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scrits sur ces registres en qualité de gardes nationales.

4° Qu'aucun citoyen ne pourrait porter les armes à moins qu'il ne fût inscrit de la manière prescrite par la loi, et qu'en conséquence, tous corps particuliers de milice bourgeoise, d'arquebusiers ou autres, sous quelque dénomination que ce fût, seraient tenus de s'incorporer dans la garde nationale, sous l'uniforme de la nation, sous les mêmes drapeaux, le même régime, les mêmes officiers, le même' état-major; que tout uniforme différent, et toute cocarde autre que celle de la garde nationale, demeuraient réformés aux termes de la proclamation du roi.

Déjà des gardes nationales s'étaient formées dans la plupart des villes de France; presque partout les citoyens avaient suivi l'exemple que leur avait donné la ville de Paris; mais ce décret de l'assemblée nationale acheva de mettre tous les citoyens sous les armes, et de les faire concourir au maintien de la sûreté et de l'ordre public. Le résultat de cet armement général et de cette influence donnée à la population sur sa propre destinée, devait faire naître la sécurité publique ; on avait peu à craindre en effet les troubles intérieurs, quand

tous les citoyens intéressés au bon ordre étaient armés et qu'ils avaient une autorité suffisante pour réprimer les malfaiteurs; on avait peu à craindre les attaques de l'étranger quand on avait quatre millions d'hommes sous les armes.

Nous approchons maintenant d'une des époques les plus glorieuses de la garde nationale parisienne; je veux parler de sa fédération avec toutes les gardes nationales de France et de l'anniversaire de la prise de la Bastille.

Dans un espace d'environ six mois, l'assemblée nationale avait déterminé la division territoriale de la France, institué le jury, aboli la confiscation des biens, établi des administrations, et fait cesser une multitude d'abus. Ces réformes pouvaient blesser quelques préjugés et quelques intérêts, mais peu de personnes osaient s'en plaindre, et l'immense majorité de la population les avait accueillies avec la plus vive reconnaissance. Dans ces circonstances et à l'approche de l'anniversaire de l'insurrection du 14 juillet, Bailly, en sa qualité de maire de Paris, avait proposé à l'assemblée nationale une fédération de tous les corps civils et de toutes les gardes nationales de France. Dans la séance du 5 juin, il avait fait connaître les motifs de sa proposition.

« Un nouvel ordre de choses, avait-il dit, s'élève et va régénérer toutes les parties du royaume, comme toutes les branches de l'administration. Déjà la division des provinces ne subsiste plus, cette division qui faisait en France comme autant d'états séparés et de peuples divers. Tous les noms se confondent dans un seul. Un grand peuple ne connaît plus que le nom de Français : c'est le nom d'un peuple; il n'y a plus qu'un devoir, celui de la soumission à la loi et au roi; il n'y a plus qu'un sentiment, celui de l'amour et de la fraternité. C'est sur ces bases que vont reposer et la paix et la prospérité de cet empire. Notre union fait notre force; il est donc important pour la chose publique que cette union soit de plus en plus étendue. »

Après cet exposé, le maire de Paris rappelait que déjà des assurances de fraternité circulaient dans toutes les villes du royaume; que des fédérations particulières s'étaient établies entre les gardes nationales; que la Capitale avait reçu de toutes parts et des gages d'amitié et des promesses de secours. Ensuite il ajoutait :

<< La commune de Paris est empressée de rendre et ces promesses et ces témoignages d'amitié; elle a adhéré à plusieurs de ces fédérations; elle est jalouse d'en proposer une à son tour. Toutes nos

sections se sont réunies pour un même sentiment et pour un seul vou, c'est celui d'une fédération générale de tous les départements, celui de ne plus former qu'une garde nationale, animée d'un même esprit pour défendre la liberté publique.... «La fédération de tous les corps civils et de toutes les gardes nationales du royaume doit être faite et jurée par des députés réunis dans une seule ville; et si nous osons proposer l'enceinte de nos murs pour cette auguste réunion, c'est qu'elle doit être établie sans la protection de la loi, en présence des législateurs qui en sont la source, et du meilleur des rois qui est dépositaire de la force publique.....

<< Nous proposons à nos frères de venir par députés des districts et des départements se réunir à nous, dans nos murs, en votre présence, et d'ajouter au serment civique déjà prêté par tous les Français celui d'être tous inséparablement unis, de nous aimer toujours et de nous secourir en cas de nécessité d'un bout de la France à l'autre; et nous proposons que cette réunion, que cette fédération générale soit jurée le 14 juillet prochain, que nous regardons tous comme l'époque de la liberté : ce jour sera destiné à jurer de la défendre et de la conserver. >>

Cette proposition ayant été adoptée, l'assemblée nationale détermina, dans sa séance du 9 juin, le nombre des députés que chaque corps civil et militaire de France enverrait à la fédération.

Parmi les nations que le monument élevé sur la place des Victoires représentait enchaînées aux pieds de Louis XIV, on remarquait la FrancheComté. Un membre de l'assemblée, M. Alexandre Lameth, proposa de faire disparaître cet emblême de l'esclavage avant le jour de la fédération: Souffrirons nous, dit-il, que les regards des braves FrancsComtois soient exposés à tomber, dans la place des Victoires, sur ce monument élevé par la flatterie d'un courtisan à l'orgueil d'un despote, et dans lequel la Franche-Comté est figurée parmi les esclaves qui sont enchaînés aux pieds de la statue de Louis XIV? Cette proposition fut adoptée par acclamation (1).

(1) Ce fut à cette occasion qu'un député observa que, si l'on voulait effacer tous les monuments de l'orgueil, il ne fallait abattre seulement des statues, mais qu'il fallait suppripas mer tous ces titres de ducs, de comtes, de marquis.... Il n'avait pas encore terminé sa phrase, qu'il fut pris au mot par MM. Charles de Lameth et de La Fayette. Il né se trouva, sur une assemblée de douze cents membres, qu'un seul député qui prit la paroles en faveur de la conservation des titres. et ce fut

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