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cet auteur ne saurait être invoquée contre ces Actes, vu, encore une fois, que les travaux des critiques modernes ont réduit à néant les objections qu'on a apportées contre leur authenticité. Nous en dirons autant des assertions d'Ellies Dupin à ce sujet.

Nous ferons remarquer, en passant, que, tout récemment, deux savants auteurs, traitant du plus beau des priviléges de la Mère de Dieu, de son Immaculée Conception, n'ont pas hésité à s'appuyer sur la lettre des prêtres de Patras. Ce sont le cardinal Lambruschini (38) et Dom Guéranger (39). Le premier dit particulièrement de cette lettre ce qui suit : « Ce document fut d'abord cru supposé, ou pour le moins suspect, parce qu'on le lisait en langue latine et qu'on ne connaissait pas l'exemplaire grec mais, depuis que ce dernier a été trouvé dans la Bibliothèque Bodléïenne, et qu'il a été publié par Charles-Chrétien Woog, écrivain protestant, tout doute a cessé, au point que le célèbre Morcelli n'a pas fait difficulté de l'insérer, comme authentique et véritable, dans son Calendrier de l'Eglise de Constantinople, sous la date du 30 novembre (40). »

V. Les auteurs disputent aussi sur la question de savoir à quelle époque saint André souffrit le martyre. Florentinius soutient (41) que ce fut sous Domitien; Baronius, se fondant sur une vision rapportée dans le livre Des Souffrances des Apôtres, par Abdias, auteur qui n'a aucune autorité (Voy. son article), dit que saint André ne fut martyrisé qu'après saint Pierre (42). Dans tous les cas, cela ne prouverait pas que son martyre n'ait pas eu lieu sous Néron, qui ne vint en Achaïe, suivant l'opinion la plus reçue, qu'après la mort du prince des apôtres. Ce qu'il y a de certain, c'est que tous les Martyrologes anciens et nouveaux des Grecs et des Latins conviennent de mettre sa fête le 30 novembre.

On ne sait pourquoi les peintres nous représentent la croix où saint André fut crucifié sous la forme d'un X. Cependant celle qu'on apporta d'Achaïe dans le monastère de Waume, près de Marseille et qui fut transportée, en 1250, à l'abbaye de Saint-Victor de cette ville, a la figure d'une croix ordinaire. Saint Pierre Chrysologue dit que saint André a été crucifié à un arbre (43), et le faux saint Hippolyte ajoute que det arbre était un olivier (44). Toutefois la tradition qui le représente attaché à une croix dite de Saint-André, est assez ancienne. Daus l'hymne de saint Damase, il est dit simplement que saint André

-

(38) Dissertation polémique sur l'Immaculée Conception de Marie, in-8°, 1843; nous l'avons résumée dans notre Mémorial catholique, tom. III, pag. 248-258.

(39) Mémoire sur la question de l'Immaculée Conception de la très-sainte Vierge, in-8°, 1850, pag. 90, 91.

(40) Diss., etc., pag. 51, 52.

(41) Pag. 118 et 119.

(12) Barou., p. 69.

(43) Serm. 133, p. 466.

(44) Biblioth. PP., tom. II, p. 852. (45) Vid. Godescard, 50 novembre.

fut crucifié, et la manière dont il le fut n'est point marquée. On connaît les admirables paroles qu'on dit avoir été prononcées par ce saint apôtre à la vue de sa croix (45). L'Evangile attribué à saint André n'est guère connu que par le décret du Pape Gélase, où il est condamné et rangé parmi les livres apocryphes (46).

VI. D'Achaïe, les reliques de saint André furent apportées, en 357, à Constantinople, par les soins de l'empereur Constantius. On les plaça avec grande solennité dans l'église des Saints-Apôtres (47). Elles demeurèrent dans cette église jusqu'au commencement du x siècle.

A cette époque plusieurs saintes reliques ayant été distribuées à Constantinople, le cardinal Pierre de Cápoue, légat, prit pour lui le corps de notre saint apôtre. A son retour en Italie, ce prélat donna son précieux trésor à la ville d'Amalfi en Pouille, sa patrie, où l'archevêque Matthieu, son parent, venait de faire bâtir magnifiquement l'église cathédrale. Pierre de Capoue fit faire à ses dépens la confession sous l'autel et y mit le corps de l'apôtre avec d'autres reliques, le 8 mai 1208 (48), et depuis cette époque saint André a été le titulaire de cette église et le patron de la ville d'Amalfi.

VII. Sans doute que le chef de saint André avait été séparé de son corps, lorsque Pierre de Capoue l'emporta de Constantinople; car nous voyons qu'après la prise de cette ville par les Turcs, en 1461, Thomas, despote du Péloponèse, pauvre, dépouillé de tout, ne conservant de ses immenses trésors que la tête de saint André, résolut d'offrir au Pontife romain cette relique in. signe (49).

Le Pape Pie II, plein de joie de ce présent, chargea Alexandre Oliva de Sassoferrato, cardinal du titre de Sainte-Suzanne, et le cardinal Piccolomini, son neveu, qui occupa plus tard la chaire de saint Pierre, sous le nom de Pie III, d'aller à la rencontre de la relique à Ancône, en 1461 (50). L'année suivante, Pie II en ordonna la translation à Rome, et députa, à cet effet, à Naruis le célèbre cardinal Bessarion. Le Pape se disposa enfin à la recevoir luimême, le dimanche des Rameaux, 12 avril 1462.

I sortit de la ville éternelle à la tête du sacré collége, du clergé, du peuple et des représentants des puissances étrangères. Les assistants tenaient des palmes à la main, et les ecclésiastiques étaient revêtus de ri

(46) Dom Ceillier, Histoire des aut., etc., tom. I",

pag. 483.

(47) Fleury, Hist. ecclés., liv. xIII, no 43. (48) Idem, liv. Lxxvi, no 3.

(49) Voy. Turrigius, Crypt. Vat., p. 227 et seqq.; Comment. di Pio II, liv. vi, sub initium; Dionysius, Crypt. Vat., tab. 33, p. 81.

(50) La belle fresque du Dominiquin que l'on voit dans l'église de Saint-André della Valle représente la réception de la relique à Ancônc. (M. de Bussière, les sept Basiliques de Rome, 2 vol. in-8°, 1845, tom. Ier, pag. 312-314.)

ches chasubles blanches. Arrivé à la porte Flaminienne, le Saint-Père enjoignit aux cardinaux et prélats de quitter leurs montures; car il redoutait les accidents, tant la foule était serrée et nombreuse.

On avait élevé auprès du pont Milvius un échafaud, auquel conduisaient deux escaliers disposés, l'un dans la direction de la ville, l'autre en regard du pont. Pie 11 monta pontes le premier, versant des larmes de joie et d'émotion. Le sacré collége et le clergé suivirent. Bessarion se rendit à la plate-forme, du côté opposé. Deux autres cardinaux étaient avec lui. Il portait un riche tabernacle renfermant la tête de l'apôtre, et le déposa sur un autel érigé au milieu de l'échafaud. Alors les chantres entonnèrent des hymnes analogues à la circonstance; le tabernacle fut ouvert, et Bessarion remit la tête au Pasteur des pasteurs, prosterné dans la poussière, et qui prononça les paroles suivantes :

« Enfin, vous êtes au milieu de nous, ô très-sainte et très-vénérable tête. La fureur des Turcs vous a expulsée de votre siége. Exilée, vous fuyez vers le Prince des apotres. Il ne vous abandonnera point: s'il plaît à Dieu, vous serez glorieusement réfablie sur votre chaire, et l'on pourra dire: Heureux exil, qui a trouvé un semblable secours! Cependant vous demeurerez avec votre frère en attendant des jours plus fortunés, et vous partagerez ses honneurs. Voici près de vous l'illustre cité de Rome, que le sang de votre frère a consacrée. Le peuple qui vous entoure a été régénéré pour Notre-Seigneur par le bienheureux apôtre Pierre et par saint Paul, le vase d'élection. Les Romains sont vos neveux par votre frère; tous, ils vous vénèrent et ils ont recours à votre intercession auprès du ToutPuissant. O bienheureux apôtre saint André, prédicateur de la vérité, éloquent confesseur de la sainte Trinité, de quelle joie Vous nous remplissez aujourdhui! Nous avons devant nous cette tête sacrée et vénérable, qui fut jugée digne de recevoir visiblement le Saint-Esprit, sous l'apparence d'une langue de feu, au jour de la Pentecôte. O vous, qui, par respect pour le Seigneur, allez à Jérusalem afin de vénérer les lieux où posèrent ses pieds! voici le siége du SaintEsprit; voici le trône de la Divinité; ici s'est reposé l'Esprit du Seigneur; ici la troisième personne de la très-sainte Trinité est visiblement apparue; ces yeux ont contemplé souvent le Seigneur dans sa chair; cette bouche a souvent parlé à Jésus-Christ, et il est hors de doute que ces joues ont été baisées par lui. - Vous avez devant vous le siége de la sainteté, de la charité, de la piété, de la douceur et de l'esprit de consolation. Quel est celui dont les entrailles ne seraient point émues, qui ne sentirait tressaillir toutes les fibres de son cœur, qui encore ne verserait des larmes de joie à la vue des reliques si précieuses et si venéra

(51) Comment. Pii II, liv. m et vin.

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bles de l'apôtre du Christ? Réjouissons-nous done, jubilons, célébrons votre arivée, trèssaint apôtre André; car nous ne doutons point que vous n'accompagniez vous-même votre lêle, et que vous n'entriez avec elle daus nos murs! Nous haïssons les Turcs, ennemis de la religion chrétienne; mais nous ne saurions les haïr d'avoir été cause de votre venue parmi nous. Car, que pourrait-il y avoir de plus désirable que de contempler votre tête avec respect, et de nous pénétrer de sa très-suave odeur? Nous regrettons de ne pouvoir vous rendre les honneurs que vous méritez; mais, quoi que nous fassions, nous ne saurions vous recevoir d'une manière digne de votre sainteté. Daignez donc agréer notre bonne volonté; souffrez que de nos mains souillées nous touchions vos ossements. Permettez à des pécheurs de vous accompagner dans l'intérieur de ces murs. Entrez dans la ville sainte; soyez propice au peuple romain; que votre arrivée soit heureuse pour les chrétiens; qu'elle soit pacifique; que votre séjour parmi nous soit fortuné. Soyez notre avocat au ciel; conservez el protégez cette ville, en union avec les apôtres Pierre et Paul; veillez sur le peuple fidèle, afin quo votre intercession attire sur nous la miséricorde de Dieu; et, si nos nombreux péchés nous ont mérité son indignation, que cette indignation passe aux Turcs impies et aux nations barbares qui n'honorent pas le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen (51). »

VIII. Pie II, ayant achevé ce discours que ses pleurs interrompirent souvent, embrassa la sainte relique et la montra au peuple, tandis que les chantres entonnaient successivement le Te Deum et une hymne composée pour la circonstance par Agapite, évêque d'Ancône; puis, la procession se mit en marche. Le pape déposa la tête sur l'autel de l'église de Sainte-Marie-du-Peuple et chargea plusieurs évêques d'y rester en oraison. Il passa lui-même la nuit dans le monastère voisin, et ordonna que la relique fût portée à la basilique du Vatican, le jour suivant.

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Cette solennité fut une des plus pompeuses dont les annales de Rome nous aient conservé le souvenir. Trente mille hommes, ecclésiastiques ou laïques, accompagnèrent la relíque en portant des cierges allumés. Les rues étaient jonchées de fleurs et de verdure. Des tapisseries et des tentures de soie ornaient les façades des maisons; une quantité d'autels avaient été élevés, et, de tous côtés, la fumée de l'encens et des parfums les plus rares s'élevait en nuages odorants. Des inscriptions et des vers en l'honneur de l'apôtre étaient placés en beaucoup de lieux, et, de distance en distance, on rencontrait des chantres et des musiciens qui exécutaient les plus suaves mélodies.

La première partie de la procession était arrivée depuis longtemps déjà à la basilique

du Vatican, lorsque le vicaire de JésusChrist put quitter entin Sainte-Marie-duPeuple, et cependant on ne voyait ni lacune ni interruption dans le cortége. Pie II reçut la tête de saint André des mains de l'évêque d'Ostie, qui, assisté de deux cardinaux, alla la prendre à l'autel sur lequel on l'avait déposée. Le Pape la baisa respectueusement, bénit le peuple et partit pour le Vatican, à la treizième heure du jour. Plusieurs membres du corps de la noblesse portaient un baldaquin de drap d'or au-dessus de la relique. Lorsque Pie II arriva à la place de Saint-Pierre, les étrangers, qui s'y étaient rassemblés en foule, se recommandèrent à la protection de l'apôtre, en se frappant la poitrine et en jetant un grand et long cri qui semblait sortir d'une seule bouche, tant il était unanime. Le Saint-Père monta le grand escalier de marbre qu'il avait fait reconstruire peu de temps auparavant. Arrivé au dernier degré, il se retourna et bénit la multitude en lui présentant la sainte tête. L'intérieur de la basilique offrait un admirable coup d'œil: ses lampes et ses candélabres étincelaient de mille feux, et les assistants tenaient toujours à la main leurs cierges allumés. On déposa la relique sur le maître-autel; les prélats et les principaux assistants furent admis à la baiser. Le cardinal Bessarion et le Pape prirent alors successivement la parole, et, dans d'énergiques discours, ils exhortèrent la chrétienté à s'armer pour la défense de la foi menacée par les Turcs.

Entin, Pie II bénit encore une dernière fois le peuple et fit publier une Indulgence plénière. 1 renferma ensuite la tête dans Pautel de Saint-André et Grégoire, qui fut décoré à cette occasion d'un magnifique ciboire ou baldaquin de marbre (52). Paul V la plaça, le 21 mars 1606, dans le grand pilier de la coupole qui fait face à celui du Volto-Santo (53).

IX. Ce serait assurément insulter le sens commun que de supposer un seul instant que le Pape Pie II, le cardinal Bessarion et tant d'autres illustres et savants personnages qui procédèrent à la translation solennelle de cette précieuse relique de saint André, la reçurent les yeux fermés et avec une crédulité à peine supposable chez des gens ignorants et simples. Eh bien! c'est pourtant là ce que semblent vouloir faire accroire à leurs lecteurs Baillet, et, après lui, le continuateur de Fleury. « Cette translation, écrit avec un incroyable aplomb le P. Fabre (54), cette translation n'est fondée que sur le témoignage de Gobelin et du cardinal Baronius, qui dit que le chef de cet apôtre fut apporté à Rome du temps du Pape Fie 11 dans le xv siècle. M. Baillet marque qu'on voit la fête de cette translation fixée

(52) Pendant la construction du ciboire, c'est-àdire jusqu'au troisième dimanche du mois de juin, a relique fut provisoirement déposée au fort SaintAnge.

(55) Les sept Basiliques, etc., ubi supra, pag. 314

3:6.

au septième d'avril dans quelques martyrologes, comme dans Bollandus; mais on ne dit point, ajoute-t-il (55), d'où l'on fit venir cette importante relique, et l'on ne produit aucun titre capable de la rendre authentique et certaine.»

On conviendra qu'il faut être dévoré de rétrange manie de jeter de l'incertitude sur les reliques pour se permettre de semblables assertions, après le récit que nous venons de rapporter de la translation du chef de saint André; récit attesté par de nombreux témoins et consigné dans les ouvrages les plus estimables et les plus dignes de foi. Non, il n'y a que Baillet et son école, capables de faire de telles insinuations, et cela à tout propos et sur les points mêmes les mieux établis de l'hagiographie.

Ce critique chagrin et son copiste disent que cette translation n'est fondée que sur le témoignage du cardinal Baronius (56). Mais n'est-ce pas d'abord là une autorité assez grande? et n'eussions-nous que celle-là, elle serait, ce nous semble, déjà bien importante. On ajoute qu'on ne dit point d'où l'on fit venir celle relique, et cependant, quelques lignes plus haut, le P. Fabre constate lui-même qu'elle fut donnée à Pie II par le prince Thomas Paléologue, qui l'avait apportée de Patras à Ancône. Nous venons de voir le récit de cette donation, et les personnages qui furent désignés par le Pape pour la recevoir. Enfin, les deux contradicteurs prétendent qu'on ne produit aucun titre capable de rendre cette relique authentique et certaine. Mais, oserait-on penser que les cardinaux, qui furent envoyés à Ancône par Pie II pour prendre cette relique, la recurent des mains du donateur sans en examiner et en constater l'authenticité? Dès là qu'ils l'ont acceptée et que le Pape en a fait une translation si solennelle, c'est apparemment que sa véracité avait été reconnue; à moins de soutenir que tant de pieux personnages aient agi sans aucun discernement et comme des aveugles, et qu'ils aient voulu tromper la postérité en acceptant un trésor dont ils n'auraient pas préalablement reconnu la valeur! De telles suppositions, encore une fois, seraient par trop puériles, et nous soutenons que lors même que de nombreux auteurs ne rendraient pas témoignage de la vérité de notre sainte relique, le seul fait de sa translation, par la plus haute expression de l'autorité qui soit dans l'Eglise, est une preuve manifeste et irrefragable de son authenticité.

X. Au surplus, c'est ce qu'on a toujours pensé à Rome, et la vénération dont cette relique y a été constamment environnée, comme la protection visible que Dieu lui a encore récemment accordée, montrent assez qu'elle est digne des hommages des

(54) Cont. Fleury, liv. cxu, n° 19.

(55) Baillet, Vies des Saints, 10 vol. in-4°, 1759, tom. VIII, pag. 245, col. 4, au 30 novembre. (56) Baron., Not. martyrol., die 9 Mari. · Bolland., t. Apr. p. 66, col. 2.

fidèles ainsi que au profond respect de l'histoire.

En effet, le 12 mars 1848, on eut la douleur de constater, à Saint-Pierre de Rome, le vol sacrilége de la tête de saint André. Des malfaiteurs, s'étant introduits pendant la nuit dans l'église, enfoncèrent deux grilles en fer pour arriver jusqu'à la sainte relique, enfermée dans une châsse en argent d'un travail magnifique, rehaussé par des pierres précieuses; le prix en était évaJué à plusieurs centaines de mille francs. Dès que ce vol fut découvert, les chanoines de la basilique Vaticane publièrent la note suivante :

• Dans l'amertume de notre cœur et affligés d'une inexprimable douleur, nous rendons public un des crimes les plus déplorables que l'impiété et la plus sordide avarice aient pu concevoir et exécuter. Une main sacrilége vient de dépouiller la patriarcale basilique Vaticane d'un de ses plus précieux ornements, qui, depuis quatre siècles, accroissait sa splendeur et sa renommée, et contribuait à sa religieuse célébrité. La tête vénérée de l'apôtre saint André, insigne relique que Rome reçut du Péloponèse par le grand pontife Pie II, au milieu de toutes les pompes solennelles et des cantiques d'allégresse de toute la population, a été l'objet d'un vol sacrilége. Pour apaiser le Seigneur, et détourner de nos têtes ses vengeances, nous avons décidé de faire célébrer dans notre basilique un triduo de prières. Pour recouvrer un si précieux dépôt, nous nous engageons à faire compter 500 écus à celui qui, par quel moyen que ce soit, nous mettrait en mesure de récupérer l'insigne relique. »

Le triduo a eu lieu, et, dans cette circonstance, le peuple romain prouva par son concours et par la manière dont il fit éclater sa douleur, que la foi est aussi vivante dans son cœur qu'aux plus beaux jours du christianisme.

Enfin, après plusieurs jours passés dans une sainte anxiété à cause de cette perte, le cardinal vicaire fit annoncer, dans la soirée du 1 avril, que le Seigneur tout-puissant avait daigné exaucer les prières du Souverain-Pontife et du peuple de Rome, en faisant retrouver d'une manière merveilleuse la tête du glorieux apôtre; que, pour célébrer cet heureux événement, il était ordonné aux supérieurs de toutes les églises de faire sonner le même soir, à T'heure de l'Ave Maria, les cloches comme aux jours solennels, pendant une demibeure (57).

A peine la ville éternelle connut-elle cet avis et entendit-eile le son joyeux des cloches, qu'aussitôt, par un mouvement général et spontané, toutes les maisons furent illuminées. La fabrique de Saint-Pierre, remplie d'une juste allégresse, fit garnir la façade, la coupole et le portique de Saint

(57) Gazelle officielle de Rome, no du 3 avril 1848. (58) Gazette de Rome, u du 6 avril 1848.

Pierre d'éclatants luminaires qui annoncèrent l'heureuse nouvelle aux contrées voisines. De toutes parts s'élevèrent vers le ciel de vives actions de grâces et pour le sacré trésor conservé à celle capitale de la religion et pour l'ineffable consolation que Dieu a daigné accorder ainsi à Pie IX.

Pour la même cause un Te Deum solennel a été chanté le 2 avril dans l'église de Saint-André della Valle. Une multitude de personnes de toutes les conditions et surtout des gardes civiques y assistèrent. Dans l'après-midi du même jour un autre Te Deum solennel, auquel fut présent le chapitre de Saint-Pierre et grand nombre de fidèles, a aussi été chanté à la basilique Vaticane. Le mercredi 5 avril eut lieu, avec la plus grande pompe et au milieu d'un concours immense, une procession à laquelle fut portée solennellement la tête de saint André. L'ordonnance de cette cérémonie fut la même que pour les processions de la Fête-Dieu. Quatre chanoines de Saint-Pierre en dalmatique rouge portaient l'urne magnifique où l'insigne relíque était exposée à la vénération des fidèles. Le Saint-Père et le Sacré-Collége suivaient, la torche à la main et priant. La troupe de ligne et la garde civique formaient la haie. C'est ainsi, dit une feuile publique (58), que de l'église de Saint-André della Valle à Saint-Pierre, la procession s'avançait avec une grande majesté suivie d'une population immense exaltée par les plus vifs sentiments de religion. A Saint-Pierre, l'insigne relique fut placée sur l'autel papal, et, après les prières prescrites en pareille circonstance, Sa Sainteté Pie IX, dont le front resplendissait d'une pieuse allégresse, donna la bénédiction avec la relique. Enfin, un triduo a eu lieu les jeudi, vendredi et samedi suivants à Saint-Pierre, dans la soirée; le jeudi 6 ie Pape y a assisté. Il paraît (59) que c'est grâce aux révélations d'un complice du vol que la relique a été retrouvée.

ANDRÉ (Saint), martyr au mu siècle. Voy. l'article MARTYRS DE LAMPSAQUE, DE TROADE, etc.

NDRÉ, qui fut injustement substitué à la pace d'Aétius pour l'emploi d'archidiacro de Constantinople. Le patriarche Anatolius, qui commit cette injustice, fut réprimandé par le Pape saint Léon le Grand, et obligé de rétablir Aétius dans le clergé de la cathédrale. Voy. l'article AETIUS, archidiacre de Constantinople. Le Pape écrivit à Anatolius au sujet d'André, et sa lettre laisse croire que ce personnage n'était pas orthodoxe; il le met avec un nommé Eufratas, et dit: « Si André et Eufratas, que j'apprends avoir insolemment accusé Flavieu, de sainte mémoire, condamnent authentiquement l'erreur d'Eutychès, aussi bien que celle de Nestorius, vous les ordonnerez prêtres, après avoir choisi pour archidiacre un homme qui n'ait jamais été

(59) D'après le journal Contemporaneo.

ques seigneurs donnent leurs dimes aux

églises qu'ils ont dans leurs terres ou aux

clercs qui sont à leur service, au lieu de

les donner aux églises où ils reçoivent l'ins-

truction, le baptême et les autres sacre-

ments (62). L'empereur Louis, par sa ré-

ponse, recommande l'exécution des capitu-

laires de ses prédécesseurs.

ANDRÉ (Saint) DE CRÈTE, moine, souffrit

tantin, persécutant les catholiques à cause

le martyre au vir siècle; l'empereur Cons-

des saintes images, particulièrement les

c'est-à-dire, des abominables, dont on ne

moines, qu'il nommait Amnemoneutous,

doit pas même se souvenir, fit mourir à

coups de fouet André, moine célèbre, sur-

nommé le Calybite, ou de Crète, qui lui re-

prochait son impiété, et le nommait nou-

veau Valens et nouveau Julien (63). André

souffrit la mort dans le cirque de Saint-Ma-

mas hors la ville, et l'empereur ordonna

qu'on le jetât dans la mer; mais ses sœurs

l'enlevèrent et l'enterrèrent dans un lieu

nommé Chrysis, dont on lui a aussi donné

le nom. L'Eglise honore sa mémoire le

17 octobre. Ce fut la vingt-unième année de

son règne, l'an 761 de Jésus-Christ,

que

l'empereur Constantin' se rendit coupable

de cette mort qui procura à André le bon

heur du ciel.

ANDRÉ, évêque de Crète au vin siècle,

trempa dans le complot de l'empereur Phi-

lippique contre le patriarche Cyrus, qu'il

chassa de son église, pour mettre à sa place

Jean, monothélite comme lui. C'est dire que

cet évêque André ne fut pas seulement fé-

rétique, mais encore vil instrument d'un

persécuteur, ce qui est le comble de la

bassesse.

ANDRÉ, prêtre et moine, assista au faux hui-

tième concile de Constantinople, qui commen-
ça au mois de novembre 879 et finit le 13 mars
880; ce concile, comme on le sait, fut favo-
rable à Photius qui le présida.

ANDRÉ, moine de l'ordre de Vallombreuse,
fut d'abord prieur en Toscane d'un monas-
tère de cet ordre, fondé en Italie au
siècle. Il vint en France vers l'an 1093 (64),
et y établit son ordre à l'occasion que voici

Un seigneur français, revenant du pèler
nage de Jérusalem, repassa par l'Italie et
obtint du Pape des reliques des saints Cor-
neille et Cyprien, avec quelques religieux
de Vallombreuse, auxquels il promit de
donner un établissement. André fut placé à
la tête de cette colonie. Quand ils furent
arrivés en France, le seigneur leur donna

les reliques qu'il avait obtenues, et leur

bâtit un monastère dans un lieu situé sur

les confins du diocèse d'Orléans et de celui

de Bourges, et qui fut nommé Cornilli-tes-

unc inattention de leur part ou une erreur typogra-

phique. C'est 1093 qu'il faut lire, comme nous le

voyons dans Bruzen de la Martinière, qui donne

d'intéressants détails sur l'abbaye de Chezal-Berok,

Dict. géog., hist. et crit., 6 vol. in-fol., 1740, tom.i.,

pag. 351, col. 1.

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