Sayfadaki görseller
PDF
ePub

pour la Belgique, nous apprenions dans ce livre à voyager intelligemment en développant l'esprit d'observation. Felix qui potuit rerum cognoscere causas.

G. SCHMITZ, S. J.

A SUMMER IN GREENLAND, par A. C. SEWARD, Master of Downing College and Professor of Botany in the University of Cambridge. Un vol. de XIV-100 pages et XXIX pl. (2014).—Cambridge, at the University Press, 1922. —7 sh.

[ocr errors]

Qu'on ne s'attende pas à trouver dans ce petit volume le récit quelconque d'un simple voyage de vacances. Ce serait mal connaître l'auteur qui est un savant, un paléobotaniste de marque et aussi un humaniste de bon aloi. La lecture de cette centaine de pages est tout bonnement captivante.

Nous y apprendrons l'histoire du Groënland. Non seulement celle qui date de sa première colonisation, remontant à Eric le Rouge, vers le déclin du xe siècle, mais encore celle des âges géologiques où un climat plus doux permettait au tulipier, à l'arbre à pain, à des cycadées et à tant d'autres plantes d'y prospérer.

Tout en s'acquittant de sa mission, qui était d'enrichir les collections de son Université d'empreintes de la végétation fossile de ces hautes latitudes, M. Seward prend l'intelligent loisir d'étudier la population esquimaude, ses mœurs et son statut politique. Il nous fait admirer les beautés naturelles du pays, d'autant plus appréciables qu'elles n'ont qu'une brève saison pour répondre de toutes leurs énergies aux avances du soleil vivifiant.

Pour ceux qui croiraient que cette colonie danoise, couverte d'un long manteau de neiges, est en tout temps la « Terre de désolation », ils n'ont qu'à lire la description magique qui clôt ce livre. L'auteur lui trouve une splendide majesté inspirant à la fois de l'attirance et de l'effroi.

G. SCHMITZ, S. J.

GUIDE TO THE UNIVERSITY BOTANIC GARDEN, CAMBRIDGE, par HUMPHREY GILBERT CARTER, Director of the Garden. Un vol. de XVI-117 pages, XXIII pl. et un plan (20×13). Cambridge, at the University Press, 1922. 3 sh. 6.

IVe SÉRIE T. IV.

18

[ocr errors]

Ce n'est pas un simple « guide » de son jardin que le savant directeur, M. Carter, met ici à la disposition du public, voire des spécialistes.

Nous y trouvons en raccourci et illustrée d'excellente façon - une vraie botanique de l'Empire Britannique tout entier. L'immense extension de celui-ci en fait même, par la force des choses, une botanique mondiale.

La description des espèces est loin de n'être qu'une sèche taxonomie. L'auteur y fait preuve d'une érudition des plus étendues. Il ne se borne pas à signaler l'habitat actuel des plantes, il en donne la généalogie jusqu'aux temps géologiques. Souvent un détail historique, une particularité physiologique, voire un rapprochement d'intérêt biblique font de chacune de ses descriptions un exposé répondant aux curiosités les plus diverses.

C'est assez dire que cet opuscule précieux pour le botaniste, plein de charme pour tout ami de la nature, fait aussi naître le désir d'aller visiter ce merveilleux jardin botanique qui doit ressembler à un coin du paradis terrestre.

G. SCHMITZ, S. J.

XIII. LE MÉCANISME DE L'HÉRÉDITÉ MENDÉLIENNE, par TH. MORGAN, A. H. STURTEVANT, H. J. MULLER, C. B. BRIDGES. Traduit de l'anglais par MAURICE HERLANT. - Un vol. de XVII-391 pages (23×15). - Lamertin, Bruxelles, 1923.

L'étude expérimentale de l'hérédité s'est avancée à grands pas depuis quelque vingt ans dans la voie retrouvée du mendélisme; ces progrès incessants nécessitent une continuelle mise au point. On doit notamment à l'école américaine de génétique, dont Morgan est le chef incontesté, une tentative très intéressante de synthèse des données cytologiques et des résultats numériques dans la transmission des caractères variétaux et des caractères mutants. Cette synthèse est étayée par un nombre considérable de travaux portant principalement sur le matériel de choix que s'est révélée être la mouche Drosophila. Ces travaux ne sont pas assez connus en Europe. Aussi faut-il se réjouir d'en trouver un exposé d'ensemble,fait par le maître et ses principaux collaborateurs,

traduit avec une exactitude élégante par le regretté Maurice Herlant, et luxueusement édité par la maison Lamertin.

Préférant les avantages de la clarté didactique aux détours d'une heuristique progressive, les auteurs exposent dès l'abord comment, d'après eux, les caractères héréditaires, qui se transmettent habituellement par groupes presque constants, sont répartis entre les différents chromosomes, et localisés sur ceux-ci en une enfilade dont ils donnent le schéma minimal. En fonction de ce schéma sont exposées ensuite les lois élémentaires du mendélisme et précisées les notions de caractères, de facteurs, de dominance, de récessivité, etc.

Le chapitre troisième traite le problème de la liaison des facteurs (linka ge), et de l'enjambement (crossing over). Le mécanisme du linkage ne présente pas de difficulté pour qui admet le schéma donné au premier chapitre; le crossing over est expliqué par l'échange des gènes (identifiés aux chromomères), entre les deux branches des gemini et même par la transposition réciproque de tronçons de chromosomes. Nous apprenons seulement ici que c'est la fréquence plus ou moins grande du crossing over qui a permis l'identification merveilleuse de la place occupée par chaque gène sur leurs chromosomes respectifs.

L'hérédité du sexe, qui fournit les arguments les plus indiscutables sur le rôle des chromosomes dans la détermination des caractères, est examinée avec soin et même, nous semble-t-il, avec une profusion exagérée de détails qui n'ont rien à voir avec le mendélisme.

Trois chapitres sont réservés à l'exposé plus approfondi des données cytologiques auxquelles maints emprunts ont déjà été faits. Nous avouons pour notre part que le point capital dans la théorie de Morgan, à savoir l'échange de portions de branches chromosomiques, est admis sur des données bien fragiles et à tout le moins fort discutées.

Ensuite les auteurs examinent les explications opposées à la leur et c'est spécialement contre la théorie présenceabsence qu'ils dirigent leur argumentation; ils admettent des allélomorphes positifs, véritables unités héréditaires indivisibles, qui ne peuvent être sujets à fluctuation; ils ne cachent pas la parenté profonde de leur interprétation avec l'hypothèse de Weissmann.

Le chapitre sur l'hérédité chez les protistes aurait pu être omis avec avantage, car réellement il n'y a encore que trop peu de données sûres, qui dans ce domaine puissent se rattacher à l'hérédité mendélienne. La reproduction agame, qui est prépondérante, y échappe tout entière de droit, et la reproduction sexuée ne se prête guère à l'expérimentation.

Un dernier chapitre nous explique comment les mutations de l'Oenothera relèvent d'une interprétation mendélienne.

Cet ouvrage est plein d'intérêt, mais la pluralité des auteurs se fait un peu trop sentir par le manque de proportion des parties, et le trop grand nombre de redites. De plus, nous ne cacherons pas que sa valeur réside plus dans les faits expérimentaux qu'il relate, que dans la rigueur avec laquelle sont critiquées les théories admises.

R. D.

XIV.— EUGÉNIQUE ET SÉLECTION, par E. APERT, L. CUÉNOT, le Major DARWIN, F. HOUSSAY, L. MARCH, G. PAPILLAUT, ED. PERRIER, CH. RICHET, G. SCHREIBER. Un vol. in-8° de 248 pages, de la Bibliothèque générale des sciences sociales. Paris, Alcan, 1922. — 15 fr.

-

Donner au public de langue française une idée de l'objet et de l'étendue de l'Eugénique, telle est, d'après l'Avertissement placé en tête de cet ouvrage, l'intention de ses auteurs. Il réunit des études empruntées à neuf spécialistes.

Ce procédé, critiquable en bien d'autres matières, se trouve être ici exceptionnellement opportun. Il répond à l'état actuel de l'Eugénique qui, n'ayant pas fixé ses méthodes, n'est encore, selon le mot d'Edmond Perrier, qu'« une science d'intention ». Les eugénistes viennent des quatre coins de l'horizon scientifique. Ils envisagent, chacun de son point de vue, l'objet nouveau et complexe qui les sollicite; ils explorent le terrain; ils découvrent des perspectives; ils lancent çà et là un coup de sonde; ils recueillent quelques observations ; ils essayent des hypothèses.

Nous les voyons ici à l'œuvre et nous constatons, sur les résultats fragmentaires de leur activité, la variété de leurs préoccupations et la diversité de leurs tendances.

Edmond Perrier, le regretté président de la Société française d'Eugénique, examine les rapports de l'Eugénique et de la Biologie. Il a des vues intéressantes sur la sélection, sur l'idée de progrès ou de perfectionnement, sur la division des fonctions organiques et sur la possibilité de maintenir la répartition des sexes dans un rapport déterminé.

Une étude de Frédéric Houssay, ancien doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris, relate des expériences faites par lui sur la dégénérescence de races de poules soumises à la suralimentation carnée et qui s'éteignaient complètement à la sixième génération. Chemin faisant, il formule très heureusement le programme de la Société française d'Eugénique.

L'article de M. le professeur Charles Richet, sur la Sélection humaine, est le seul dont nous ne puissions dire du bien.

« Les principes que je défends, écrit l'auteur, paraîtront révolutionnaires et insensés. » En effet. « Depuis longtemps, ajoute-t-il, j'ai appris à ne pas tenir compte des critiques qui ne sont appuyées que sur des sarcasmes aussi vulgaires que surannés ». Tout le factum est de ce style et de cette humeur. Oublieux des mille aspects du problème que l'Eugénique doit résoudre et des mille exigences auxquelles les solutions proposées doivent satisfaire, M. Richet prône la sélection par les moyens les plus radicaux, y compris la stérilisation. Le plus piquant est que, pour avoir suivi en cela les eugénistes américains, M. Richet se croit des titres à l'immortalité. Un temps viendra, dans quelque trois ou quatre cents ans, conclut-il avec solennité, où l'homme songera enfin à la sélection humaine. « Un érudit de cette lointaine époque, fouillant dans les archives poudreuses des bibliothèques, constatera peut-être qu'un penseur obscur, il y a quatre cents ans, y avait songé comme à la plus belle des chimères, et qu'il avait dit avec conviction: C'est la sélection humaine qui sera l'unique souci et le grand effort des générations futures » (1).

Quand M. Richet prétend qu'on ne lui oppose que des sarcasmes vulgaires et surannés, il se flatte. Pour se détromper, si toutefois quelque chose pouvait détromper un

(1) Souligné dans le texte, p. 57.

« ÖncekiDevam »