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années dans l'arrondissement. Les salles destinées aux élections devaient être ouvertes de sept heures du matin jusqu'à neuf: passé neuf heures nul individu ne pouvait plus être admis, et les opérations devaient commencer. Elles eurent lieu en effet au jour indiqué, et quoique la population presque tout entière y fût appelée, elles ne furent troublées par aucun désordre.

Les électeurs ayant été nommés par les assemblées que plus tard on désigna sous le nom d'assemblées primaires, ils se réunirent pour procéder à la vérification de leurs pouvoirs, et à la nomination des députés. Leur premier acte fut de nommer un président, et le lieutenant civil fut désigné par acclamation: mais aussitôt il s'éleva une question: ce fut de savoir si ce magistrat était président en vertu du choix des électeurs, ou en vertu de son titre et de la nomination qu'il tenait du rọi. L'assemblée décida, à une grande majorité, qu'elle ne pouvait avoir d'autres officiers que ceux qu'elle aurait élus librement. Le lieutenant civil et d'autres officiers du Châtelet furent en conséquence invités à se retirer, et ils obéirent. Les électeurs choisirent donc leur président et leurs secrétaires, et cela fut dans la suite une

cause d'attaque contre l'élection des députés. Lorsque plus tard la question fut soulevée, l'assemblée nationale jugea qu'une décision qui n'avait eu pour objet et pour résultat que d'assurer la liberté des élections, n'était pas une raison pour les annuler. Target fut d'abord nommé président et Bailly secrétaire.

Les électeurs parisiens avaient deux opérations à exécuter; ils devaient procéder à la nomination de vingt députés, et rédiger les instructions qu'ils avaient à leur remettre. Ils se divisèrent d'abord en divers comités, selon les matières dont ils prévoyaient que l'assemblée nationale aurait à s'occuper. Ils résolurent de continuer leurs réunions jusqu'à ce que cette assemblée aurait terminé ses travaux, afin d'ajouter à leurs instructions ou de les modifier selon les besoins des circonstances. Cette résolution mérite d'être observée, parcequ'elle a eu une influence immense sur la révolution et sur l'institution des gardes nationales. Le choix des députés fut aussi éclairé que pouvaient le désirer les amis de l'ordre et de la liberté (1).

(1) Voici les noms des vingt députés que nommèrent les électeurs du tiers-état de Paris : Bailly, membre des trois acadé mies; Camus, avocat; Vignon, ancien consul; Beviere, no

Les électeurs avaient procédé à la nomination de leurs députés dans une des salles de l'Archevêché; mais ils comprirent que, pour continuer leurs réunions, ils avaient besoin d'un lieu plus convenable. Ils demandèrent donc la salle de l'Hôtel-de-Ville, et elle fut mise à leur disposition. C'est ici que nous verrons aboutir tout-à-l'heure tous les mouvements qui vont se manifester dans

Paris.

Quoique les électeurs parisiens eussent mis dans la nomination de leurs députés toute la célerité possible, ils n'avaient pu nommer le vingtième que le 19 mai; cependant, les états-généraux qui se tenaient à Versailles où la Cour résidait, avaient été ouverts le 4 du même mois. Quelques personnes supposèrent que les électeurs parisiens avaient été convoqués plus tard que les autres, afin qu'ils n'eussent pas le temps de se concerter sur leurs choix; mais rien ne prouva, dans le cours des élections, que cette supposition fût fondée; elles taire; Poignot, négociant; Tronchet, avocat; de Bourges, négociant; Martineau; Germain, négociant; Guillotin, médecin; Berthereau, procureur au Châtelet; Demeunier; Garnier, conseiller au Châtelet; Leclerc, libraire et ancien juge consul; Hutteau, avocat au parlement; Dosfant, notaire; Anson; Lemoine; Sieyes,

furent faites au contraire avec une entière liberté et on n'y aperçut aucune influence étrangère.

Dès l'ouverture des états-généraux, diverses questions s'élevèrent sur les costumes affectés aux divers ordres, sur la manière dont ils communiqueraient avec le roi, sur la vérification des pouvoirs et sur la manière de délibérer. La cour ordonna que les députés du tiers-état seraient distingués des autres par l'humilité de leur costume, et ils se soumirent; mais elle voulut que le président de l'assemblée ne pût parler au roi qu'à genoux, et elle fut désobéie. Chacun des trois ordres avait nommé ses députés; aussitôt que les états-généraux eurent été ouverts, il fallut décider si l'on délibérerait par ordre, c'est-à-dire, si l'on aurait trois assemblées, ou si l'on n'en aurait qu'une seule et si l'on délibérerait par tête. Les députés du tiers-état, qui égalaient par leur nombre les députés des deux autres ordres, résolurent qu'il n'y aurait qu'une assemblée, et ils invitèrent en conséquence les autres députés de venir se joindre à eux. Cette résolution prise, ils la suivirent avec une persévérance inébranlable. La division se mit parmi les députés de la noblesse et du clergé. Les curés, qui par leur naissance et par leur fortune

appartenaient aux classes moyennes, allèrent les uns après les autres se réunir aux députés du tiers-état. Les membres de la noblesse les plus distingués par leurs lumières et par leur naissance, plus jaloux de conquérir la liberté que de conserver leurs priviléges, allèrent également se réunir aux députés du tiers. Enfin, le 17 juin, après avoir fait une dernière invitation aux députés du clergé et de la noblesse de se réunir à eux, les députés du tiers-état se constituèrent en assemblée nationale.

La cour, en ordonnant la convocation des étatsgénéraux, n'avait cédé qu'à un mouvement d'humeur contre les parlements. Aussitôt qu'elle vit la fermeté avec laquelle les délégués du peuple prenaient leurs délibérations, elle forma le dessein de se débarrasser d'eux. L'assemblée nationale s'aperçut de ce projet, et à l'instant elle prit une résolution propre à la déjouer: elle légalisa la perception des impôts, quoiqu'établis sans le consentement du peuple; mais elle ajouta qu'ils cesseraient d'être perçus le jour où elle serait séparée, et mit les créanciers de l'état sous la sauvegarde de la loyauté française.

Cependant la majorité des députés, du clergé

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