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blement à la sincérité de leurs sacrifices. Mais nous qui, malgré leur fierté dédaigneuse, avons de grandes raisons de douter qu'ils aient le privilège exclusif de l'instruction et des lumières, nous qui ne regardons point l'assemblée nationale comme un bureau de subdélégués, nous qui croyons que travailler à la constitution est le premier de nos devoirs, et la plus sainte de nos missions ; nous qui savons qu'il est physiquement impossible de s'assurer d'avoir obtenu le vœu national autrement que par la votation par tête; la rénonciation la plus complette et la moins ambiguë aux exemptions pécuniaires ne nous désintéressera nullement du seul mode de déliberer et d'opiner, auquel nos pouvoirs nous autorisent, et nos consciences nous contraignent ».

<< Ne compromettons pas ce principe sacré, Messieurs, n'encourageons pas les intriguans, n'exposons pas les foibles, n'égarons pas, n'alarmons pas l'opinion publique, marchons avec une circonspection prévoyante, mais marchons.

» La noblesse a rompu par le fait, l'ajournement du roi, nous devons en aviser M. le garde-des-sceaux, pour constater que le pro

visoire est fini, et annoncer ainsi, par la voie la plus modérée et la plus respectueuse, mais la plus régulière et la plus directe, que les communes vont s'occuper des moyens d'exercer leurs droits et de conserver les principes.

1

» Envoyons ensuite au clergé des hommes munis de notre confiance, et autorisés à inviter, à entendre, mais non à proposer. Laissons la noblesse continuer paisiblement sa marche usurpatrice autant qu'orgueilleuse; plus elle aura fait de chemin; plus elle se sera donnée de torts; plus les communes, qui n'en veulent point avoir, qui n'en auront jamais, seront encouragées aux principes, sûres de leur force, et par cela même de leur modération; plus la concorde, l'ensemble, l'harmonie s'établiront parmi nous; plus, l'esprit public se formera, et de lui seul se composeront notre irrésistible puissance, nos glorieux et durables

succès. »

La motion de M. Rabaud fut adoptée avec ces deux amendemens.

1o. Les commissaires ne parleront que de la vérification des pouvoirs, et ne feront aucune mention de la délibération par ordre ou par fête.

Ils

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2o. Ils tiendront des procès-verbaux très-exacts de leurs conférences.

Séance du 23 mai 1789.

Un des adjoints au bureau fit lecture de la lettre suivante:

Le roi voulant, Monsieur, admettre à l'honneur de lui être présentés, dimanche prochain 24 mai, ceux de Messieurs les députés qui n'étoient point encore arrivés le 2. J'ai celui de vous en prévenir et de vous prier de vouloir bien engager ces. Messieurs à donner leurs noms, en indiquant de quels bailliages ils sont.

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Voulez-vous bien, Monsieur, le leur dire, et les prier de se rassembler dans le sallon d'Hercule, en habits de cérémonie, un peu avant six heures du soir.

J'ai l'honneur d'être, avec un très-sincère attachement, Monsieur, votre, etc.

La lecture de cette lettre étoit à peine finie.

M. DE MIRABEAU, à qui s'adresse ce trèssincère attachement?»

Le lecteur. On lit au bas de la lettre.... A Monsieur le doyen de l'ordre du tiers.

Tome I.

N

M. DE MIRABEAU, « il ne convient à per sønne dans le royaume, d'écrire ainsi au doyen des communes (1). »

2

Séance du 27 mai.

. La grande question de savoir, si les pouvoirs seroient vérifiés en commun, ou par ordre, occupoit essentiellement les trois chambres. Les premières conférences entre les commissaires choisis séparément par les communes, la noblesse et le clergé, n'avoient produit aucun résultat satisfaisant.

Différentes propositions furent faites. Quelques-uns vouloient qu'on reprit les conférences.

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(1) Nos neveux qui, sans doute croiront bien faire, et feront bien, lorsqu'ils emploieront les expressions de M. Brezé, contre lesquelles M. Mirabeau réclame, ne comprendroient rien à sa réclamation, si nous ne leur disions; que le très-sincère attachement 'étoit le protocole, par lequel l'homme de qualité, de l'ancienne France, croioit abaisser l'honnête homme, à qui il écrivoit; si nous n'ajoutions enfin, que l'homme de qualité alloit alors au-delà de son but, car non-seulement il abaissoit, mais il humilioit l'honnête - lomme, qui ne vouloit pas de son attachenient. Note de l'Editeur.

D'autres vouloient qu'on envoyât des députés au clergé, pour le prier de continuer le rôle de conciliateur, qu'il avoit adopté volontairement, et les faits l'ont prouvé, pour la forme.

Un troisième avis, (et c'étoit celui du plus grand nombre), étoit de prier seulement le clergé, de se réunir aux communes, pour travailler ensemble à la régénération de l'empire, depuis long-tems tant desirée, et devenue si urgente.

M. DE MIRABEAU, parlant sur la dernière motion, s'exprima ainsi.

MESSIEURS,

» Je ne vois rien que de sage et de mesuré 'dans la motion qui vous est soumise, et je conviens que l'on peut sans inconvénient se donner encore le mérite de cet inutile essai; mais je crois qu'il ne suffit pas, et je vous demande la permission d'examiner s'il ne seroit pas bon d'y joindre une autre démarche plus efficace, et qui ait un but plus déterminé. >>

» Il est clair, d'après le compte rendu, que

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