrement l'Eglise, la servant, sinon toujours avec une vraie intelligence des besoins du peuple, mais au moins avec un amour désintéressé, est une chose si rare, que nous devions ces lignes à un homme loyal qui rehaussa les services qu'il rendit à sa patrie par de véritables services rendus à la religion.

ANDRICHOMIUS (CHRÉTIEN), né à Delft en Hollande, en 1533, perdit son père à l'âge de vingt-sept ans et entra, dès lors, dans l'état ecclésiastique (80). Il fut chargé de la conduite des religieuses de Sainte-Barbe à Delft; mais les protestants l'ayant chassé de cette ville, il alla passer le reste de ses jours, tantôt à Malines, tantôt à Mastrecht et enfin

(80) Val. André, Bibl. belg.

(81) S. Athan, Ad solit., pag 820

à Cologne, où il mourut le 20 juin 1585, âgé de cinquante-deux ans.

Ce fut dans cette dernière ville qu'il composa la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, tirée des quatre évangélistes, et un discours sur la béatitude chrétienne. On a encore de lui un grand ouvrage sur la terre sainte avec des cartes géographiques. Nous faisons beaucoup de cas de cet ouvrage savant et curieux. Puis, une description de la ville de Jérusalem et une chronique de l'Ancien et du Nouveau Testament. On accuse Andrichomins d'avoir un peu trop donné dans les fables, qu'il avait tirées des ouvrages de Berose, de Manethon et autres auteurs. Il fut enterré chez les chanoines de Nazareth de Cologne.

ANDRINOPLE (MARTYRS D') par les ariens. Ces hérétiques, furieux d'avoir été condamnés par le concile de Sardique, tenu en 347, redoublèrent leurs violences. Dans leurs courses fugitives, ils passèrent par Andrinople. Les clercs de cette ville ne voulurent point communiquer avec eux, les regardant comme des coupables et des fuyards (81). Ces hérétiques s'en plaignirent alors à l'empereur Constance qui les appuyait au fond, et ils firent couper la tête à dix laïques employés à la fabrique des armes. Le préfet ou comte Philagre les autorisa à commettre ce crime.

On voyait devant la ville d'Andrinople les tombeaux de ces martyrs, car l'Eglise les honore comme tels le 11 février, avec saint Lucius (Voy. cet article), leur évêque, qui mourut aussi pour cette cause. Comme il liberté, et réfutait leur hérésie, ils le firent parlait contre les ariens avec une grande charger de deux chaînes de fer, qui le tenaient par le cou et par les mains, et l'envoyèrent ainsi en exil où il mourut (82) : on les soupçonna même d'avoir avancé sa mort. Ils firent bannir un évêque, nommé Diodore, apparemment celui de Ténédos, qui souscrivit au concile de Sardique (83). Ils persécutèrent Olympius d'Enos et Théodule de Trajanapolis, tous deux en Thrace. L'empereur, surpris par les calomnies d'Eusèbe, les avait déjà condamnés par écrit à être bannis de leurs villes et de leurs Eglises, et punis de mort partout où on les trouverait; ils le firent souvenir de cet ordre et en poursuivirent l'exécution.

Ils firent envoyer dans la haute Libye les deux évêques qui les avaient quittés à Sardique, Arius et Astérius, l'un de Pétra en Palestine, l'autre de Pétra en Arabie, et leur exil fut accompagné de mauvais traitements. Voy. les articles ATHANASE LE GRAND (Saint) n° IX et SARDIQUE (Concile de).

ANDRIUS ou ANDRÉ, chef des Juifs rebelles sous Trajan. La dix-huitième année de ce prince, c'est-à-dire en 150 de Notre-Seigneur, les Juifs se révoltèrent dans Alexandrie, dans toute l'Egypte et dans la Cyrénaï que. Guidés par Andrius, ils commencèrent

(82) Ibid., p. 821.

(85) Sozom., lib. vi, c. 2.

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