Sayfadaki görseller
PDF
ePub

par un papier rouge; l'escargot s'écarte à droite (ligne pointillée R). La feuille de salade est découverte à nouveau : l'animal ne la retrouve pas. Il tourne une fois à droite, une fois à gauche selon les lignes tracées en double trait.

Cette expérience offre un intérêt particulier en ce qu'elle ne s'accorde pas avec une théorie de Buddenbrock. D'après lui, un escargot sous le stimulus lumineux ne se rend pas à la source lumineuse mais progresse selon un angle constant avec la ligne idéale qui joint son organisme à cette source (Lichtcompasreaction). Rien ici et nous avons renouvelé cette expérience un grand nombre de fois n'autorise cette supposition.

Mais voici qui, à notre avis, est plus concluant encore pour la thèse que nous soutenons, à savoir que les attitudes de Helix arbustorum ne résultent pas de causes exclusivement mécaniques.

En vue de nos travaux nous conservions un assez grand nombre de ces animaux dans des cristallisoirs où nous les pourvoyions d'abondantes feuilles de salade humides. Il nous arriva plusieurs fois de les observer le soir, à la lumière d'une lampe électrique (50 b.). Les premiers jours, dès que le cristallisoir était porté sous la lampe, les escargots se cachaient rapidement sous les feuilles. Nous avions d'autre part observé qu'Helix est un animal assez gourmand et qu'en particulier il apprécie les gâteaux secs. Nous prîmes l'habitude d'émietter chaque soir dans le cristallisoir un « petit beurre ». Au bout d'un mois, nous constatâmes qu'aussitôt le cristallisoir apporté à la lumière en vue de la distribution de dessert, avant même que celle-ci fût commencée, les locataires apparaissaient, au mépris de tout phototropisme négatif : ils se comportaient exactement comme des enfants qui se rassemblent à la salle à manger à l'heure du goûter.

4. Avec écrans.

Les expériences avec écrans, imaginées par G. Bohn sur IVe SÉRIE. T. III.

23

X

FENETRE

B

N

FIG. 10.

des Littorines (1), pratiquées ensuite par Buddenbrock sur des escargots (2), ont pour but de rechercher l'effet tropique produit sur ces animaux par les surfaces claires et sombres qu'ils rencontrent. Il est clair que si le comportement dépend d'une cause mécanique, impérative, Helix arbustorum, catalogué comme phototropique négatif, doit être attiré par une surface sombre et repoussé par une surface claire.

Sur la tablette horizontale d'une fenêtre, deux écrans de carton, l'un blanc (B) et l'autre noir (N), sont placés verticalement dans le sens des rayons lumineux, à 10 cm. l'un de l'autre (fig. 10), sous une lumière diffuse. Entre ces deux écrans, nous posons trois Helix, deux la tête orientée vers la fenêtre, un en sens inverse. Le premier (en haut) se conduit comme une balle renvoyée d'un écran à l'autre qui retombe entre les deux, car après avoir été à l'écran noir, puis à l'écran blanc, puis à l'écran noir, il prend enfin son repos. Le second sujet (au milieu) a une conduite hésitante. Quant au troisième, il semble ne s'inquiéter aucunement des écrans et cherche, comme tous ses congénères, l'ombre du côté opposé à la lumière.

Voici une autre expérience (Fig. 11).

Deux écrans verticaux, blanc (B) et noir (N), sont placés sur une tablette de fenêtre largement éclairée par le soleil, de façon que le plan bissecteur de leur angle dièdre soit dans la direction des rayons lumineux.

Un Helix est posé sept fois de suite au même point, dans l'ombre portée par ces deux écrans. La diversité de ses trajectoires, le fait qu'il se dirige aussi bien vers l'un que vers l'autre écran écarte l'idée d'une prédomi

(1) G. Bohn, Attractions et oscillations des animaux marins sous l'influence de la lumière. INST. GEN. PSYCHOL., I, 1-111, 1905. (2) Buddenbrock, op. cit.

nance d'attraction ou de répulsion de l'un ou de l'autre. Même, deux fois, il se rend tranchement vers la lumière.

Si l'animal se montre plus indécis dans sa marche derrière ces écrans qu'en dehors d'eux, que si ces écrans n'existaient pas, c'est, croyons-nous, parce que le jeu de

[merged small][graphic][subsumed][merged small]

ces surfaces diversement éclairées modifie ses habitudes spécifiques et rend indéterminée pour lui la direction par où trouver l'ombre franche.

5. Sur des sujets anormaux visuels.

Éborgné, Helix arbustorum prend une démarche incohérente. Avant de trouver la direction de l'ombre, il hésite, tourne sur lui-même et parfois s'arrête et se recroqueville. En définitive, d'ailleurs, il finit toujours par aborder une région sombre où il se tient. A ce propos,

nous devons attirer l'attention sur un fait qu'à notre avis on interprète trop rigoureusement chez les partisans des tropismes: le mouvement de manège auquel se livre l'animal éborgné. Ce mouvement est assez net aussitôt après la blessure, comme le montre la figure 12. Mais si l'on observe le sujet après cicatrisation, on ne l'aperçoit

Lumière

FIG. 12.

plus (Fig. 13). Ce mouvement circulaire semble donc devoir s'interpréter comme suite du choc provoqué par le traumatisme sans qu'il faille invoquer un tropisme. Le sujet blessé, quand il a repris son équilibre physiologique, ne tarde pas à s'accommoder de son infirmité.

Aveugle, l'escargot manifeste une recherche de l'ombre très hésitante. Mis en lumière solaire, il utilise la chaleur comme moyen de repère lui permettant de s'écarter de la source lumineuse, mais on le voit souvent y rentrer par erreur. Dans ces conditions, l'animal à jeun peut passer à peu de centimètres d'une feuille de salade fraîche sans pouvoir la soupçonner.

Résumons nos observations sur les attitudes de Helix arbustorum.

« ÖncekiDevam »