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après avoir gouverné cette Eglise apostolique l'espace de vingt-deux ans.

ANIEN, prêtre de l'Eglise d'Antioche, en fut ordonné évêque au coucile de Séleucie, en 359. Il fut sacré par Léonas, évêque de Séleucie. Mais son ordination fut sans effet, car les acaciens se saisirent de lui et le remirent à Léonas et à Lauricius, qui le firent garder par des soldats et le condamnèrent ensuite à l'exil. Les évêques qui l'avaient élu s'en plaignirent par une protestation contre les acaciens, adressée à Léonas et à Lauricius; mais entin, comme il n'obtenaient rien, ils se séparèrent. Leur jugement ne fut pas mieux exécuté dans le reste.

ANNA (ANGE D'), de Sommerive, autrement de Lodi, Napolitain, moine camaldule, fut fait cardinal-diacre du titre de SainteLuce, par le Pape Urbain VI, dans la promotion du 16 octobre 1385.

ANNAT (PIERRE-ETIENNE), curé de la paroisse Saint-Merry de Paris, chanoine honoraire de Rhodez, naquit en 1798, à Espalion (Aveyron). Son père, Joseph Annat, est mort en 1831, après avoir occupé d'importantes places dans la magistrature consulaire et civile de cette dernière ville. Il avait été le condisciple de Frayssinous et Boyer.

I. Le jeune Etienne Annat montra de bonne heure d'heureuses dispositions. On le fit entrer dans un collége du Rouergue, puis au petit séminaire, et il justifia persévéramment les espérances qu'il avait fait concevoir; il remporta le prix d'honneur à la fin de sa réthorique. Il fit son cours de philosophie àl'âge de quatorze ans, et comme ses études premières, c'est-à-dire avec une supériorité qui le plaçait régulièrement extra numerum. Il eut encore le premier prix de philosophie à la fin de l'année. Quant à la théologie, il y eut une telle aptitude, qu'il devint un des plus solides théologiens du clergé de France, comme on a pu le voir dans les conférences ecclésiastiques de Paris, fondées par Mgr Sibour.

En 1820, Annat reçut la tonsure et les ordres mineurs; en 1821, il fut ordonné diacre et sous-diacre par de Granville, évêque de Cahors: l'ordination sacerdotale lui fut conférée par de Lalande, lors du rétablissement du siége de Rhodez. Deux ans après, il devint chanoine et secrétaire par ticulier de l'évêque et il s'adonna aux fonctions du ministère, c'est-à-dire à confesser, à prêcher et à visiter les malades. Son temps était aussi partagé entre l'étude de l'Ecriture, des Pères, des apologistes et des monuments les plus purs du génie profane.

De Quélen, archevêque de Paris, ayant eu plusieurs fois occasion d'apprécier le mérite de l'abbé Annat, l'appela dans son diocèse et le nomma, en 1830, vicaire de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Le nouveau vicaire se montra digne du poste qu'il occupait; il fut aimé et recherché des paroissiens comme de ses collègues; il soutint la réputation de prédicateur qui l'avait précédé à Paris, et si

bien, dit un biographe, que de Quélen, voulant fonder les conférences de Notre-Dame, en 183 (130), lui fit prendre place parmi ses plus distingués orateurs. Annat parut pour la première fois dans cette chaire, que Lacordaire a tant illustrée, le 16 mars de cette même année. Il ne remplit pas ce poste difficile sans quelque succès, et il passa, en 1836, du vicariat de Notre-Dame de BonneNouvelle à la cure de Saint-Merry.

II. Son prédécesseur dans cette paroisse était un homme de mérite et de vertu, mais vieux, infirme, et poussant l'appréhension des nouveautés jusqu'au point de confondre la conservation des anciennes choses avec ce qu'on appelle une réforme. L'église de Saint-Merry, à l'arrivée de l'abbé Annat, sous beaucoup de rapports, n'était qu'une ruine i la transformia sous le rapport spirituel comme sous le rapport matériel.

Toujours actif et infatigable, il organisa dans sa paroisse une conférence de la Société de Saint-Vincent de Paul et la seconda de toutes ses forces; il l'agrandit, l'anima de plus en plus, multiplia ses ressources et dévoila à sa charité des routes inconnues. Comme cette œuvre ne pouvait suffire à toutes les misères du peuple, il créa une nouvelle œuvre pour la visite des malades, donnant le premier l'exemple du dévouement et de l'exactitude, et chaque semaine des aumônes furent distribuées aux pauvres, par les mains du pasteur.

De plus, le curé Annat a fondé un cours d'instruction pour les ouvriers qui ne savent pas lire, et cette œuvre a produit, dit-on, des fruits abondants de salut dans la paroisse. I a fondé aussi ou rétabli encore un catéchisme de persévérance: institution précieuse, indispensable, dans ces quartiers mouvants, où le tourbillon de la vie et des affaires rend les âmes si oublieuses et les arrache si facilement à la connaissance des principes religieux et surtout à leur pratique. Enfin, n'oublions pas de marquer que le curé de Saint-Merry pratiquait, dans ses habitudes intérieures comme dans ses actes du dehors et dans ses paroles, la simplicité, cette suave simplicité qui, loin d'exclure les bonnes et nobles manières et les grâces de l'esprit, en double, au contraire, le charme et la puissance. Il menait également une vie sobre et le faste était banni de sa maisonAussi Annat eut-il des amis sincères, et les pauvres, les infortunés ne trouvèrent-ils à son presbytère rien qui pût les choquer; ils y étaient attirés, au contraire, par l'aménité et la cordiale franchise du pasteur, qui fut véritablement, comme son digne successeur aujourd'hui, un prêtre populaire. Ce respectable curé est décédé dans son presbytère, le 14 octobre 1851, dans un âge encore trop peu avancé.

ANNATES. Voy. l'article BÉNÉFICES ECCLÉSIASTIQUES.

ANNE, grand pontife des Juifs. V. ANANUS.

(130) V. sur l'établissement de ces conférences notre Mémorial catholique, tom. VI, pag. 38 et sui

vantes.

ANNE (Sainte), mère de la très-sainte Vierge et femme de saint Joachim. Les noms de sainte Anne et de saint Joachim ne se lisent point dans les saintes Ecritures, et l'on ne sait rien de certain ni sur la vie ni sur la mort de ces deux glorieux person

uages.

On les trouve seulement mentionnés dans les écrits des Pères et dans la tradition. Parmi les docteurs catholiques, nous voyons saint Epiphane, au 1y siècle, parler de sainte Anne et de saint Joachim, à propos de l'hérésie des Collyridiens, qu'il réfute (131). Quant à la tradition, elle nous apprend que sainte Anne fut honorée d'un culte public dans l'Eglise, dès les premiers siècles; elle rapporte encore que son corps fut apporté de la Palestine à Constantinople, en 710, et placé dans l'Eglise que l'empereur Justinien avait fait bâtir en son honneur, vers l'an 550.

Nous voyons dans l'histoire, qu'il existait au vir siècle, à Proconèse, une église placée sous le vocable de sainte Anne, près de laquelle saint Etienne se retira lors de son exil. -Voy. son article. La fête de la sainte mère de Marie n'était point encore généralement célébrée en Occident du temps de saint Bernard (132). Nous voyons aussi qu'au xvi siècle, il s'éleva une dispute au sujet des trois maris qu'on lui attribue (133). Le Pape Grégoire XIII donna, en 1584, une bulle pour rendre générale dans tout le monde catholique sa fête (134), qui se célèbre le 26 juil let. Plusieurs églises d'Occident se glorifient de posséder quelques portions de ses reliques; et la grande dévotion que les fidèles ont toujours témoignée pour cette sainte, est la meilleure preuve des nombreux miracles que l'histoire nous rapporte avoir été obtenus, dans tous les temps, par l'intercession de sainte Anne,

Nous invitons les fidèles qui voudraient connaître tout ce que la dévotion envers cette sainte a inspiré aux artistes, et ceux qui désireraient enrichir les vies des saints de quelque sujet pieux touchant sainte Anne, à consulter les articles ANNE (Sainte) du Dictionnaire iconographique des monuments de l'antiquité chrétienne et du moyen dge, etc., par M. L. J. Guénebault, 2 vol., grand in-8°, 1843, et du Dictionnaire iconographique des figures, légendes et actes des saints, etc., par le même, 1 vol. in-4°, 1850; publié par M. l'abbé Migne. Enfin, l'on sait qu'il existe dans la Bretagne un célèbre pèlerinage, sous le nom de Sainte-Anne d'Auray, On en a publié l'intéressante et édifiante histoire (135), et M. Daniélo lui a consacré un bon article dans l'Université catholique, tom. XI, p. 227 et suiv. Nous sommes surpris que l'auteur du Dictionnaire des Pèlerinages, 2 vol, in-4°, 1851, n'ait rien dit de celui d'Auray. I dit bien un mot de cette ville, aujourd'hui dans le département du Morbihan; mais dans ce

(131) Hær., 79,

(152) Fleury, Hist. ecclés., liv. LXVIII, no 70, (133) Ibid., Contin., liv. cxxxvi, no 20. (134) Id., ibib., liv. CLXXVI, no 144.

mot il n'est pas question de la bienheu reuse mère de Marie.

ANNE la Prophétesse. Etant survenue dans le temple au moment où Siméon prononçait son cantique d'actions de grâces à la vue de l'Enfant-Dieu, Anne joignit son témoignage à celui du saint vieillard, et annonça les grandeurs de Jésus-Christ (Luc. 11, 36). Anne était fille de Phanuel, de la tribu d'Aser, et avait quatre-vingt-quatre ans lorsque l'auguste vierge Marie vint offrir son divin Fils au temple.

ANNE, pieuse veuve, vivait au vin siècle et fut indignement calomniée avec saint Etienne d'Auxence. N'ayant point d'enfants lorsque son mari mourut, Anne vendit tous ses biens et quitta son pays et sa famille, d'après le conseil du saint abbé Etienne, pour embrasser la vie monastique. Etienne changea son nom en celui d'Anne, la prit pour sa fille spirituelle, et la plaça dans un monastère de femmes dont il avait la direction, et la recommanda particulièrement à la supérieure.

Durant la persécution qu'on exerçait, en 761, contre les moines d'Orient à cause des images, le patrice Calliste s'acharna parti. culièrement contre le saint abbé Etienne d'Auxence, et donna de l'argent à un mauvais moine pour le faire accuser d'entrete nir un commerce coupable avec Anne. Les calomniateurs subornèrent aussi une esclave qui servait cette pieuse femme; et afin de lui faire dire ce qu'ils voulaient contre są maîtresse et contre Etienne, ils lui promi rent de l'affranchir et de la marier à un offi cier du palais de l'empereur Constantin, au❤ teur de la persécution, (Voy. l'article ÉTIENNE Saint) D'AUXENCE).

Ces calomniateurs dressèrent done un acte d'accusation et l'adressèrent par un courrier à l'empereur, qui était en Scy thie (136). Celui-ci, l'ayant lu, écrivit aussi tôt en ces termes au patrice Anthès, qu'il avait laissé son lieutenant à Constantinople: « Nous vous ordonnons d'aller au plus vite au mont d'Auxence, où demeurent des femmes corrompues qui feignent d'être pieuses. Emmenez de là une nommée Anne, et nous l'envoyez au camp par ces mêmes courriers,» Anthès exécata l'ordre ponctuel lement, Il arriva au monastère comme les religieuses chantaient tierce. Les soldats qui l'accompagnaient entrèrent insolemment dans l'église, à grand bruit, faisant briller en l'air leurs épées nues. Le chaut fut chargé en cris pitoyables; l'une se réfugiait dans la balustrade du sanctuaire, une autre se ca= chait sous l'autel, une autre courait vers la montagne, L'abbesse, qui était en retraite dans une cellule, ayant appris ce désordre vint hardiment et dit à ces hommes; « Chrétiens, si vous espérez en Dieu, pourquoi faites-vous comme les barbares infidèles?

(135) Le pèlerinage de sainte Anne d'Auray, par M. A.-M. d'Auray; 1 vol. in-12, 1841, (136) Fleury, Hist, eccles., liv, XLIII, no 33,

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Ils lui répondirent doucement: «< Donneznous Anne, l'amie d'Etienne; l'empereur en a besoin à l'armée. » La supérieure l'appela avec une autre nommée Théophano, et leur dit: « Allez, mes enfants, vers l'empereur, et répondez sagement à ses interrogations. Allez en paix, allez : le Seigneur soit avec vous. » Elles prirent leurs manteaux, se mirent à genoux, reçurent sa bénédiction et partirent.

Quand elles furent arrivées à l'armée, l'empereur les fit séparer, et ayant fait vevir Anne, il lui dit : « Je suis persuadé de ce que l'on m'a dit de vous, je connais la faiblesse des femmes. Dites-moi donc comment cet imposteur vous a fait renoncer à la splendeur de votre famille, pour prendre cet habit de ténèbres? » nommait ainsi r. bit monastique, parce qu'il était noir. Aune lui répondit: « Seigneur, je suis devant vous, tourmentez-moi, tuez-moi; faites ce qu'il vous plaira, vous n'entendrez de moi que la vérité. Je ne connais cet homme que comme un saint qui me conduit dans la voie du salut. » L'empereur ne sut que lui dire ; il demeura assis, se mordant le bout du doigt, et remuant l'autre main en l'air, seJon son geste ordinaire. Il fit garder Anne, et renvoya sa compagne malgré elle au monastère où elle raconta tout ce qui s'était passé à l'abbesse et à saint Etienne.

L'empereur, étant revenu à Constantinople, fit enfermer Anne dans la prison du bain, qui était très-obscure, avec des fers aux mains. Voulant l'interroger, il lui envoya la veille un des eunuques de sa chambre pour lui persuader, par menaces et par promesses, d'avouer publiquement le cominerce criminel dont on l'accusait avec Etienne, puisqu'elle était déjà convaincue par son esclave. Anne soupira du fond du cœur et lui dit : « Retire-toi, mon ami, retire-toi; la volonté de Dieu soit faite. » Le lendemain matin, l'empereur ayant assemblé un grand peuple, fit venir Anne, et lui moutrant quantité de nerfs de bœuf, lui dit: « Je te les ferai tous user sur le corps, si lu ne déclares ton mauvais commerce avec Etienne.» Elle ne répondit rien; et aussitôt huit hommes robustes la prirent par les deux mains et l'étendirent en l'air en forme de croix, tandis que deux autres la frappaient de toutes leurs forces, l'un sur le ventre, J'autre sur le dos. Elle ne disait que ces paroles: « Je ne connais point cet homme comme vous me le dites; Seigneur, ayez pitié de moi. » Alors on lui confronta l'esclave, qui l'accusa avec serment, étendant les mains contre elle et lui crachant au visage. L'empereur, voyant qu'Anne ne parlait plus, crut qu'elle était morte de la violence des coups, et la fit jeter dans un des monastères de Constantinople. Il n'est plus parlé d'elle depuis.

ANNE COMNENE. Voy. COMNENE (Anne). ANNE ERIZZO, vierge et martyre, tille d'Erizzo, provéditeur vénitien, qui résista

à Mahomet II au siége de Négrepont, vers 1464. Mais ayant été obligé de capituler, il ne voulut point pourtant ouvrir les portes du château de la ville, qu'il n'eût pour assurance de sa vie la parole expresse du sultan. Mahomet II jura par sa tête que celle d'Erizzo serait en sûreté; malgré cette parole, dès qu'il se vit maître de sa personne, il le fit scier par le milieu du corps. en disant avec autant de lâcheté que d'infamie, qu'il lui avait bien garanti la tête, mais non pas le

busle.

Ce brave Vénitien avait avec lui Anne Erizzo, sa fille, jeune personne aussi belle que vertueuse. Son père, craignant qu'elle ne devint la proie du soldat insolent, conjura ses bourreaux de la faire mourir avant lui; mais on lui dit qu'elle était réservée pour le plaisir du sultan. On la conduisit à ce prince, qui, charmé de sa beauté, lui offrit de la faire régner sur son cœur et sur son empire. Anne répondit qu'elle était chrétienne et vierge, et qu'elle abhorrait plus que la mort les débauches de son sérail et les douceurs empoisonnées de ses promesses. Mahomet employa inutilement tous les moyens pour la séduire; on lui porta de sa part des pierreries et des habits magnifiques qu'elle rejeta avec mépris. Transporté de fureur, il lui trancha la tête d'un coup de cimeterre, et remplit les voeux de cette héroïne, qui, par le sacrifice d'une vie courte et d'une beauté fragile, acquit une gloire et une félicité immortelles (137).

ANNEBAUT (JACQUES D'), évêque de Lisieux, cardinal, était fils de Jean, seigneur d'Annebaut, et de Marie Blosset, et frère de Claude d'Annebaut, maréchal et amiral de France. Quand Jacques d'Annebaut se vit destiné à l'Eglise, il s'attacha à Jean le Veneur, cardinal, qui était son oncle. Ce cardinal avait succédé à Etienne Blosset, aussi son oncle, évêque de Lisieux, et Jacques d'Annebaut succéda à Jean le Veneur, et fut aussi abbé du Bec après lui en 1543. Il ne fut sacré évêque que deux ans après en 1545. L'amiral, son frère, qui était puissant à la cour, lui procura le chapeau de cardinal, qu'il reçut du Pape Paul II, au mois de décembre de l'an 1544. 11 mourut à Rouen au commencement du mois de juin 1558.

ANNIBALDI (ANNIBAL) de Molaria, cardinal. Il naquit à Rome d'une famille considérable, prit l'habit dans l'ordre de SaintDominique et s'adonna à l'étude des saintes lettres, où il obtint des succès. Il professa d'abord la théologie à Paris, avec distinction. Il se fit ensuite connaître à Rome, et fut pourvu de l'office de maître du sacré palais, dont il s'acquitta si bien sous Alexandre IV et Urbain IV, que ce dernier le créa cardinal du titre des douze Apôtres, au mois de mai 1262. Clément IV le choisit pour se trouver au couronnement de Charles I", roi de Naples, en 1266. Saint Thomas d'Aquin dédia quelques-uns de ses ouvrages à ce cardinal qui mourut en 1272 à Orviette, où on l'en

(137) Vertot; Hist. des cheval, de Malte, liv. vi, tom. III, pag. 45, 46, de l'édit. in-12, 1780.

terra chez les Dominicains. Il a laissé un Commentaire sur les quatre livres du Mattre des Sentences (138), lequel a été imprimé sous le nom de saint Thomas dans le Recueil des OEuvres de cet illustre docteur.

ANNIBALDI (RICHARD), cardinal du titre de Saint-Ange, était parmi les huit cardinaux qui se trouvaient à Viterbe, lors de la mort du Pape Alexandre IV, en 1261.

ANNIBALDI (PIERRE), Romain, créé cardinal du titre de Saint-Ange, par le Pape Innocent VII, le 12 juin 1405.

ANNIBALDO où ANNIBAUD, de Cecane ou Caietan, archevêque de Naples, cardinal, évêque de Tusculum. Il était natif d'une ville appelée Cecano, dans le pays de Labour; il fut fait archevêque de Naples, puis créé cardinal par Jean XXII, le 18 décembre 1327. Clément VI l'envoya pour conclure la paix entre Philippe de Valois, roi de France, et Edouard III, roi d'Angleterre. Depuis, le même Pape ayant réduit à cinquante ans le jubilé que Boniface VIII avait fixé au commencement de chaque siècle, il envoya le cardinal Annibaldo légat en Italie, atin de pourvoir aux désordres qui pourraient arriver à Rome pendant l'année sainte. Il fit un voyage à Naples pour y accorder la reine Jeanne I avec Louis, roi de Hongrie, et revint ensuite à Rome, où, ayant déplu au peuple, qui l'accusait de trop d'ambition, il vit former divers complots contre lui. Il fut empoisonné à San-Giorgio, en allant de Rome à Naples, au mois de juillet de l'an 1330. Ce cardinal avait fondé un monastère de Célestins, près d'Avignon. On lui attribue une Vie de saint Pierre et de saint Paul en vers. ANNOBERT (Saint). Voy. AUNOBERT (Saint.) ANNON (Saint), archevêque de Cologne, naquit dans la haute Allemagne, d'une famille dépourvue de fortune, mais, ce qui vaut mieux, distinguée par sa probité. Son oncle l'emena à Bamberg, où il était chanoine, et le fit étudier avec tant de soin et de succès qu'il gouverna l'école de cette église (139).

1. Sa réputation s'étant étendue jusqu'à l'empereur Henri II, dit Le Noir, il le fit venir auprès de lui, lui accorda le premier rang dans ses bonnes grâces eutre tout le clergé de sa cour, et lui donna une place de faveur, la prévôté de Goslar. Annon s'attira l'amitié de ce prince et de tous les gens de bien par son pur mérite, sa doctrine, son amour pour la justice et sa liberté à la souLenir.

Hermann II, archevêque de Cologne, étant mort, l'empereur Hen:: choisit Annon pour lui succéder; mais il ne fut pas reçu à Cologne sans contradiction. Il se rencontra des gens qui ne le trouvèrent pas d'une naissance assez relevée, pour remplir un siége qu'avait occupé Brunon, frère de l'empereur Otton. Toutefois la volonté de Henri l'emporta, et Annon fut sacré solennellement le dimanche 3 mars 1033.

(138) Ellie Dupin, Biblioth. des aut. ecclés., XIII• siècle.

Sa conduite justifia le choix de l'empe. reur. Bientôt il fit cesser tous les murniures en montrant autant de grandeur que de piété dans sa manière de vivre. H porta aussi haut qu'aucun de ses prédécesseurs la dignité de son siége, et remplit aussi bien ses devoirs dans l'Etat que dans l'Eglise. Il animait toutes ses œuvres d'un esprit de foi, se tenait dans un recueillement continuel, passait en prières la plupart des nuits, visitait alors les églises nu-pieds, suivi d'un sen! domestique, faisait des jeûnes fréquents et pratiquait de rudes austérités. Ses aumônes et ses immenses libéralités se répandaient sur toutes sortes d'indigents, diocésains, pèlerins étrangers, ecclésiastiques, laïques et moines. On dit qu'il ne laissa pas une seule communauté dans son diocèse qu'il n'eût gratifiée de terres, de pensions ou de bâtiments. Mais voyant la discipline régulière se relâcher en Allemagne, il crut faire encore davantage pour les monastères, par la réforme que par les aumônes. Comme il avait un talent rare pour persuader, et un grand crédit dans tout le royaume, il eut beaucoup d'imitateurs dans l'épiscopat, et l'on vit la régularité monastique refleurir dans la plupart des diocèses. Annon avait tellement le don de la parole, et tant d'onction surtout, qu'il tirait des larmes des cœurs les plus endurcis, et qu'à tous ses sermons l'église rétentissait de sanglots et de gémis

sements.

II. Avec cette charité et cette humilité, Annon montra la vigilance et la fermeté d'un saint évêque, même à l'égard de l'empereur qui le choisit pour son confesseur. Il était persuadé que les péchés des grands étant communément plus scandaleux, sont aussi plus graves et doivent être punis plus sévèrement. Aussi ne craignit-if point de reprendre Henri dans différentes circonstances, et sut lui imposer des pénitences qui tournaient toujours au profit des pauvres, car c'étaient, la plupart du temps, des aumônes qu'il lui enjoignait de faire. L'empereur, loin de lui savoir mauvais gré de son inflexibilité, l'estima davantage de préférer son devoir à la politique et au respect

humain.

Mais Henri III ne put profiter longtemps des sages conseils d'Annon. Il tomba malade d'affliction des calamités publiques, une de ses armées venant d'être entièrement défaite par les Slaves. Il demanda pardon à ceux qu'il avait offensés, pardonna à ceux qui avaient mérité son indignation, rendit les terres qu'il avait usurpées, et fit confirmer par les évêques et 'es seigneurs présents, et par le Pape Victor II, son ancien ami et son parent, qui était venu le voir en Saxe, l'élection de son fils Henri, déjà reconnu roi et couronné à Aix-la-Chapelle le 20 juin 1054. Henri III mourut après sept jours de maladie, le 5 octobre 1056, àgé de trente

(139) Sur., ad décemb.; Herm. et Lamb., Chron.

huit ans, dont il avait régné dix-sept comme roi et quatorze comme empereur.

A cette époque l'Allemagne se trouvait dans une situation fâcheuse. C'était moins un royaume compacte qu'une fédération de peuplades et de princes, divisés, continuellement en guerre entre eux, et, de plus, menacés par toutes sortes d'ennemis, tant au dehors qu'au dedans. Dans de pareilles conjonctures, c'était une grande faute que d'avoir élu, pour chef de l'Allemagne fédérative, un enfant de cinq ans. Le Pape Victor II le comprit, et, comme par la mort de l'empereur, qui lui avait recommandé son fils, il se trouvait à la tête de l'Eglise et de l'empire, il tit tout ce qu'il put pour pacifier le royaume. Mais ce Pontife étant mort en 1057, les désordres reprirent le dessus et les choses allèrent si mal, que l'archevêque Annon fut obligé, de concert avec les seigneurs, de s'emparer, en 1062, de la personne du jeune roi et de l'administration du royaume.

III. Ce prélat, ainsi que nous l'avons vu. avait de grandes vertus. Toutefois il n'était pas sans défaut, et il paraît qu'il était enclin à la colère. Dans les premiers moments, il était capable de commettre des fautes; mais, revenu à lui-même, il savait les reconnaître et les réparer (140). C'est là sans doute ce qui explique comment, réprimandé par le Pape Nicolas II touchant les désordres et Jes scandales auxquels il ne s'opposait point avec assez de vigueur, il souffrit qu'on répondit à ce Pontife par une prétendue exommunication et déposition, et qu'après sa sa mort, en 1061, on fit un antipape dans la personne de Cadalus ou Cadalous, sous le nom d'Hnorius II, tandis que le Fape légitime était Alexandre II.

Cependant Annon, devenu régent du royaume, reconnut les erreurs où sa vivacité l'avait entraîné. Il s'attacha à réparer ses fautes, et assembla un concile à Osbor, en Saxe, pour aviser aux moyens d'éteindre le schisme. Nous devons nous arrêter quelque peu sur ce concile.

IV. Saint Pierre Damien était à cette époque à l'apogée de sa gloire. Ayant appris qu'on se disposait à tenir le concile d'Osbor, il composa, pour la défense du Pape Alexandre II, un écrit en forme de dialogue entre l'avocat du roi Heuri et le défenseur de l'Eglise romaine, comme s'ils parlaient dans le concile, où il est probable que cet écrit fut envoyé (141).

L'avocat soutient que l'on n'a pu procéder (140) Lambert.

(141) S. Pier. Dum., Opusc. IV.

(142) Ce décret ou règlement solennel pour l'élection du Pontife romain, arrêté dans le concile de Rome de l'an 1059, ne pose pas même la part des empereurs dans l'élection des Papes comme un droit, mais comme un honneur, un privilége qui leur est réservé par le Saint-Siége. Or, si ce privilége, ce droit honorifique était accordé par le Siege apostolique, c'est une preuve qu'il pouvait ne pas l'accorder dans certaines circonstances et qu'il était juge de l'opportunité. On ne pouvait donc ici que regretter d'avoir été privé de participer à l'élection d'Alexandre II, nrais non réclamer cette participa

à Rome à l'élection d'un Pape sans le consentement du roi, comme chef du peuple romain. Le défenseur répond que, nonseulement les empereurs païens n'ont eu aucune part à l'élection des Papes, mais qu'elle s'est faite même indépendamment des empereurs chrétiens, jusqu'à saint Grégoire le Grand; que si l'empereur Maurice donna son consentement pour l'élection de ce Pape; que si quelques autres princes, en petit nombre, ont eu part à l'élection de quelques Papes dans les siècles suivants, il en faut rejeter la cause sur le malheur des temps et les troubles de l'Etat. Il fait valoir la donation de Constantin, dont l'authenticité n'était point contestée alors. Et sur ce que l'avocat alléguait que le Pape Nicolas II avait reconnu ce droit dans l'empereur Henri III, et confirmé par un décret (142), le défenseur répond que l'Eglise romaine ne le contestait pas non plus au roi Henri, son fils; mais qu'à cause de sa jeunesse, elle avait, comme sa mère et sa tutrice, procédé, sans son consentement, à l'élection d'un Papé, parce que l'animosité qui régnait en tre les Romains aurait pu dégénérer en une guerre civile, si l'on avait attendu plus longtemps à faire cette élection.

Il s'était néanmoins passé trois mois ou environ depuis la mort du Pape Nicolas II jusqu'à l'élection d'Alexandre II, d'où l'a vocat concluait qu'ayant eu assez de temps pour envoyer à la cour et en recevoir réponse, on ne pouvait nier qu'on n'eût fait injure au roi en ne lui demandant pas son consentement. Le défenseur lui répond: premièrement, que les seigneurs allemands, avec quelques évêques de la même nation, avaient cassé, dans un concile, tout ce qui avait été ordonné par le Pape Nicolas 1, et annulé conséquemment le privilége accordé au roi (143); secondement, que les Romains avaient envoyé à la cour Etienne, prêtre-cardinal, qu'on lui refusa audience pendant cinq jours et qu'on le renvoya sans que le roi ni l'impératrice eussent voulu ouvrir les lettres dont il était chargé; enfin, qu'on avait fait à la cour l'élection d'un Pape, à l'insu de Rome, qu'elle était tombée sur un sujet indigne et avait été faite à la sollicitation du comte Gérard, chefde voleurs, excommunié par plusieurs Papes. Il demande donc lequel des deux on doit plutôt reconnaître, ou Alexandre, élu régulièrement et unanimement par les cardinaux et demandé par le clergé et le peuple romain, ou

tion comme un droit imprescriptible, et encore moins arguer du défaut de son exercice pour justifier la nomination d'un antipape. Voy. l'article NICOLAS II.

(143) Cet argument est faible, et pouvait être préjudiciable à l'autorité du Pape; car ce principe adinis, que des seigneurs et quelques évêques avaient pu annuler tout ce qu'avait ordonné un Pape, menait Join. Il était plus simple de dire que le Siége apostolique, qui avait accordé le privilége, pouvait bien le retirer quand il avait de bonnes raisons pour cela. V. l'art. ANSELME II (Saint), évêque de Lucques, 11° VI.

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