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ponse est très-simple: nous voulons vérifier les pouvoirs EN COMMUN. Je ne vois pas, messieurs, pourquoi le noble exemple de l'obstination, étayé de la déraison et de l'injustice, ne seroit point à l'usage de la fermeté qui plaide pour la raison et la justice ».

» Le clergé persévère dans le rôle de conciliateur qu'il a choisi, et que nous lui avons confirmé. Adressons nous à lui, mais d'une manière qui ne laisse pas le plus léger prétexte à une évasion ».

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» Et pour y parvenir, j'ai l'honneur de vous demander d'abord de fixer un terme, et un terme très-court, à la nouvelle conférence que l'on vous propose d'ordonner à vos commissaires ».

» Je vous damande ensuite de décreter une députation vers le clergé, députation très-solemnelle et très-nombreuse, qui, résumant tout ce que nos adversaires ont si subtilement allégué, tout ce que nos commissaires conciliateurs ont si bien dit, abjurera les ministres d'un Dieu de paix, de se ranger du côté de la raison, de la justice, de la vérité, et de se réunir à nous pour tenter un nouvel effort auprès de la noblesse. Si les espérances que nous avons conçues d'une grande partie du

clergé sont fondées, elles se réaliseront à l'ins tant même; et qu'elle différence pour nous d'inviter la noblesse, de la sommer au besoin, de réclamer contre elle, s'il est malheureusement nécessaire, réunis avec le clergé ou isolés de lui. Mais quelque soit le succès d'une telle démarche, elle vous donnera l'honneur de tous les procédés, elle conquérera l'opinion universelle à votre modération et à votre fermeté ».

» Que si par impossible, si, ce qu'à Dieu ne plaise, les privilégiés s'obstinent dans leur conduite impérieuse et ambiguë, nous recourerons au commissaire du roi, et nons lui demanderons de faire respecter son ajournement. M. le garde-des-sceaux, par ordre du roi, a ajourné cette assemblée. Toute assemblée ajournée doit incontestablement se retrouver la même qu'elle étoit au moment où on l'a ajournée.. M. le garde-des-sceaux doit donc faire respecter et exécuter l'ordre du législateur provisoire dont il a été l'organe; et ce n'est qu'alors, que la conduite des ordres privilégiés aura montré tout-à-la-fois leur indiscipline et l'impuissance du ministère, que forcé d'établir et d'exercer vous-mêmes les droits nationaux vous aviseriez dans votre sagesse aux moyens

les plus paisibles, mais les plus sûrs d'en dé velopper l'étendue».

» Je propose d'arrêter qu'il sera envoyé une députation vers le clergé, députation trèssolemnelle et très-nombreuse; qui, résumant tout ce que MM. de la noblesse ont allégué, tout ce que nos commissaires conciliateurs ont si bien dit, abjurera les ministres du Dieu de paix de se ranger du côté de la raison, de la justice et de la vérité, et de se réunir à nous dans la salle commune ».

Et la motion adoptée, fut déposée sur le bureau du clergé dans les termes suivans.

MM. les députés des communes invitent MM. du clergé, au nom du Dieu de paix et de l'intérêt national, à se réunir à eux dans la salle de l'assemblée générale, pour y opérer de concert l'union et la concorde.

Séance du 28 mai 1789.

La réponse du clergé, à la députation qui lui avoit été envoyée par l'arrêté de la veille, étoit attendue avec impatience.

Elle arriva.

Le clergé avoit reçu (et il n'avouera pas qu'il l'avoit demandée), une lettre par laquelle

le roi témoignoit le desir que les conférences des trois ordres fussent reprises en présence du garde-des-sceaux et des commissaires nommés par sa majesté; et le clergé, décidé à seconder le vœu du roi, avoit sursis à toute délibération sur celui que lui avoient porté les communes.

Une lettre du roi, adressée au doyen des communes, fut lue aussitôt après que la dépu tation du clergé se fut retirée.

J

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Je desire, (disoit le roi) que les commissaires conciliateurs déjà choisis par les trois ordres, reprennent leurs conférences demain à six heures du soir, et pour cette occasion en présence de mon garde - des - sceaux et des commissaires que je réunirai à lui, afin d'être informê particulièrement des ouvertures de conciliation qui seront faites, et de pouvoir contribuer directement à une harmonie si desirable et si instante, etc.

La discussion à laquelle cette lettre donna lieu, fut longue et animée.

Tous vouloient sans doute accepter les conférences: mais quelques-uns y vouloient des modifications; quelques autres vouloient qu'elles fussent précédées d'un acte authentique bien prononcé, qui détruisît enfin les

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espérances, et renversât les calculs de ceux qui ne vouloient pas conférer, pour discuter, ni discuter pour s'entendre, mais seulement se rapprocher pour envahir.

Voici quelle fut l'opinion de M. DE MIRA

BEAU.

»Acceptons-nous les conférences? Tout ceci finira par un arrêt du conseil; nous serons chambrés et despotisés par le fait, d'autant plus infailliblement que tous les aristocrates tendent à l'opinion par ordre, parce que là ils ont leur place, tandis que dans le mode d'opiner par tête, ils ne sont pas toujours les premiers, et souvent ils sont les derniers »

» Si nous n'acceptons pas, ceux qui ont tant dit, lorsqu'il s'agissoit dé s'opposer à la proportion populaire, que les communes ignorantes, sans l'habitude des affaires, façonnées à un long esclavage, enchaîneroient la nation au pied du trône, et qui disent aujourd'hui, pour tuer l'opinion par tête, que les communes tumultueuses, indisciplinées, avides d'indépendance, sans systême, sans principes, détruiront l'autorité royale; ces gens de bonne foi professeront avec plus de ferveur que jamais cette absurdité profonde, que la constitution va périr sous l'influence de la

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