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Voici à Lusaka le beau bâtiment du couvent et l'école où nous voyons les élèves au jeu.

Nous approchons de Baudouinville, la station principale des Pères Blancs. Nous remarquons aussitôt le résultat de l'intervention des Pères dans le domaine agricole : une plantation de palmiers-dattiers que nous ne rencontrons nulle part ailleurs au Congo. Voici le labour à la charrue Melotte, plus loin les jardins d'orangers et la culture de la vanille. Les Pères Blancs sont de grands horticulteurs et agriculteurs et savent faire produire au sol tout ce qui est nécessaire à leur alimentation.

Les projections nous font voir de nombreux enfants qui viennent d'être baptisés et les Pères entourés de leurs catéchistes.

L'église de Beaudouinville, construite sans le concours d'un architecte est tout à fait remarquable dans son ensemble et dans ses détails. Elle est décorée les jours de fête avec autant d'élégance qu'on peut en voir en Belgique.

Les Pères Blancs montrent un grand zèle pour civiliser et éduquer leurs élèves : voici la forge de l'école professionnelle; ici l'atelier de menuiserie. L'enseignement de l'hygiène n'est pas négligé : les Pères sont parvenus à faire disparaître presque entièrement la maladie du sommeil. ils ont établi aux environs de la mission un grand nombre d'indigènes pratiquant l'agriculture et utilisant une caisse d'épargne.

Voici enfin le triomphe de l'action civilisatrice et religieuse de ces dévoués missionnaires : les quatre premières religieuses noires formées à la mission de Baudouinville.

EDM. LEPLAE,

Directeur général de l'agriculture au Ministère des Colonies,
Professeur à l'Université de Louvain.

LES

grandes découvertes de la Médecine

de 1876 à 1926

En 1876, je m'inscrivais à la Faculté catholique de Médecine et de Pharmacie de Lille qui venait d'ouvrir ses portes.

Le cercle catholique de la rue Marais nous offrait sa chaude et aimable hospitalité. Là, sur la grande table de la bibliothèque, je pris en mains une imposante revue, bien imprimée, sur beau papier, dans toute la vigueur de ses premiers numéros. Nous la lisions avec respect mais avec confiance. Elle portait comme épigraphe la fameuse phrase qui n'a jamais cessé d'être son mot d'ordre Nulla unquam inter fidem et rationem vera dissensio esse potest. C'était précisément la preuve que voulaient donner à leur tour les nouvelles Facultés catholiques de Lille et elles n'y ont pas failli.

La Revue ? Le lecteur a reconnu la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES. J'étais loin de penser à cette époque que, cinquante ans plus tard, j'aurais contracté avec la Revue et la Société scientifique des relations qui font de moi leur débiteur pour l'honneur qu'elles ont daigné me faire à maintes reprises. J'étais loin de penser que l'on me demanderait d'écrire, pour leurs noces d'or, ces pages où je voudrais tracer, en une esquisse largement brossée, les progrès de la Médecine pendant cette même période.

D'avoir accepté, c'est encore une façon de dire ma reconnaissance à ces deux œuvres.

Si un film grandiose pouvait faire passer sous nos yeux l'histoire de l'évolution des Sciences depuis qu'il est des hommes, et qui pensent et qui agissent, nous saluerions bien volontiers l'apparition de découvertes qui firent sensation au jour de leur invention et sont devenues tellement banales que nous n'imaginons pas qu'elles n'aient toujours existé. Mais notre admiration aurait sans doute le temps de se calmer pendant les longues périodes de silence où notre film n'accuserait aucune nouveauté.

Mais nous voici, dans ce long déroulé, au commencement du dernier quart du xixe siècle et c'est alors l'éclosion, j'allais dire une explosion de découvertes dont on ne trouverait pas l'analogue, et de loin, au cours des siècles passés en revue.

L'imagination reste confondue en voyant accumulées, en ce court espace, qu'est-ce que cinquante ans dans l'histoire de l'Humanité ? tant d'inventions jaillies, tout à coup et tout d'un coup, du génie humain.

Je vais les énumérer en faisant remarquer qu'il n'est pas tenu compte, pour cette période considérée, des développements qu'ont pu prendre des inventions antérieures, progrès qui n'ont été que l'expansion naturelle d'une plante semée avant cette époque. Il n'est pas question des progrès de l'électricité, de l'optique, des chemins de fer, de la navigation, etc., etc.

Non, je ne vise que des découvertes, entrevues peut-être vaguement par certains savants, mais dont aucune n'avait été sérieusement mise au point. Je les énumère telles qu'elles me viennent à la pensée :

Téléphone, phonographe, télégraphie sans fil, aviation, cinéma, rayons X, Radium et radioactivité, Microbiologie et Vaccins, Sécrétions internes, Ballons dirigeables,

Cycles, Automobiles, Lampes électriques Edison, le sous-marin....

Telle est l'extraordinaire éclosion que les hommes de notre génération ont pu suivre depuis qu'ils ont l'âge d'étudiant.

Et quand on songe aux conséquences, aux applications, aux perfectionnements de la vie, aux bienfaits, hélas ! aussi aux maux, que ces découvertes ont amenés sur la terre, il ne semble pas téméraire de dire qu'aucune partie du film de l'histoire ne présente quelque chose d'aussi condensé, d'aussi touffu. Si on compare ce segment à ceux qui l'ont précédé, il semble être la voie lactée aux innombrables étoiles d'un ciel où les autres inventions ne seraient que des constellations séparées, éloignées l'une de l'autre.

Et dans ce groupe la Médecine n'est représentée que par deux mots Microbiologie et Sécrétions internes.

A l'esprit non averti, cela ne dira pas grand'chose, et pourtant, ces deux grains de sénevé sont devenus les arbres les plus grands peut-être, à coup sûr les plus utiles et d'une bienfaisance sans contre-partie, dans la forêt que nous avons vue éclore.

C'est du développement de ces deux arbres au cours de ces cinquante années que je vais maintenant parler et uniquement parler.

Et quand je pense que c'est en France qu'ils ont été plantés, que le Maître de l'œuvre fut Pasteur, qui me blâmerait d'en parler avec fierté ?

Dans le troisième quart du dernier siècle, la notion s'établit d'êtres infiniment petits, d'une activité incroyable, d'une puissance insoupçonnée. De 1854 à 1876, elle est étudiée avec passion par les savants dans quelques laboratoires. Elle intéresse des philosophes par le problème de l'origine de la Vie et celui des générations spontanées, bélier terrible avec lequel certains pensaient détruire la

citadelle du spiritualisme et semer sur la place les fruits mortels du matérialisme. Vers 1865, un médecin, j'aime à le souligner, donne à ces organismes leur nom de baptême oh! bien laïque ! - Microbe », dit Sédillot, et « Microbiologie » sera adopté par tous les savants.

A la date de 1876, de ces microscopiques organismes on connaît toute la vie forme, habitat, reproduction, action sur les corps. Bientôt on sait les cultiver dans les milliers de bouillons préparés pour les entretenir. On sait exalter leur virulence, l'affaiblir à volonté.

Par les études sur la bière, ce sont les disciples de Gambrinus qui sont les premiers bénéficiaires de ces découvertes sensationnelles ; par les études sur le Charbon, c'est l'agriculture qui utilise les premières applications aux êtres vivants; on lui épargne annuellement des millions de pertes. 1881. Puis c'est, coup sur coup, la connaissance de la relation entre certains de ces microbes avec certaines maladies. Le staphylocoque est connu, ses méfaits dénoncés à l'Académie le furoncle, l'ostéomyélite sont provoqués par lui. 1878. Puis, c'est le tour du terrible streptocoque; la fièvre puerpérale lui appartient et la plupart des suppurations! 1881-1884. On trouve le germe de la diphtérie, du croup « épervier des ténèbres, et terreur des mères », de la pneumonie — 1883 — de la fièvre typhoïde, la rage et toute la longue série de ces êtres infimes et malfaisants qui justifient une fois de plus les vers du fabuliste :

« Qu'entre nos ennemis

Les plus à craindre sont souvent les plus petits.

En 1881, Koch découvre le bacille de la Tuberculose, on donne le signalement de celui du Choléra, de la Peste, du Tétanos... 1884.

Et comme, d'autre part, on pénètre le mécanisme par lequel la Nature arrive à se défendre contre les maladies IVe SÉRIE. T. IX.

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