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« Sire, nous vous en conjurons au nom de la patrie, au om de votre bonheur et de votre gloire; renvoyez vos soldats aux postes d'où vos conseillers les ont tirés : renvoyez cette artillerie, destinée à couvrir vos frontières; renvoyez sur - tout les troupes étrangères, ces alliés de la nation, que nous payons pour défendre et non pour troubler nos foyers. Votre majesté n'en a pas besoin : eh! pourquoi un monarque adoré de vingtcinq millions de Français, feroit-il accourir à grands frais autour du trône quelques milliers d'étrangers?

Sire, au milieu de vos enfans, soyez gardé par leur amour. Les députés de la nation sont appellés à consacrer avec vous les droits éminens de la royauté, sur la base immuable de la liberté du peuple; mais lorsqu'ils remplissent leur devoir, lorsqu'ils cèdent à leur raison, à leurs sentimens, les exposeriezvous au soupçon de n'avoir cédé qu'à la crainte? Ah! l'autorité que tous les cœurs vous défèrent, est la seule pure, la seule inébranlable; elle est le juste retour de vos bienfaits, et l'immortel apanage des princes dont vous serez le modèle [1]

(1) Il fut arrêté que cette immortelle adresse seroit

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Séance du II.

Le président rendit compte de la réponse faite par le roi, à la députation chargée de lui demander le renvoi des troupes.

Cette réponse étoit ainsi conçue.

<< Personne n'ignore les désordres et les » scènes scandaleuses qui se sont passées et re» nouvellées à Paris et à Versailles, sous mes » yeux et sous ceux des états-généraux. Il est » nécessaire que je fasse usage des moyens qui » sont en ma puissance, pour remettre et » maintenir l'ordre dans la capitale et dans » les environs : c'est un de mes devoirs prin» cipaux de veiller à la sûreté publique. Ce » sont ces motifs qui m'ont déterminé à faire » un rassemblement de troupes autour de » Paris. Vous pouvez assurer l'assemblée des » états - généraux, qu'elles ne sont destinées » qu'à réprimer, ou plutôt à prévenir de nou» veaux désordres, à maintenir le bon ordre, » et l'exercice des loix. A assurer et à proté

portée sur le-champ au roi. 24 députés furent nommés à cet effet; et il n'est peut-être pas inutile de remar quer que M. Mirabeau fut un des membres de la députation.

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» ger même la liberté qui doit règner dans » ses délibérations, toute espèce de contrainte » doit en être bannie, de même que toute » appréhension de tumulte et de violence » doit en être écartée. Ce ne pourroient être » que, des gens mal - intentionnés qui pour» roient égarer mes peuples sur les vrais » motifs des mesures de précaution que je » prends. J'ai constamment cherché à faire » tout ce qui pouvoit tendre à leur bonheur, » et j'ai toujours eu lieu d'être assuré de leur » amour et de leur fidélité ».

»Si pourtant la présence nécessaire des » troupes dans les environs de Paris, causoit » encore de l'ombrage, je me porterois, sur la » demande de l'assemblée, à transférer les » états-généraux à Noyon, ou à Soissons et » alors je me rendrois à Compiégne, pour » maintenir la communication qui doit avoir » lieu entre l'assemblée et moi ».

Cette réponse ne signifioit rien du tout, ou plutôt et en dernier résultat, elle signifioit formellement que le roi ne vouloit pas renvoyer les troupes. Cependant elle obtint des applaudissemens.

M. MIRABEAU seul eût le courage de l'attaquer.

Messieurs, dit-il, sans doute la parole du roi est digne de la plus grande confiance; nous en devons tous à la bonté connue du monarque, nous pouvons nous abandonner à ses Vertus ».

<< Mais, Messieurs, la parole du roi, toute rassurante qu'elle doit l'être n'est pas moins un mauvais garant de la conduite d'un ministère qui n'a cessé de surprendre sa religion ».

<< Nous savons tous, qu'avec plus de réserve, nous aurions évité de grands désordres. Nous savons tous que la confiance habituelle des François pour leur roi, est moins une vertu qu'un vice, si, sur-tout elle s'étend à toutes les parties de l'administration ».

« Qui de nous ignore, en effet, que c'est notre aveugle et mobile inconsidération qui nous a conduit de siècle en siècle, et de fautes en fautes, à la crise qui nous afflige aujourd'hui et qui doit enfin dessiller nos yeux, si nous n'avons pas résolu d'être jusqu'à la consommation des tems, des enfans toujours mutins et toujours esclaves ».

« La réponse du roi est un véritable refus; le ministère ne l'a regardée que comme une simple formule de rassurance et de bonté, il a l'air de penser que nous avions fait notre

demande, sans attacher à son succès un grand intérêt et seulement pour paroître l'avoir faite ».

« Il faut détromper le ministère ».

<<< Sans doute mon avis n'est de pas manquer à la confiance et au respect qu'on doit aux vertus roi, mais mon avis n'est pas non plus que nous soyons inconséquens, timides, incertain dans notre marche ».

« Certes, il n'y a pas lieu de délibérer sur la translation qu'on nous propose; car enfin, même d'après la réponse du roi, nous n'irons, soit à Noyon, soit à Soissons, que, si nous le demandons, et nous ne l'avons pas demandé, et nous ne le demanderons pas, parce que probablement, nous ne desirerons jamais de nous placer entre deux ou trois corps de troupes, celles qui investissent Paris, et celles que pourroient, d'un moment à l'autre, lancer sur nous et sur la Flandre et l'Alsace ».

» Nous avons demandé la retraite des troupes. Voilà l'objet de notre adresse. Nous n'avons pas demandé à fuir les troupes, mais seulement que les troupes s'éloignassent de la capitale. Et ce n'est pas pour nous que nous avons fait cette demande, ce n'est certainement pas le sentiment de la peur qui nous conduit

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