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munes, l'ordre actuel des choses est encore bien différent de celui des anciens états. Il n'est presqu'aucun député à qui ses commettans n'aient donné le pouvoir formel de protester contre la légalité des états. Il n'en est aucun qui ne soit chargé de protester contre la députation que les états actuels voudroient faire aux états-généraux du royaume. Il n'en est aucun à qui ses instructions ne fassent un devoir de s'opposer même à la régénération que nous voudrions faire de nos états. Or, que l'on me dise, puisque l'on veut comparer l'ancien état à l'état nouveau, si jamais de pareils obstacles s'étoient présentés pour la tenue des autres assemblées ?

Il n'est pas jusqu'aux subsides, qui, d'après les principes des communes, ne fussent illégalement votés dans les états, je le sais ; le le zèle irréfléchi de cette partie de la nation est sans bornes, comme ses maux. Les députés ont reçu le pouvoir de voter les impôts royaux, même dans l'assemblée illégale contre laquelle ils sont chargés de protester. Mais cette contradiction, qui ne prouve que le dévouement des communes au bien public, ne prouve pas pour cela notre compétence. Sans doute chaque individu doit être

prêt à immoler sa fortune et sa vie au bien de l'Etat. Mais un corps de nation ne sacrifie pas sa liberté, sa constitution

sance.

, sa puis

Les impôts royaux, fussent-ils votés, que d'obstacles resteroient encore ! Des députés qui ont reçu des pouvoirs contraires, accorderoient-ils des impôts pour les intérêts de la dette provençale, pour les travaux publics, pour les frais de l'administration? Et si ces impôts ne sont pas vôtés, comme ils ne peuvent pas l'être, pour cela seul, toutes les opérations ne seront-elles pas arrêtées ?

Personne n'ignore, d'ailleurs, qu'une grande partie de la nation demandé une assemblée générale des trois ordres. La capitale en a formé le premier vou; des vigueries entières et des plus nombreuses l'ont adopté; des députés le portent en ce moment au pied du trône. Or, rien n'est plus contradictoire que de prétendre représenter compettement la nation, tandis qu'une grande partie de cette nation soutient qu'elle ne peut être représentée que dans une assemblée générale de ses trois ordres.

C'est là seulement que la nation veut dé

puter aux états - généraux; le pourrions-nous ici?

C'est là seulement que la nation veut reformer la constitution des états pourrionsnous exercer un pouvoir auquel elle ne nous refuse pas de concourir, mais auquel elle veut concourir elle-même dans une assemblée, tout à la fois plus légale et plus nombreuse.

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Enfin, messieurs, voulez-vous une autre preuve que nos états actuels sont essentiellement différens des anciens états? Je tire cette preuve des délibérations sans nombre qui ont été prises par les communautés de la province, et où l'on ne cesse de se plaindre de la formation projetée dans les états de l'année dernière; j'ai lu toutes ces réclamations, premier fruit de la liberté du moment, mais qui peuvent nous en amener une plus durable pour l'avenir; et qu'ai-je découvert ?

Les communes prétendent que les états de l'année dernière ne furent tenus tels qu'ils étoient en 1639, que d'une manière provisoire: que l'intention du gouvernement fut seulement de connoître le vœu de tous les ordres

pour un projet de formation, mais que cette intention fut trompée : que les communes n'eurent pas la liberté de se faire entendre, et

qu'on leur refuşa même pendant long-tems le droit sacré de protester, droit si souvent exercé par ceux qui le refusoient.

Les communes prétendent que le roi leur permit de s'assembler séparément à Lambesc, pour donner le vœu que les états avoient refusé d'écouter; mais que là, les instructions du gouvernement leur interdirent encore la faculté de délibérer sur presque tous les objets qui devoient le plus les intéresser; et qu'ainsi cette assemblée, qui auroit dû être l'asyle de la liberté, et qui devint inutile par la contrainte, ne fut qu'une contradiction de plus de part du précédent ministère, dont les fautes.

la

sont assez connues.

Si j'en crois même le bruit public (et pourquoi n'y croirois-je pas quand il honore?) une motion fut faite dans les chambres assemblées des gardiens de nos lois ; et cette motion tendoit à demander au gouvernement que les communes ne fussent pas plus long-tems privées de la plus importante des propriétés, du droit de se faire entendre.

Résumons-nous. J'ai posé les principes d'une représentation égale. Je les ai appliqués comme une mesure à nos états actuels et cette mesure ne leur convient sous aucun rap

port. Je me suis demandé à moi-même, comme pour me tenir en garde contre mes conséquences, si les états ne pourroient pas du moins délibérer d'une manière provisoire ; et je me suis convaincu qu'ils ne le pourroient pas. Quel est donc le parti qu'il nous reste à prendre ? un seul, messieurs, et je la regarde comme le gage du salut et de la con corde; un seul, et certes j'ai le droit d'en faire l'éloge car je ne le puise pas dans mes propres idées, mais dans la volonté publi que, qui doit être ma loi, comme celle de tous ceux qui m'écoutent,

Je veux parler de LA CONVOCATION GÉNÉRALE DESTROIS ORDRES DE LA PROVENCE que provoquera votre magnanimité.Qui, messieurs, que la nation provençale doive ce bienfait à l'élite de ses gentilshommes ! qu'un jour de méfiance et de discorde se change en un jour de recon noissance et d'allégresse! et qui de nous ne sent pas le besoin d'établir autrement nos rapports avec le reste de la nation?

La plus haute considération, l'estime la mieux sentie, le respect le plus inviolable devroient être attachés à notre ordre et sur-tout à l'importance et à l'étendue de nos fonctions: cependant tout est morne à notre

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