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type plutôt européen. Ils se contentent de surveiller le bétail et font travailler les nègres et les nains ; ils possèdent de grands troupeaux de bêtes à cornes et se nourrissent surtout de sang, de lait et de miel. En dessous d'eux une race vassale : les Bahutu, du type nègre Bantu et très bons agriculteurs. Les flancs de leurs collines sont admirablement cultivés et divisés en petits champs, tout comme chez nous. La troisième population est celle des nains de la grande forêt équatoriale.

Les Watusi, dont les traits ne nous rappellent pas du tout l'Africain, sont apparentés aux populations actuelles d'Abyssinie. Ce sout des hommes d'une stature gigantesque, beaucoup atteignent plus de deux mètres de hauteur. Les jeunes nobles portent un costume étrange, étroitement serré à la taille ; plus ils ont la taille fine, plus ils se croient élégants.

Le grand roi Musinga, qui possède en théorie tout le bétail du Ruanda, est un ami fidèle de la Belgique.

Les Watusi sont excellents archers, et le seul peuple de l'Afrique centrale qui manie le grand arc, semblable à nos arcs de Belgique, et des flèches longues d'un mètre, qu'ils peuvent lancer à 150 mètres de distance. Ces Watusi sont extraordinairement agiles. Une de leurs distractions consiste à sauter des obstacles: les meilleurs sauteurs franchissent jusqu'à 2.50 m. de hauteur.

Les Bahutu sont d'excellents travailleurs et l'on a essayé tout dernièrement avec succès d'en employer quelques-uns dans les mines du Katanga.

Nous avons vu tantôt les nains de la forêt équatoriale du lac Albert. Nous trouvons ici, dans le Ruanda-Urundi des nains assez nombreux, quelques-uns encore tout à fait sauvages, mais d'autres déjà plus ou moins civilisés. En effet, dans les villages et à la cour des rois et des princes, on trouve des nains transformés en artisans, potiers, forgerons, tanneurs, domestiques; domestiques; ceux qui vivent dans la forêt sont restés très sauvages.

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LA BAIE ET LE PORT DE KIGOMA (LAC TANGANYKA), PRIS PAR LES BELGES EN 1916

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LA CULTURE DU PALMIER DATTIER FUT INTRODUITE AU TANGANYKA PAR LES PERES BLANCS

Le bétail du Ruanda-Urundi-Kivu est très caractéristique et d'une coloration fort différente de celles que nous voyons en Belgique. Il porte souvent une bosse graisseuse sur le garot (type zébu ou Sanga), et des cornes extraordinairement développées.

Le roi du Ruanda entretient un troupeau de 300 à 400 vaches sacrées, dont les cornes sont immenses.

Tous les transports se font par caravanes qui serpentent à travers les étendues interminables de pâturages. Elles vont toutefois disparaître, car les Belges construisent des routes où l'on voit déjà circuler les automobiles.

Dans la région du Tanganyka, où nous arrivons en descendant du Kivu, on trouve beaucoup de minerais de fer et l'on emploie depuis des siècles le cuivre provenant du Katanga. Les indigènes construisent en argile des hauts-fourneaux pour la production du fer.

Voici des habitants occupés à recueillir du miel; à prendre le poisson au moyen de barrages garnis de nasses; à forger le fer, etc.

Beaucoup de coutumes de la région du lac Tanganyka sont fort curieuses. Voici deux jeunes mariées. Elles ont de six à sept ans ; toutes petites, elles ont été instruites pour le mariage, en les initiant aux soins du ménage et à l'obéissance la plus servile. Lorsque leur petite volonté est tout à fait émoussée, elles sont à point pour l'union conjugale.

Voici encore un féticheur essayant de guérir un malade, puis une famille éprouvée par la mort de son chef et qui, signe de deuil, porte une bande blanche sur le front. De plus, la houe, la hache et les couteaux dont se servait le défunt, ont été croisés pour signifier qu'il ne pourra plus jamais cultiver ; la femme a jeté les deux pilons qui lui servent à moudre la farine, pour affirmer que la douleur l'empêche de manger.

Terminons notre voyage par une visite aux Pères Blancs de Mpala et Baudouinville.

Nous pouvons monter à bord d'un dauw arabe, l'ancien bateau à voile que l'on rencontre partout à la côte de l'Afrique Orientale et sur le lac Victoria. Mais des bateaux à vapeur déjà très respectables, d'un tonnage d'environ 400 tonnes et bien aménagés pour le confort des passagers, naviguent aujourd'hui sur le lac.

Le lac Tanganyka est énorme, car sa surface dépasse un peu la superficie de la Belgique. La traversée suivant sa longueur n'est donc pas une excursion de quelques heures, mais de quatre jours, comportant plus de 600 kilomètres, soit la distance d'Ostende à Berlin. La largeur moyenne est de 50 kilomètres.

Situé à l'altitude de 800 mètres environ, ce beau lac, découvert par Burton et Speke, en 1858, fut comparé par eux aux plus admirables parties de la Méditerranée. Comme celle-ci, il est sujet à des tempêtes soudaines et violentes.

Nous voici à Mpala, la première station occupée par les Pères Blancs lors de leur arrivée en Afrique Centrale. Elle fut fondée en 1883, par le Commandant Storms, chef d'une expédition antiesclavagiste belge. Ces expéditions, envoyées par Léopold II et dont l'une fut commandée par le Général Jacques, contribuèrent puissamment à briser la puissance des Zanzibarites, chasseurs d'esclaves qui furent finalement écrasés par les troupes de l'Etat du Congo, après dix années de combats répétés. Admirons la grande église de Mpala, construction faite entièrement par la mission.

D'ailleurs les missionnaires belges ont construit en plusieurs endroits du Congo des bâtiments et des églises très remarquables, qui supportent honorablement la comparaison, comme dimensions et comme architecture, avec nos belles églises de village. Les constructions et églises de Kisantu, de Léopoldville, de Coquilhatville, de Stanleyville sont de vraies merveilles, étant donnée l'absence de techniciens et d'artisans européens.

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