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contradictions qui se dégagent de leur rapprochement. Wright eut le mérite de formuler une hypothèse nouvelle que ses propres recherches et celles d'autres savants après lui paraissent avoir rendue définitive.

Exposée dès 1906, la théorie de Wright passa d'abord inaperçue en Europe; une nouvelle publication de l'auteur (1910) suscita toutefois une série de travaux de première importance, qui, presque tous, en apportèrent la confirmation. Actuellement, la théorie de Wright s'est imposée en hématologie et ne rencontre plus guère de contradicteurs.

Disons d'abord quelques mots des mégacaryocytes. Ces éléments ont été découverts par Bizzozero en 1869 et décrits par lui sous le nom de cellules géantes à noyau bourgeonnant. Ce sont des cellules volumineuses, dont la taille oscille le plus souvent entre 40 et 60 μ, et dont le noyau hypertrophié peut présenter les contours les plus divers (forme massive à bords irrégulièrement ondulants, forme en anneau, formes bourgeonnantes).

Les mégacaryocytes sont des éléments typiques du tissu myéloïde. On les trouve en abondance dans la moelle osseuse de l'homme adulte et en outre, chez l'embryon, dans le foie et la rate. Ils sont exceptionnels dans la pulpe splénique de l'homme adulte, mais se rencontrent en grande abondance dans la rate de nombreux animaux..

Il est classique de distinguer avec Schridde, dans leur protoplasme, une zone interne chargée de fins granules. azurophiles et un exoplasme de faible largeur, dépourvu de granules.

L'origine de ces cellules n'est pas encore entièrement élucidée. Ferrata les fait dériver de l'hémocytoblaste du tissu myéloïde, par l'intermédiaire d'un mégacaryoblaste, cellule légèrement hypertrophiée, à protoplasme basophile et à noyau massif assez irrégulièrement structuré; il n'exclut pas la production directe de mégacaryoblastes aux dépens de cellules conjonctivales à caractères embryonnaires ou hémohistioblastes.

En s'hypertrophiant encore, le mégacaryoblaste devient ce que Ferrata appelle un mégacaryocyte lymphoïde, possédant un protoplasme basophile encore dépourvu de granulations.

Une dernière étape conduit au mégacaryocyte granuleux, dont le protoplasme, moins basophile, est bourré de fins granules azurophiles. Normalement, la plupart des mégacaryocytes de la moelle sont à l'état lymphoïde. Mais seul le mégacaryocyte granuleux est producteur de plaquettes pour employer l'expression de Ferrata, seul il fonctionne comme « plaquettoblaste ».

Voici quel est pour Wright le processus de la formation. des plaquettes.

Wright a constaté dès 1906 que, si la plupart des mégacaryocytes ont une forme arrondie, certains cependant émettent de volumineux pseudopodes qui se dirigent vers les petits vaisseaux. A l'extrémité de ces pseudopodes, les granules azurophiles se groupent en petits amas, qui rappellent le chromomère des plaquettes, tandis que la portion voisine du cytoplasme, faiblement basophile, ressemble à l'hyalomère. Lorsque ces pseudopodes, qui sont étrangement analoguès à des chaînes de plaquettes, ont traversé la paroi du vaisseau, l'extrémité s'en détache et tombe dans la lumière vasculaire, où elle se fragmente en plaquettes.

A l'appui de cette observation, Wright cite encore plusieurs arguments.

Le fait que les mégacaryocytes perdent ainsi par plasmatose de volumineux pseudopodes, explique facilement l'existence de noyaux à peu près dénudés.

Il existe en outre, dans diverses conditions pathologiques, un rapport entre le nombre de plaquettes et le nombre de mégacaryocytes. Dans l'anémie pernicieuse et dans la leucémie lymphoide, on ne trouve que fort peu de plaquettes dans le sang; en même temps, on note une diminution du nombre de mégacaryocytes dans la moelle

des os. Dans les leucémies myéloïdes, au contraire, le nombre des plaquettes augmente, comme celui des mégacaryocytes.

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FIG. 4.

1, Mégacaryocyte lymphoïde (Ferrata): 2, Mégacaryocyte à granulations azurophiles: on voit débuter en quelques points l'accumulation des granules en chromomère (Foa); 3, Mégacaryocyte granuleux, entièrement découpé en corps plaquettoïdes (Foa); 4, Mégacaryocyte granuleux, montrant en deux points différents une différenciation graduelle en plaquettes (Foa); 5. Mégacaryocyte granuleux de la rate (M) envoyant deux pseudopodes à travers la paroi d'un vaisseau (V), où l'on note des plaquettes, à côté de globules rouges et de globules blancs (C.-Demel).

Les plaquettes véritables ne se rencontreraient enfin que chez les animaux qui possèdent des mégacaryocytes et n'apparaîtraient chez l'embryon qu'après ces éléments.

Les publications de Bunting (1909) et d'Ogata (1912) furent les premières à confirmer la théorie de Wright.

Downey (1913) insista sur le fait que seuls les mégacaryocytes renferment des granules dont les propriétés tinctorielles soient absolument identiques à celles du chromomère.

Les travaux de Cesaris-Demel (1914) apportèrent une importante contribution à l'étude du mécanisme de la formation des plaquettes. Cet auteur observe comme Wright, dans les mégacaryocytes granuleux, le groupement de quelques granules azurophiles en une masse très semblable au chromomère et isolée des autres granules azurophiles par une zone hyaline ressemblant à l'hyalomère. De petits « corps plaquettoïdes » peuvent se former ainsi dans tout le corps cellulaire, mais moins souvent au centre qu'à la périphérie. On peut n'en rencontrer qu'un ou deux par cellule; mais il y a des cas où tout le territoire cellulaire en est composé, au point de prendre l'aspect d'une mosaïque c'est le phénomène de Felderung des Allemands, le campeggiamento des auteurs italiens.

Quand on produit expérimentalement une augmentation du nombre de plaquettes dans le sang à l'aide de la pyrodine (1) ou par des saignées, on constate l'augmentation du nombre des mégacaryocytes, particulièrement de ceux qui renferment de petites masses plaquettiformes ou qui émettent des pseudopodes contenant ces formations.

(1) Foti (1913) avait constaté qu'après injection de pyrodine, on note une forte diminution du nombre des globules rouges, en même temps qu'une forte augmentation du nombre des plaquettes. Le nombre des globules disparus coïncidant sensiblement avec celui des plaquettes apparues, l'auteur en concluait que les plaquettes étaient. comme le soutenait Vassale, une forme d'involution des globules rouges. Cesaris-Demel a étudié les phénomènes qui se produisent alors dans la moelle osseuse : il a observé une augmentation du nombre de mégacaryocytes à figures de Wright ». La coïncidence notée par Foti avait été purement fortuite !

Pianese, un adversaire de la théorie de Wright, a nié récemment l'existence d'un parallélisme entre le nombre des plaquettes et celui des mégacaryocytes montrant des « figures de Wright ». Il serait, d'après lui, difficile d'évaluer exactement les variations du nombre de mégacaryocytes, étant donnée l'irrégularité de leur répartition dans la moelle. Mais les observations accumulées jusqu'ici, et qui ne portent pas seulement sur les données statistiques, paraissent suffisamment convaincantes pour qu'on puisse négliger l'objection de Pianese.

Dernièrement encore, les expériences de Firket (1) ont bien mis ce parallélisme en évidence. On sait que la saponine exerce sur les plaquettes une action lytique énergique. Aussi une injection de cette substance produit-elle une diminution considérable du nombre de plaquettes. Mais de nombreux mégacaryocytes se forment dans la rate et le retour au chiffre normal de plaquettes est d'autant plus rapide qu'un plus grand nombre de mégacaryocytes sont au stade à granulations azurophiles. Cesaris-Demel (2) a observé aussi que, dans la rate, les mégacaryocytes pénètrent souvent entiers dans les petites veines ils restent d'abord adhérents à la paroi et produisent activement des plaquettes. Lorsque le noyau est presque entièrement dénudé, il se détache de la paroi, est entraîné par le torrent circulatoire et finit en général par s'arrêter dans les capillaires du poumon. Exceptionnellement, il peut traverser ceux-ci et échouer dans les artérioles terminales de la grande circulation. (dans les glomérules du rein, par exemple). Comme le remarque Cesaris-Demel, l'hypothèse de Wright permet

(1) J. Firket, Action de la saponine sur les plaquettes et sur leur régénération, C. R. Soc. BIOL., 1921. Id., Recherches sur la régénération des plaquettes, C. R. Soc. BIOL., 1922 ; Id. et E. S. Campos, Generalized megalocaryocytic reaction to saponin poisoning, BULL. OF THE JOHNS HOPKINS HOSP., aug. 1922.

(2) A. Cesaris-Demel, Le piastrine, ARCH. PER LE SC. MED.,

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