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substance de deux séries de Leçons, professées à Paris, de 1919 à 1921, à l'École des Hautes Études sociales.

Le titre promet un peu plus que ne tient le volume. Telle serait notre principale critique. Nous osons à peine la formuler, désarmés que nous sommes par un franc aveu de l'Avant-propos plusieurs conférenciers, nous dit-on, ne se décidèrent point à confier aux presses le texte de leurs Leçons. Et c'est dommage. Nous signalerons donc deux ou trois lacunes plus notables, sans deviner si elles sont, ou non, imputables aux abstentions que l'on confesse ingénument.

Dans la première partie d'abord. Ramener la «< tradition philosophique » qui prépara et qui soutient encore la pensée française, à ces quatre chefs : « Épicurisme et stoïcisme » — « Néoplatonisme»« Descartes >> « Spinozą », n'est-ce point simplifier arbitrairement, par soustraction plutôt que par concentration ? Pourquoi omettre précisément l'influence qui créa, pour majeure partie, le fonds notionnel et l'armature logique de la philosophie moderne occidentale, surtout en pays latin : nous entendons l'aristotélisme élaboré à nouveau par la Scolastique ? Faute d'une étude expressément consacrée à la Scolastique, on a l'impression que nous serions redevables à la philosophie médiévale tout au plus de nous avoir transmis un néoplatonisme assez rudimentaire, mal trié, où se trouvait enveloppé, sous le travestissement alexandrin, un peu d'aristotélisme. On a l'impression aussi, que Descartes aurait inauguré la philosophie moderne en effaçant purement et simplement le moyen âge. Nous voulons croire que ces thèses, insoutenables et légèrement surannées, ne répondent point à la pensée des philosophes et historiens distingués qui ont signé les quatre études rassemblées sous le titre : « La tradition philosophique ».

La seconde partie du volume la plus longue met sous nos yeux une galerie de médaillons représentant les principaux philosophes français du XIXe siècle, jusqu'à M. Bergson inclusivement. La liste est-elle parfaitement « représentative»? Manifestement, on s'est efforcé de faire place, équitablement, à toutes les tendances importantes ; et nous admettons parfaitement que l'on puisse différer d'avis sur l'importance relative de tendances philosophiques... Toutefois, en laissant la marge la plus grande aux préférences indivi

duelles, il semble qu'il subsiste, ici aussi, des lacunes que tout le monde regrettera. Par exemple: si l'idée de joindre, dans un aperçu unique, Ravaisson et Boutroux, a l'avantage de marquer la filiation spirituelle du second au premier, Lachelier ne méritait-il pas, dans ce groupe, ou tout à côté, mieux qu'une mention incidente ? Ou encore : la philosophie catholique française, depuis le traditionnalisme jusqu'à la néoscolastique, fut-elle quantité totalement négligeable ? n'eutelle pas des répercussions, plus efficaces que bruyantes, dont on commence à s'apercevoir ? Autre exemple: nous admettons volontiers l'attribution d'une notice spéciale à Ribot, qui fut un admirable vulgarisateur en psychologie expérimentale, mais peut-être pas un philosophe de premier plan ; nous ne chicanerons pas même sur l'hommage libéral d'une conférence entière à la mémoire d'Espinas, qui a bien mérité de la sociologie positive; disons plus : nous accueillons avec sympathie l'intéressante esquisse de Parodi sur ce penseur sincère et profond que fut Hamelin; mais, à ce compte, comment comprendre qu'une des œuvres les plus vigoureuses et les plus hautement représentatives de la philosophie française contemporaine, L'Action de M. Maurice Blondel, n'occupe pas même un coin obscur dans ce tableau hospitalier ?

Au point de vue de l'orthodoxie catholique, si nous rendons hommage à la discrétion courtoise et au souci d'impartialité des auteurs, cela ne signifie pas que tous leurs jugements formulés, et moins encore tous leurs présupposés, nous paraissent acceptables. La divergence, parfois, s'accentue sans d'ailleurs sortir du bon ton notamment dans l'article de M. Pommier sur « Michelet, Renan et Taine », où, à notre humble avis et abstraction faite même de nos préjugés catholiques, il y a trop d'affirmations sereinement simplistes. Mais avouons que le sujet était particulièrement dangereux.

Au total, malgré ses lacunes et ses inégalités, ce recueil est instructif et figurera honorablement parmi les quelques trop rares ouvrages que nous possédions sur la philosophie française contemporaine.

J. MARECHAL, S. J.

MANUEL DE PSYCHOLOGIE, par E. B. TITCHENER, professeur à l'Université Cornell (Ithaca, New-York). Traduit par H. LESAGE, agrégé de philosophie. Un vol. in-8° de XVI-591 pages. Paris, Alcan, 1922. 35 fr.

Le Text-book of Psychology (1910) du professeur Titchener a rencontré dans M. Lesage un traducteur clair et fidèle. Pour qui est tant soit peu familiarisé avec la littérature psychologique, le nom seul de Titchener dit à la fois les mérites et les insuffisances de son Manuel. Celui-ci, au total, compte parmi les meilleurs Traités scolaires de Psychologie expérimentale. Méthodique, sans surcharge, de lecture facile, inspiré par une pédagogie très avertie, il est digne, en tous points, des guides techniques universellement estimés, publiés précédemment par le même auteur sous le titre Experimental Psychology. A Manual of Laboratory practice (4 vol.). Le revers de la médaille, nous l'apercevons dans l'incurable daltonisme philosophique que Titchener, malgré les grands dons personnels, partage avec les Empiristes de toute catégorie. Ce ne serait que demi-mal s'il se retranchait, par méthode, sur le terrain purement positif de la phénoménologie. Mais Titchener transpose sa conception de l'esprit et de la conscience au terrain métaphysique, et y professe un phénoménisme vraiment bien pauvre.

Heureusement, ces passages fâcheux et simplistes appartiennent presque exclusivement à l'Introduction générale ; plus loin, l'auteur retrouve ses qualités d'analyste précis et d'expérimentateur prudent. Et pourtant, là même, en psychologie proprement positive, l'empirisme, parfois, lui met des œillères. Son exposé de la théorie du « parallélisme psycho-physique », à laquelle il se rallie, est décevant. Tels et tels arguments, prétendument expérimentaux, laissent dans l'ahurissement le lecteur qui n'a point reçu la grâce de l'optimisme scientiste. Et il va sans dire que les chapitres relatifs à la volonté et à la pensée témoignent, chez Titchener, d'une impuissance étrange à reconnaître en lui autre chose que des représentations ou des processus sensibles : cela, remarquons-le, malgré sa connaissance étendue de la littérature du sujet et son effort réellement consciencieux pour la comprendre et la contrôler. Il est probable, d'ailleurs, que certaines exagérations de la « Denkpsychologie» (école

de Külpe), auront renforcé, par réaction, le préjugé empiriste chez Titchener, ou du moins auront créé des malentendus.

Comme, à tout prendre, le Manuel de Titchener semble encore le meilleur et le plus largement conçu que nous possédions dans le genre empiriste-associationniste, on fera bon accueil à la traduction de M. Lesage, sans oublier que, selon l'avertissement loyalement donné dans la Préface, l'ouvrage américain, tant pour la bibliographie que pour les questions traitées, date des années 1909-1910, et que, pour des raisons très compréhensibles, la version française n'a pas été mise à jour. Elle pourra néanmoins rendre longtemps de bons services à ceux qui sauront l'exploiter judicieusement.

J. MARECHAL, S. J.

LA PSYCHOPATHOLOGIE DE LA VIE QUOTIDIENNE, par le Dr SIGM. FREUD, professeur à la Faculté de Médecine de Vienne. Traduit de l'allemand par le Dr S. JANKÉLÉVITCH Un vol. in-8o, de 321 pages. - Paris, Payot, 1922.

Il serait superflu d'insister longuement sur le contenu de ce livre, dont l'original allemand, publié il y a plus d'une douzaine d'années, a été au moins feuilleté par tous les psychologues et médecins qui observèrent les développements du « freudisme ». Parmi les travaux du professeur viennois, il n'en est pas qui soit plus ingénieux et plus accessible à des lecteurs peu versés en pathologie mentale : le champ d'observation demeure, ici, à portée de l'expérience de chacun. Quant à la méthode d'exploration, et surtout à l'interprétation systématique des faits, elles appellent la même considération sérieuse et les mêmes graves réserves que l'ensemble de l'œuvre «< freudienne » - si originale, mais si aventureuse. (Nous avons formulé ces réserves à l'occasion d'analyses bibliographiques, dans cette REVUE même, tome 81, 1922, pp. 474 à 482). Notamment, la hantise du «< motif sexuel » conduit Freud à des reconstructions psychologiques bien peu vraisemblables.

Le Dr Jankélévitch aura rendu service aux spécialistes de la psychologie et de la psychopathologie en leur offrant une bonne traduction de cet ouvrage, qu'ils ne peuvent ignorer ;

encore que la lecture n'en convienne pas, selon nous, à toutes catégories de personnes, même de « grandes personnes ». J. MARÉCHAL, S. J.

XVIII. INDEX GENERALIS 1922-1923 (Annuaire Général des Universités. The Yearbook of the Universities) publié sous la direction de R. DE MONTESSUS DE BALLORE, Docteur ès. sciences et Lauréat de l'Institut. Ouvrage honoré d'une souscription du Ministère de l'Instruction publique. Un vol. de 2111 pages (18×11). Paris, Gauthier-Villars, 1923. 50 francs.

L'extérieur trapu et la netteté d'exécution typographique de ce recueil annuel rendent bien la profusion et le sérieux de son information. Les notices en sont datées et tenues à jour directement par les personnes spécialement compétentes, c'est-à-dire les chefs de service des institutions recensées, qui en ont eux-mêmes revu les épreuves.

Pas moins de 1007 notices renseignent sur l'organisation des Universités et des Écoles supérieures du monde entier, avec les noms des professeurs et les cours professés.

D'autres fournissent toutes indications souhaitables sur les grandes Académies, sur les Observatoires astronomiques, les Musées et les grands établissements scientifiques de recherche et les principales Sociétés savantes.

Pour les Archives et les Bibliothèques, on y trouve : adresse, jours et heures d'ouverture, vacances annuelles, caractère de la bibliothèque (savante, etc...), date de la fondation, fonds spéciaux (manuscrits, médailles, etc...), nombre de volumes, brochures, manuscrits, incunables, thèses, revues et périodiques, budget, indications sur les catalogues et le prêt en dehors, enfin les noms des Bibliothécaires.

Les Notices sont rédigées dans la langue propre à chaque pays et sous une forme qui respecte l'organisation exacte de chaque Institution. De petits lexiques donnent d'ailleurs la traduction française des termes techniques.

Une Table alphabétique de plus de 40 000 noms permet de connaître immédiatement les titres et fonctions des Universitaires ou Savants.

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