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nable notion incrustée, depuis l'Eden, en d'innombrables cervelles d'hommes. N'en déplaise à l'auteur, c'est en fixant cette notion, telle que la reflète notre miroir intérieur préalablement essuyé, que nous trouvons les seuls expédients susceptibles d'opérer la désirable transmutation des glaives en coupe-choux...

Combien il est regrettable de devoir démasquer de véritables déformations de pensée chez un auteur unissant, à un si haut degré, au talent de l'observation scientifique, l'art d'intéresser et de charmer ses lecteurs !

F. CARPENTIER.

XIII. LE PIANTE E GLI ANIMALI IN LEONARDO DA VINCI, par G.-B. DE TONI. (Pubblicazioni dell' Istituto Vinciano. Vol. IV).- Un vol. in-8° de XIX-283 pages et 40 fig. hors texte. Bologna, Nicola Zanichelli, 1922. (Prix: 20 lires.)

Nous avons signalé récemment, dans cette REVUE même, les premières publications, très intéressantes, de l'Istituto Vinciano. Le présent volume fixe un nouvel aspect de la personnalité puissante et du génie universel de Vinci. Le naturalisme aigu du grand artiste ne le laissait indifférent à aucun ordre des réalités visibles; son coup d'œil précis et scrutateur, non seulement rejoint la science expérimentale de son temps, mais souvent même se prolonge en intuitions divinatrices. Déjà dans le volume III, Vinci nous était apparu comme un maître et un précurseur en géologie; ici, c'est le botaniste et le zoologue qui sont à l'honneur.

M. de Toni marque, avec une parfaite compétence, la place importante tenue par « les plantes et les animaux » dans les notes manuscrites, les dessins et l'œuvre picturale de son héros. Cette place dépasse de beaucoup celle qu'eût exigée le souci banal de la vérité matérielle dans l'art. Ou plutôt, cette place répond à un idéal artistique très exceptionnel, qui supposait la communion permanente et réciproque d'une intellectualité supérieure avec la vérité plastique de la

Nature.

On trouvera peut-être excessif d'appeler Léonard de Vinci un botaniste et un zoologue. Pourtant, il fallait plus qu'un observateur profane pour exécuter ces admirables dessins de plantes de toute espèce, conservés à Windsor et à Paris;

ou bien pour composer avec une telle exactitude « l'ornementation végétale » de tels et tels tableaux. Et ce n'est pas tout. Compulsons avec M. de Toni les manuscrits du maître : Vinci découvre la phyllotaxie; il reconnaît l'absorption aqueuse par les feuilles ; il observe la biologie de l'arbre: la structure, l'accroissement, la décortication du tronc et des maîtresses branches; ou bien encore il expérimente l'action des poisons sur la plante, ou les phénomènes de la pollinisation; M. de Toni trouve même la mention — avant la lettre du géotropisme et de l'héliotropisme. « Botanique artistique », « Botanique générale » : voici par surcroît la << Botanique appliquée»: recettes pharmaceutiques, préparation de matières colorantes, d'huiles, de parfums, etc.

Et les animaux, pas plus que les végétaux, n'échappent à l'attention encyclopédique de Léonard. Chacun connaît, par les dessins de Raphaël et de Rubens, le groupe de cavaliers qui ornait le carton, malheureusement perdu, de la «< Bataille d'Anghiari ». L'artiste y manifeste cette connaissance parfaite de l'anatomie du cheval, dont témoignent aussi les dessins de la collection de Windsor. D'autres animaux-chats, bovidés, volatiles... saisis dans les attitudes les plus diverses, remplissent des rages entières d'« études » extrêmement << objectives ». Il n'est pas jusqu'aux compositions fantaisistes, telles que monstres et caricatures, qui ne révèlent l'asservissement voulu du grand artiste à la Nature: sous l'idée et l'harmonisation générale création toute personnelle chaque détail, avec son symbolisme élémentaire, est exactement copié de la réalité.

Après cela, faut-il signaler encore les études de Vinci sur le vol des oiseaux et des insectes, et ses vues optimistes sur la possibilité de l'aviation humaine? faut-il signaler son sens très moderne des affinités morphologiques, on dirait presque des « homologies », en anatomie comparée ? ou encore ses multiples observations de physiologie animale? Nous n'en finirions pas, vraiment.

Nous ne pouvons, toutefois, omettre de mentionner une particularité qui fait pénétrer davantage, par le biais de la zoologie, le génie léonardesque. Dans l'étude du règne animal, il ne recherche pas seulement la vérité matérielle et les valeurs plastiques: il y découvre en outre une physio

gnomonie et même une élémentaire psychologic. Témoin ses remarques abondantes sur les mœurs, les vices et les vertus des bêtes, remarques d'une saveur bizarre, qui rappellent les « bestiaires » médiévaux ; témoin aussi ses « fables » ou ses « énigmes », où nos frères inférieurs tiennent les grands rôles. Pour lui, la nature et l'idée se continuent partout, ou mieux, se compénètrent constamment : il y a, sous son art, une philosophie des choses qui préside à la fantaisie ellemême.

M. de Toni nous avertit que les pages de son livre, si remplies, sont à peine un répertoire très abrégé de la masse des notes de toute sorte laissées par Léonard de Vinci sur le sujet qui vient de nous occuper.

J. MARÉCHAL, S. J.

LA PÉDAGOGIE DES AVEUGLES, par PIERRE VILLEY, professeur à la Faculté des Lettres de Caen. Un vol. in-16, IV-304 pages (Collection : « Les Questions actuelles »). Paris, Alcan, 1922. (Prix: 8 fr. net.)

Ce livre, corollaire pratique d'un ouvrage antérieur intitulé: « Le monde des aveugles », esquisse d'une psychologie de la cécité, a pour auteur un aveugle, qui sut accomplir ce tour de force, de faire des études complètes de lycée et de prendre tous ses grades en Sorbonne.

Son but, en écrivant, est indiqué dans les lignes suivantes. de l'Avant-propos : « J'ai essayé, dans ce petit livre, de dégager les principes généraux de la pédagogie des aveugles, et d'indiquer les grandes lignes d'une organisation de notre enseignement supérieur spécial qui permette d'appliquer ces principes. Bien des fois j'ai éprouvé combien nous manquait un ouvrage de ce genre. Des pères qui désiraient garder auprès d'eux leur enfant aveugle, venaient me consulter sur la manière de l'instruire; des instituteurs auxquels je demandais d'admettre temporairement de petits aveugles dans leur école, sollicitaient des directives; tout récemment encore, c'étaient des bienfaiteurs sur le point d'ouvrir une école spéciale qui me confiaient leur embarras. En écrivant, j'ai pensé à tous ces dévouements soucieux de s'éclairer. Je voudrais, au reste, que cet essai eût sa place dans les biblio

thèques de nos écoles normales, que tout instituteur en France à l'avenir eût, au moins une fois, l'occasion de réfléchir aux problèmes de l'éducation des aveugles. Enfin, pour les simples curieux de psychologie, mesurer les périls que la cécité fait courir, et chercher les moyens par lesquels on y peut parer, sauver de leur emprise la personne humaine, est un sujet digne d'intérêt ».

M. Pierre Villey ne rencontrera que des lecteurs sympathiques. D'autant plus que ses remarques, toujours intéressantes au point de vue théorique du psychologue, sont encore, au point de vue pratique, modérées et judicieuses.

J. MARECHAL, S. J.

L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE, par HENRI PIÉRON. Vingtdeuxième année (1920-1921). - Un vol. in-8° de XII-608 pp. Paris, Alcan, 1922. — Prix: 40 fr. net.

Le 22o tome de l'Année psychologique couvre les deux années 1920-1921. Tous les psychologues de langue française ont applaudi, en 1919, à la résurrection de cet excellent recueil. Tous se réjouiront de le voir maintenant se rapprocher de sa périodicité normale. Dès le tome prochain, assure M. Piéron, le retour aux traditions d'avant-guerre sera un fait accompli l'Année psychologique reviendra annuelle.

Dans sa première partie : « Mémoires originaux, etc. », l'Année psychologique ne se différencie pas d'une Revue spéciale quelconque de psychologie. Elle nous présente, cette fois, des recherches de M. Foucault sur « Les sensations visuelles élémentaires autour de la tache aveugle »; de M. Rabaud, sur « Le comportement de diverses araignées » ; de M. Piéron, sur « Le temps de latence sensorielle » ; de H. M. Wallon, sur « Les réactions motrices dans les crises dues à l'émotion » ; de M. Philippe, sur le problème de « La sensation tactile pure » ; de Mlle Abramson, sur « Les fonctions mentales de l'enfant à l'âge scolaire ».

A ces « mémoires », s'ajoutent deux Notes de MM. Imbert (« Mode de fonctionnement économique du cerveau ») et Piéron (« Appareils nouveaux de laboratoires >> : dispositif de rotation à vitesse réglable, photoptomètre différentiel, esthésiomètre à fil de verre). :.

La seconde partie : « Analyses bibliographiques» (pp. 237592) occupe la majeure partie du volume. Personne ne se plaindra de cette prédominance. Et même, nous croyons bien qu'aux yeux de la plupart des psychologues de métier, c'est précisément l'extension de la partie bibliographique qui fait l'intérêt de l'Année psychologique. Tout psychologue, s'il ne peut- hélas ! — se dispenser de compulser lui-même les multiples recueils spéciaux, trouvera commode d'avoir constamment à portée de la main, sous volume réduit, les principaux éléments de la littérature psychologique d'une période donnée.

On oserait souhaiter que l'Année psychologique prît de plus en plus la forme d'une Bibliographie critique annuelle, accompagnée, si l'on veut, d'une brève Chronique ( mutations, décès, congrès, fondations nouvelles, etc.). En dehors des véritables << revues générales », les « mémoires » in extenso pourraient avantageusement être laissés aux Revues fondées pour la publication de recherches originales, par exemple, en France, au JOURNAL DE PSYCHOLOGIE. Ainsi allégée, et mieux adaptée à son rôle d'information précise, l'Année psychologique, déjà fort utile, pourrait devenir un instrument de travail de premier ordre.

Nous formulons là un vœu plutôt qu'un reproche. Un lecteur habituel de Revues soupçonne vite, fût-ce aux lacunes qu'il regrette, la difficulté immense que doit éprouver un rédacteur de périodique à se procurer « revues générales », << analyses critiques » et même simples « comptes rendus », en temps opportun et dans une proportion qui reflète exactement la production scientifique.

J. MARECHAL, S. J.

XIV. PROBLÈMES FINANCIERS D'APRÈS-GUERRE, par A. D'AUBIGNY, A. CELIER, A. DELATOUR, J. DÉCAMPS, P. DESFORGES, GERMAIN-MARTIN, A. ISAAC, A. LEBRUN, RAOUL PÉRET, A. RIBOT. Conférences organisées par la Société des anciens élèves et élèves de l'École libre des Sciences Politiques. Un vol. de 244 pages. - Paris, Alcan, 1922. 8 fr.

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La Société des Anciens Élèves et Élèves de l'École libre des Sciences politiques continue d'organiser chaque hiver

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