cet auteur ne saurait etre invoquée contre ful crucifié, et la manière dont il le fut v'est ces Actes, vu, encore une fois, que les tra- point marquée. On connait les admirables vaux des critiques modernes ont réduit à paroles qu'on dit avoir été prononcées par néant les objections qu'on a apportées contre ce saint apolre à la vue de sa croix (45). leur authenticité. Nous en dirons autant des L'Evangile altribué à saint André n'est guère assertions d'Ellies Dupin à ce sujet. connu que par le décret du Pape Gélase, où Nous ferons remarquer, en passant, que, il est condamné et rangé parmi les livres apotout récemment, deux savants auleurs, trai- cryphes (46). lant du plus beau des priviléges de la Mère Vi. D'Achaïe, les reliques de saint André do Dieu, de son Immaculée Conception, furent apportées, en 357, à Constantinople, par les de . On les Lambruschini (38) et Dom Guéranger (39). des Saints-Apôires (47). Elles demeurèrent Le premier dit particulièrement de celle dans cette église jusqu'au commencement lettre ce qui suit : « Ce document fut d'abord du siu' siècle. cru supposé, ou pour le moins suspect, parce A celte époque plusieurs saintes reliques qu'on le lisait en langue latine et qu'on ne ayant élé distribuées à Constantinople, le connaissait pas l'exemplaire grec: mais, de cardinal Pierre de Capoue, légat, prit pour puis que ce dernier a été trouvé dans la Bi- lui le corps de notre saint apolre. A son bliothèque Bodléïenne, et qu'il a été publié retour en 'Ilalie, ce prélat donna son prépar Charles-Chrétien Woog, écrivain protes- cieux trésor à la ville d'Amalfi en Pouille, lant, tout doule a cessé, au point que le cé- sa patrie, où l'archevêque Matthieu, son palèbre Morcelli n'a pas fait difficulté de l'in- rent, venait de faire batir magnifiquement sérer, comme authentique el véritable, dans l'église cathédrale. Pierre de Capoue fit faire son Calendrier de l'Eglise de Constantinople, à ses dépens la confession sous l'autel et y sous la date du 30 novembre (40). » mit le corps de l'apôtre avec d'autres reliV. Les auteurs dispulent aussi sur la ques- ques, le 8 mai 1208 (48), et depuis celle épolion de savoir à quelle époque saiut André que saint André a été le titulaire de cellu souffrit le martyre. Florentinius sollient (41) église et le patron de la ville d'Amalfi. que ce fut sous Domitien; Baronius, se VII. Sans doute que le chef de saint Anfondant sur une vision rapportée dans le dré avait été séparé de son corps, lorsque livre Des Souffrances des Apôtres, par Abdias, Pierre de Capoue l'emporta de ConstantivoAuleur qui n'a aucune autorité ( Voy. son ar- ple; car nous voyons qu'après la prise de ticle), dit que saint André ne fut martyrisé cette ville par les Turcs, en 1461, Thomas, qu'après saint Pierre (42). Dans tous les cas, despote du Péloponèse, pauvre, dépouillé cela ne prouverait pas que son martyre n'ait de loul, ne conservant de ses immenses pas eu lieu sous Néron, qui ne vint en Achaže, trésors que la tête de saint André, résolut suivant l'opinion la plus reçue, qu'après la d'offrir au Pontife romain cette relique in. mort du prince des apôtres. Ce qu'il y a de signe (49). certain, c'est que tous les Martyrologes an Le Pape Pie II, plein de joie de ce préciens ei nouveaux des Grecs et des Latins sent, chargea Alexandre Oliva de Sassoferconviennent de mellre sa fête le 30 no- ralo, cardinal du titre de Sainte-Suzanne, vembre. et le cardinal Piccolomini, son neveu, qui On ne sait pourquoi les peintres nous re- occupa plus tard la chaire de saint Pierre, présentent la crois où saint André fut cru- sous le nom de Pie III, d'aller à la renconcifié sous la forme d'un X. Cependant celle tre de la relique à Ancône, en 1461 (50). qu'on apporta d'Achaže dans le monastère de L'année suivante, Pie Il en ordonna la Waume, près de Marseille et qui fut Irans- translation à Rome, et députa, à cet effet, portée, en 1250, à l'abbaye de Saint-Victor de à Naruis le célèbre cardinal Bessarion. Le celle vi!le, a la figure d'une croix ordinaire. Pape se disposa enfin à la recevoir luiSaint Pierre Chrysologue dit que saint André même, le dimanche des Rameaux, 12 avril a élé crucifié à un arbre (43), et le faux saint 1462. Hippolyte ajoute que cet arbre était un oli- 11 sortit de la ville éternelle à la tête du vier (44). Toutefois la tradition qui le repré- sacré collége, du clergé, du peuple et des sente aliaché à une croix dite de Saint-André, représentants des puissances éirangères. est assez ancienne. Dans l'hymne de saint Les assistants tenaient des palmes à la main, Damase, il est dit simplement que saint Andrá et les ecclésiastiques étaient revêtus de ri (38) Disserlation polémique sur l'Immacu.ée Con- (46) Dom Ceillier, Histoire des aut., élc., lom. lor, ceprion de Marie, in-8°, 1843; nous l'avons résumée dans notre Mémorial cuiholique, com. III, pag. (47) Fleury, Hist. ecclés., liv. Ali, no 43. 248-258. (48) Idem, liv. LXXVI, no 3. (39). Mémoire sur la question de l'Immaculée Con- (49) Voy. Turrigius, Crypl. Vat., p. 227 et seqq.; reption de la très-sainie Vierge, in-8°, 1850, pag. Comment. di Pio II, liv. vii, sub initium; 90, 91. Dionysius, Crypt. Vat., tab. 33, p. 81. (40) Diss., etc., pag. 51, 52. (50) La belle fresque du Dominiquin que l'on voit (41) Pag. 118 et 119. dans l'église de Saint-André della Valle représente (12) Barou., p. 69. la réception de la relique à Anconc. (M.'de Puis(43) Serm. 133, p. 466. sière, les sept Basiliques de Rome, 2 vol. in-8°, 186), (44) Biblioth. PP., tom. II. p. 832. lom. Jer, pag. 312-311.) (15) Vid. Godescard, 50 novembre. pag. 483. ches chasubles blanches. Arrivé à la porte bles de l'apôtre du Christ ? Réjouissons-nous Flaminienne, le Saint-Père enjoignit aus dove, jubilons, célébrons votre arivéę, trèscardinaux et prélats de quilter leurs mon- saint apôtre André; car nous ne doutons lures; car il redoulait les accidents, tant la point que vous n'accompagniez vous-même foule était serrée el nombreusc. votre idle, el que vous n'entricz avec elle On avait élevé auprès du pont Milvius un daus nos murs ! Nous haïssons les Turis, échafaud, auquel conduisaient deur esca- ennemis de la religion chrétienne; mais liers disposés, l'un dans la direction de la nous ne saurions les haïr d'avoir été cause ville, l'autre en regard du pont. Pie 11 monta de votre venue parmi nous. Car, que pourle premier, versant des larmes de joie et rait-il y avoir de plus désirable que de cond'émotion. Le sacré collége et le clergé sui- lempler votre tête avec respecl, et de nous virent. Bessarion se rendit à la plate-forme, pénétrer de sa très-suave odeur ? Nous redu coté opposé. Deux autres cardinaux grellons de ne pouvoir vous rendre les étaient avec lui. Il porlait un riche taberna- honneurs que vous apéritez; mais, quoi que cle renfermant la tête de l'apôtre, et le dé- nous fassions, nous ne saurions vous receposa sur un autel érigé au milieu de l'écha- voir d'une manière digne de votre sainleté. faud. Alors les chantres entonpèrent des Daignez donc agréer notre bonne volonté; hymnes analogues à la circonstance; le la- souffrez que de nos mains souilléus nous bernacle fut ouvert, et Bessarion remit la touchions vos ossements. Permeltez à des tèle au Pasteur des pasteurs, prosterné pécheurs de vous accompagner dans l'intédans la poussière, et qui prononça les pa- rieur de ces murs. Entrez dans la ville roles suivantes : sainte; soyez propice au peuple romain; « Enfin, vous êtes au milieu de nous, o que votre arrivée soit heureuse pour les très-sainte et très-vénérable tête. La fureur chrétiens; qu'elle soit pacifique; que votre des Turcs vous a expulsée de votre siége. séjour parmi nous soit fortuné. Soyez notre Exilée, vous fuyez vers le Prince des apo- avocat au ciel ; conservez el protégez celle tres. Il ne vous abandonnera point : s'il ville, en union avec les apolres Pierre et plait à Dieu, vous serez glorieusement ré- Paul; veillez sur le peuple fidèle, afin quo Tablie sur voire chaire, et l'on pourra dire : votre intercession attire sur nous la misériHeureux exil, qui a trouvé un semblable corde de Dieu; et, si nos nombreux péchés secours ! Cependant vous demeurerez avec nous ont mérité sop indignation, que celle votre frère en attendant des jours plus for- indignation passe aux Turcs impies et aux tunés, et vous partagerez ses honneurs. pations barbares qui n'honoreut pas le nom Voici près de vous l'illustre cité de Rome, de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen (51). >> que le sang de volre frère a consacrée. Le VIII. Pie 11, ayant achevé ce discours peuple qui rous enloure a été régénéré pour que ses pleurs interrompireot souvent, emNotre-Seigneur par le bienheureus apôtre Drassa la sainte relique et la montra au peuPierre et par saint Paul, le vase d'élection. ple, tandis que les chantres entoonaient Les Romains sont vos neveux par votre successivement le Te Deum et une hymne frère ; tous, ils vous vénèrent et ils ont re- composée pour la circonstance par Agapite, cours à votre intercession auprès du Tout- évègue d'Aocöne; puis, la procession se Puissant. O bienheureux apôtre saint An- miten marche. Le pape déposa la tête sur dré, prédicateur de la vérité, éloquent con- l'autel de l'église de Sainte-Marie-du-Peufesseur de la sainte Trinité, de quelle joie ple et chargea plusieurs évêques d'y rester vous nous remplissez aujourdhui. Nous avons en oraison. Il passa lui-même la nuit dans le devant nous cette tête sacrée et vénérable, monastère voisin, et ordonna que la relique qui fut jugée digne de recevoir visiblemeni fot portée à la basilique du Vatican, le jour le Saint-Esprit, sous l'apparence d'une lan- suivant. gue de feu, au jour de la Pentecôte. O Cette solennité fut une des plus poinvous, qui, par respect pour le Seigneur, al- peuses dont les annales de Rome nous lez à Jérusalem alin de vénérer les lieux où aient conservé le souvenir. Trente mille posèrent ses pieds ! voici le siège du Saint- hommes, ecclésiastiques ou laïques, acEsprit; voici le trône de la Divinite; ici compagnérent la relique en portant des s'est reposé l’Esprit du Seigneur; ici la troi. cierges allumés. Les rues étaient jonchées sième personne de la très-sainte Trinité est de fleurs et de verdure. Des tapisseries et visiblement apparue; ces yeur ont contem- des tenlures de soie ornaient les façades des plé souvent le Seigneur dans sa chair; cette maisons; une quantité d'autels avaient élé bouche a souvent parlé à Jésus-Christ,' et il élevés, et, de tous cotés, la fumée de l'enest hors de doute que ces joues ont été. cens et des parfums les plus rares s'élevait lui. Vous avez devant vous le: en nuages odorants. Des inscriptions et des priété, de la douceur et de l'esprit de con- cu beaucoup de lieux, et, de distance en , solation. Quel est celui dont les entrailles distance, on rencontrait des chantres et des , ne seraient point émues, qui ne sentirait musiciens qui exécutaient les plus suaves. tressaillir toutes les fibres de son cæur, qui mélodies. pncore ne verserait des larmes de joie à la ' La première partie de la procession était vue des reliques si précieuses et si venéra-, arrivée depuis longtemps déjà à la basilique (51) Comment, Pii II, liv. Ili et vul. baisées par du Vatican, lorsque le vicaire de Jésus- au scplième d'ayril dans quelques mariy. Christ put quitter enfin Sainte-Marie-du- rologes, comme dans Bollandus; mais on Peuple, el cependant on ne voyait ni lacune ne dit point, ajoute-t-il (55), d'où l'on' fit ni interruption dans le cortége. Pie Il recut venir .celte importante relique, et l'on ne la tête de saint André des mains de l'évé- produit aucun litre capable de la rendre que d'Ostie, qui, assisté de deux cardinaux, authentique et certaine. » alla la prendre à l'autel sur lequel on l'a- On conviendra qu'il faut être dévoré de vait déposée. Le Pape la baisa respectueu l'élrange manie de jeter de l'incertitude sur sement, bénit le peuple et partit pour le Va- les reliques pour se permettre de semblatican, à la treizième heure du jour. Plusieurs bles assertions, après le récit que nous vemembres du corps de la noblesse portaient nons de rapporter de la translaiion du chef un baldaquin de drap d'or au-dessus de la de saint André; récit altesté par de nomrelique. Lorsque Pie Il arriva à la place breux témoins et consigué dans les ouvrade Saint-Pierre, les étrangers, qui s'y étaient ses les plus estimables et les plus dignes rassemblés en foule, se recommandèrent à de foi. Non, il n'y a que Baillet et son école, la prolection de l'apôtre, en se frappani la capables de faire de telles insinuations, el poitrine et en jetani un grand et long cri qui cela à tout propos et sur les points poèmes semblait sortir d'une seule bouche, taol il les mieux éiablis de l'hagiographie. élait unanime. Le Saint-Père monta le grand Ce critique chagrin et son copiste disent escalier de marbre qu'il avait fait recons- que cette translation n'est fondée que sur le truire peu de temps auparavant. Arrivé au iémoignage du cardinal Baronius (56). Mais dernier degré, il se relourna et bénit la n'est-ce pas d'abord là une autorité assez multitude en lui présentant la sainte tête. grande ? et p'eussions-nous que celle-là, L'intérieur de .a basilique offrait un ad- ele serait, ce nous semble, déjà bien immirable coup d'ail : ses lampes et ses can- portante. On ajoute qu'on ne dit point d'ou délabres étincelaient de mille feux, et les l'on fit tenir cette relique, et cependant, assistants tenaient toujours à la main leurs quelques lignes plus haut, le P. Fabre conscierges allumés. On déposa la relique sur tate lui-même qu'elle fut donnée à Pie II le maitre-aulel ; les prélats et les principaux par le prince Thomas Paléologue, qui l'arait assistants furent admis à la baiser. Le car- apportée de Patras à Ancône. Nous venons Jinal Bessarion et le Pape prirent alors suc- de voir le récit de cette donation, et les cessivement la parole, et, dans d'énergiques personnages qui furent désignés par le Pape discours, ils exhortèrent la chrétienté à s'ar pour la recevoir. Enfin, les deux contradicmer pour la défense de la foi menacée par ieurs prétendent qu'on ne produit aucun les Turcs. titre capable de rendre cetle relique authenEnfin, Pie II bénit encore une dernière tique et certaine. Mais, oserait-on penser que fis le peuple et fit publier une Indulgence les cardinaux, qui furent envoyés à Ancône plénière. Il renfrina ensuite la idle dans par Pie Il pour prendre celle relique, la rePaulel de Saint-André et Grégoire, qui fut curent des mains du donaleur sans en exadécoré à celle occasion d'un magnifique ci- miner et en constater l'authenticité ? Dès là boire ou baldaquin de marbre (52). Paul V gu'ils l'ont acceptée et que le Pape en a la plaça, le 21 mars 1606, dans le grand pi- fait une translation si solennelle, c'est aplier de la coupole qui fait face à celui du paremment que sa véracité avait été reconVolto-Santo (53). nue; à moins de soutenir que tant de pieux IX. Ce serais assurément insulter le sens personnages aient agi sans aucun discer. commun que de supposer un seul instantiement et comme des aveugles, et qu'ils que le Pape Pie II, le cardinal Bessarion et aient voulu tromper la postérité en acceptant d'autres illustres et savants personna- tant un trésor dont ils n'auraient pas préages qui procédèrent à la translation solen- Jablement reconnu la valeur ! De telles supnelle de celle précieuse relique de saint positions, encore une fois, seraient par trop André, la reçurent les yeux fermés et avec puériles, et nous soutenons que lors même une crédulité à peine supposable chez des quo de nombreux auteurs ne rendraient pas gens ignorants et simples. Eh bien ! c'est témoignage de la vérité de notre sainte relipourtant là ce que semblent vouloir faire que, le seul fait de sa translation, par la accroire à leurs lecteurs Baillet, et, après plus haute expression de l'autorité qui soit lui, le continuateur de Fleury. « Celle trans- dans l'Eglise, est une preuve manifeste el lation, écrit avec un incroyable aplomb le irrefragable de son authenticité. P. Fabre (54), celle Translation n'est fondée X. Au surplus, c'est ce qu'on a toujours que sur le témoignage de Gobelin et du çar. pensé à Rome, et la vénéralion dont celle dinal Baronius, qui dit que le chef de cet relique y a été constamment environnée, apolre fut apporté à Rome du temps du Pape comme la protection visible que Dieu lui a Pie II dans le xv° siècle. M. Baillet margue encore récemment accordée, montrent as· qu'on voit la féle de cette translation fixée sez qu'elle est digne des bommages des (52) Pendant la construction du ciboire, c'est-à- (54) Cont. Fleury, liv. cxii, no 19. dire jusqu'au troisième dimanche du mois de juin, (55) Baillel, Vies des Saints, 10 vol. in-4°, 1759, a relique fut provisoirement déposée au fort Saint- lom. VIII, pag. 245. col. 1, au 30 novembre. (56) Baron., Nol. murtyrol., die 9 Maji. Bol(55) Les sept Basiliques, etc., ubi supra, p.g. 314- land., l. 1 Apr. p. 66, col. 2. Ange. 30. fideles ainsi que au profond respect de l'his- Pierre d'éclatants luminaires qui annoncen toire. rent l'heureuse nouvelle aux contrécs voiEn effet, le 12 mars 1848, on eut la dou- sines. De toutes parls s'élevèrent vers le leur de constater, à Saint-Pierre de Rome, ciel de vives actions de grâces et pour le le vol sacrilége de la tête de saint André. sacré trésor conservé à celle capitale de la Des malfaiteurs, s'étant introduits pendant religion et pour l'ineffable consolation que la nuit dans l'église, enfoncèrent deux gril Dieu a daigné accorder ainsi à Pie IX. les en fer pour arriver jusqu'à la sainte Pour la même cause un Te Dcum solenrelique, enfermée dans une chasse en ar- nel a été chanté le 2 avril dans l'église de gent d'un travail magnifique, rehaussé par Saint-André della Valle. Une mulliiude de des pierres précieuses ; le prix en élait éva- personnes de toutes les condilions el surlué à plusieurs centaines de mille francs. tout des gardes civiques y assistèrent. Dans Dès que ce vol fut découvert, les chanoines l'après-midi du même jour un autre Te de la basilique Vaticane publièrent la nole Deum solennel, auquel fut présent le chapisuivante : 1re de Saint-Pierre et grand nombre de fidèa Dans l'amertume de notre cœur el affli- les, a aussi été chanté à la basilique Vali. gés d'une inexprimabile douleur, nous ren- cane. Le mercredi 5 avril eut lieu, avec la dons public un des crimes les plus déplora- plus grande pompe et au milieu d'un conbles que l'impiété et la plus sordide avarice cours immense, une procession à laquelle aient pu concevoir et exécuter. Une main fut portée solennellement la tête de saint sacrilége vient de dépouiller la patriarcale André. L'ordonnance de cette cérémonie basilique Vaticane d'un de ses plus pré- fut la même que pour les processions de la cieux ornements, qui, depuis qualre siè- Fele-Dieu. Quatre chanoines de Saint-Pierre cles, accroissait sa splendeur et sa renom- en dalmatique rouge portaient l'urne magnimée, et contribuait à sa religieuse célébrité. fique où l'insigne relique était expusée la La lete vénérée de l'apôtre saint André, vénération des fidèles. Le Saint-Père et le insigne relique que Rome reçut du Pélopo- Sacré-Collége suivaient, la torche à la main nèse par le grand pontife Pie II, au milieu et priant. La troupe de ligne et la garde cide cutes les pompes solennelles et des can- vique formaient la haie. C'est ainsi, dit une liques d'allésresse de toule la population, a feuile publique (58), que de l'église de été l'objet d'un vol sacrilége. Pour apaiser Saint-André della Valle à Saint-Pierre, la le Seigneur, et détourner de nos lèles ses procession s'avançait avec une grande mavengeances, nous avons décidé de faire cé- jesté suivie d'une population intense, lébrer dans notre basilique un triduo de exaltée par les plus vifs sentiments de reliprières. Pour recouvrer un si précieux dé- gion. A Saint-Pierre, l'insigne relique fut pòl, nous nous engageons à faire compler placée sur l'autel papal, et, après les prières 500 écus à celui qui, par quel moyen que prescrites en pareille circonstance, Sa Saince soil, nous melirsit en mesure de récu- ieté Pie IX, dont le front resplendissait d'une pérer l'insigne relique. » pieuse allégresse, donna' la bénédiction Le triduo a eu lieu, et, dans cette cir- avec la relique. Enfin, un triduo a e: licit conslance, le peuple romain prouva par son les jeudi, vendredi e! samedi sinivants à concours et par la manière dont il fit'éclater Saini-Pierre, dans la soirée ; le jeudi 6 ie sa douleur, que la foi est aussi vivante dans Pape y a assisté. Il parait (39) que c'est grâce son coeur qu'aus plus beaux jours du chris- ous révélations d'un complice du vol que la tianisme. relique a été retrouvée. Enfin, après plusieurs jours passés dans ANDRÉ (Saint), martyr au mu' siècle. Voy. une sainte anxiété à cause de celle perle, l'article MARTYRS DE LAMPSAQUE, DE TROADE, Je cardinal vicaire fit annoncer, dans la soi- etc. rée du 1" avril, que le Seigneur tout-puis- NDRÉ, qui fut injustement substitué à sant avail_daigné exaucer les prières du Ja pure d'Aétius pour l'emploi d'archidiacro Souverain-Pontile et du peuple de Rome, de Constantinople. Le patriarche Analolius, en faisant retrouver d'une manière mer- qui commit celic injustice, fut réprimandé veilleuse la tête du glorieux apôtre ; que, par le Pape saint Léon le Grand, et obligó pour célébrer cet heureux événement, il de rétablir Aétius dans le clergé de la caétait ordonné aux supérieurs de toutes les thédrale. - Voy. l'article AÉTIUS, archidiacre églises de faire soulier le même soir, à de Constantinople. de Constantinople. – Le Pape écrivit à l'heure de l'Ave Maria, les cloches commo Anatolius au sujet d'André, et sa leltre aux jours solennels, pendant une demi- laisse croire que ce personnage n'était pas heure (57). orthodoxe; il le mel avec un nommé EuA peine la ville éternelle connut-elle cet fralas, et dit: « Si André el Eufralas, que avis et enlendil-eile le son joyeux des clo- j'apprends avoir insolemment accusé Flaches, qu'aussitôt, par un mouvement géué- viel, de sainte mémoire, condamnent aural et spontané, toutes les maisons furent thentiquement l'erreur d'Eutyches, aussi illuminées. La fabrique de Saint-Pierre, bien que celle de Nestorius, vous les ordonremplie d'une juste allégresse, fit garnir la nerez prêtres, après avoir choisi pour arfaçade, la coupole et le portique de Saint- cbidiacre un homme qui u'ait jamais été (57) Gazelle officielle de Rome, n• du 3 avril 1848. (58) Gazellc de Biome, u vu 6 avril 1818. (59) D'après le journal Il Contemporaneo. soupçonné de ces hérésies (60)... » L'his- ques seignrurs donnent leurs dimes aur les donner aux églises où ils reçoivent l'ins- ANDRÉ (Saint) DE CRÈTE, moine, souffrit moins, qu'il nommait Amnemoneutous , coups de fouet André, moine célèbre, sur- nommé le Calybite, ou de Crète, qui lui re- souffrit la mort dans le cirque de Saint-Ma- mas hors la ville, et l'empereur ordonna le nom. L'Eglise honore sa mémoire le son règne, l'an 761 de Jésus-Christ, que de cette mort qui procura à André le bon- ANDRÉ, évêque de Crète au vin siècle, trempa dans le complot de l'empereur Phi- Jippique contre le patriarche Cyrus, qu'il chassa de son église, pour mettre à sa place Jean, monothélite comme lui. C'est dire que cet évêque André ne fut pas seulement hée persécuteur, ce qui est le comble de la Lassesse. ANDRÉ, prêtre et moine, assista au faux hui- rable à Photius qui le présida. unc inaliention de leur part ou une erreur typogra- phique. C'est 1093 qu'il faut lire, comme nous le voyous dans Bruzen de la Martinière, qui donne d'intéressants détails sur l'abbaye de Chezal-Berok, pag. 351, col. 1. |