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J'acquitte un devoir rigoureux, en vous présentant la Collection des travaux de Mirabeau, à l'assemblée nationale.

Il vous l'auroit offerte lui-même, si la mort ne l'eût moissonné, dans les plus beaux jours de sa carrière publique, et au moment, OK peutêtre, il nous étoit plus nécessaire que jamais.

Oui, Messieurs, c'est à vous qu'il vouloit dédier ce recueil précieux, il en avoit exprimé

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le vœu plus d'une fois, en ma présence, il me l'avoit dit expressément, lorsqu'il daigna me permettre d'y coopérer.

Ses grandes occupations et leur importance Lavoient empêché de s'y livrer lui-même.

Il m'avoit désigné pour collaborateur, et sans doute aussi pour guide, M. FROCHOT, l'un de

A

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mentaire de Mirabeau a dû remplir d'autres obligations de sentiment, et n'a pu m'aider dans ma grande entreprise, quoiqu'il en eût pris avec moi l'engagement formel.

J'en suis cruellement affligé pour tous mes lecteurs et pour vous.

Certes, l'ouvrage eût été fait avec plus de talent; croyez, messieurs, qu'il n'auroit pas été fait avec plus de gèle.

Agréez, je vous prie, l'hommage de l'entier dévouement, et du profond respect avec lequel je suis,

MESSIEURS,

Votre très-humble et très

obéissant serviteur

ETIENNE MÉJAN.

AVERTISSEMENT

JAVO

DE L'ÉDITEUR.

AVOIS dû faire cette Collection
Collection avec

M. Frochot; et M. Frochot n'a pu m'aider.

On trouvera dans cette Collection des fautes de style. Si elles sont de moi, je m'avoue coupable et je demande grace; si elles sont de Mirabeau, je m'explique. Mirabeau improvisoit le plus souvent, et certes, il étoit tellement pressé par la pensée, qu'il ne s'empas que le mot qui devoit la rendre Il lui suffisoit qu'il fût expressif. J'ai mis de la religion à conserver les in corrections de Mirabeau. Elles sont le fruit du génie; elles instruiront les orateurs à naître.

barrassoit pas que

fût élégant et pur.

Je ne livre au public que deux volumes, parce que je sais que le public est pressé de lire les travaux de Mirabeau en Provence.

iv

Je donnerai, scus quinze jours, les deux volumes qui doivent suivre.

Mon discours préliminaire n'en est pas un, il est mal ordonné; mais un ouvrage qu'on pouvoit prendre pour le mien venoit de paroître, et je me suis pressé d'écrire .... à la fin de l'ouvrage, je ferai mieux.

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DISCOURS

PRÉLIMINAIRE.

Les nations ne doivent porter que le deuïl de leurs bienfaiteurs... La France éclairée et libre doit, du moins, un témoignage de souvenir et de regret, à l'un des plus grands hommes qui aient jamais servi la philosophie et la liberté.......... (MIRABEAU. Eloge funèbre de Franklin, prononcé dans la séance du 11 juin 1790.)

J.

E vais parler de MIRABEAU, de cet homme tant calomnié, tant haï, tant adoré; de cet homme si justement célèbre, par cela seul qu'il sut mériter à la fois, les calomnies, les haines et les adorations (1), de cet homme,

(1) Ce mot ne paroîtra trop fort qu'à ceux qui n'ont pas eu le bonheur de s'appercevoir encore, que les Français, comme les premiers Grecs, ont enfin trouvé trop grande, la

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