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tiques et physiques, nécessaires dans le plus grand nombre des professions. On a supprimé ce qu'il y avait de suranné et de surabondant, ce qui pèchait par les deux genres d'excès dans les institutions précédentes. Tout ce qui appartient à une éducation libérale, se trouvera compris dans les lycées; néanmoins ils ne seront pas tous uniformes et égaux. Les localités, la population, les ressources, les habitudes, les dispositions pour diverses connaissances, les besoins variés comme le sol et l'industrie, exigent impérieusement une diversité dans les genres et le nombre des sciences enseignées. La loi doit cependant fixer un minimum en ce genre, puisqu'il est nécessaire qu'aucune des écoles nationales, ne soit dépourvue du caractere d'universalité d'enseignement sur lequel elles sont fondées, et qui en constitue le type. Aussi le projet exige-t-il au moins huit professeurs; mais il laisse au gouvernement le droit d'augmenter ce nombre, ainsi que celui des objets d'instruction dans ceux des lycées qui le mériteront par le nombre et par les progrès de leurs éleves. Les lycées recevront quatre genres d'éleves: ceux qui le gouvernement y placera immédiatement, ceux des écoles secondaires qui y entreront par le concours, les enfans que les parens y mettront en pension, et des éleves externes,

L'enseignement sera progressif, depuis les premiers principes des langues et de la littérature des anciens qui doivent commencer toute éducation libérale, jusqu'aux élémens des sciences, qui ont reçu un si grand accroissement en France durant le dernier tiers du dix-huitieme siécle. Les éleves à tous les degrés d'instruction y recevront, dans des classes successives et graduées, tous les genres de connaissances qui peuvent les guider dans le plus grand nombre des états de la société, et celles même qui doivent initier quelqu'uns d'entr'eux dans l'étude approfondie des sciences.

Une des parties du projet qui se distingue le plus de l'état actuel des établissemens d'instruction c'est le genre d'administration des lycées. Le vide laissé dans la loi du 3 Brumaire sur cette partie, a rendu difficile, incertaine, variable on nulle l'administration des écoles centrales. Dans les lycées dont un pensionnat nombreux est la base, où une population studieuse sera rassemblée, ce vide, s'il y avait existé, aurait eu des effets bien plus facheux encore que dans les écoles centrales dont tous les éleves sont des

externes.

Ou a dû done s'occuper de former une administration forte, Un supérieur, sous le nom de proviseur, surveillera en chef toutes les parties. Il aura sous lui deux fonctionnaires, l'un attaché aux études comme censeur, l'autre occupé du matériel comme procureur. Le premier surveillera tout ce qui appartient à la discipline, à l'étude, à la conduite des éleves; il les suivra partout; il s'oc cupera de l'emploi de leur tems, de leurs progrès, de leurs mœurs. Le second dirigera toutes les parties de dépenses de l'établissement: il s'assurera de la bonne dispensation, de l'entretien, du recouvrement des fournitures de tous les genres. Ces deux fonctionnaires subordonnés au proviseur, formeront avec lui un conseil

qui comprendra toute l'administration intérieure. Les professeurs ne s'occuperont que de leurs travaux et de leurs leçons. Ils n'en seront point détournés par des détails administratifs: ils n'auront la discipline des écoliers que dans leurs classes, et par rapport aux devoirs qu'ils leur donneront à faire. Aucun soin étranger aux études et aux progrès des éleves, ne les empechera de se livrer à leurs honorables et pénibles fonctions. Les muses veulent posséder tout entiers et sans partage, tous les hommes qui s'attachent à elles.

Un bureau composé des principaux magistrats et du proviseur, vérifiera les comptes et aura la surveillance générale, ainsi que le maintien de l'ordre. Cette marche ancienne de l'administration des écoles a eu trop d'effets heureux pour qu'on ne s'empresse pas de l'emprunter des tems antérieurs à la révolution.

Il manquait encore dans les institutions, que celles-ci doivent remplacer, une inspection destinée à surveiller sans cesse les écoles et l'état des études. Le plan nouveau remplit cette lacune. Trois inspecteurs généraux, nommés par le premier consul, revêtus de la force et de la dignité si nécessaires à leur importante mission, parcourront les lycées, les visiteront avec beaucoup de soin, et éclaireront le gouvernement dont ils seront en quelque sorte l'œil toujours ouvert dans les écoles, sur leur état, leurs succès ou leurs défauts. Cette nouvelle institution sera la clef de la voûte, et tiendra toutes les parties de l'administration, studieuse, dans une activité soutenue, sans laquelle elles pourraient languir et se détériorer.

Les administrateurs immédiats des lycées seront nommés par le premier consul. Chacun des professeurs ne le sera, par le premier magistrat de la république, pour la premiere organisation des lycées, que sur deux candidats présentés au gouvernement par les trois inspecteurs généraux des études, réunis à trois membres de l'institut, qui parcourront à cet effet les départemens pour y examiner les hommes propres à cette utile fonction. Par la suite, et les lycées une fois organisés, la présentation sera toujours de deux sujets; mais l'un d'eux sera présenté par les trois inspecteurs généraux, et l'autre par le conseil administratif, réuni aux professeurs de l'école où la place sera vacante. Ainsi sera garanti le bon choix des hommes destinés à former la jeunesse, et à lui donner tout-à-la-fois une instruction solide, et l'exemple des mœurs pures.

Tous les fonctionnaires des lycées, administrateurs et professeurs, seront promus des écoles moins fortes dans les plus grandes, suivant le zèle, et les talens qu'ils montreront dans leurs fonctions; le mérite et les services rendus trouveront ainsi leur récompenses, et elle deviendra en même tems profitable à l'instruction.

Tel est le système des écoles destinées à remplacer tout-à-lafois et une partie des anciens colléges et les écoles centrales. Quoique le minimum du nombre des lycées ne soit que le tiers de ces dernieres, en supposant qu'on n'en établisse qu'un par arron

dissement de tribunal d'appel, il embrassera réellement, et plus d'objets d'enseignement, et des parties d'instructions plus utiles: et d'ailleurs six années d'expérience ont bien prouvé que le nombre des écoles centrales qui se sont distinguées a toujours été audessous de celui, qui est porté ici pour le minimum des établissemens qu'on propose. Sous ce rapport, il n'y aura donc réellement point de suppression, et tout annonce, au contraire, qu'il existera un véritable accroissement dans l'instruction publique.

On reconnaîtra surtout le caractere d'augmentation et de per fectionnement dans le titre 5, conservé aux écoles spéciales. On est convenu de désigner par ce nom, celles des écoles publiques supérieures où l'on enseigne en particulier, et dans toute leur profondeur, les sciences utiles, la jurisprudence, la médecine, l'histoire naturelle, etc. Il ne faut pas confondre néanmoins ce genre d'école, avec celles du génie, de l'artillerie, des ponts et chaussées, d'bydrographie, de géographie, qui, toutes spéciales qu'elles sont essentiellement, en raison des sciences qu'on y enseigne en particulier, sont mieux déterminées, cependant, par le nom d'écoles de services publics, à cause de l'utilité immédiate qu'en retire le gouvernement. Nous montrerons bientôt le rapport qui existe entre ce genre d'écoles, et celles dont il est question ici.

Le titre 5 du projet ne traite que des premieres, ou des écoles spéciales, proprement dites, et n'embrasse point les écoles de services publics. Après avoir montré les écoles spéciales comme le dernier degré d'instruction, ce titre prononce le maintien de celles qui existent déjà, et donne l'énumeration d'un assez grand nombre de nouvelles écoles spéciales.

Il pourra y avoir dix écoles de droit. Ces institutions si utiles, qui n'existent plus, depuis près de dix années, reprendront, par une nouvelle organisation, la splendeur et l'importance qu'elles avaient perdues long tems avant la révolution.

Au moment de les établir, on fixera pour ces écoles un mode d'examen des éleves plus sûr que l'ancien, pour déterminer leur capacité, et plus propre que lui à garantir aux citoyens le degré de confiance que doivent mériter les hommes, aux lumieres et à la probité desquels, ils sont forcés de livrer, la défense de leur honneur, et de leur fortune.

Aux trois écoles de médecine qui existent aujourd'hui, il pourra en être ajouté trois nouvelles. Ce nombre de six, inférieur à ce qu'il y avait autrefois de facultés de médecine, présentera cependant daus l'organisation, un perfectionnement qui n'a peut-être jamais existé. Pour apprécier la vérité de cette assertion, également applicable aux écoles de droit, on n'a qu'a se rappeler le discrédit, on pourrait dire même l'avilissement où la plûpart de ces deux genres d'écoles étaient tombés, et le ridicule qui couvrait depuis long tems les examens, et les réceptions, des docteurs en droit, et en médecine. Au reste comme ces établissemens importent beaucoup à la sûreté des citoyens, et comme ils demandent des dispositions législatives et pénales, leur organisation fera le sujet d'une loi particuliere.

Les sciences physiques et mathématiques ont fait trop de progrès en France, leurs applications aux arts utiles, aux services publics et à la prospérité générale, sont trop multipliées et trop directes pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en répandre le goût, d'en développer l'instruction et de leur ouvrir de nouveaux asiles, où leur enseignement puisse offrir tout-a-la-fois les moyens d'en étendre les avantages et d'en favoriser les progrès. Il sera donc établi quatre écoles spéciales nouvelles, d'histoire naturelle, de physique et de chymie, et une école spéciale consacrée aux mathématiques transcendantes.

Les arts mécaniques et chimiques qu'on enseigne depuis si long tems dans plusieurs universités d'Allemagne, sous le nom de technologie, auront deux écoles spéciales placées dans les villes les plus riches en industrie et en manufactures. Généralement désirées, ces écoles contribueront à la prospérité nationale par les méthodes nouvelles qu'elles feront connaître, les instrumens et les procédés peu connus ou inconnus encore qu'elles répandront, les bons modeles de machines qu'elles montreront, en un mot tous les moyens que la mécanique et la chimie fournissent aux arts.

Une école d'économie publique, éclairée par la géographie et l'histoire sera ouverte pour ceux qui voudront approfondir les principes des gouvernemens, et l'art de connaitre leurs intérêts respectifs, sans lui donner ces trop nombreuses distributions de cours et de classes qui tiennent plus au faste qu'à la véritable richesse de la science: on trouvera dans cette nouvelle école un ensemble de connaissances qui n'a point existé dans la France.

L'art de la guerre, dont les tems modernes et les peuples Français ont donnés de si grands exemples, et de si éclatantes leçons, aura son école spéciale, et cette école, telle que le gouvernement l'a conçue, en recevant comme soldats de jeunes gens sortis des lycées, formera pour ces armées des officiers habiles dans la théorie comme dans la pratique et dans l'administration militaire.

Aux trois écoles principales d'arts du dessin, actuellement en activité, il en sera ajouté une quatrieme, devenue nécessaire, depuis que ces beaux arts ramenent dans nos demeures le goût pur des belles formes dont la Grece antique nous a laissé de si beaux modeles. Cette nouvelle école ne portera aucune atteinte à celles qui existent déjà dans quelques villes, et surtout dans celles de la ci-devant Belgique. Loin de songer à détruire celles-ci, le gouvernement, en rendant justice au zèle des citoyens qui les soutiennent à leurs frais, et des maîtres qui y font connaître et revivre le talent des fameux peintres Flamands, ne négligera aucun moyen d'en étendre l'utilité, et d'en favoriser l'accroissement.

Il y aura un professeur d'astronomie dans chacun des observatoires en activité, et l'art de la navigation tirera de nouveaux secours de ces écoles, la plûpart placées dans de grands ports. La connaissance du ciel et l'étude des mouvemens des corps celestes, qui reçoit chaque année des accroissemens bien remarquables par les efforts réunis des géomètres les plus illustres, et des observa

teurs les plus infatigables, peut avoir trop d'influence sur les progrès de la civilisation, pour que le gouvernement ne soit pas empressé, d'en favoriser les progrès, et d'en répandre les lumieres.

Les langues des peuples voisins, avec lesquels nous avons des communications si fréquentes, seront enseignées dans plusieurs lycées; c'est tout-a-la-fois un hommage que nous devons aux nations qui nous environnent, et une utile préparation au commerce. Enfin la musique et la composition auront aussi huit professeurs placés sur différens points du territoire Français. Nous ne devons pas négliger un art qui adoucit les mœurs, qui échauffe le courage, et qui nous procure tant de jouissances.

L'agriculture, que la tradition seule communique, que l'exemple, les expériences, et les méthodes étendues peu à peu dans les campagnes perfectionnent avec lenteur, mais avec certitude, n'a pas paru de nature à être enseignée dans des écoles spéciales, parce qu'elles seraient fréquentées par ceux qui ne cultivent pas, et parce que ceux qui travaillent aux champs ne les suivraient point, ou les suivraient sans les entendre ; c'est aux propriétaries à professer ce grand art dans leurs possessions, et aux sociétés d'agriculture à répandre les bonnes pratiques, dans leurs départemens respectifs. D'ailleurs les principes de sciences naturelles qui sout applicables à toutes les branches d'économie rurale, seront donnés dans un assez grand nombre d'établissemens, pour que tous ceux qui ont à cœur les progrès de cet art nourricier, puissent se les approprier dans les lycées et les écoles spiécales.

La nomination des professeurs des écoles spéciales sera faite autrement que celle des lycées; leur degré d'instruction plus relevé, leur nombre moins multiplié, exigeait une présentation différente. Deux sujets, l'un indiqué par l'institut national, l'autre par les trois inspecteurs généraux, seront présentés au gouvernement pour chaque place, et pour la premiere formation des écoles spéciales nouvelles. Un troisieme sujet présenté par l'école spéciale elle-même, concourra avec les deux sujets proposés, comme il vient d'être dit, pour remplir une place vacante dans les écoles spéciales une fois organisées. Le premier consul nommera l'un de ces sujets, qui lui auront été indiqués par le savoir et par les maîtres de la science.

Toutes les écoles spéciales nouvelles seront placées près des lycées, au nombre d'une, de deux ou même de plus de deux suivant leurs rapports, leur influence réciproque, et l'importance des villes ou ces lycées seront établis.

Il est bien reconnu que, rapprochées les unes des autres, elles s'éclairent mutuellement, se fortifient, s'élevent et s'agrandissent par leur contact et par une sorte de reaction les unes sur les auElles seront d'ailleurs régies commes les lycées auxquels elles appartiendront, et par le même conseil administratif.

tres.

Le projet présente, séparée des autres écoles spéciales et dans le titre 6, qui lui est consacré, l'organisation générale d'une école spéciale de l'art de la guerre, qui mérite d'avoir son enseignement particulier chez un peuple que cet art à le plus électrisé et le

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