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d'aperception par la vue et par l'ouïe. Ces troubles divers ont pour conséquences, outre les accidents, les délits et les crimes. Nous ne parlerons point des nombreuses maladies engendrées par l'alcool. Cette influence de l'alcool sur la santé publique et sur la criminalité, est démontrée péremptoirement par les observations faites dans les pays où l'or a supprimé, temporairement ou définitivement, les boissons alcooliques.

La consommation de ces boissons en Belgique a varié comme suit durant ces trente dernières années :

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La diminution progressive de la consommation des spiritueux à partir de 1897, s'explique ainsi :

En 1896, le taux de l'impôt sur ces boissons fut porté de 64 fr. l'hectolitre (à 50 degrés G.-L.) à 100 fr. En 1903, il fut élevé à 150 fr.; en 1913, à 200 fr.; en 1919, à 800 fr.; A partir de 1903, la propagande antialcoolique fut considérablement renforcée.

Depuis 1919 (loi du 29 août) la consommation en public et la vente en détail des spiritueux sont interdites.

La consommation du vin s'est constamment accrue depuis 1890 et surtout dans ces dernières années, les amateurs d'alcool se procurant plus facilement du vin que des spiritueux.

La bière, dont l'usage s'était développé avant la guerre, est quelque peu tombée en défaveur par suite de l'affaiblissement de sa teneur en alcool et en principes nutritifs.

Les débitants de boissons insistent pour qu'il leur soit de nouveau permis de vendre des spiritueux par petits verres. Mais, à l'initiative de la Fédération des sociétés antialcooliques, un très grand nombre de hautes personnalités parmi les

prêtres, les professeurs, les magistrats, les militaires, les industriels, les médecins, les directeurs d'asiles et de prisons, etc., ont formulé collectivement une protestation énergique contre cette requête. L'Académie de Médecine, à l'unanimité, demande le maintien de la loi actuelle ; elle a même émis un vœu tendant à la prohibition absolue de l'alcool distillé (1).

Les boissons spiritueuses contiennent fréquemment des substances nuisibles autres que l'alcool ordinaire. Les dispositions prises à ce sujet sont malheureusement un peu vagues ou trop larges; le Conseil supérieur d'Hygiène a, depuis longtemps déjà, proposé de les modifier. Ainsi la prohibition des absinthes serait étendue aux produits similaires; ces liqueurs seraient définies d'une façon claire et pratique; on réduirait à un minimum les proportions des esserces tolérées, ainsi que des alcools supérieurs et des aldehydes, dans les eaux-de-vie et les liqueurs.

Les vues de notre Conseil supérieur d'hygiène en ce qui concerne particulièrement les absinthes, ont été adoptées dans divers pays: en Suisse, en Hollande et, tout récemment, en France. Un décret français fixe, comme suit, les caractères auxquels on reconnaîtra qu'un spiritueux doit être considéré, pour l'application de la loi, comme de l'absinthe ou une liqueur similaire : la saveur et l'odeur dominantes sont celles de l'anis et, en même temps, l'addition de 4 volumes d'eau distillée, à 15o C., produit un trouble qui ne disparaît pas complètement par une nouvelle addition de 3 volumes de la même eau; ou bien le spiritueux anisé contient une essence cétonique, telle que celles de grande absinthe, de tanaisie, de carvi, de fenouil ou d'hysope, où prédominent la thuyone, la carvone, la fenone, etc., donnant nettement, après élimination des aldehydes, une coloration rouge avec le nitroprussiate sodique; ou bien encore le dit spiritueux contient plus de 40 volumes p. c. d'alcool ou moins de 150 grammes de sucre saccharose par litre (une teneur plus élevée en alcool facilitant la dissolution d'essences en proportions relative

(1) BULL. DE L'OFF. INTERN. D'HYG. PUBL., 1922, p. 1281. ANNUAIRE DE L'OFF. CENTRAL D'ÉTUDES CONTRE L'ALCOOLISME, ire année, pp. 101, 135, etc.

BULL. ACAD. ROYALE DE MÉDECINE DE BELGIQUE, 1922, p. 272.

ment fortes, et une moindre proportion de sucre rendant le spiritueux susceptible d'être consommé moyennant addition d'une faible quantité d'eau) (1).

Tout en applaudissant à semblables mesures relatives aux spiritueux contenant des principes plus toxiques que l'alcool ordinaire (éthylique, vinique), on doit ne pas perdre de vue que ces boissons sont surtout nuisibles en raison des tions de cet alcool qui s'y trouvent renfermées.

propor

J.-B. ANDRÉ.

(1) JOURN. OFF. DE LA RÉP. FRANC., 1922, 26 octobre. ANN. DES FALSIFICATIONS, 1922, pp. 452 et 484.

BIBLIOGRAPHIE

I. A TREATISE ON PROBABILITY, by J. M. KEYNES, Fellow of King's College, Cambridge. - Un vol. de XI-466 pages (18 X 12). Londres, Macmillan, 1921. 18 sh.

Chez les auteurs de langue française, un ouvrage sur les probabilités n'est généralement qu'un traité de Calcul des Probabilités, et celui qui ouvre pareil ouvrage sait bien que la lecture ne lui en sera possible que s'il est familiarisé avec les éléments des Mathématiques, y compris ce qu'il y a d'essentiel dans le Calcul différentiel et intégral. Au contraire, ce n'est pas un ouvrage mathématique à proprement parler qu'a écrit M. Keynes, ce qui ne veut pas du tout dire qu'il sera peu utile à ceux qui ont l'habitude de considérer les Probabilités du point de vue mathématique. C'est bien plutôt le contraire qui est vrai : à ceux-là surtout pour qui la notion de probabilité est une notion mathématique, sera utile la lecture d'un livre qui discute l'origine et les conséquences de cette notion, par delà les symboles graphiques que la facilité du calcul algébrique nous permet trop souvent de manier sans beaucoup réfléchir à leur signification.

Cet ouvrage débute par une citation de Leibniz : « J'ai dit plus d'une fois qu'il faudrait une nouvelle espèce de Logique qui traiterait des degrés de Probabilité ». C'est cette logique nouvelle que M. Keynes a voulu construire. Cet effort a donné naissance à un beau livre, plein d'idées, dont il faut faire ce grand éloge qu'il oblige à réfléchir, et dans lequel la partie mathématique n'est pas du tout négligée, mais réduite à ce qui demeurait nécessaire dans le programme de l'auteur.

Le Traité de M. Keynes est divisé en cinq parties :

I. Les idées fondamentales; II. Les théorèmes fondamentaux ; III. L'induction et l'analogie; IV. Quelques applications philosophiques de la probabilité; V. Les fondements de la connaissance statistique.

I. Les idées fondamentales (1) comportent principalement la notion de probabilité et la définition de la mesure de celle-ci. On sait quelles sont les difficultés que rencontre, pour éviter un cercle vicieux, la notion de probabilité. Cette difficulté provient peut-être de ce que la notion que l'on veut mettre sur pied constitue, dès sa définition, une notion numérique; peut-être, en d'autres termes, a-t-on le tort de confondre la probabilité et sa mesure.

C'est cette confusion que M. Keynes a évitée en présentant la probabilité comme une notion purement logique et non mathématique : « que nos prémisses, dit-il (p. 4), consistent dans une série de propositions h, et notre conclusion dans une série de propositions a; alors, si une connaissance de h justifie une croyance rationnelle de degré a en a, nous disons qu'il y a une relation de probabilité de degré a entre a et h».

Ce n'est que plus tard que la mesure de la probabilité par un rapport sera introduite; mais, dès maintenant, l'auteur va faire usage d'une notation symbolique qui soit une abréviation de sa définition. Cette notation est la suivante: a = = a/h, dans laquelle il est bien entendu que a et h ne sont pas des nombres, et que le trait incliné n'est pas une barre de fraction. Cependant, une deuxième lecture serait peut-être nécessaire pour écarter la crainte que l'extrême ressemblance de cette notation symbolique et de la notation arithmétique habituelle n'ait quelque peu facilité à l'auteur le passage de la notion logique de probabilité à sa mesure par un rapport de deux nombres. Je crois d'autant

(1) Part I. The fundamental Ideas: Ch. I. The meaning of Probability; II. Probability in relation to the Theory of knowledge ; III. The measurement of Probabilities; IV. The principle of indifference; V. Other methods of determining Probabilities; VI. The weight of arguments; VII. Historical retrospect; VIII. The frequency theory of Probability; IX. The constructive theory of Part I summarised.

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