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conduit, et on le sait bien, c'est celui de l'intérêt général. Or, la présence des troupes contrarie l'ordre et la paix publique, et peut occasionner les plus grands malheurs. Ces malheurs, notre translation ne les éloigneroit pas, elle les agraveroit au contraire ».

« Il faut donc amener la paix, en dépit des amis des troubles; il faut être conséquens avec · nous-mêmes, et pour cela nous n'avons qu'une conduite à tenir, c'est d'insister sans relâche, sur le renvoi des troupes, seul moyen infaillible de l'obtenir ».

L'avis de M. Mirabeau fut adopté par le fait, car on ne prit aucune détermination contraire.

Séance du 15.

Le samedi 11, M. Necker avoit été renvoyé.

Le dimanche 12, Breteuil, la Galaisière, de Broglie, la Porte et Foulon étoient entrés au conseil.

Le même jour, M. de Lambesc avoit donné à Paris, le spectacle le plus frappant de ce que peut la férocité sur une ame pusilla

nime.

Tome I.

X

Le soir, les barrières du nord avoient été incendiées.

Le 13, avoit été rendu ce mémorable arrêté qui déclaroit que M. Necker et les autres ministres éloignés, emportoient les regrets de l'assemblée, et rendoit les nouveaux ministres et tous les conseils de sa majesté de quelque rang et état qu'ils pussent être, personnellement responsables des malheurs alors présens et de tous ceux qui pourroient suivre.

Le 14, la Bastille avoit été prise. Le gouverneur de ce fort et le prévôt de Paris, avoient été les cruels exemples que le peuple avoit présenté à ceux qui auroient voulu, soit de force, soit par adresse, l'empêcher de devenir libre.

Tout les citoyens de Paris étoient armés, et se disposoient à attaquer de front, le camp que le gouvernement avoit rassemblé à l'école militaire.

Versailles étoit rempli de troupes étrangères. Deux députations avoient été envoyées au roi pour réitérer la demande du renvoi des troupes, dont la seule présence étoit cause de toutes les insurrections.

Les deux réponses du roi étoient négatives. Le 15,l'assemblée dont la séance duroit depuis

le 13 au matin, se disposoit à envoyer une troisième députation au roi; elle alloit partir.

M. MIRABEAU.

«Dites lui que les hordes étrangères dont nous sommes investis, ont reçu hier la visite des princes, des princesses, des favoris, des favorites; et leurs carresses, et leurs exhortations et leurs présens; (1) dites lui que, toute la nuit ces satellités étrangers, gorgés d'or et de vin, ont prédit dans leurs champs impics, l'asservissement de la france, et que leurs vœux brutaux invoquoient la destruction de l'assemblée nationale; dites lui que, dans son palais même les courtisans ont mêlé leurs danses, au son de cette musique barbare, et que telle fut l'avant scène de la St.-Barthelemy».

«Dites lui que ce Henry dont l'univers bénit la mémoire, celui de ces ayeux qu'il vouloit prendre pour modèle, faisoit passer des vivres dans Paris révolté, qu'ils assiégeoit en personne, et que ses conseillers féroces,

(1) La reine, M. d'Artois, Madame de Polignac, etc. avoient été la veille, rendre visite aux hussards, abrités dans l'orangerie.

font rebrousser les farines que le commerce apporte dans Paris fidèle et affamé »

(1).

La députation ne partit pas; le roi vint lui même annoncer qu'il venoit d'ordonner aux troupes de s'éloigner de Paris, et de Versailles.

Séance du 16.

Le calme s'embloit rétabli. La députation qui, la veille avoit porté à Paris la nouvelle de la visite du roi à l'assemblée, en avoit rapporté des promesses et des epérances · de paix.

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Mais la paix, pouvoit-elle être durable, tant que les nouveaux ministres, resteroient en place? non, sans doute, et M. Mirabeau le sentoit bien; il proposa le projet d'adresse suivant.

(1) Le fait est exact; des farines déja sur le chemin de Versailles à Paris, revinrent à Versailles par ordre du ministère.

PROJET d'adresse au roi, pour le renvoi des ministres, présenté à l'assemblée nationale le 16 Juillet.

SIRE,

« Nous venons déposer aux pieds du trône notre respectueuse reconnoissance pour la confiance à jamais glorieuse que votre majesté

a montrée, et l'hommage que nous rendons à la pureté de vos intentions, à cet amour de la justice qui vous distingue si éminemment, et qui donne à l'attachement de vos peuples pour votre personne sacrée le plus saint et le plus durable des motifs. >>

<< Le renvoi des troupes est un bienfait inestimable, nous en connoissons toute l'étendue mais il semble acquérir un nouveau prix, parce que nous le devons uniquement à votre cœur, à votre sollicitude paternelle. Vraiment digne de tenir les rênes de l'état, vous ne les avez pas abandonnées dans le moment le plus difficile à ceux qui vouloient, en multipliant les artifices, vous persuader de leur en laisser la conduite. »

Vous avez remporté un triomphe d'autant

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