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factures, et rapporter en échange, mais avec un immense désavantage, les denrées coloniales dont le luxe, et plus encore l'habi. tude, out fait un besoin pour une partie de la nation?

Avec les colonies, au contraire, la métropole fait un commerce qui la rend indépendante des états voisins. En échange de la protection qu'elle leur accorde, des avantages qu'elle leur assure, elle se réserve le droit exclusif de leur approvisionnement d'Europe, que la nature n'a pas permis à leur sol de produire: elle seule peut extraire de leur ports les riches et abondans produits de leur culture, et les offrir sur nos marchés aux besoins des consommateurs, ou aux spéculations des négocians.

C'est ainsi que l'on a vu et que l'on reverra fleurir le commerce de Bordeaux, de Nantes, de la Rochelle; c'est ainsi que l'affranchissement de l'Escaut appelle Anvers à être aussi un vaste, magnifique et opulent entrepôt.

C'est ainsi que la masse des capitaux diminuée, s'accroîtra avec rapidité. Et vous le savez, législateurs, les capitaux commerciaux d'une nation ne sont pas composés seulement de son numéraire effectif, mais de toutes les valeurs mobiliaires qu'elle peut offrir en échange aux états voisins, et placer dans la balance de ses transactions avec eux.

Des magasins pleins de sucre, de coton, de café renfermaient avant la guerre, et renfermeront bientôt des capitaux qui feront renaître l'aisance sur les places maritimes; et seront le gage d'un crédit qui décuple les richesses effectives d'un peuple.

Eh bien! ces capitaux, c'est du sol colonial qu'il faut les tirer; c'est-là qu'on peut recueillir cent pour un des avances qu'on fait à la culture, et qu'on peut ouvrir à la république une source féconde et rapide de réproduction et de réparation de ses pertes.

Et on ne peut attendre tous ces avantages qu'en rétablissant, ou plutôt en conservant aux colonies désignées dans la loi, le régime qui y est établi, et qui commandé par la politique et par l'intérêt commercial de la république, l'est aussi par l'humanité.

L'humanité ne consiste pas dans les déclamations sentimentales, dans le fastueux étalage de quelques phrases bannales que l'esprit le plus médiocre prête souvent au cœur le plus froid.

L'humanité ne veut pas qu'on s'appitoye avec exaltation sur le sort de quelques hommes, et qu'on cherche à leur procurer des biens douteux, en exposant une autre partie de l'espèce humaine à des maux certains et terribles.

Personne plus que moi ne rend justice à cette société des amis des noirs, formée d'hommes si opposés de principes, que la faulx, révolutionnaire a moisonnés presque tous, et parmi lesquels je comptais mes plus honorables amis, Dupont (de Nemours) Larochefoucault et plusieurs autres noms respectables.

Cette société, même au milieu de l'exaltation de ses sentimens, au sein de quelques erreurs, respectables quand elles sont adoptées de bonue-foi, était loin de vouloir les secousses violentes, dont son existance et ses écrits ont été la source ou le prétexte.

Ceux de ses membres que je viens de nommer eussent frémi d'horreur à l'idée seule des maux qu'on a fait commettre, en exagérant leurs vœux, leurs principes, leurs maximes.

Et si on demande à ceux qui out parlé de liberté, qui ont donné la liberté, au nom de l'humanité, dans ces contrées lointains, ce qu'ils ont fait effectivement pour elle, quelle affreuse, quelle cruelle réponse ne trouvera-t-on pas dans ce déchirant tableau des malheurs qu'ils ont causés?

Ne peut-on pas leur montrer la plus brillante colonie, qui bientôt nous sera rendue, par la destruction d'un reste de brigands, long-tems livrée à la dévastation et au carnage? les maisons des cités et les habitations des plaines, dévorées par les flammes? Ja population blanche abandonnée à une horde de barbares? la beauté et l'innocence victimes de la férocité la plus sauvage, de la cruauté la plus atroce? et les auteurs de tant de crimes se punissant par leurs propres mains, au sein de la discorde et d'une rage tournée contr'eux mêmes, des crimes qu'ils avaient commis? et ette population nagueres laborieuse, utile et moins malheureuse qu'elle ne le paraît sans doute, presqu'entierement anéantie par les suites de ses fureurs ?

Est-ce au nom de la sainte humanité que tant d'hécatombes sanglantes ont inoudé ces plaines jadis si riantes, ces vues, ces ports, ces quais si riches, si opulens, si peuplés.

Non, sans doute; mais c'est en son nom qu'on porte la loi qui met un terme à ces désesperantes calamités, et qui en empêchera le retour.

Et qu'on ne dise pas qu'on fait rétrogader vers des idées proscrites, vers des principes de législation abrogés?

Pendant les révolutions on marche par élan, on ne mesure pas le chemin qu'on parcourt; on cede à l'enthousiasme qui entraîne, plutôt qu'à la raison qui arrête. On dépasse le but qu'on veut atteindre.

Mais quand la révolution est finie, on juge sa position, on mesure le chemin qu'on a fait; la sagesse consiste à regarder alors ́derriere soi, et à revenir au point qu'elle nous a marqué.

Sans doute alors il est nécessaire, juste, honorable de rétrograder. C'est ainsi que la république, dévorée par l'anarchie il y a trois ans, menacée par tous ses voisins au-dehors, devouée audedans à tous les maux, et aujourd'hui pacifiée, triomphante, a rétrogradé vers le repos, vers la paix, vers l'ordre, vers la stabilité, vers le bonheur, vers la vraie gloire; c'est ainsi que la liberté et l'égalité, la paix et l'espérance nous restent; c'est ainsi, législateurs, que vous pouvez, à l'aide de la loi que vous allez voter, voir la plus puissante nation agricole, devenir puissante aussi par son commerce et son industrie; et sa force territoriale s'unissant à sa force maritime, pour assurer, non sa domination, mais son repos, non pour se faire redouter, mais pour l'empêcher de rieu craindre, vous serez certains de la durée de la paix du monde. Le corps legislatif ordonne l'impression.

On procede à l'appel nominal.

Le projet est adopté à la majorité de 211 voix contre 68.

(Moniteur, No. 253.)

Paris, le 12 Prairial.

Les journaux anglais, du 28 Mai, viennent d'arriver; ils sont pleins d'événemens tragiques. Selon eux, le général Berthier a été tué en duel; un aide-de-camp du premier consul a été tué à la pa rade; le premier consul a été dangereusement blessé ; enfin ils ne rêvent qu'assassinats, que divisions entre les principaux citoyens de la république.

Deux chasses marées ont répandu dans le Morbihan des lettres du ci-devant évêque de Saint Paul de Léon, et du ci-devant évêque de Noyon contre le concordat, la république et le pape. Le ci-devant archévêque de Montpellier fait imprimer dans ce moment-ci une longue lettre au pape, pour prouver que plutôt que de suivre sa carriere apostolique, il doit préférer le séjour commode de l'Angleterre, et profiter de la fortune considérable que lui procure son neveu, qu'il a eu le bon esprit de faire renoncer, il y a 25 ans, à la religion catholique, afin qu'il fût habile à posséder des biens et des dignités en Irlande,

D'autres bâtimens ont inondé la Bretagne d'un grand nombre de placards dans le style jacobin et dans lesquels l'épithète la plus modérée dont on qualifie le premier consul, est celle d'empoisonneur. Ces placards ont été adressés à plusieurs individus, timbrés de Saint Malo, de Dinan et de Saint Servan.

Dans un dîner où le citoyen Otto était invité et auquel se trouvait l'héritier de la monarchie Anglaise, le fils du prince Egalité faisait partie des convives, portant les cordons et les marques des Bourbons.

Une conduite aussi opposée aux articles du traité de paix, aux déclarations journalieres des ministres, à la conséquence que chaque gouvernement doit mettre dans sa conduite, ne peut s'expliquer que par l'existence de factions et de parties qui agissent en sens opposé.

Que l'on compare le discours du cit. Gallois à ceux de Messieurs Windham et Grenville; que l'on compare le ton sage et mesuré que prennent tous les écrivains Français, avec le ton furibond, dégoûtant et mal-intentionné qu'ont le plus grand nombre de feuilles Anglaises, et l'on reconnaîtra que les uns expriment les sentimens d'un peuple qui aime et qui veut la paix, qui cherche à seconder les intentions de son gouvernement, et que les autres secondent un parti ennemi de la paix du monde, des plus simples convenances.

R

(Moniteur, No. 254.)

Sur les derniers Débats du Parlement d'Angleterre.

L'histoire des dernieres années est pleine de problêmes dont le tems seul donnera la solution, et de grandes leçons qu'il aidera à développer: mais pour ne perdre ni ces solutions, ni ces développemens, nous devons être attentifs aux traces souvent lumineuses qu'il laisse après lui. Il éclaire peu à peu, ce qu'il y a eu de secret dans les ressorts de la politique, d'obscur dans la liaison des évenemens, de mystérieux dans leurs causes, d'équivoque dans la moralité des personnages. En recueillant tous les rayons qu'il répand dans sa marche, on peut découvrir la part qu'a eue la sagesse et celle qu'ont usurpée les passions, dans la conduite des empires.

L'instruction qu'offrent sous ce rapport, les derniers débats du parlement Britannique, n'a pu échapper à quiconque y a porté quelqu'attention.

Il est démontré aujourd'hui que ce furent Lord Grenville et M. Windham, qui dans le conseil du roi, s'opposerent en l'an 8, à ce que l'Angleterre traitat de la paix, lorsque le premier consul la proposa.

On pouvait croire qu'ils auraient de la peine à se justifier des dangers dans lesquels ils avaient entraîné leur patrie; mais, au lieu de songer à leur justification, ils se sont rendus accusateurs; et en lisant leurs discours, l'on a peine encore à se persuader l'inconcevable assurance avec laquelle ils en jouent le rôle.

Si le traité d'Amiens n'était pas aussi avantageux à l'Angleterre, qu'elle eût pu le désirer, à qui en serait le tort, si ce n'est aux ministres, dont l'entêtement et le caprice ont prolongé la guerre, lorsqu'il dépendait d'eux d'y mettre un terme honorable?

Et qui osent-ils accuser aujourd'hui ? Le ministere qui réparant leurs fautes, a su par sa prudence, sa fermeté et son habileté, rendre la paix au Nord comme au Midi, reconquérir et restituer l'Egypte au grand Seigneur, reconstituer l'ordre de Malte, maintenir l'intégrité des Etats du roi de Naples et sauver ainsi la Méditerrannée de l'influence Française, faire restituer au roi d'Angleterre ses états d'Allemagne déjà séquestrés par la Prusse, et au moment d'être occupés par la France; préserver l'allié des Anglais, le roi de Portugal, d'une ruine presque totale, et enfin asseoir la puissance Anglaise dans les deux Indes, sur ses véritable bases, en cédant ce qui lui état inutile de garder, en conservant pour son commerce ses véritables ressources, en assurant à ses positions, l'avantage en cas de guerre.

Si l'on considere l'imprudence avec laquelle les anciens ministres avaient laissé échapper les plus belles occasions de faire la paix, et la situation dans laquelle ils avaient placé l'Angleterre on se convaincra que cette puissance n'a jamais signé un traité plus avantageux, puisqu'aucun n'a prévenu pour elle de plus grands

maux,

On aduire la retenue et la modération des réponses de M. Addington et de Lord Hawkesbury, qui honorent ainsi le caractere ministériel; mais il n'est pas en Europe d'homme un peu clairvoyant, qui ne sente qu'il dépendrait d'eux de faire retomber sur Lord Grenville, tout le poids des incroyables reproches qu'il leur adresse.

Il veut les rendre responsables des avantages que donne à la France le traité de Lunéville, mais est-ce par la faute du nouveau ministere que la Russie abandonna la coalition? Est-ce par sa faute que l'Autriche fut obligé de s'isoler et d'établir des négociations séparées? Est-ce par la faute du nouveau ministere, que l'Angleterre manqua l'occasion de négocier de concert avec l'Autriche et la Russie. Est-ce la faute du nouveau ministere, si les états du Nord réveillerent la question de la neutralité, et engagerent avec enthousiasme une querelle qui, toute légitime qu'elle était pour eux, pouvait être si facilement evitée par l'Angleterre.

L'Angleterre a eu, depuis l'an 7, trois époques pour négocier.

1. L'époque du 18 Brumaire. La France régénérée, la Vendée pacifiée, l'esprit national révivifié, devaient faire pressentir aux Anglais l'ascendant qu'allaient reprendre nos armes. Le ministere qui les gouvernait alors, dédaigna cette belle occasion où il eût pu négocier de concert avec l'Autriche, la Russie, la Baviére, le roi de Naples, le grand Seigneur et le Portugal. Il eût porté dans la négociation, tous les avantages d'une coalition très-forte et naguere victorieuse, avec celui que lui donnait la possibilité de rallumer au milieu de nous la guerre civile encore fumante.

Non-seulement il méconnut ou négligea ces avantages sentis par tout homme doué d'un peu de sagacité; mais il répondit à des ouvertures franches et amicales, par des refus grossiers: ils produisirent l'inévitable effet de donner un nouvel élan à une nation, de laquelle on est toujours sûr d'obtenir des prodiges au nom de l'honneur et de la patrie.

2. La seconde époque fût celle où l'armée de Suwarrow étant rentrée en Pologne, la Russie se trouva décidément séparée de la coalition; cette époque n'offrait pas, il est vrai, tous les avantages de la premiere, mais l'occasion était encore belle; l'Angleterre pouvait espérer de faire cause commune, dans un congrés avec l'Autriche, le Portugal, le grand Seigneur et la Baviére; et ses alliés s'y présentaient sous l'auspice d'armées encore victorieuses. Au lieu de faire la paix avec la France, le ministere Britannique se fit de nouveaux et grands ennemis. Il insulta à Paul Ier en refusant l'échange des sept mille Russes faits prisonniers dans la ridicule expédition où il l'avait engagé; il insulta à la même puissance en la contrariant sur ses projets insignifians pour l'ordre et l'île de Malte. Il insulta à tous les Etats du Nord, en aggravant, par une absurde avidité, des différends qui fallait terminer, il aigrissait, il irritait, là où les plus simples idées de politique préscrivaient d'adoucir et de concilier.

3. Il fut encore une troisieme époque, où le ministere Anglais

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