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époque. Le culte y cessa entièrement pendant 45 ans. Les habitants du voisinage gémissaient sur l'abandon de ce lieu, sanctifié par la foi de leurs pères et par des miracles dont l'authenticité n'est pas douteuse dans cette contrée. Il était réservé à l'évêque de Tarbes d'être le nouveau fondateur de Garaison. Le 11 octobre 1835, entouré d'un clergé nombreux, le prélat a fait l'inauguration de cette chapelle, où l'image, soustraite à la fureur de quelques insensés, fut portée en triomphe et replacée par M. l'abbé Laurence, grand vicaire et supérieur du séminaire de Tarbes. Après la messe, l'évêque prononça un discours sur la gloire et la grandeur de la Reine des anges. Nous avons dù d'autant plus noter ces faits, à propos d'Angelèze ou Angelise, que l'auteur du Dictionnaire des Pèlerinages ne fait pas mention de Notre-Dame-de-Garaison.

ANGELI (JEAN), religieux Cordelier, an IV siècle, fit un certain bruit à cause de quel ques propositions qu'on trouva hardies et peu orthodoxes, concernant le sacrement de pénitence et le pouvoir des curés. Ce fut à Tournay qu'il prêcha sa doctrine, et la Faculté de théologie en censura quatorze propositions en 1482. Le P. Favre (liv. cxv,

98,99) énumère ces propositions et s'étend beaucoup plus qu'il ne fallait sur un sujet qui n'offre pas un grand intérêt.

ANGELIER, abbé du mont Cassin, fut élu peu de temps après les ravages des Sarrasins en Italie et surtout au mont Cassin, en 884; puis Angelier devint évêque de Théano.

ANGELIER (NICOLAS L') naquit à Paris, fut fait évêque de Saint-Brieuc en 1567. Il assista souvent aux Etats de Bretagne, se trouva au concile de la province de Tours, dont il fut chargé de rédiger les Actes en 1583, et mourut en 1595. Le P. Favre dit que cet évêque fut député au roi par l'assemblée du clergé en 1576 et en 1585, et il rapporte les discours qu'il prouonça en ces circonstances (97).

ANGELINE DE DORBARA (La bienheureuse) naquit en 1377 à Monte-Giove, bourg du royaume de Naples, à peu de distance de la ville d'Orviète. Son père se nommait Jacques de Monte-Marte, comte de Corbara, et sa mère, Anne Burgari, de la famille des comtes de Marciano (98).

1. Angeline était à peine âgée de quinze ans lorsque son père songea à l'établir dans le monde, et lui proposa pour époux le comte de Civitella, dans l'Abruzze. Bien décidée dès l'âge de douze ans à n'en avoir point d'autre que Jésus-Christ, elle refusa ce parti; mais son père irrité la menaça de la faire mourir si elle ne consentait à ce mariage, ne lui donnant que huit jours pour prendre une détermination. Angeline, dans

des plus fortes preuves des merveilles opérées en ce lieu; il vient de guérison. Voy. sur ce pèlerinage et sur Angelize de Sagazan, le pieux ouvrage intitulé: Année de Marie ou Pèlerinages aux sanctuaires de la Mère de Dieu, etc.; 2 vol. in-12, 1842, tom. II,

cette extrémité, eu recours à Dieu, qui lui fit connaître qu'elle pouvait se soumettre aux volontés de son père sans craindre de violer son vou. Ainsi, en l'année 1393, elle épousa le comte de Civitella, et, suivant la coutume, le jour de la noce se passa en divertissements, auxquels se livrèrent toutes les personnes que cette fête avait réunies.

La jeune épouse était loin de partager ces plaisirs. Inquiète, et ne sachant comment elle pourrait garder son vou, elle se retire avant la nuit dans sa chambre, et, toute baignée de larmes, elle se jette aux pieds d'un crucifix, priant Notre-Seigneur de la protéger dans une circonstance si délicate. Elle était dans cet état lorsque le comte survint; il fut très-surpris de la trouver ainsi plongée dans la douleur, et lui en demanda la cause. Angeline lui avoua les saints engagements qu'elle avait contractés avec Dieu, et la crainte qu'elle éprouvait d'y être infidèle. Touché de sa vertu, son époux lui promit de la laisser libre et de ne la regarder que comme sa sœur. Il fit lui-même vœu de chasteté, en même temps qu'elle renouvela le sien, et ils rendirent ensuite grâces à Dieu de leur avoir inspiré ce dessein de perfection. Le comte mourut saintement l'année suivante, et Angeline, désormais dégagée de tout ce qui pouvait l'attacher au monde, entra dans le tiers-ordre de Saint-Francois, avec les filles qui la servaient.

II. Embrasée de zèle pour le salut des âmes, la sainte comtesse crut devoir aller avec ses compagues dans divers lieux de la province de l'Abruzze. Par ses exhortations elle y convertit plusieurs pécheurs, et communiqua à plusieurs personnes de son sexe l'amour et la pratique de la chasteté. La résurrection d'un jeune homme d'une des principales familles de Naples, qu'elle obtint par ses prières, lui donna une si grande réputation de sainteté, qu'on la louait publiquement dans les églises. Ces témoigna

ges de vénération alarmèrent son humilité et la déterminèrent à quitter Naples pour retourner à Civitella.

Mais son séjour n'y fut pas de longue durée: les principaux seigneurs du pays, mécontents de voir que beaucoup de jeunes filles, à la persuasion d'Angeline, faisaient vœu de chasteté et entraient dans des monastères, s'en plaignirent au roi, qui la bannit de son royaume avec ses compagnes. Obligée de quitter sa patrie, elle vendit tous les biens qu'elle possédait, donna aux pauvres la plus grande partie du prix qu'elle en avait reçu, et ne garda que ce qui lui était absolument nécessaire pour vivre dans son exil avec les perso:

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nes qui l'accompagnaient. Elle se rendit d'abord à Assise, puis à Foligni, pour y fonder un monastère de religieuses de SaintFrançois. Ugolin de Trinci, seigneur de la ville, donna une place pour construire le monastère, qui fut achevé l'an 1397.

III. Angeline alla l'habiter avec ses premières compagnes, qui étaient au nombre. de six. Deux demoiselles de Foligni et trois autres des villes voisines, animées d'un saint zèle pour la vie religieuse, et de plus excitées par l'exemple de ses vertus, se joignirent à la bienheureuse. Ainsi elles se trouvèrent douze qui reçurent des mains de l'évêque l'habit du tiers-ordre régulier de Saint-François, dont elles firent profession solennelle l'année suivante, en ajoutant aux voux ordinaires celui de clôture perpétuelle. Telle a été l'origine de ce tiersordre régulier, qui s'est depuis considérablement répandu en divers pays.

Le Seigneur, qui était lui-même l'auteur de cette œuvre sainte, répandit sur elle ses bénédictions les plus abondantes. Non-seulement le premier monastère de Foligni prospéra, mais il fallut en établir un second dans la même ville, pour répondre aux désirs d'un grand nombre de filles qui voulaient s'y consacrer à Dieu. La sainteté des religieuses des deux monastères fut bientôt connue, et plusieurs villes désirè rent de posséder des établissements de cette édifiante congrégation. Le Pape Martin V permit, en 1421, qu'on en formât en Italie. Avec cette permission, quelques-unes des disciples de la servante de Dieu fondèrent de nouveaux monastères en diverses provinces. Elle-même alla en établir un à Assise; et Florence, Viterbe, Ascoli, Pérouse et d'autres villes ne tardèrent pas à en posséder dans leur enceinte.

Après avoir donné à sa fidèle épouse la consolation de voir affermir une œuvre qu'elle n'avait entreprise que par les motifs les plus purs, le Seigneur voulut récompenser ses vertus en l'appelant à la gloire éternelle. Angeline mourut à l'âge de cinquante-huit ans, le 25 décembre 1435, dans son premier Couvent de Sainte-Anne de Foligni, et fut inhumée dans celui de Saint-François de la même ville. La sainteté de sa vie porta les peuples à réclamer auprès de Dieu sa protection, et à l'honneur d'un culte public. Ce culte fut approuvé par le Pape Léon XII, le 5 mars 1825. Voy. l'article TIERS-ORDRE DE SAINT FRANÇOIS.

ANGELIS (JACQUES), cardinal, archevêque d'Urbain, né à Pise en 1612, fut vice-gérant du cardinal vicaire, jusqu'à ce que le Pape Innocent XI le créa cardinal, le 2 septembre 1686. Il mourut à Parga, près de Pise, le 15 septembre 1695, âgé de quatre-vingtIrois ans, revêtu de la fameuse abbaye de Nonentola et de plusieurs autres bénéfices.

ANGELO DE ACQUAPAGANA (Lebienheu(99) Voy. notre Mémorial catholique, tom. V, pag. 369.

(100) Ps. cx1, 6.

(101) Hist. ecclés, liv. cxin, n1o 32.

reux), convers Camaldule, vit le jour à Acquapagana, lieu qui s'appelle aujourd'hui Copana, mena, sous les règles de sa religion, la vie érémitique au fond d'une grotte, dans un continuel exercice de l'oraison et de la pénitence, et mourut plein de mérites le 19 août 1313, à l'âge de quarante-deux ans (99).

La réputation de sainteté que sa vie si pieuse lui avait acquise et les nombreux que prodiges par lesquels il plut à Dieu de manifester la gloire de son serviteur, lui firent rendre, dès cette époque, c'est-à-dire depuis le commencement du XIV siècle, l'honneur des autels, honneur qui devint toujours plus éclatant par la suite, jusqu'à le faire choisir pour patron principal de Acquapagana et des lieux circonvoisins. Cependant l'Eglise ne s'était point encore prononcée sur ce culte ecclésiastique rendu spontanément par les peuples, sur le simple bruit des vertus et de la sainteté de cet humble religieux.

En 1845, on voulut régulariser cette position, et le 20 juin à l'instance du P. dom Bariero Viola, procureur général et postulateur des causes de l'ordre des Camaldules, le cardinal Bianchi, en qualité de parent, ayant proposé le doute : Si un tel culte immémorial devait être confirmé, obtint de la congrégation des sacrés Rites, une réponse affirmative qui a été sanctionnée par le Pape Grégoire XVI. Cette sanction a donné un nouvel élan à la piété des peuples envers le bienheureux Angelo, et de nouveaux prediges ont éclaté sur son tombeau; nouvelle preuve que Dieu n'abandonne aucun des siens et que leur mémoire est éternelle : In memoria æterna erit justus, ab auditione mala non timebit (100).

ANGELUS (INSTITUTION DE L'). Fleury (101) ne fait remonter l'institution de la récitation de cette sainte prière qu'au temps du Pape Jean XXII, c'est-à-dire en 1318. Mais il est certain que la pieuse coutume de saluer Marie avec l'ange, trois fois par jour, date d'un peu plus haut.

D'abord plusieurs religieux récitèrent celte prière dans leurs monastères avant que l'usage s'en fût introduit dans le monde. Nous voyons, entre autres, les Chartreux, dont l'origine remonte à l'an 1086, réciter l'Angelus à genoux en tout temps (102). D'un autre côté, nous remarquons que le concile de Clermont, convoqué par le Pape Urbain II en 1095, ordonna que les clercs réciteraient le petit office de la très-sainte Vierge, qui était en usage parmi les Ermites institués par Pierre Damien ; que le samedi serait spécialement consacré à la Mère de Dien et qu'on en ferait l'office ce jour-là; enfin qu'on réciterait la Salutation angelique au son de la cloche, le matin, à midi et le soir (103).

Il paraît que l'usage de sonner la cloche (102) Dom Claude de Vert, Cérém. de l'Egl., etc., édit. de 1709, tom. Ier, pag. 249. (103) Lab, Conc., tom. X.

DE L'HIST. UNIV. DE L'EGLISE.

ANG trois fois par jour a longtemps précédé l'institution de l'Angelus, et que c'est l'action qui a ici attiré la prière. Un liturgiste en rapporte diverses preuves (104). On trouve cette dévotion bien établie dans l'église de Saintes, vers l'an 1318 (105). Ce fut alors que le Pape Jean XXII l'approuva par une bulle du 13 octobre de la mêine année, accordant dix jours d'indulgence à ceux qui réciteraient cette prière à genoux. Un peu plus tard, il confirma cette approbation et cette grâce, par une autre bulle en date du 7 mai 1327, adressée à Ange, évêque de Viterbe, son vicaire à Rome. Le Pape Calixte III recommanda aussi d'une manière spéciale cette dévotion.

Le concile de Paris, de l'an 1346 (106), mit en vigueur la bulle de Jean XII, dans la province ecclésiastique de Sens, dont Paris dépendait encore alors. Voici ce que dit à ce sujet un abréviateur des Conciles : « Le treizième canon prescrit l'observation inviolable du règlement fait par le Pape Jean XXII, touchant la petite prière établie pour l'heure du couvre-feu. On appe!ait ainsi le temps où les laboureurs se retiraient chez eux, et chacun à leur exemple dans les villes; ce qui arrivait vers les sept heures du soir, et alors on sonnait aux églises. La petite prière, tant recommandée par Jean XXII et par les évêques était la Salutation angélique, répétée trois fois. Il y avait une indulgence pour ceux qui seraient fidèles à cette pieuse coutume. Le concile de Paris ajoute en faveur de tous ceux qui diraient alors l'Oraison Dominicale et la Salutation angélique, une indulgence particulière attachée à chaque jour, dans toute l'étendue de la province de Sens: savoir, une indulgence de trente jours accordée de l'autorité du métropolitain, et une indulgence de vingt jours accordée par chacun des suffragants (107).»>

li résulte de cette prescription du treizième canon du concile de Paris, que ce ne fut pas précisément le roi Louis XI qui introduisit en France cette dévotion, ainsi que le disent quelques auteurs (108). Ce prince l'étendit tout au plus dans tout le royaume (109); mais il est certain que l'usage de réciter l'Angelus existait dans plusieurs Eglises avant lui. Nous n'en devons pas moins mentionner ici l'ordonnance que ce roi rendit à ce sujet, quelque contradictoire qu'ait été sa conduite habituelle à un tel acte de piété.

Quoiqu'en plusieurs actions Louis XI ne parût pas en effet se conduire sur des principes de religion, il ne laissait pas, dit le continuateur de Fleury (110), d'avoir beaucoup de dévotion envers les saints, d'orner

(104) Dom Claude de Vert, loc. cit., tom. II, pag. 241. note B.

(105) Rain., an 1318, no 58.

(106) Les auteurs de l'Art de vérifier les dates disent l'an 1547. C'est la date que nous avons suivie dans notre Manuel de l'Histoire des Conciles, etc., in-8; 1846, pag. 557.

(107) Dom Richard, Analy. des Conc.. 5 v. in-4° ;

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leurs églises, de faire tous les ans quelques pieux pèlerinages, principalement dans les lieux où l'on honorait la Mère de Dieu. Ce fut pour entretenir son culte que le premier jour de mai 1472, il fit faire une procession solennelle à Paris, et ordonna de faire sonner les cloches à midi, afin que chacun récitât alors l'Angelus, pour attirer la protection de Marie en faveur de la paix si nécessaire à son royaume; ce que plusieurs, ajoute le P. Fabre, regardèrent comme un effet de son hypocrisie, ou plutôt de sa bizarrerie qui souvent lui faisait négliger l'essentiel de la vraie dévotion pour s'attacher à des pratiques extérieures : triste cachet des âmes qui ne sont pas foncièrement religieuses et qui se servent de la religion dans un vil intérêt ou pour lesquelles elle n'est qu'un acte de supersti

tion!

Les Papes Paul JII, Alexandre VII, Clément X, Benoît XIII et Pie VI se sont plu à ouvrir le trésor des grâces spirituelles pour encourager les fidèles à réciter dévotement l'Angelus (111). Pendant le temps pascal, au lieu de l'Angelus, on doit réciter l'Antienne Regina cœli; et, durant toute l'année, en mémoire de la résurrection de Notre-Seigneur, à partir des vêpres du samedi, jusqu'au dimanche soir, l'Angelus doit se dire debout. Ceci Pape Benoît XIV dans une déclaration du été arrêté par le 20 avril 1742.

ANGENNES (CHARLES d') cardinal-évêque du Mans au xvi siècle. Il était connu dès sa jeunesse par la pureté de sa foi et par sa rare prudence, et avait déja été chargé de plusieurs importantes négociations, lorsqu'il fut sacré évêque du Mans. Il prit possession de cette église le 22 octobre 1559, et il y fit son entrée en 1560. Il fut envoyé en ambassade auprès du Pape par Charles IX. Pie V le créa cardinal en 1570, et d'Angennes assista à l'élection de Grégoire XIII en 1572. Il souscrivit au concile de Tours en 1585, après avoir assisté au concile général de Trente. Il mourut à Corneto en Italie le 23 mars 1587.

ANGENNES (NICOLAS D"), seigneur de Rambouillet, contribua en 1589,à Blois, à réunir Henri III avec Henri de Navarre et

mourut vers 1611.

let en 1534, évêque de Noyon, puis évêque ANGENNES (CLAUDE D'), né à Rambouildu Mans. Il avait étudié la,philosophie à Paris, et le droit à Bourges et à Padoue. En 1568, il fut envoyé en ambassade auprès de Cosme de Médicis. En 1585, il assista à l'assemblée du clergé à Paris, où il défendit ce qu'on appelait les libertés gallicanes. Henri III le choisit pour aller aunon

1772, tom. II, pag. 373-374.

(108) Entre autres, dom Richard, Dict. des Scien. ecclés., édit. in-fol., 1760, tom. Ier, pag. 230, col. 2. (109) Gaguin, Hist. Lond., XI, lib. 11.

(110) Liv. cxii, no 143.

(111) Voy. notre Tableau des fêtes de la Reine du ciel, 2 édit. 4845, pag. 99, 100.

cer à Sixte V la mort du duc de Guise et du cardinal de Lorraine. Ce prélat qui, comme on le voit, fut un serviteur de roi, mourut le 11 mars 1601. On a de lui: Remontrance du clergé de France, 1585, in-8°; Lettre de l'évêque du Mans, avec la réponse faite par un docteur en théologie, en laquelle est répondu à ces deux doules: « Si on peut suivre en sûreté de conscience le parti du roi de Navarre et le reconnaître pour roi, et si l'acte de Jacques-Clément doit être approuvé en conscience, et s'il est louable ou non; » Paris, 1589, in-8°, enfin, Avis de Rome, tirés des lettres de l'évéque du Mans à Henri de Valois, 1589, in-8°. On trouvera, si l'on en a besoin, de plus amples détails sur cet évêque dans le continuateur de Fleury.

ANGILBERT (Saint), moine de Saint-Riquier, en qui Charlemagne avait une grande confiance. Il avait été primicier du palais du jeune Pépin, roi d'Italie, où il le suivit et y demeura quelque temps. Il eut ensuite e gouvernement de la côte maritime de France, vers l'Océan et l'Angleterre, ce qui lui ayant fait connaître le monastère de Centule ou de Saint-Riquier, i s'y retira vers l'an 790, et embrassa la vie monastique avec la permission de Charlemagne.

Celui-ci ne laissa pas de l'employer encore depuis aux affaires les plus importantes de l'Eglise. En 792, il l'envoya à Rome pour y conduire Félix d'Urgel (112). Vers 794, Angilbert fut fait abbé de son monastère, et à cette époque Charlemagne le chargea de porter au Pape Adrien les Livres Carolins. Puis, un peu plus tard, il l'envoya vers le Pape Léon III pour lui présenter une grande partie du trésor que Henri, duc de Frioul, avait apporté de Pannonie, après avoir pillé la Ringe ou capitale des Huns. En 800, Angilbert reçut Charlemagne dans son monastère, où ce prince vint célébrer la fête de Pâques qui était cette année-là, le 17 avril.

Angilbert assista, cette même année, au couronnement de Charlemagne, à Rome, et en 811, il signa le testament de ce prince, qu'il suivit vingt jours après dans la tombe. Il avait étudié sous le savant Alcuin, et se lia d'amitié avec lui. Charlemagne ne l'avait pas seulement comblé de places, mais il lui avait aussi donné en mariage sa fille Berthe, de laquelle il eut deux fils dont l'un fut l'historien Nithard. Mais, comme on le voit, ces honneurs n'éblouirent point Angilbert, puisque du consentement de Berthe, il se fit moine.

Comme écrivain, Angilbert marque également dans l'histoire de son siècle. Alcuin lui adressa plusieurs lettres, et il le nomme Ho

(112) Il avait été convaincu d'hérésie. (115) Voy. D. Mabillon, Act., p. 101, 114-116, el Ann., 1, 26, no 44, 45; Duchêne, Recueil des anciens historiens de France, tom. II, pag. 646-648; Hist. littér, de la France, tom. V; D. Ceillier, Ilist. des au sac. et ecclés., tom. XVIII.

(114) Act. SS., 18 Feb. et 31 Maii.

(145) L'Encyc. d'Alembert, Hist., art. Alaric II,

mère dans leur chiffre de littérature. Ce fut à sa prière qu'Alcuin retoucha la Vie de saint Riquier. Théodulphe, évêque d'Orléans, dédia au ministre de Charlemagne un de ses poëmes, dirigé contre un poëte admis à la table d'Angilbert, mais qui le déshonorait, au dire de l'évêque, par ses mauvais vers. On suppose que ce poëte était Clément, Irlandais, appelé en France par l'empereur pour y contribuer à la renaissance des lettres. On a diverses poésies d'Angilbert (113), et une Histoire de l'administration de l'abbaye de Centule, recueillie, mais incomplétement, dans les Bollandistes (114). On n'y trouve point, par exemple, certains règlements relatifs à la célébration de l'office divin, aux jours de litanies et à la distribution de la communion. Un manuscrit du cardinal Ottoboni, qui avait appartenu à la reine de Suède, venu entre les mains de Dom Mabillon, a permis à ce dernier de recueillir quelquesuns de ces règlements.

ANGILBERT, archevêque de Milan, fut élu en 824, présila le concile de Pavie de l'an 850, obtint de l'empereur Louis le Pieux la confirmation de tous les priviléges accordés à l'Eglise de Milan par Charlemagne, et mourut en 860.

ANGILBERT, archevêque de Cologne. Voy. ENGILBERT.

ANGILRAM, évêque de Metz. Voy. Ex

GELRAM.

ANGLETERRE. Voy. l'article EGLISE CATHOLIQUE EN ANGLETERRE, EN ECOSSE ET EN IRLANDE.

ANGLISE DE SAGAZAN. Voy. ANGELÈZZ DE SAGAZAN.

ANIAN, secrétaire d'Alaric II, roi des Visigoths, a été, mal à propos, considéré comme l'auteur de l'Abrégé où Commentaire du Code théodosien, que ce prince promulgua dans ses Etals, en 506 (115). Anian n'a fait que le signer ou l'authentiquer, et lenvoyer, par ordre d'Alaric, à tous les gouverneurs des provinces et des villes dans toute l'étendue de son royaume. - Voy. l'article ALARIC II, n° IV. C'est ce que déclare dom Vaissète (116-17). Il est peut-être permis d'attribuer seuleinent à Anian l'avertissement qu'Alaric fit mettre en tête de ce code.

ANICET (Saint), Pape, succéda à saint Pie I, selon les uns en 142, selon d'autres en 158, ou plutôt en 157 (118); mais nous ne voyons rien de bien assuré sur cette date, et les chronologistes les plus suivis ne paraissent pas d'accord. Là où il ne semble pas y avoir de doute, c'est sur le lieu de la näissance d'Anicet. On convient généralement qu'il était originaire d'un petit bourg de a commis cette erreur.

(116-17) Dans son Hist, gén. du Languedoc, etc., liv. v, chap. 29.

(118) Cette dernière date 157 paraît la plus genéralement adoptée. C'est celle des auteurs de l'Art de vérifier les dates; Lenglet Dufresnoy met l'éleotion d'Anicet en 150.

Syrie et que son père se nommait Jean, suivant le Pontifical de Damase.

Dès le commencement de son pontificat, il fut visité par saint Polycarpe, évêque de Smyrne et disciple de saint Jean l'Evangéliste (119). Le sujet de son voyage fut le différend qui faisait alors du bruit dans l'Eglise; nous voulons parler de la question de la célébration de la fête de Pâque. La coutume de Rome, d'Alexandrie et de tout l'Occident, était de la célébrer toujours le dimanche (120). Les Eglises d'Asie la célébraient toujours le quatorzième jour du premier mois, quelque jour de la semaine qu'elle arrivât, conformément à l'usage des Juifs, et prétendaient, en cette pratique, suivre la tradition de l'apôtre saint Jean. Après que saint Anicet et saint Polycarpe eurent un peu conféré ensemble, ils s'accordèrent aussitôt et convinrent de ne point rompre les liens de la charité, pour ce point de la fête, qui semblait être le capital de la dispute. Et toutefois, saint Anicet ne pouvait persuader à saint Polycarpe de quitter sa coutume; et saint Polycarpe ne put persuader à saint Anicet d'observer la coutume d'Asie en aucune Inanière, parce qu'il se croyait obligé de suivre exactement l'usage des anciens qui l'avaient précédé. Ce qui étant ainsi réglé, ils communiquèrent ensemble, et saint Anicet fit l'honneur à saint Polycarpe de lui céder la consécration de l'eucharistie. Aussi bien saint Polycarpe était considéré comme un homme vraiment apostolique, et avait le don de prophétie. Il se sépara de saint Anicet en paix, et cette paix était commune à toutes les Eglises, tant celles qui célébraient la pâque le quatorzième jour que les autres (121).

Saint Anicet combattit les hérésies de Valentin, de Charcion, c'est-à-dire des gnostiques, et, en conservant le dépôt de la foi dans toute sa pureté, il garantit son troupeau du poison de l'erreur et des incroyables extravagances de ces hérétiques immoraux. Mais les actions particulières de la vie de ce saint Pape nous sont complétement inconnues. On dit (122) qu'il ordonna dix-sept prêtres, quatre diacres et neuf évêques. Platine dit (123) que c'est lui qui enjoignit aux prêtres de se faire raser sur la tête en forme de couronne; mais ce fait est contesté.

Ce saint Pape mourut, selon le sentiment le plus probable, en 168, sous la persécution de Marc-Aurèle. Les uns disent qu'il fut martyrisé, d'autres prétendent que non. S'il ne répandit pas son sang pour la foi, il n'en est pas moins vrai qu'il fut exposé à beaucoup de dangers et de souffrances, et à ce titre, le glorieux nom de martyr qui lui a été décerné lui appartient réellement. Au surplus,

(119) Eusèbe, Hist. ecclés., lib. v, chap. 24-26. (120) Socrat., Hist., lib. v, cap. 21; Euseb., v, 3; Badurat, temp. 42.

(121) Fleury, Hist. ecclés., liv. m, no 43.

(122) V. le P. Pagi, in Anicet., § V.

(123) In Anicet.

(124) onc., toin. I, p. 580.

(125) Pagi, in Anicet, § V.

c'est le titre qu'il porte dans divers martyrologes et surtout dans le romain. On lui attribue une lettre adressée universis Ecclesiis per Galliæ provincias constitutis (124). Mais des critiques prétendent que cette lettre est apocryphe et qu'elle a été copiée d'après la xxxII lettre du Pape Léon (125). Le corps de saint Anicet est vénéré à Rome (126) dans la chapelle du palais Altemps, où il a été transféré, en 1604, du cimetière de Calixte, où il reposait.

ANICIUS PROBUS (SEXTUS), préfet du prétoire et consul romain au iv siècle. Anicius fut le Romain le plus illustre de son temps, par sa noblesse, ses richesses et ses dignités. Son père et son aïeul avaient été consuls, et il le fut lui-même avec l'empereur Gratien, l'an 375. li fut d'abord proconsul d'Afrique, puis quatre fois préfet du prétoire, tantôt des Gaules, tantôt d'Italie; et ce fut en cette qualité qu'il donna à saint Ambroise (Voy. cet article, n° 1) le gouvernement de l'Emilie et de la Liturgie. Il avait des biens immenses, ses terres étaient répandues par toutes les provinces de l'empire; ses libéralités étaient proportionnées à ses richesses. Il était chrétien et reçut le baptême à la fin de sa vie, comme il parait par son épitaphe, où sa femme et ses enfants sont recommandés à ses prières (127). On lui dressa un tombeau magnifique au Vatican, auprès de l'église de Saint-Pierre; le cercueil était de marbre, orné de sculptures qui représentaient Jésus-Christ tenant une croix chargée de pierreries et accompagné des douze apôtres, et au-dessous, des colombes buvant deux à deux dans les vases. Fleury, auquel nous empruntons ce récit (128), dit qu'on voyait encore de son temps. ce tombeau à Rome.

La réputation d'Anicius était si grande, que deux nobles Perses étant venus en Occident du temps de l'empereur Théodose, n'eurent de la curiosité que pour voir deux personnes, saint Ambroise à Milan et Probus à Rome. Sa femme fut Proba Faltonia, illustre par sa piété, à qui saint Augustin écrivit depuis une lettre fameuse, touchant l'orai son. Elle eut trois fils, Probin et Olybrius, consuls de cette année, et Probus, consul en 406. Olybrius épousa Julienne et la laissa bientôt veuve, avec une fille, nommée Démétriade, qui demeura vierge. C'est à cette Julienne que saint Augustin adressa le livre du Bien de la viduité, et à Démétriade que saint Jérôme écrivit un traité De la manière de conserver la virginité (129). Telle était cette sainte et illustre famille.

ANIEN (Saint), évêque d'Alexandrie, succéda sur ce siége à saint Marc et mout en l'année 85 de Notre-Seigneur Jésus-Christ,

(126) Baillet donne l'hist. de ses reliques, Vies des Saints, 17 avril.

(127) Amm. Marc., lib. xxvi, c. 10 et ibi. Val. Su., lib. xvi, no 21. Claud. de Cons. Olyb. et Prob., ap. Baron., an. 395, init.

(128) Liv. xix, no 60.

(129) Ep. 130, al. 121. Hier., Ep. 10, ad Demetr., c. 4, t. VI, epist. 8.

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