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couverte de papier, répondant d'un bout à la batterie et de l'autre bout à la partie intérieure du baril, auquel lesdits morceaux de bois et la monture du fusil étaient fixés transversalement par deux chevilles de fer.

L'enveloppe de toile dudit baril ayant été levée, il a été reconnu que c'était un baril à poudre ordinaire, cerclé de fer aux deux extrémités, et garni à l'extérieur de deux et grosses têtes dites caboches.

Les pieces de bois et monture de fusil ayant été séparées du baril, il en a été retiré, par les ouvertures qui les recevaient, huit livres de poudre de munition de fusil; ce qui a été prouvé par les débris de cartouches dont elle était mêlée, et deux livres de scories de fourneaux de fer ou verreries cassées en petits frag

mens.

De l'examen qu'il a fait de cette machine, le citoyen Monge nous a dit que, sans rien préjuger sur le bon sens et la moralité de son auteur, il en conclut que si l'auteur est sensé la machine ne paraît pas avoir été imaginée pour mettre à mort une personne determinée, mais bien pour blesser et même tuer indistinctement une grande quantité de personnes réunies, comme par example, dans un cas d'abordage; et qu'en la considérant sous ce rapport, elle ne lui paraissait ni bonne ni d'un usage avantageux pour le service de la marine; que cependant son usage eût pu être très-meurtrier, si ce baril eût été introduit dans une voiture ou autre lieu peu spacieux ou plusieurs personnes se seraient trouvées réunis; et le citoyen Monge a signé après lecture.

MONGE.

(Signé)

Pour Copie,

I.e Secrétaire d'Etat,

H. B. MARET.

Extrait d'un Rapport du Préfet de Police.-A Paris, 23 Brumaire, an 9 de la Republique Française une et indivisible.

Topino-Lebrun a été interrogé ce matin, il s'est renfermé dans des dénégations dont rien n'a pu le faire sortir; il a nié constamment tout ce dont Ceracchi et Demerville l'ont accusé, et il n'est convenu que de ses rapports avec Ceracchi et Joseph Aréna.

Il a cherché à couvrir ses liaisons du motif de l'amour des arts. Il n'en est pas moins vrai qu'il est complice de ces deux hommes, et qu'il ne pourra soutenir la confrontation du tribunal criminel. Cet homme est Marseillais; sa tête est bouillante; son caractere est décidé. On a remarqué, cependant, dans toute l'habitude de son corps une sorte d'inquiétude et de trouble qui contrastait avec l'assurance de son verbe.

La tranquillité de Paris est entiere. La haine des agitateurs et la confiance dans le gouvernement sont hautemeut manifestées dans tous les atteliers.

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Du 1 Frimaire, An 9.

Les enragés croient déjà que tout va tourner à leur avantage ils disaient hier que ceux injustement détenus, par suite de l'affaire du 18 Vendémiaire dernier, seraient mis en liberté aussitôt le départ du premier consul; que le peuple et les troupes ne demandaient pas mieux que de changer de gouvernement.

Un rapport annonce aujourd'hui que Talot, ex-membre du conseil des cinq cents, est arrivé à Paris, et qu'hier il a cherché à se faufiler avec des ouvriers du faubourg St. Antoine; il a été dans la matinée à Surene, voir une maison où il dit vouloir établir unc fabrique d'amidon; il s'explique chaudement sur notre situation politique, il dit que le plan est si bien combiné cette fois, qu'il est impossible qu'il ne réussisse pas, et que le gouvernement tombera avec tous ses amis.

Talot n'a point fait viser son passeport, et n'est point en maison garnie. Les ordres les plus séveres sont donnés pour le rechercher et le surveiller.

La tranquillité de la capitale est absolue; on se confie au gouvernement, et les artisans ne se mêlent que de leurs boutiques et de leurs atteliers.

Du 3 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem,

Il y a eu ces jours derniers une réunion d'enragés chez Chrétien limonadier près le théâtre Italien, On y a dit qu'on n'attendait que le départ du premier consul pour frapper un coup; que l'on préparait une insurrection générale dans Paris, et que l'on serait fortement secoudé par les réfugiés, les colons qui sont à Paris.

Ils ont parlé de canons déposés à Versailles, dont ils prétendent qu'il sera aisé de s'emparer, ainsi que des fusils des corps de garde.

La confiance des citoyens de Paris: dans le gouvernement est telle, que les enragés n'esperent entraîner que des individus étran gers à la capitale.

Du 4 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem,

On répand aujourd'hui dans Paris, la nouvelle d'une prolongation de l'armistice pour six mois, et que l'empereur donne de nouveaux gages de la bonne foi avec laquelle il veut traiter; on dit, à l'appui de cette nouvelle, que le départ du premier consul n'aura pas lieu, qu'il a donné contrc ordre, et que le régiment des guides revient à Paris.

Ce bruit, fondé ou non, fait une grande impression, et excite un grand contentement dans le faubourg Marceau, où, en moins de deux heures, il a circulé dans toutes les bouches.

Les enragés s'empressent de le démentir, et le désir qu'ils éprouvent de voir continuer la guerre comme favorable à leurs desseins, leur fait croire à l'impossibilité absolue de la paix.

Q

Ces hoiames sont encore les seuls qui se permettent de censurer le compte rendu par le gouvernement au corps législatif. 'Il a été généralement vu par les bons citoyens avec un grand plaisir, et il leur a fait concevoir pour l'avenir les plus heureuses espérances.

Du 5 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem.

Il y a eu hier un grand dîner d'enragés, parmi lesquels on remarquait Guirand, Cheval, Chrétien et autres.

On s'y est occupé d'une collecte pour les détenus au temple, et des moyens de leur procurer des défenseurs. Il paraît que c'est particulierement au sort de Metge qu'ils s'intéressent davantage, et qu'ils le regardent comme l'homme qui pouvait être le plus utile au parti.

Du 6 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem.

Les enragés disent aujourd'hui qu'ils out reçu des nouvelles satisfaisantes de différens départemens, de Marseille, Bordeaux, et quelques autres grandes villes.

Qu'on leur mande de Bordeaux qu'il était temps que le citoyen Thibaudeau fut rappelé, parce qu'il n'était pas aimé des patriotes. Qu'on ne se presserait pas d'agir et qu'on attendrait l'exemple de Paris.

Ici, ils disent qu'il faut, avant de remuer, savoir comment tournera les procès des détenus. On se dispose néanmoins à inonder les galeries et les salles du palais, quand l'instruction publique commencera au tribunal criminel.

Les Conciliabules continuent toujours: ils sont fréquens et peu nombreux.

Paris est tranquille.

Du 11 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem.

Les enragés font courir le bruit qu'une fois le général premier consul parti, on n'osera pas mettre en jugement les coupables détenus, parce qu'on est sûr que le peuple lui-même les délivrera par la force; ils ajoutent qu'une nouvelle révolution approche, et qu'elle sera plus violente que celles qui l'ont précédées; mais la masse du peuple est calme; et ne fait aucune attention à ces propos.

Les enragés ont formé le projet de se réunir dans une portion du local des ci-devant Capucines. Déjà hier on s'y est assemblé en petit nombre; on ne doit pas se voir souvent, crainte de surprise. On a pris les mesures nécessaires pour veiller de près.

Du 23 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem.

Les enragés parlent souvent de leurs amis de Versailles, des secours et des conseils qu'ils en reçoivent. On a pris, à cet égard,

des renseignemens, et il en résulte, qu'un nommé Basin, demeurant à Versailles, rue de Montesquieu, avenue de St. Cloud no, 12. tient chez lui une assemblée des hommes de ce parti; qu'on se reunit, presque tous les soirs sous la présidence de ce Basin.

Les membres sont coeffés du bonnet rouge. On y lit la correspondance des amis de Paris, et l'on s'occupe de projets plus incendiaires les uns que les autres.

Du 25 Frimaire, An 9.

(Signé) Idem.

Il y a encore eu hier au soir une réunion chez le marbrier Gilet, boulevard du temple.

Elle était composée de dix individus de différens quartiers de Paris et les plus prononcés de cette faction.

On a remis sur le tapis les moyens de détruire le gouvernement et de ramener la trop fameuse constitution de 93; on s'est engagé mutuellement à travailler les ouvriers que l'on connaissait et l'on est convenu de s'attacher à ceux des faubourgs.

La section des Gravilliers est celle qui renferme le plus d'hommes de cette trempe; ils continuent à se voir chez le limonadier Chretien, près les Italiens.

Du 27 Frimaire, An 9.

(Sigué) Idem.

Le café Olivier est toujours l'un des points de réunion des enragés. Avant hier et hier il y en avait un certain nombre.

Ils sont perpétuellement sur le qui-vive, et dès qu'ils apperçoivent un visage inconnu ou suspect, ils s'évadent par différentes portes et vont se rejoindre le plus souvent au cafe Chretien.

Paris est dans une tranquillité parfaite.

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Un agent rapporte que décadi dernier il a parcouru quelques guinguettes, où il a rencontré les nommés Milliere, Lacombe, Labare, Deveau et Pijot. Ce dernier est qualifié d'homme très-enragé. Il résulte des conversations qu'il a eues avec eux, et notamment avec Milliere et Pijot, qu'ils méditent un grand coup; qu'ils se proposent de mieux s'entendre que ne l'ont fait ceux qui sont au Temple, et qu'ils sont assurés du succès. Pijot a ajouté qu'à la tête de l'affaire était des hommes du gouvernement.

Le même rapporte qu'il a vu deux enragés, dont on connaît les noms, chez Bergoing, ex-représentant, et qu'ils parlaient ensemble d'une nouvelle conspiration. Ils disaient qu'il excite quatorze hommes déterminés, dont les noms sont inconnus à ceux même qui sont dans le complot; qu'un de ces hommes a été député par les autres vers un chef des enragés, pour lui proposer leurs services, moyennant 150,000 francs qui seraient déposés pour être distribués aux quatorze hommes, après qu'ils auraient commis l'attentat horrible qu'ils méditent. Les agens ajoutent qu une des conditions proposées est la réunion des Thermidoriens aux enragés.

Un autre agent rapporte que Bergoing a distribué de l'argent à quelques hommes du faubourg Antoine, dévoués au chef des euragés Précité. Il nomme Ducatel, Boyer, les deux Bremant, et Moreau, tous hommes du faubourg.

Les enragés essaient de se réunir chez quelques marchands de viu. On surveille avec grand soin les maisons où ils pourraient se rassembler.

Les enragés du faubourg Antoine se sont réunis hier rue de la Roquette avec quelques officiers negres.

Boyle et Ducatel se rendent alternativement chez le chef des enragés déjà rappelé, pour lui faire connaître, ce qui se passe dans le faubourg Antoine. Deux des affidés du faubourg vont tous les jours au café Chrétien, et deux autres vont rendre visite aux exclusifs de la division de l'Ouest.

Dans un café de la rue de l'Université, au coin de celle du Bacq, se réunissent cinq ou six individus dont un nommé Martin, employé jadis dans les bureaux du ministere de la police.

Des femmes anarchistes, la femme Denis, la femme Huthul et Ja sœur Vacraf épient les personnes qui entrent au ministere de la police et à la préfecture pour connaître les agens secrets On les observe avec soin.

La venve Sijas, aujourd'hui femme Préville, disait hier que les patriotes, pour venger leurs affronts avaient été obligés de se jeter dans les bras de quelques coquins, mais qu'ils devenaient nécessaires aujourd'hui, parce qu'ils étaient à la tête du bon parti.

La tranquillité n'est pas troublée. L'attachement au premier consul est universel,

Du 4 Nivôse, An 9.

(Signé) Idem.

Quatorze individus signalés dans de précédens rapports, comme capables de commettre un crime, semblable à celui qui a été commis hier, et ayant osé parler souvent de la possibilité de son exécution, sont arrêtés.

On est à la suite de beaucoup d'autres encore.

Il résulte de divers renseignemens recueillis dans la matinée, qu'hier soir, à 6 heures et demie, on a vu deux voitures arrêtées sur les nouveaux boulevards, presque vis-à-vis la rue Notre Dame des Champs, que par quelques mots échappés aux individus qui se promenaient dans cette même rue, il résulte que Pijot, Milliere, Leroux, Daubigny et Labare étaient du nombre de ceux qui occupaient ces voitures. Ils disaient qu'ils attendaient une grande nouvelle. A 9 heures, il n'y avait plus de voitures dans la rue. (Signé) Idem,

(Supplément au No. 104. An 9.)

Un agent a fait le rapport circonstancia qui suit.

Ayant eu lieu de soupçonner que Deforges me disait quelque

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